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 Les plus beaux poèmes

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Invité  /  Invité


A la toussaint, Les Malpolis

Si tu ne m’as pas vu faire la tournée des sépultures,
Au jour de la Toussaint, c’est que j’étais grippé, je t’assure,
Et au mois de novembre, courir entre les courants d’air,
De cim'tière en cim'tière, c’est comme ça qu’on n’passe pas l’hiver !

C’est pas qu’les fleurs soient chères, ni le cimetière trop loin
Si je n’te rends pas visite aussi souvent qu’il se doit,
C’est que j'me dis qu’tu n’as, sommes toutes, besoin de rien,
Qu’tu dois t’plaire dans ton trou puisque j'vois que tu n’en sors pas !

Et puis pour toi qui aimais les fleurs, quel gâchis, imbécile,
Quelle tristesse serait de les voir faner dans leurs pots ;
Alors qu’tu t’décarcasses, à faire de l’engrais fertile
Et qu’je n’peux même pas jardiner l’humus de ton caveau.

Mais ma chère disparue, depuis que tes os sont sous terre,
C’n’est pas dans ton cim’tière que je te retrouve, crois moi,
Quand je pense à ces fêtes, que tu m’as offertes de ta chair,
C’n’est pas ce p’tit trou austère qui m’fait l’mieux m’souvenir de toi!

Je te laisse et j’espère, comme dit la forme consacrée
Que « tu reposes en paix »… Mêm’ si je n’m’en fais pas trop.
T’étais pas bien épaisse, t’as pas du être trop emmerdée
Bien longtemps par les vers, ni non plus par les escargots.

Mais j’présume qu’ils ont quand même conclu au festin,
Non, t’étais pas bien grosse, mais quelle pièce de choix !
Z’ont pas du chipoter à t’croquer les fesses et les seins
Sans compter qu’après tout, c’est toi qui offrais le repas.

I love you
 
Insane.
   
    Masculin
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Insane.  /  Avant, j'avais un rang. Mais c'était avant.


Alfred de Musset

La nuit

Quand la lune blanche
S'accroche à la branche
Pour voir
Si quelque feu rouge
Dans l'horizon bouge
Le soir,

Fol alors qui livre
A la nuit son livre
Savant,
Son pied aux collines,
Et ses mandolines
Au vent ;

Fol qui dit un conte,
Car minuit qui compte
Le temps,
Passe avec le prince
Des sabbats qui grince
Des dents.

L'amant qui compare
Quelque beauté rare
Au jour,
Tire une ballade
De son coeur malade
D'amour.

Mais voici dans l'ombre
Qu'une ronde sombre
Se fait,
L'enfer autour danse,
Tous dans un silence
Parfait.

Tout pendu de Grève,
Tout Juif mort soulève
Son front,
Tous noyés des havres
Pressent leurs cadavres
En rond.

Et les âmes feues
Joignent leurs mains bleues
Sans os ;
Lui tranquille chante
D'une voix touchante
Ses maux.

Mais lorsque sa harpe,
Où flotte une écharpe,
Se tait,
Il veut fuir... La danse
L'entoure en silence
Parfait.

Le cercle l'embrasse,
Son pied s'entrelace
Aux morts,
Sa tête se brise
Sur la terre grise !
Alors

La ronde contente,
En ris éclatante,
Le prend ;
Tout mort sans rancune
Trouve au clair de lune
Son rang.

Car la lune blanche
S'accroche à la branche
Pour voir
Si quelque feu rouge
Dans l'horizon bouge
Le soir.
 
Ludwig Saint Laurent
   
    Féminin
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   Pensée du jour  :  "La dépression nerveuse. Histoire de papillons." Yves Saint Laurent
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Ludwig Saint Laurent  /  Photographe de particules


C'est absolument sublime...Parfait. Juste parfait.
Je ne le connaissais pas.
 
Insane.
   
    Masculin
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Insane.  /  Avant, j'avais un rang. Mais c'était avant.


Very Happy

Rimbaud :

Ô saisons, ô châteaux


Ô saisons, ô châteaux,
Quelle âme est sans défauts ?

Ô saisons, ô châteaux,

J'ai fait la magique étude
Du Bonheur, que nul n'élude.

Ô vive lui, chaque fois
Que chante son coq gaulois.

Mais ! je n'aurai plus d'envie,
Il s'est chargé de ma vie.

Ce Charme ! il prit âme et corps,
Et dispersa tous efforts.

Que comprendre à ma parole ?
Il fait qu'elle fuie et vole !

Ô saisons, ô châteaux !

[ Et, si le malheur m'entraîne,
Sa disgrâce m'est certaine.

Il faut que son dédain, las !
Me livre au plus prompt trépas !

- Ô Saisons, ô Châteaux !
Quelle âme est sans défauts ?]
 
Ludwig Saint Laurent
   
    Féminin
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   Pensée du jour  :  "La dépression nerveuse. Histoire de papillons." Yves Saint Laurent
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Ludwig Saint Laurent  /  Photographe de particules


Le départ

Et leurs visages étaient pâles
Et leurs sanglots s'étaient brisés

Comme la neige aux purs pétales
Ou bien tes mains sur mes baisers
Tombaient les feuilles automnales


(Apollinaire)
 
Hobbes
   
    Masculin
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Hobbes  /  Attention : chat méchant


Michaux a écrit:
Un jour,
Un jour, bientôt peut-être,
Un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers

Avec la sorte de courage qu'il faut pour être rien et rien que rien.
Je lâcherai ce qui paraissait m'être indissolublement proche.

Je le trancherai, je le renverserai, je le romprai, je le ferai dégringoler.
D'un coup dégorgeant ma misérable pudeur, mes misérables combinaisons et enchaînements "de fil en aiguille"
Vide de l'abcès d'être quelqu'un, je boirai à nouveau l'espace nourricier.

A coups de ridicule, de déchéances (qu'est-ce que la déchéance?), par éclatement.
Par vide, par une totale dissipation-dérision-purgation, j'expulserai de moi la forme qu'on croyait si bien attachée, composée, coordonnée, assortie à mon entourage
Et à mes semblables, si dignes, si dignes mes semblables.

Réduit à une humilité de catastrophe, à un nivellement parfait comme après une immense trouille.
Ramené au-dessous de toute mesure à mon rang réel, au rang infime que je ne sais quelle idée-ambition m'avait fait déserter.
Anéanti quant à la hauteur, quant à l'estime.
Perdu en un endroit lointain (ou même pas), sans nom, sans identité.

CLOWN, abattant dans la risée, dans l'esclaffement, dans le grotesque, le sens que toute lumière je m'étais fait de mon importance.
Je plongerai.
Sans bourse dans l'infini-esprit sous-jacent ouvert à tous, ouvert moi-même à une nouvelle et incroyable rosée.

A force d'être nul
Et ras
Et risible...
(Clown.)
https://premierdegre.com/
 
Joyeux
   
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   Pensée du jour  :  Le rêve des cavaliers de Verdun.
   Date d'inscription  :  25/04/2007
    
                         
Joyeux  /  Et elle mangea des gaufres


OUI OUI OUI.

Je valide, Hobbes. J'illustre toutes mes dissert' avec. Il est trop stylé.

Enfin, les trois premières strophes mises hors contexte.

C'est fou ça. Des fois tu me surprends, petit.
 
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Invité  /  Invité


La mort des amants

Nous aurons des lits pleins d’odeurs légères,
Des divans profonds comme des tombeaux,
Et d’étranges fleurs sur des étagères,
Écloses pour nous sous des cieux plus beaux.

Usant à l’envi leurs chaleurs dernières,
Nos deux cœurs seront deux vastes flambeaux,
Qui réfléchiront leurs doubles lumières
Dans nos deux esprits, ces miroirs jumeaux.

Un soir plein de rose et de bleu mystique,
Nous échangerons un éclair unique,
Comme un long sanglot, tout chargé d’adieux ;

Et bientôt un Ange entr’ouvrant les portes,
Viendra ranimer, fidèle et joyeux,
Les miroirs ternis et les flammes mortes.

Charles Baudelaire
 
Insane.
   
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Insane.  /  Avant, j'avais un rang. Mais c'était avant.


Ah, on fait revivre ce topic, tout un cirque d'émotions !

Bon, celui-ci :

If de Kipling

IF you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you,
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting,
Or being lied about, don't deal in lies,
Or being hated, don't give way to hating,
And yet don't look too good, nor talk too wise:

If you can dream - and not make dreams your master;
If you can think - and not make thoughts your aim;
If you can meet with Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the truth you've spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools,
Or watch the things you gave your life to, broken,
And stoop and build 'em up with worn-out tools:

If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: 'Hold on!'

If you can talk with crowds and keep your virtue,
' Or walk with Kings - nor lose the common touch,
if neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute
With sixty seconds' worth of distance run,
Yours is the Earth and everything that's in it,
And - which is more - you'll be a Man, my son!

Faut le réciter avec la voix d'un patriarche, ça fait plus d'effet.
 
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Invité  /  Invité


Bien joué Insane.
Pour suivre Insane, voilà la traduction de ce poème. Traduction de Traduction de Germaine Bernard-Cherchevsky (1942)

Si...

Si tu restes ton maître alors qu'autour de toi
Nul n'est resté le sien, et que chacun t'accuse ;
Si tu peux te fier à toi quand tous en doutent,
En faisant cependant sa part juste à leur doute ;
Si tu sais patienter sans lasser ta patience,
Si, sachant qu'on te ment, tu sais ne pas mentir ;
Ou, sachant qu'on te hait, tu sais ne pas haïr,
Sans avoir l'air trop bon ou paraître trop sage ;

Si tu aimes rêver sans t'asservir au rêve ;
Si, aimant la pensée, tu n'en fais pas ton but,
Si tu peux affronter, et triomphe, et désastre,
Et traiter en égaux ces deux traîtres égaux ;
Si tu peux endurer de voir la vérité
Que tu as proclamée, masquée et déformée
Par les plus bas valets en pièges pour les sots,
Si voyant s'écrouler l'œuvre qui fut ta vie,
Tu peux la rebâtir de tes outils usés ;

Si tu peux rassembler tout ce que tu conquis
Mettre ce tout en jeu sur un seul coup de dés,
Perdre et recommencer du point d'où tu partis
Sans jamais dire un mot de ce qui fut perdu ;
Si tu peux obliger ton cœur, tes nerfs, ta moelle
À te servir encore quand ils ont cessé d'être,
Si tu restes debout quand tout s'écroule en toi
Sauf une volonté qui sait survivre à tout ;

Si t'adressant aux foules tu gardes ta vertu ;
Si, fréquentant les Rois, tu sais rester toi-même,
Si ton plus cher ami, si ton pire ennemi
Sont tous deux impuissants à te blesser au cœur,
Si tout homme avec toi compte sans trop compter ;
Si tu sais mettre en la minute inexorable
Exactement pesées les soixante secondes
Alors la Terre est tienne et tout ce qu'elle porte
Et mieux encore tu seras un homme mon fils !

Il y eu beaucoup de traduction de ce poème de Kipling.
 
Insane.
   
    Masculin
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Insane.  /  Avant, j'avais un rang. Mais c'était avant.


Pas mal ta traduction Borichio, fidèle, impeccable.
 
Kid
   
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   Pensée du jour  :  SUR JE DEPUIS 10 ANS C'EST LA FÊTE
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Kid  /  Un talent FOU


Le titre de ce topic fait très compil' Nostalgie mais j'adore ce qu'on y trouve Very Happy
http://jackspirou.wordpress.com/
 
Insane.
   
    Masculin
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Insane.  /  Avant, j'avais un rang. Mais c'était avant.


Nous verrons (Chateaubriand)

Le passé n'est rien dans la vie,
Et le présent est moins encor ;
C'est à l'avenir qu'on se fie
Pour donner joie et trésor.
Tout mortel dans ses yeux devance
Cet avenir où nous courrons ;
Le bonheur est espérance ;
On vit, en disant : nous verrons.

Mais cet avenir plein de charmes,
Qu'en est-il lorsqu'il est arrivé ?
C'est le présent qui, de nos larmes,
Matin et soir est abreuvé !
Aussitôt que s'ouvre la scène
Qu'avec ardeur nous désirons,
On bâille, on la regarde à peine ;
On vit, en disant : nous verrons.

Ce vieillard penche vers la terre :
Il touche à ses derniers instants ;
Y pense-t-il ? Non : il espère
Vivre encore soixante-dix ans.
Un docteur, fort d'expérience,
Veut lui prouver que nous mourrons ;
Le vieillard rit de la sentence
Et meurt, en disant : nous verrons.

Valère et Damis n'ont qu'une âme,
C'est le modèle des amis.
Valère en un malheur réclame
La bourse et les soins de Damis :
" Je viens à vous, ami si tendre,
Ou ce soir au fond des prisons...
- Quoi ! ce soir même ? - On peut attendre.
Revenez demain : nous verrons. "

Nous verrons est un mot magique
Qui sert dans tous les cas fâcheux.
Nous verrons, dit le politique ;
Nous verrons, dit le malheureux.
Les grands hommes de nos gazettes,
Les rois du jour, les fanfarons,
Les faux amis, les coquettes,
Tout cela vous dit : nous verrons.
 
petit tiret
   
    Féminin
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petit tiret  /  Crime et boniment


Tristesse beau visage

adieu tristesse
bonjour tristesse
tu es inscrite dans les lignes du plafond
tu es inscrite dans les yeux que j'aime
tu n'es pas tout à fait la misère
car les lèvres les plus pauvres te dénoncent
par un sourire
bonjour tristesse
amour des corps aimables
puissance de l'amour
dont l'amabilité surgit
comme un monstre sans corps
tête désappointée
tristesse beau visage


PAUL ELUARD
 
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   Pensée du jour  :  Qu'importe ce qu'on peut en dire je suis venue pour vous dire Ma plus belle histoire d'amour, c'est vous...
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Rozbaum  /  Crime et boniment


Eluard, quel chialeur, quel génie.
 
   
    
                         
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