Tim a écrit:

Quod a écrit:

J'ai soigneusement évité La Douce Empoisonneuse, parce que le pitch ne m'a pas emballée (j'ai vu le film). Mais c'est peut-être un tort.

Si tu en as d'autres à me conseiller, Tim, je suis preneuse. Je n'aime pas rester sur une mauvaise impression.

Je ne savais pas qu'il y avait un film sur la Douce Empoisonneuse ; à moins que tu fasses allusion à Arsenic et vieilles dentelles ?

Non, je parle de celui-là : https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Douce_Empoisonneuse_(t%C3%A9l%C3%A9film)

Tim a écrit:

Mon préféré reste "La Forêt des renards pendus", un des plus noirs aussi dans mon souvenir. "Prisonnier du paradis" est un peu à part car on s'éloigne de l'environnement scandinave, et c'est quand même ce qui m'attire le plus chez lui. "Le fils du Dieu de l'orage" est remarquable aussi !

J'essaierai ceux-là à l'occasion. Merci, Tim !

J'ignorais donc bien l'existence de cette adaptation :'-)

Ça cassait pas trois pattes à un canard, faut dire.

Je suis en train de lire Name Of The Wind de Rothfuss. On me l'avait vendu comme de la Fantasy bien écrite. Pour l'instant c'est de la grosse daube mal écrite avec un héros de daube surpuissant et des légendes de daube et sept millions de clichés de daube. Comparé au reste du genre, 7/10

J'ai lu des choses mais l'existence et les problèmes de dents de sagesse ne me permettaient plus d'en faire de petits paragraphes abscons que je suis le seul — avec Nemesis : ILY, Nemesis — à relire trois mois plus tard pour a) vérifier la courbe ascendante de mon intelligence et de mon savoir tentaculaire, et b) me souvenir de ce que j'ai bien aimé dans les romans de Dennis Cooper hormis les scènes de meurtre et de pédophilie.

Il y avait Le Roi pâle, qui raconte des tas de choses — on ne sait pas toujours bien lesquelles parce que Foster Wallace s'est pendu sans prévenir avant d'y mettre la dernière main : pas cool de nous laisser comme ça, mais finalement raccord avec le projet du roman, c'est-à-dire annoncer des choses catastrophiques et refuser de les matérialiser dans le corps du texte — sur un centre des impôts dans un État perdu de l'Amérique rurale. Quelques bonnes pages très rigolotes et fifrelines mais l'éditeur a fait ce qu'il a pu avec ce qu'il a trouvé, c'est-à-dire des fragments, des monceaux de notes et des narrats. Je note quand même — avec mon ami Paul Ricœur et son affidé Franck Kermode — que, malgré toute une série de livres tournée vers l'érection d'une forme de « post-post-modernisme »  — oui — capable de replâtrer les liens du monde et de la fiction, Wallace jette complètement l'éponge dans son dernier roman et se range sous le patronage des théories qu'il avait toujours combattues, notamment l'abandon du cercle mimétique et l'enterrement tout cru du narratif aristotélicien. On se foutrait en l'air pour moins que ça.

Lu La Foire aux atrocités, qui, malgré son titre et sa couverture génériques, fait la plupart des choses que Volodine — je ne dis pas ça de manière dépréciative : je trouve ses livres globalement réussis, surtout Dondog, même si l'intérêt de sa démarche doit composer avec une prose casse-couilles et des gimmicks souvent mal négociés — s'acharne à faire, en mieux, le plus souvent par pure inadvertance, et avec plus ou moins trente ans d'avance. Évidemment intéressé par ses instantanés de la pop culture et des icônes étasuniennes au tournant des sixties, mais plus sensible encore à son traitement de l'individu, du corps et de l'identité — c'est là qu'il rejoint Volodine — selon une logique volatile, discontinue aussi bien sous le rapport de l'espace que du temps : les gens qui baisent avec les coins des murs, le personnage central qui se réinvente sans cesse dans de nouveaux arcs narratifs au sein desquels il n'est plus tout à fait le même, les accidents de voiture comme expérience sexuelle absolue. Très, très, très bien — j'ai même envie de dire « important » —, et surtout bien meilleur que ce que je connaissais déjà de Ballard — Vermilion Sands et Sauvagerie, par ailleurs assez chouettes, mais pas dans les proportions de ce bouquin.

Bouclé Le Mausolée des amants il y a peu. Rien de notable qui ne se trouve pas aussi, et mieux, dans À l'ami qui ne m'a pas sauvé la vie. J'ai l'impression, après seulement deux livres — par ailleurs très semblables ? —, que Guibert m'intéresse sur vingt pages, m'ennuie sur cent, m'irrite sur cent cinquante et recommence à m'ennuyer si je pousse un peu plus loin : toujours la même prose bien ciselée, complaisamment rugueuse, idiote, superficielle, brillante, adolescente, studieuse, coquette et continuellement spéculaire — une logorrhée de khâgneux qui se met du rouge à lèvre en écoutant Blondie. Il y a probablement plus de choses à en dire, mais j'ai tendance à penser que toute sa littérature, sida inclus, se résout dans cette posture de génie météorique et pimbêche. On en a vite fait le tour.

Fini Soumission. Mouais. Je ne sais pas si c'est le "style" de Houellebecq qui reste le même (la dernière fois que je l'ai lu, c'était il y a un moment) ou si c'est l'effet qu'il me fait qui persiste. Mais c'est comme mâcher un chewing-gum alors qu'on a faim. Il garde le lecteur accroché en revenant sans arrêt sur Huysmans, son radeau dans le naufrage de sa vie et de son pays, mais le reste du temps on s'ennuie ferme. Heureusement que le narrateur parle de sa bite : ouh là là, comme c'est provocateur et efficace pour choquer le bourgeois.
Sinon, faudrait que ceux qui y ont vu un "brûlot" contre l'islam m'expliquent. C'est plutôt une vision de la déchéance de l'Occident et de l'échec du christianisme (et de l'athéisme). Enfin bon.


Dans la foulée, j'ai grignoté sur le pouce Chant runique du vide, un très court recueil de poèmes de Pierre Cendors. Je suis un peu déçue, c'est un peu pâlot. Pas mauvais, mais pas transcendent. J'en attendais plus après Archives du vent. Il doit être plus doué pour les romans.


Sinon, je reviens vers Damasio, en entamant enfin La Zone du Dehors. Pour l'instant, je retrouve son style, mais avec un vocabulaire plus accessible que dans La Horde.

journal 1962, Pizarnik…

j'aime beaucoup la couleur de ton vernis

c'est beaaaaau

je lis Du côté des petites filles, d'Elena Gianini Belotti (à côté de lectures plus universitaires et moins rigolotes pour alimenter mon mémoire). c'est sur la différence d'éducation entre petites filles et petits garçons, et ses conséquences. Ecrit dans les 70, mis à part le long passage sur l'allaitement (beaucoup moins systématiquement pratiqué aujourd'hui), les choses ont peu changé. Beaucoup de gestes indécelables, presque anodins, nous conditionnent en fait très tôt (dès la naissance) à notre identité de genre (dans le temps alloué aux repas, dans la façon de tenir dans les bras, dans l'encouragement à la prise d'indépendance, etc). Fou !

J'alterne entre une relecture d'Un carnet tâché de vin de Charles Bukowski (dans le bain et la voiture car en format livre) et Ton père honoreras de Gay Talese sur la tablette

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J'ai décidé (sous le patronage de ma petite soeur) de me mettre à Shakespeare cet été. Je viens de commencer avec Hamlet. J'en suis à la moitié, ça se lit tout seul.

J'ai envie de lire George Sand, mais je ne sais pas par lequel commencer

Je lis le troisième tome (découpage anglais, mais je le lis en français) de l'Assassin Royal de Robin Hobb. Quelques longueurs et gimmicks d'écriture un peu lourdingues, mais je me replonge dedans avec plaisir

Une pensée qui me vient comme ça : suis-je le seul lecteur de Good Omens de Gaiman & Pratchett à avoir trouvé ça nul ?

Je lis Kramer contre Kramer d'Avery Corman. Sans jamais avoir vu le film, mais connaissant déjà un peu l'histoire (c'eeeeest mon fils ma bataille fallait pas qu'elle s'en aille wohoho). Ça se lit très bien, j'avais peur de me laisser emporter par l'ennui avec cette histoire (banale ?) de mariage qui s'effondre et de soucis de garde de l'enfant mais en fait pas du tout, c'est même plutôt passionnant.