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 Les plus beaux poèmes

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art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


ce poème est GENIAL
 
art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


I love you I love you I love you
 
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Je pleure le soleil et pleure les années qui viennent
Sans nous et je chante celles qui sont passées
Si tout cela est vrai

Les dialogues des corps et les barques avec douceur entrechoquées
Les guitares sous les eaux éteintes et rallumées
Les «crois-moi» les «non pas ça»
Tantôt dans l'air, tantôt dans la musique

Deux petits animaux, nos mains qui cherchaient
À monter l'une sur l'autre en cachette
Le vase de citronnelle aux portes ouvertes des cours
Et les bouts de mers qui arrivaient ensemble
Par-dessus les murets, derrière les clôtures
L'anémone qui se posa sur ta main
Et le mauve qui trois fois trembla trois jours au-dessus des cascades

Si tout cela est vrai je chante
Le bois de la poutre et la tapisserie carrée
Du mur, La Sirène aux cheveux dénoués
Le chat qui nous observa dans l'ombre
L'enfant à l'encensoir et sa croix rouge
Quand le soir tombe sur l'escarpé des rochers
Je pleure l'habit que j'ai touché, le monde qu'il m'a donné.


Odyssèas Elytis (trad Volkovitch)
 
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Le pré est vénéneux mais joli en automne
Les vaches y paissant
Lentement s’empoisonnent
Le colchique couleur de cerne et de lilas
Y fleurit tes yeux sont comme cette fleur-là
Violâtres comme leur cerne et comme cet automne
Et ma vie pour tes yeux lentement s’empoisonne

Les enfants de l’école viennent avec fracas
Vêtus de hoquetons et jouant de l’harmonica
Ils cueillent les colchiques qui sont comme des mères
Filles de leurs filles et sont couleur de tes paupières
Qui battent comme les fleurs battent au vent dément

Le gardien du troupeau chante tout doucement
Tandis que lentes et meuglant les vaches abandonnent
Pour toujours ce grand pré mal fleuri par l’automne
 
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LE VOYAGEUR


Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant


La vie est variable aussi bien que l’Euripe


Tu regardais un banc de nuages descendre
Avec le paquebot orphelin vers les fièvres futures
Et de tous ces regrets de tous ces repentirs
                 Te souviens-tu
Vagues poissons arques fleurs surmarines
Une nuit c’était la mer
Et les fleuves s’y répandaient

Je m’en souviens je m’en souviens encore


Un soir je descendis dans une auberge triste
Auprès de Luxembourg
Dans le fond de la salle il s’envolait un Christ
Quelqu’un avait un furet
Un autre un hérisson
L’on jouait aux cartes
Et toi tu m’avais oublié

Te souviens-tu du long orphelinat des gares
Nous traversâmes des villes qui tout le jour tournaient
Et vomissaient la nuit le soleil des journées
Ô matelots ô femmes sombres et vous mes compagnons
                   Souvenez-vous-en

Deux matelots qui ne s’étaient jamais quittés
Deux matelots qui ne s’étaient jamais parlé
Le plus jeune en mourant tomba sur le côté

                  Ô vous chers compagnons
Sonneries électriques des gares chant des moissonneuses
Traîneau d’un boucher régiment des rues sans nombre
Cavalerie des ponts nuits livides de l’alcool
Les villes que j’ai vues vivaient comme des folles

Te souviens-tu des banlieues et du troupeau plaintif des paysages
Les cyprès projetaient sous la lune leurs ombres
J’écoutais cette nuit au déclin de l’été
Un oiseau langoureux et toujours irrité
Et le bruit éternel d’un fleuve large et sombre

Mais tandis que mourants roulaient vers l’estuaire
Tous les regards tous les regards de tous les yeux
Les bords étaient déserts herbus silencieux
Et la montagne à l’autre rive était très claire

Alors sans bruit sans qu’on pût voir rien de vivant
Contre le mont passèrent des ombres vivaces
De profil ou soudain tournant leurs vagues faces
Et tenant l’ombre de leurs lances en avant

Les ombres contre le mont perpendiculaire
Grandissaient ou parfois s’abaissaient brusquement
Et ces ombres barbues pleuraient humainement
En glissant pas à pas sur la montagne claire

Qui donc reconnais-tu sur ces vieilles photographies
Te souviens-tu du jour où une abeille tomba dans le feu
C’était tu t’en souviens à la fin de l’été


Deux matelots qui ne s’étaient jamais quittés
L’aîné portait au cou une chaîne de fer
Le plus jeune mettait ses cheveux blonds en tresse


Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant


La vie est variable aussi bien que l’Euripe
 
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I love you
 
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:flower:


NUIT RHÉNANE


Mon verre est plein d’un vin trembleur comme une flamme
Écoutez la chanson lente d’un batelier
Qui raconte avoir vu sous la lune sept femmes
Tordre leurs cheveux verts et longs jusqu’à leurs pieds

Debout chantez plus haut en dansant une ronde
Que je n’entende plus le chant du batelier
Et mettez près de moi toutes les filles blondes
Au regard immobile aux nattes repliées

Le Rhin le Rhin est ivre où les vignes se mirent
Tout l’or des nuits tombe en tremblant s’y refléter
La voix chante toujours à en râle-mourir
Ces fées aux cheveux verts qui incantent l’été

Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire



*


MAI


Le mai le joli mai en barque sur le Rhin
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains

Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières

Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment

Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes


*


EXTRAIT DE RHENANE D'AUTOMNE


[...]

Des enfants morts parlent parfois avec leur mère
Et des mortes parfois voudraient bien revenir

Oh ! je ne veux pas que tu sortes
L’automne est plein de mains coupées
Non non ce sont des feuilles mortes
Ce sont les mains des chères mortes
Ce sont tes mains coupées

[...]

*


LA DAME


Toc toc Il a fermé sa porte
Les lys du jardin sont flétris
Quel est donc ce mort qu’on emporte

Tu viens de toquer à sa porte
Et trotte trotte
Trotte la petite souris


*


À LA SANTÉ


I

Avant d’entrer dans ma cellule
Il a fallu me mettre nu
Et quelle voix sinistre ulule
Guillaume qu’es-tu devenu

Le Lazare entrant dans la tombe
Au lieu d’en sortir comme il fit
Adieu adieu chantante ronde
Ô mes années ô jeunes filles
 
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Jean-Michel Maulpoix a écrit:
Convalescence du bleu après l'averse...

Le ciel se recolore. Les arbres s'égouttent et le pavé boit.
La ville aussi essaie ses phrases. Rires mouillés et pluie de pieds nus.
On dirait que le paysage est tout éclaboussé de croyance.

On voudrait jardiner ce bleu, puis le recueillir avec des gestes lents dans un tablier de toile ou une corbeille d'osier. Disposer le ciel en bouquets, égrener ses parfums,tenir quelques heures la beauté contre soi et se réconcilier.

On voudrait, on regarde, on sait qu'on ne peut en faire plus et qu'il suffit de rester là, debout dans la lumière, dépourvu de gestes et de mots, avec ce désir d'amour un peu bête dont le paysage n'a que faire, mais dont on croit savoir qu'il n'enfièvre pas pour rien, puisque l'amour précisément est notre tâche, notre devoir, quand bien même serait-il aussi frêle que ces gouttes d'eau après l'averse tombant dans l'herbe du jardin.
Une histoire de bleu, page 35
 
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Noxer  /  Au nom de l'Abeille – Et du Papillon – Et de la Brise – Amen !


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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


XVIII

Qu'il serait bon d'être la poussière de la route
Et que les pieds des pauvres viennent me fouler...

Qu'il serait bon d'être les fleuves qui s'écoulent
Et que les lavandières viennent sur mes berges...

Qu'il serait bon d'être les peupliers sur la rive du fleuve
Et d'avoir le ciel seul en contre-haut et l'eau en contre-bas...

Qu'il serait bon d'être l'âne du meunier
Et qu'il me batte et me câline

Plutôt cela que d'être celui qui traverse la vie
En regardant derrière lui et sujet au chagrin...


XXI

Si je pouvais croquer la terre entière
Et lui trouver du goût,
Et si la terre était une chose à croquer,
J'en serais plus heureux pour un moment...
Mais moi ce n'est pas toujours que je veux être heureux.
Il faut bien être de temps à autre malheureux
Afin de pouvoir être naturel...
Ce n'est pas tous les jours qu'il fait soleil,
Et la pluie, quand elle manque terriblement, on la demande.
C'est pourquoi je prends le malheur avec le bonheur
Naturellement, comme qui ne s'étonne point
Qu'il y ait montagnes et plaines
Herbes et rochers...

Ce qu'il faut c'est être naturel et calme
Dans le bonheur comme dans le malheur,
Sentir comme l'on voit,
Penser comme l'on marche,
Et lorsqu'on va mourir, se rappeler que le jour meurt,
Et que le couchant est beau et belle la nuit qui se fait...
Et que si ainsi sont les choses, c'est que les choses sont ainsi.
 
art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


XXII

Comme celui qui un beau jour d'été ouvre la porte de sa maison
Et se met à l'affût de la chaleur des champs tout le visage dehors,
Parfois, tout soudain, la Nature me frappe de plein fouet
Au visage de mes sens,
Et j'en reste confus, perturbé,, voulant comprendre
Je ne sais trop comment ni quoi...

Mais qui m'a demandé à moi de vouloir comprendre?
Qui m'a dit qu'il y avait à comprendre?
Quand l'été me passe sur le visage
La main chaude et légère de sa brise,
Je n'ai qu'à ressentir du plaisir parce que c'est la brise
Ou ressentir du déplaisir parce que c'est chaud,
Et de quelque façon que je ressente,
C'est ainsi, vu que c'est ainsi que je le ressens, que cela doit être ressenti.


XXIV

Ce que nous voyons des choses ce sont les choses.
Pourquoi verrions-nous une chose s'il en existait une autre?
Pourquoi donc voir et entendre seraient-ils un quiproquo
Si voir et entendre sont voir et entendre?

L'essentiel est de savoir bien voir,
Savoir bien voir lorsqu'on voit,
Et non penser lorsqu'on voit
Ni voir lorsqu'on pense.

Mais cela (pauvres de nous qui portons une âme habillée!),
Cela exige une étude approfondie,
un apprentissage du désapprendre
Et une séquestration dans la liberté de ce couvent-là
Dont les poètes disent que les étoiles sont les nonnes éternelles
Et les fleurs les pénitentes convaincues d'un seul jour,
Mais où au bout du compte les étoiles ne sont rien qu'étoiles
Et les fleurs rien que fleurs,
Ce pourquoi d'ailleurs nous les appelons étoiles et fleurs.
 
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I love you I love you I love you I love you



Je porte le deuil du soleil et des années à venir
Sans nous et je chante les autres déjà passées
Si cela est vrai

Complices les corps et les barques qui se heurtaient avec douceur
Les guitares qui scintillaient sous l’eau
Les « crois-moi » et les « non »
Tantôt dans l’eau, tantôt dans la musique

Ces deux petites bêtes, nos mains
Qui furtivement cherchaient à monter l’une sur l’autre
Le pot de géranium aux portes ouvertes des cours
Et ces pans de mer qui avançaient de front
Au-dessus des pierres sèches, derrière l’enclos
Cette anémone posée sur ta main
Qui par trois fois a fait frémir la mauve trois jours durant
au-dessus des torrents

Si tout cela est vrai je chante
La poutre de bois et la tapisserie carrée
Sur le mur, la Sirène aux cheveux défaits
Le chat qui nous a fixés dans l’obscurité

Enfant à l’encensoir et à la croix pourpre
A l’heure où le soir tombe au point le plus inaccessible des rochers
Je porte le deuil du linge que j’ai touché et par lequel le monde m’est venu.


Odysseas Elytis : Le Monogramme (extrait), traduit Angélique Ionatos
 
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J'aime beaucoup ce que tu as posté Art.Ri, mais c'est qui, quoi ?
***

En été, le soir, sous les parasols rouges de la terrasse, comme sur le pont d'un grand navire, loin dans les tiédeurs de la mer.

Le soleil dans les yeux se couche, au pied du clocher flambant neuf. Les verres tintent et pétillent. Les voix racontent. Le temps s'attarde. Rien à craindre. Le malheur est loin. On oublie de mourir. On songe à des épaules. Chemisiers en rubans de couleurs. Lunettes noires et cigarettes blondes. Contre-jour : la chair est tendre sous le tissu. Le cœur fait des bonds dans l'alcool et les rires. Ce bonheur est pourtant étrange. Trop douce est la musique, trop sucrée. Une poudre d'os sur les cheveux. Tant de bleu. Tant de bière. Tant de couronnes et de corolles. Pour ceux-là qui parlent d'amour, en été, les beaux soirs, sous les parasols rouges, au pied du clocher neuf, un peu avant huit heures, jusqu'à la nuit tombée.
Une histoire de bleu, J-M Maulpoix, journaux du soir
 
art.hrite
   
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c'est de Pessoa, plus exactement de son « hétéronyme » A. Caeiro, dans son recueil le gardeur de troupeau, je le recommande universellement

c'est de la meilleure simplicité qui soit
 
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Art. Ri a écrit:
c'est de Pessoa, plus exactement de son « hétéronyme » A. Caeiro, dans son recueil le gardeur de troupeau, je le recommande universellement

c'est de la meilleure simplicité qui soit
Bon, je l'ai emprunté ce matin.
I love you
 
   
    
                         
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