Tiens, je suis justement en train de lire De bons présages (Good Omens). J'ai même quasiment fini.
Nul, je dirais pas ça. Déjà, du peu que j'ai lu des deux auteurs, je trouve que le mélange est plutôt réussi si on s'arrête à l'humour. Mais finalement il n'y a que ça, et c'est répétitif, et c'est long, et du coup ça fait une semaine que je me traîne pour finir les 50 dernières pages. Si le but était de traiter l'Apocalypse comme un non-événement, c'est plutôt réussi de ce côté. Du seul Gaiman, j'avais bien aimé Anansi Boys, et j'ai vu qu'une série était prévue sur American Gods.

Primevère a écrit:

J'ai envie de lire George Sand, mais je ne sais pas par lequel commencer

J'ai bien aimé François le Champi. La Petite Fadette, moins.

J'ai entamé "Dites aux loups que je suis chez moi" de Carol Rifka Brunt, dont j'ai par trois fois entendu ou lu beaucoup d'éloges.

Il s'agit d'un roman d'apprentissage, "chronique des années sida"  – dit-on âprement sur la quatrième de couverture – vues par les yeux d'une adolescente.

Pour le moment, le livre ne me déplaît pas. Il y a plusieurs idées que j'aurais voulu que l'auteure explore plus en profondeur et avec une plume plus fine / esthétique, mais je ne suis qu'au tiers, il se peut encore qu'elle y revienne.

Quod a écrit:

Primevère a écrit:

J'ai envie de lire George Sand, mais je ne sais pas par lequel commencer

J'ai bien aimé François le Champi. La Petite Fadette, moins.

Ok, merci

La Mare au Diable, Primevère ?

Kid a écrit:

La Mare au Diable, Primevère ?

Ça fait partie de mes "must read un jour peut-être plus tard". C'est bien ?

Aucune idée, jamais lu, mais les amateurs de Sand de ma connaissance m'ont toujours conseillé celui-ci.

Pareil. À force de l'entendre, je vais finir par me persuader que c'est son meilleur. Et le lire.

MAROUSSIA.

Épicure en Corrèze, Marcel Conche

Lu L'Invention de Morel, un peu surpris par l'atmosphère très XIXe — pas si lointaine du Double de Dostoïevski ou des standards européens du fantastique en général — a priori peu compatible (?) avec l'amour sans fin que lui portait Borges — même si, évidemment, l'expérience de pensée, l'intertexte à tout crin, la touffeur théorique : rien que de très semblable sitôt qu'on passe au-dessus de cette odeur de naphtaline. Tour de passe-passe pas dénué d'astuce malgré son envergure toute relative. Globalement bien aimé, sans plus, un peu à la manière du Tour d'écrou de James. Peut-être plus intéressant pour sa postérité que pour le texte en lui-même.

Repris Brefs Entretiens avec des hommes hideux, dont l'édition de poche, lue il y a un ou deux ans de ça, ne conservait que la série de nouvelles titres — et quelques autres — en élaguant le reste. Le recueil grand format n'y ajoute pas grand-chose, si ce n'est un très bon texte en deux parties sur une toute jeune épouse trop tourmentée par ses talents — ou leur absence — de suceuse solipsiste pour se rendre compte que son mari part se branler dans une boîte à porno dès qu'elle s'endort après sa verveine-menthe. Quelques textes assez chouettes ici ou là, mais globalement rien de ce niveau dans le reste du bouquin. C'est quand même très solide.

Ahané sur London Orbital, un compte-rendu de la banlieue londonienne au moyen de sa rocade, la M25, inaugurée par Margaret Thatcher et responsable de phénomènes d'exode, de pollutions diverses et de paupérisation depuis son ouverture aux automobilistes. Espèce d'hybride aux confluents de la psychogéographie, du manifeste politique, du récit de voyage, du bazar urbaniste sponsorisé par Lagarde et Michard et du roman de la fin de XXe, qui demande pas mal d'efforts — ou au moins d'endurance — pour déblayer des moments de bravoure remarquables — l'introduction, les petites méchancetés sur Tony Blair, quelques passages strictement descriptifs — sous une logorrhée très bavarde, très encyclopédique et pas toujours à la hauteur de ses aspirations ni de ses modèles : on entend constamment parler de Ballard — qui, par ailleurs, adoube Sinclair à la sortie du livre — mais le goût de stupre et l'impression de langueur citadine qui font la marque de ses meilleurs bouquins ne s'y retrouvent nulle part, ou de manière violemment diluée. Dommage que le tout, vieux de seulement quinze ans, paraisse déjà un peu daté — et qu'on essaie de nous faire croire que la musique de The KLF sert à autre chose qu'à s'endormir en moins de quinze secondes : personne sur terre ne gobera ça, Iain. Ah, et très bel objet, pour ceux que ça intéresse. Merci, Inculte, de m'avoir donné l'occasion de massacrer les rabats extérieurs à chaque changement de ligne de métro.

Gobé Les Jeunes Filles, mais je m'en suis déjà ouvert immédiatement après lecture — la preuve que ça m'a plu même si je ne m'explique encore que très vaguement pourquoi — et grosse fatigue de redire la même chose avec des synonymes à quelques heures d'écart. Je copie/colle.

Hobbes a écrit:

Je ne sais pas pourquoi [j'aime] autant parce que a) Judith Butler n'approuverait pas, b) tout le monde écrivait le même livre en France à cette période, et c) on en a plein le cul de ces gens dégoûtés par les fesses molles, le bas-bleuisme et la médiocrité globale (ouais, quel scoop) à grands coups de tirades un peu contrefaites, mais bon, ça marche, hamdoulilah.

Hobbes a écrit:

Peut-être parce que, je ne remets pas de lettres mais le cœur y est : c'est la précieuse du Périgord qui dit les choses les plus intelligentes — et les plus bêtes, souvent de manière un peu laide, mais c'était plutôt la faute de Montherlant que de ce qu'il essayait de lui faire dire ? — ; il aime/déteste la question de la posture, donc de l'ethos et de la conscience réflexive pour peu qu'on tire vers le XXIe, avec une acuité limite (?) contemporaine ; — corrélatif : — moi aussi, qui suis peut-être un gros con, je me représente la meilleure des personnes au monde comme quelqu'un de très beau et de très dénué de branchements pour le méta, la persona, le premier degré virgule cinq, ce genre de trucs obscènes, tout ça sans douter une seconde que c'est une aspiration malvenue/mégalomane/personnellement dégueue pour des milliards de raisons très valables et parce que c'est de toute manière impossible ; on peut faire semblant de croire qu'il dit du mal de son protagoniste alors que pas tellement, ou un petit peu, ou à la rigueur avec une conviction très relative, comme ça, pour dire.

Hobbes a écrit:

Et, aussi, ça fait beaucoup moins chier que London Orbital.

Ah, j'ai oublié Moo Pak de Josipovici, encore un roman pop et violemment contemporain mais en fait pas du tout — le turfu, c'est Tao Lin : il faut se mettre à la page —, qui retrace les pérégrinations d'un romancier en guerre contre les postmodernes et les ordinateurs. Ça dit plein de choses, souvent très érudites et encore plus réactionnaires, tout ça d'une seule haleine et sans sauts de ligne — coucou, Joyce et Beckett — en exaltant Dante, Kafka, Musil, des tas de gens super qui nous font tous pleurer mais qui remontent à loin quand il s'agit de commettre — redondance poétique : — des romans pop et violemment contemporains. La Maman et la Putain, sans les images, en 1994. Bof.

Et, oui, en principe on édite ses messages mais celui d'avant était déjà beaucoup trop long et j'ai des fesses plus rondes et fermes que toutes les vlogueuses de YouTube, donc je le fais quand même.

Les années, de Virginia Woolf.
Et relu par mal de textes de Musil.

+ L'absence de Pierre Fédida.

Et autre joyeusetés.

Notamment des poètes lituaniens, roumains et israéliens. Genre Yehuda Amichaï et Vladas Braziūnas (très bien les deux).

Moi je viens à peine de terminer "Les pêcheurs" de Chigozie Obioma, premier roman d'un jeune auteur nigérian et je m'en remets à peine. Roman d'apprentissage, mais aussi tragédie dans le sens classique du terme: Au Nigéria, à la fin des années 90, le personnage principal et ses frères sont les victimes d'une malédiction proférée par un fou croisé en revenant d'une partie de pêche, et dont les mots empoisonnés font voler en éclat l'unité de cette fratrie puis de toute leur famille, sans que personne ne puisse rien faire pour mettre un terme à la violence de cette prophétie insensée. Terrifiant. Beau.
Sinon j'ai sous la main Vol de nuit de St Exupéry et Hamlet, que je n'ai pas commencé. Deux auteurs que j'aimerais bien découvrir cet été sans savoir lequel de leurs ouvrages aborder: Doris Lessing et Virginia Woolf.

Hobbes tes pérégrinations de lecteur semblable et frère des autres sont pour moi un ravissement.

Tu savais que London Orbital avait une suite ? London Overground, me semble-t-il. Qui parle de monorails aériens ou une connerie comme ça je crois.