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 [Auteur] Albert Camus

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Insane. a écrit:
Parce que ce qui attire un homme, c'est forcément la beauté d'une femme? Je ne pense pas que Camus comme chaque homme, soit avant tout attiré par une relation esthétique ..

La beauté ne se résume pas à la beauté physique =). D'ailleurs, je parle d'amour des femmes, et non pas de leur beauté.


Citation :
D'ailleurs, je ne pense pas que ce soit un grand amoureux de la vie, et un jouisseur de première.

Moi si. Torturé, percé de doutes, hésitant, ballotant, certes. Mais malgré tout amoureux des reflets du soleil sur les rivages de Tipasa, des après midi algèriens, de l'échange. Et habité par une certaine foi en l'homme. L'homme qui aime la vie n'est pas forcément un pourceau qui se vautre dans le vice ou un vulgaire pluvier, n'en déplaise à Socrate.

Citation :
Je ne vais pas tout relever, mais il faut vraiment que vous fassiez attention quand vous faites des éloges, des remarques, des critiques. Tu parles de mesure, il faudrait ne pas hésiter à en abuser. Wink Là, ça fait très impersonnel en outre. Puis franchement, Camus = un idéal alors que sa plume et sa pensée sont l'équivalent d'une ration de riz pour un aventurier de Koh-lanta?

Par ailleurs, y a tellement de grands auteurs du 20ème, j'ai encore découvert hier un certain Guimard .. Smile

Là j'ai un peu de mal à comprendre. Je n'ai pas dit "Camus est le plus grand auteur du XXe siècle, point, si vous n'êtes pas d'accord fermez vos gueules." Je dis simplement que la lecture de ses oeuvres me confère un grand plaisir, et que je lui porte la plus haute estime. Je ne vois pas en quoi je devrais faire "attention", je n'ai pas prétention à porter un message universel ou à créer une pétition pour le dépôt de ses cendres au panthéon, je donne simplement mon avis sur cet homme. Si mon attrait pour Camus et ses écrits est grand, je ne vois aucune raison de ne pas lui faire un grand éloge. Je ne relèverais pas la critique quant à ses talents d'écrivain et l'argument selon lequel "il y a plus grand que lui, donc inutile d'en parler", tous deux dépourvu d'intérêts (mais c'est ton avis, je le respecte, simplement il ne s'agit pas d'arguments Smile)
 
Insane.
   
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Insane.  /  Avant, j'avais un rang. Mais c'était avant.


Le truc, c'est qu'on parle justement tout le temps de Camus. Dès qu'on s'exprime à propos de la littérature du 20ème siècle, on pense directement à Camus. Je comprends qu'on puisse l'apprécier, mais c'est quelque peu une norme sociale. Quel journaliste, quel homme populaire s'amuserait à dire qu'il n'aime pas Camus? Au même titre que Céline, il est de bon aloi de respecter cet homme, autant humainement, que littérairement.

C'est très bien que cet homme suscite de l'engouement. Seulement, c'est vraiment dommage qu'il monopolise une partie de la scène littéraire française, comme un Rousseau, un Voltaire, ou un Diderot. Je veux dire par là que le peuple connaît quelques écrivains, quelques oeuvres, il se conforme et basta.

Moi, ça me révolte. Ce pauvre Camus catalyse mes regrets, c'est un peu la cible que je pointe du doigt, cette icône de la culture de masse, qui plombe les autres, pousse dans l'oubli d'autres hommes talentueux.

Et finalement, je me dis qu'on est quelque peu déterminé à créer un topic sur Albert Camus, et à l'encenser. Moi-même, j'ai subi les éloges de mes profs, des médias et de mes parents. Finalement, il n'y a pas cette découverte, cette ouverture à un artiste. On se l'impose, ou on nous l'impose et on suit.

Parce que finalement, L'Etranger est un roman tout à fait banal, comparable, égal à plein d'autres de la même époque autant au niveau du style, qu'au niveau du contenu .. Qu'on se pose des questions à la fin. Smile

Edit : Puis, je ne veux pas paraître agressif, mais quand tu parles de la foi en la vie (?!) d'Albert Camus et de son attirance pour les femmes, ça me fait penser à un rapport journalistique, à un cours magistral très chiant. Non, qu'est-ce qu'on en sait après tout? C'est des préjugés tout ça. On pourrait dire de la même manière que Sade est très méchant (parce qu'il a eu de très sulfureuses relations), ou que Rousseau est très gentil (parce qu'il a beaucoup souffert avec le sourire, en aimant toujours son merveilleux prochain), non?


Dernière édition par Insane. le Lun 22 Aoû 2011 - 13:43, édité 1 fois
 
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Insane. a écrit:
Le truc, c'est qu'on parle justement tout le temps de Camus. Dès qu'on s'exprime à propos de la littérature du 20ème siècle, on pense directement à Camus. Je comprends qu'on puisse l'apprécier, mais c'est quelque peu une norme sociale. Quel journaliste, quel homme populaire s'amuserait à dire qu'il n'aime pas Camus? Au même titre que Céline, il est de bon aloi de respecter cet homme, autant humainement, que littérairement.

C'est très bien que cet homme suscite de l'engouement. Seulement, c'est vraiment dommage qu'il monopolise une partie de la scène littéraire française, comme un Rousseau, un Voltaire, ou un Diderot. Je veux dire par là que le peuple connaît quelques écrivains, quelques oeuvres, il se conforme et basta.

Moi, ça me révolte. Ce pauvre Camus catalyse mes regrets, c'est un peu la cible que je pointe du doigt, cette icône de la culture de masse, qui plombe les autres, pousse dans l'oubli d'autres hommes talentueux.

Et finalement, je me dis qu'on est quelque peu déterminé à créer un topic sur Albert Camus, et à l'encenser. Moi-même, j'ai subi les éloges de mes profs, des médias et de mes parents. Finalement, il n'y a pas cette découverte, cette ouverture à un artiste. On se l'impose, ou on nous l'impose et on suit.


Je suis tout à fait d'accord, il y a à l'heure actuelle un "engouement bien-pensant" à l'égard de Camus, et je comprends que cela puisse t'agacer, voir te rebuter. ça a d'ailleurs longtemps été mon cas : pourquoi lui et pas un autre ? Et puis, un jour, j'ai ouvert l'étranger, en me disant qu'il s'agissait tout de même d'un classique, et que le lire ne pouvait pas me faire de mal. J'ai été captivé par sa manière d'écrire, style unique qui, je le comprends, peut déplaire à beaucoup mais qui colle à merveille avec la façon dont je vois le monde et la vie. J'ai ensuite dévoré la peste, puis tout un tas de hors série qui lui sont consacrés (à ce sujet je te conseille vivement l'ancien hors série de Figaro Magazine)....

Je ne pense pas qu'on me l'ait imposé, même si bien sur nous ne sommes jamais totalement sûrs d'échapper au formatage, ni de connaitre les causes qui nous déterminent. Je ne dirais pas que Camus est supérieur aux autres, j'ai toujours trouvé stupide d'accoler des étiquettes du type "plus grand écrivain du XXe siècle". La littérature est par essence multiple, chaque écrivain incarne une facette différente de cette dernière, un regard différent sur lui-même et le monde, et il se trouve que je me sens incroyablement proche de la vision de Camus, tout en conservant je l'avoue une certaine admiration pour la façon dont il vécu sa vie. Bref, je pense aimer Camus davantage, et surtout autrement, que comme une idole consacrée Smile. Malheureusement, il tend aujourd'hui à être instrumentalisé (je pense notamment aux politiques qui font de lui un social-démocrate...).

Réponse à ton edit : on n'en sait rien du tout, aucun d'entre nous n'est la pour témoigner de la façon dont il se comportait en privé. Simplement, c'est le sentiment que j'ai lorsque je parcours ces œuvres et que je lis les ouvrages qui lui sont consacrés. Peut-être que ma vision de lui est fantasmée, je crois que nous avons tous une tendance à nous approprier nos écrivains favoris et à nous représenter un bout de leur vivant. Quand j'aime un auteur, c'est de manière globale, je ne peux apprécier une oeuvre sans réfléchir sur l'homme qui se trouve derrière sa réalisation. Désolé si mes posts sont "très chiants", je n'ai pas choisi la façon dont je m'exprimais, ni celle dont je pensais.
 
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plume_du_reve a écrit:
Faust Federel a écrit:
Menear a écrit:
plume_du_reve a écrit:
Jamais le personnage ne fut un personnage.

Et tu ne crois pas que c'est un peu (je dis bien un peu) en rapport avec le propos du livre (lequel est contenu quasi tout entier dans son titre) ?

C'est vrai. Le personnage est étranger à sa vie, étranger à ses proches, étranger à lui-même. Il est le spectateur extérieur de sa vie. C'est effectivement le propos du livre (enfin pour moi).


sauf que tous ses personnages sont ainsi, pas que l'étranger... c'est ce que j'explique plus haut. L'étranger fut une très bonne couverture pour donner à ses imperfections un éclat de génie.
C'est toute l'impression qu'il m'a laissé. Tout comme Nothomb qui elle, cache les siennes sous une folie légère et des mots sortis des profondeurs d'un Larousse spécialisé. On retire ça, on n'a plus grand chose. Après, le décréter "grand écrivain du rien", c'est à mon sens ridicule. Il n'a rien inventé à ce sujet, et c'est une bonne excuse. Un mauvais peintre pourra toujours se recycler dans la peinture abstraite, pourvu qu'il ait un bon agent marketing qui soigne son image. Si le seul argument de ses livres est d'être capable d'écrire 300pages pour décrire un vide austral... Ouah ! C'est génial, il écrit et pourtant il partage pas trop, c'est du génie, vu qu'il est connu ! On n'aurait pas fait sa pub, il viendrait sur JE à l'heure actuelle, on le traiterait de novice, mais là non les gars attendez, c'est Camus quoi, pas touche !
Moi ça me débecte ce fanatisme, je ne le comprends pas en tout cas. Neutral Même King a réussi à me faire partager une atmosphère et une émotion au moins... pas pour autant que j'en suis fan, mais je reconnais son talent. Camus, son talent, à part d'avoir été bien entouré et d'avoir eu de bons contacts presse, je ne le vois pas. C'est tout, c'est pas compliqué à saisir. Si ? scratch

Bon. Je n'ai lu que l'Etranger, donc je vais réserver mon jugement pour l'ensemble. Je maintiens que c'est une œuvre d'une grande qualité, d'une réelle profondeur, le résultat d'un travail et d'un questionnement rigoureux. Peut-être est-ce le seul dont Camus a été capable. Il y a des gens qui ne sont bons qu'une fois dans leur vie...
 
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Insane.  /  Avant, j'avais un rang. Mais c'était avant.


D'une réelle profondeur? C'est très subjectif. Je peux dire aussi qu'un type de Secret story est très mystérieux, insondable, profond.

Sérieusement. Qu'est-ce qui est profond dans l'Etranger? Parce que je peux dès demain écrire un bouquin où le personnage principal bute un arabe, perd sa mère dans la foulée et va en taule, et campe sur ses stupides positions mentales face à un homme d'église.D'ailleurs, même qu'au tribunal, les gens y sont très vilains .. y sont injustes euh.

Puis, c'est quoi le fun dans l'histoire? La nonchalance, l'indifférence, la neurasthénie de Meursault avec des ficelles grossières du genre "t'as vu connard, là le héros il s'en fout de tout, lis bien"?

Si Albert Camus est profond, Dostoievski est le nombre Pi.
 
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Insane, je ne suis pas certain que nous ayons lu le même livre.
 
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Insane.  /  Avant, j'avais un rang. Mais c'était avant.


Non, mais je comprends que tu veuilles dire au public que tu apprécies ce livre, il n'y a pas de problème mon ami Condor. Quand je dis que Bolano, c'est médiocre. Nox a exactement la même réaction.

Chacun sa prise de position, son opinion. Mais pitié, j'ai lu TROIS fois l'Etranger alors ne dis pas que nous n'avons pas lu le même livre. Je la connais par coeur sa petite histoire à Albert, et voilà mon avis.

Il est vraiment temps que Camus soit nettement moins lu et plébiscité dans nos écoles. Du moins, à l'université. Parce que bon, quand t'es ado .. c'est cool l'homme révolté.
 
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Bof bof. Le fait est qu'en lisant 3 ou 10 fois l'Etranger, ton ressenti et le mien resteront différents. Je ne peux pas comprendre la façon dont tu présentes le personnage. Je ne le reconnais pas, je ne retrouve pas du tout l'impression que j'ai eu en lisant le livre. C'est en cela que je dis que nous n'avons pas lu le même livre. Disons, nous ne l'avons pas lu avec le même angle, le même éclairage. Le résultat est forcément différent. Par exemple, il me parait être le contraire total d'un "homme révolté", même nonchalant ou indifférent. Le personnage est sensible, même particulièrement fragile et mal préparé à ce qu'il subit. Il est en décalage avec les canons de la société, tout en étant cohérent avec elle, et il en révèle donc certains travers - les mêmes que je lis dans ta réaction, soit dit en passant - même si cet aspect n'est pas le plus intéressant. Sa psychologie n'est pas évidente, elle n'est pas explicite disons, mais elle est vraiment profonde au sens ou elle renvoie à une réalité, peut-être confuse, et non pas à une fiche de personnage bien réglée. En ce sens, le travail de Camus est bien plus intéressant que 90% des auteurs, parce qu'il met en scène une psychologie plus qu'il ne la présente par le menu. C'est sa manière, je crois, de la pénétrer, et de la faire pénétrer.

Ce qui m'a impressionné également c'est la concision de l'ensemble. Pour un tel thème, je me serais attendu à un roman deux ou trois fois plus long. C'est relativement court, c'est aussi concis dans le style, et ça aussi c'est une réalisation intéressante, vu la difficulté qu'il peut y avoir à dresser un portrait psychologique se limitant à un style simple et neutre.
 
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Insane.  /  Avant, j'avais un rang. Mais c'était avant.


Quand je parlais de "l'homme révolté", je pensais à l'essai de Camus très populaire dans la filière littéraire, et auprès de la jeunesse de notre pays.

Je caricaturais mon ressenti vis à vis de l'Etranger, sans vraiment présenter le personnage et ce que j'en pensais. En fait, Meursault est un être insignifiant, d'une fadeur que je n'ai que rarement retrouvé dans un roman français. Il accepte la mort de sa mère, tue l'arabe, et planifie sa propre mort d'une façon totalement inhumaine. C'est finalement cela qui me dérange dans le travail de Camus, il joue avec un personnage humain, et en même temps lui prête une attitude, un rapport aux choses digne d'un extraterrestre, et pas d'un homme.

C'est très peu réaliste, crédible.

En faisant un effort (comme dans un mauvais film, on s'prend un shoot pour y croire), Meursault est je le redis, un être indifférent, nonchalant, mais bien plus, il est insensible. C'est en cela qu'il n'a pas la carrure, la hauteur, le poids pour être un personnage gravé dans les annales. C'est un anti-héros qui rase la moquette, qui fait les poubelles.

Par ailleurs, les indices distillés par Camus sont très minces. Que sait-on sur les autres personnages? Peu de choses. Même sur Meursault, on en sait peu. C'est très abstrait, obscur pour un roman à thèse, psychologique de surcroît.

Quant au style, je n'ose pas en faire un pastiche. Mais je devrais, car son style est d'une simplicité, et d'une banalité enfantines.

Voilà, j'ai un peu étoffé. Bisous. Camus restera bien l'auteur que je kiffais lorsque j'avais quinze piges.
 
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+1 pour tout ce qu'à dit insane, j'ai le même sentiment à sa lecture. D'une banalité ras-de-pâquerette maquillée par un soi-disant coup de génie, tout ça parce que c'est Albert Camus et pas Albert Dupont... J'en ressors sans rien avoir vécu ou lu de transcendant, autant dire une écriture sans la magie de l'écriture. Un essai. Camus écrit des essais, pas des romans. Aucune vie, tout est marionnettisé. Je lui ai aussi trouvé une crédibilité limitée, tout comme Nothomb d'ailleurs. Bref, j'ai un peu l'impression d'avoir perdu mon temps. Même la série des "Mon prof est un extra-terrestre" a eu le mérite de me faire marrer en voyageant, quand j'avais 14ans.
 
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Je crois qu'en fait vous êtes "passé à côté" du roman.

Il a atteint avec l'étranger le degré zéro de l'écriture, une écriture blanche, libéré des codes et des oppositions précédentes, du besoin de positionnement vis à vis d'un style, d'un type d'écriture lié a un espace temps déterminé.

Le personnage de Meursault n'est que le reflet romanesque de cette neutralité: il est comme neutre par rapport a sa propre vie, et finalement (paradoxalement) il semble adopter une sorte de passivité qui le rend plus influencé (et non influencable) par les évènements.

Ensuite, ne mélangeons pas tout : si Camus est pour moi un grand écrivain, sa philosophie est très creuse, facile, peu profonde.
 
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+1 Fabre.

L'Etranger est un des romans qui m'a le plus ému. Meursault, malgré sa totale indifférence, est touchant et au contraire assez profond.
 
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Insane.  /  Avant, j'avais un rang. Mais c'était avant.


Mais il n'est pas neutre Fabre, c'est faux. Rien que sa pulsion meurtrière démontre le contraire. Et puis, il est profondément frustré, et blessé de ne pas répondre aux normes sociales. Il subit ainsi le regard des juges sur la fin, et ceux des gens à l'enterrement au début.

Puis, il n'est pas passif car c'est lui qui se déplace à l'enterrement, qui se trouve une petite amie par la suite, et qui va rechercher l'arabe en sortant de la propriété.

Non, je pense vraiment que Camus a voulu dresser le portrait d'un type "extraterrestre", incompréhensible d'un point de vue humain. Mais c'est complètement loupé, puisque la trame est mal conçue, et ne met pas l'accent sur de vraies différences de fond. C'est que du superficiel, du paraître. Là où d'autres vont bien plus loin ... Meursault est un personnage loupé pour moi. Ses pensées se rapprochent trop du commun et du banal comme l'illustrent tout le roman.

C'est l'intention qui est louable, mais qui ne rencontre pas de succès.
 
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Citation :
Quand je parlais de "l'homme révolté", je pensais à l'essai de Camus très populaire dans la filière littéraire, et auprès de la jeunesse de notre pays.

Bon, comme dit plus haut, je ne connais Camus que par l'Etranger donc je ne saisis pas ce genre de référence...

Citation :
En fait, Meursault est un être insignifiant, d'une fadeur que je n'ai que rarement retrouvé dans un roman français.

Tout à fait d'accord sur cette phrase : le personnage est d'une banalité à faire plier un lampadaire. Fade, aussi, c'est vrai, il n'y a rien qui le fasse aimer. Ce n'est pas un héros. L'histoire n'est pas extraordinaire. Il n'y a pas de grande révélation mystique, pas d'architecture philosophique complexe... le roman s'arrête à cet homme de la rue et à son fait divers. D'une certaine façon, il me rappelle Une vie de Maupassant.

Finalement, tu lui reproches de ne pas être assez grandiose pour être vrai ? Ce n'est pas de la littérature fantastique, au contraire c'est une écriture dépouillée de toute illusion. Camus ne cherche d'ailleurs pas plus d'excuse que le personnage lui-même à son geste, pas de justification, d'explication alambiquée. Il ne cherche pas à biaiser, à enrober son récit, son histoire, pour la faire mieux apprécier ou comprendre.

Son personnage est donc forcément en décalage avec ce qu'on a l'habitude de voir en littérature. Il ne se conforme pas à ce qu'on attend d'un héros, d'un homme selon la représentation qu'on s'en fait. Un homme doit pleurer sa mère morte, un homme ne fricote pas avec les petits truands, un homme couche avec une femme parce que ses sentiments l'y poussent, un homme ne tue pas un arabe simplement parce qu'il le croise sur la plage, un homme à qui on donne l'occasion de se défendre doit se défendre... Meursault n'agit pas comme cela.

Toi, ton ressenti est que c'est un individu indifférent, insensible. C'est à mon avis le ressenti au premier degré, celui qu'on peut avoir en tant que personne face à une personne du genre de Meursault : pas d'empathie, donc le dégout et le rejet. Mais le roman permet d'aller au-delà et de comprendre que l'insensibilité sonne faux. C'est une apparence que Camus donne à son personnage, que le lecteur donne à au personnage, peut-être même que le personnage se donne lui-même, plus ou moins intentionnellement. L'insensibilité de façade exprime déjà autre chose. On est assez loin, quand même, des vraies figures de personnage insensible (Dark Vador... c'est le seul qui me vienne en tête à 6h du mat).

Pour tout dire, c'est le seul roman pour lequel je me sois réellement identifié au personnage. Je ne crois pas être un extraterrestre aux schémas mentaux et et sentimentaux distinct de ceux des humains. Si ce personnage ne vous parait pas "crédible, réaliste", moi je ne peux pas m'empêcher d'y croire profondément. C'est presque une évidence.

En somme, oui, Meursault serait un personnage loupé si Camus avait voulu faire un "personnage". Mais clairement, ce n'est pas du tout sa démarche. Il n'a pas construit un personnage à la façon qu'on attend d'un auteur. Il n'y a pas de case "motivation", de case "enfance", de case "hobby". C'est déroutant, parce que c'est moins lisible, mais c'est finalement plus réaliste, non ?
 
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Ca rejoint un peu ce que j'ai dit précédemment: Meursault est plus un véhicule du degré zéro qu'un véritable héros de roman, au sens le plus technique du terme.
 
   
    
                         
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