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 Les plus beaux poèmes

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LOUPS




"La queue entre les jambes
                                     comme des chiens
Tourné vers le ciel
                            votre museau étonné
Est-ce le châtiment
                            qui tombe des cieux
ou bien
             la fin du monde ?


Tout
       se tord
                  dans vos têtes
Mais
       on vous a tirés debout

depuis les libellules d'acier...


... Sourions à l'ennemi
                                   de notre sourire de loups 
pour couper court aux rumeurs


Mais sur la neige tatouée de sang
                                  notre signature
— nous ne sommes plus des loups"




VLADIMIR VISSOTSKI
 
Pasiphae
   
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très beau cracotte.

Je continue sur ma lancée Spicer. J'ai la tentation de tout poster d'un coup mais ça risque de passer inaperçu donc je préfère poster par petites touches. Le traducteur est Éric Suchère.

Jack Spicer a écrit:
Ballade de la petite fille qui inventa l'univers
Une traduction pour George Stanley

Fleur de jasmin et taureau à la gorge coupée.
Trottoir infini. Carte. Pièce. Harpe. Soleil levant.
Une petite fille simule un taureau fait de jasmin
Et le taureau est un crépuscule sanglant qui mugit.

Si le ciel pouvait être un petit garçon
Les jasmins pourraient prendre la moitié de la nuit pour eux
Et le taureau une tauromachie terne de son cru
Avec son cœur au pied d'une petite colonne.

Mais le ciel est un éléphant
Et les jasmins sont de l'eau exempte de sang
Et la petite fille est un bouquet de fleurs de nuit
Perdu sur un grand trottoir sombre.

Entre le jasmin et le taureau
Ou les crochets des gens de marbres endormis ou
Dans le jasmin, des nuages et un éléphant –
Le squelette d'une petite fille se retournant.

Jack Spicer a écrit:
Le petit faible d'esprit
Une traduction pour Robin Blaser

Je dis, "Après-midi"
Mais il n'était pas là.
L'après-midi était une autre chose
Qui était parti quelque part.

(Et la lumière haussa les épaules
Comme une petite fille.)

"Après-midi" Mais c'est inutile,
C'est faux, il y a en ça
Une demi-lune de plomb. L'autre
N'arrivera jamais ici.

(Et la lumière que tout le monde voit
Jouait à être une statue.)

L'autre était minuscule
Et mangeait des grenades.

Celle-ci est grande et verte et je ne suis pas capable
De la saisir dans mes bras ou de l'habiller.
Ne va-t-elle jamais venir ? Qu'était-elle ?

(Et la lumière comme elle avançait, comme une blague
Sépara le petit faible d'esprit de sa propre ombre.)

Jack Spicer a écrit:
Forêt
Une traduction pour Joe Dunn

Tu veux que je te raconte
Le secret du printemps –

Et je me rattache à ce secret
Comme un sapin aux hautes branches

Dont les mille petits doigts
Désignent mille petites routes.

Je te dirai jamais, mon amour,
Parce que la rivière coule doucement

Mais je mettrais dans ma voix branchue
Le ciel cendré de ta fixité.

Tourne-moi autour, enfant brun
Fais attention à mes aiguilles.

Tourne-moi autour et autour, jouant
À la pompe du puits de l'amour.

Le secret du printemps. Combien
J'aimerais te le raconter !
 
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Patrik Ourdenik a écrit:
les amants

la nuit s'effrite sur tes lèvres
comme le souvenir déjà flou d'un cul
le souffle se dessèche, le mégot se désagrège
et le mot ne veut pas sortir : 

la chasse d'eau ne fonctionne pas. 
lol
soyons sérieux
Citation :
pendant les vacances

C'est en rentrant à la maison que je remarquai ce buisson. Le matin même, il était encore blotti près du chemin, mais à présent, il s'élevait irrésistiblement, vaporeusement vers le ciel, s'effilochait dans les branches et ricanait bêtement. Grand-maman, grand-maman, m'écriai-je, ce buisson qui ce matin était blotti près du chemin est à présent comme la fumée d'une bougie, il s'élève vers le ciel, il s'effiloche et ricane. Petit galopin, dit grand-mère, et elle me fit un bisou. Puis le jour déclina et la nuit souffla la forêt, le chemin, le village, la maison et tout ce qui s'y trouvait. Et quand je me réveillai le lendemain, le toit avait disparu, le lit était en ruine, ma grand-mère en charpie et mon enfance achevée. 
 
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oh le poème de Patrik Ourdenik traite de choses qui me sont chères et comme je suis un peu Narcisse et que j'ai un visage pour être aimé je me retrouve beaucoup dans sa nuit, dans son cul et dans sa chasse d'eau. ça manque un peu de divinité ou d'épiphanie cela dit.
 
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Pasi, c'est vrai qu'on pourrait presque voir ces poèmes sur ton topic !
 
Pasiphae
   
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Moïra I love you

Jack Spicer a écrit:
Ballade des sept passages
Une traduction pour Ebbe Borregaard

Rimbaud s’épelle avec sept lettres de l’alphabet
Ton cœur ne se brisera jamais à ce que tu entends
Rimbaud était plus vieux que toi quand il était mort
Ton cœur ne se brisera jamais à ce que tu entends.
Je te dis, chéri, la beauté ne fut jamais aussi vieille qu’il l’était
Et ton cœur ne se brisera jamais à ce que tu entends.
Ferme ta gueule.
Rimbaud s’épelle avec sept passages
A     E     I     O     U     Y
Et cette voyelle de marbre appelée mort.
Oh
Foutu Rimbaud,
La beauté s’épelle avec toutes les voyelles des sept passages.
Ferme ta foutue gueule.
Quand Rimbaud mourut il devint plus vieux que ton alphabet
Et ton cœur ne se brisera jamais à ce que tu entends.
 
Hiver
   
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Hiver  /  La Papesse


LES AVANTAGES DE L'HABITUDE

Les plus beaux poèmes - Page 58 43788199_1073231746181630_2332151449133252608_n

Tu m'as rêvetue - je t'ai revêtu,
choix, vieille chemise.
À l'endroit d'abord.
Puis tu m'as retournée,
vu l'usure des cols et des poignets,
des boutonnières à la bouche tordue
- comme les silences béants -
ce qui arrive quand on boutonne et déboutonne
la précaution, la circonspection
la préservation qu'on boutonne et déboutonne
les températures instables des jours
sous le dur climat de la temporalité.
Même les poches sont déchirées, c'est là
que glissaient leurs lames de rasoir
les pensées des mains.
Puis tu m'as retournée encore - et je t'ai remis
à l'endroit
comme si l'usure d'avant
s'était depuis reposée,
guérie,
puisque d'ailleurs l'ancien
n'a plus d'endroit ni d'envers.
(...)*


Kiki Dimoula

* j'ai fait l'économie de la dernière strophe mais le poème est disponible dans le livre Mon Dernier Corps
 
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Nous ne pouvons savoir ! - Nous sommes accablés
D'un manteau d'ignorance et d'étroites chimères !
Singes d'hommes tombés de la vulve des mères,
Notre pâle raison nous cache l'infini !
Nous voulons regarder : - le Doute nous punit !
Le doute, morne oiseau, nous frappe de son aile ...
Et l'horizon s'enfuit d'une fuite éternelle ! ...

Credo in unam ..., 29 avril 1870

On ne part pas. — Reprenons les chemins d'ici, chargé de mon vice, le vice qui a poussé ses racines de souffrance à mon côté, dès l'âge de raison — qui monte au ciel, me bat, me renverse, me traîne.
La dernière innocence et la dernière timidité. C'est dit. Ne pas porter au monde mes dégoûts et mes trahisons.
Allons ! La marche, le fardeau, le désert, l'ennui et la colère.
À qui me louer ? Quelle bête faut-il adorer ? Quelle sainte image attaque-t-on ? Quels cœurs briserai-je ? Quel mensonge dois-je tenir ? — Dans quel sens marcher ?
Plutôt, se garder de la justice. — La vie dure, l'abrutissement simple, — soulever, le poing desséché, le couvercle du cercueil, s'asseoir, s'étouffer. Ainsi point de vieillesse, ni de dangers : la terreur n'est pas française.
— Ah ! je suis tellement délaissé que j'offre à n'importe quelle divine image des élans vers la perfection.
Ô mon abnégation, ô ma charité merveilleuse ! ici-bas, pourtant !
De profundis Domine, suis-je bête !

Mauvais sang, Une saison en enfer, avril-août 1873.

Rimbaud
 
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un message reçu de mon amie Phéno
qui mérite bien de se trouver ici sans changer une seule faute

à ma question de savoir si elle est toujours là où je l'ai vue la dernière fois elle me répond :

Code:
pas la maintenant mais sinon j'ai prévu de passer l'hiver a où nous nous
sommes quittés , ton voyage à l'air attrayant plein de promesse
d'imprévu d'aventure , peut être rencontreras-tu des merveilles des
mirages , ou le carnage d'une tornade mais le vent qui souffle te
ressemble étrangement soufle soufle soufle et même loin je t'entendrais
....
 
art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


cracotte,
expliquez-moi en quoi ce salmigondis ressortit de la poésie?  
Merci.

Reine nue.
 
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carnage d'une tornade c'est joli
salmigondis aussi
 
art.hrite
   
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CERTES

(Phéno aussi)
 
Hel
   
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Hel  /  Gloire de son pair


Extrait de bec de lièvre d'Annie Lafleur

"On a quitté la région
soulevé la soute repéré des layons
séparé les plus vieux des plus fins
loin on a pris à droite et plus rien
ouvert la forêt ajouté des essences
accéléré en sens contraire regardé
par tous les vitraux l’éther crasse
on a freiné attendu puis trouvé le sentier
les montagnes s’avançaient sur nous
jusqu’aux neiges la route culminait
on a blanchi
on a campé marché
dans les sentes coupé du bois en petites roches
on a détruit nos photos nos cahiers nos visages
on a tout jeté au feu
déchiré nos ceintures mangé les baies
escaladé une butte perdu un rein
claqué des cuillères sur nos jeans miré Vénus
assise dans le noir bouilli l’eau tamisé l’or
ricoché caillou tout léché deux par deux
eu soif joui fort pas vu l’ours pas vu l’elfe
évité les entailles en déboulant sans vie
de terreur on a vomi dans nos mains en coupe
trottiné sur le pont suspendu chié ri hurlé crié
sali les voûtes les fleuves
replacé un torrent dans son lit
balancé la monnaie dans l’étang récupéré sa magie
peint un miroir lavé les ruches
enfoui une étoile dans un cœur rocheux
esquivé les vœux les séquelles les orties
remâché de vieilles gommes
fait dévier la sueur la fraîche
émis le soupir du cow-boy
troué la girouette volé la tarte
fauché la dernière feuille de l’orme
on a gravé nos noms le jour l’année
zippé nos manteaux
on a sauté"

"Ne jamais être morte
ni tout à fait claire
des abeilles de nuit
sur les cabanes à chien
à guetter les fruits déchirés
n’en jamais finir avec soi
les ailes reculées au sternum
ton image s’agrandit
une roche à la seconde
tu naîtras ici
criblée de finales
paumes sorties des mains"

"Ton prénom est une bouche
sans yeux ils bavent
tu as ce qui empire
petits clous de finition
barrage retenu par l’épaule
les anneaux s’affinent
au fond du lac
il manque ton corps"

(j'ai un pdf sublime aussi d'une nouvème écrite autour de correspondances à sa grand-mère, plein de fureur et de tendresse à la fois, et d’exagération de génie dans la langue, un galop quoi)
 
Pasiphae
   
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Cher Lorca,
Ces lettres seront aussi éphémères que notre poésie sera permanente. Elles établiront la masse, le gaspillage que mes contemporains avec leurs aigreurs d’estomacs exigent afin de les aider à avaler et à digérer la parole pure. Nous épuiserons ici notre rhétorique afin qu’elle n’apparaisse pas dans nos poèmes. Laissez-la se consumer paragraphe après paragraphe, jour après jour, jusqu’à ce que rien n’y subsiste dans notre poésie et que rien de notre poésie ne subsiste en elle. C’est précisément parce que ces lettres sont inutiles qu’elles doivent être écrites.
Dans ma dernière lettre je parlais de la tradition. Les imbéciles qui lisent ces lettres penseront que par cela nous entendons ce que la tradition semble avoir signifié ces derniers temps – un patchwork historique (qu’il soit fait de citations élisabéthaines, de guides de la ville natale du poète ou d’allusions obscures à d’obscures bribes de magie publiées par le Panthéon) qui est utilisé pour recouvrir la nudité de simples mots. La tradition signifie bien plus que cela. Elle signifie des générations de poètes différents dans des pays différents racontant patiemment la même histoire, écrivant le même poème, gagnant et perdant quelque chose dans chaque transformation – mais, bien sûr, ne perdant jamais rien réellement. Cela n’a rien à voir avec le calme, le classicisme, le caractère ou n’importe quoi d’autre. L’invention est simplement ennemie de la poésie.
Regardez combien la prose est faible. J’invente un mot comme invention. Ces paragraphes pourraient être traduits, transformés par une chaîne de cinquante poètes dans cinquante langues et ils seraient toujours éphémères, infidèles, incapables de produire la substance d’une seule image. La prose invente – la poésie révèle.
Un homme fou se parle à lui-même dans une pièce attenante à la mienne. Il parle en prose. Bientôt, j’irai dans un bar et, là, un ou deux poètes me parleront et je leur parlerai et nous essayerons de nous détruire les uns les autres ou de nous attirer les uns les autres ou même de nous écouter les uns les autres et rien n’arrivera parce que nous parlerons en prose. Je rentrerai chez moi, saoul et mécontent, et dormirai – et mes rêves seront en prose. Même le subconscient n’est pas assez patient pour la poésie.
Vous êtes mort et les morts sont très patients.
Affectueusement,
Jack

(Spicer, D'après Lorca)
 
Courvoisier
   
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Courvoisier  /  Tycho l'homoncule


Tristan Corbière (1867-1920) Les Amours jaunes (1873).

À la douce amie

Çà : badinons – J'ai ma cravache –
Prends ce mors, bijou d'acier gris ;
– Tiens : ta dent joueuse le mâche...
En serrant un peu : tu souris...

– Han !... C'est pour te faire la bouche...
– V'lan !... C'est pour chasser une mouche...
Veux-tu sentir te chatouiller
L'éperon, honneur de ma botte ?...
– Et la Folle-du-logis trotte... –
Jouons à l'Amour-cavalier !

Porte-beau ta tête altière,
Laisse mes doigts dans ta crinière...
J'aime voir ton beau col ployer !...
Demain : je te donne un collier.

– Pourquoi regarder en arrière ?...
Ce n'est rien : c'est une étrivière...
Une étrivière... et – je te tiens !
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Et tu m'as aimé... – rosse, tiens !

 
   
    
                         
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