Je voulais m'étaler sur Camus, dont j'ai lu beaucoup d'ouvrages, mais à suivre le topic j'ai trouvé les avis de Le Condor des Andes, Quillqueen, Insane et "Invité le Lun 22 Aoû 2011 13:43" convergents avec mes sentiments autour, bien qu'ils se soient un peu affrontés. Disons que mon avis serait une synthèse.
Par contre, Vieux Drissa, tu penses qu'il faut se concentrer sur l'absurde, mais c'est ce que Camus annonce lui-même de son œuvre : qu'elle a un cycle de l'absurde, puis un cycle de la révolte, et enfin un cycle inentamé de l'amour, à cause de sa mort accidentelle. Eh bien, tout le monde répète ça : absurde, révolte, amour, mais ça ne me satisfait pas ! Dans son dernier roman inachevé, le Premier homme, on ressent encore "de vieux problèmes", et à la limite le personnage principal - Jacques Cormery - s'en retourne sur la tombe de son père, comme on fait le bilan d'un échec. L’Étranger ne me semble pas un roman de l'absurde, mais du non-dit, comme ça a été relevé diversement à travers les personnes que je retiens de cet échange. Et le problème, c'est que ce non-dit (cet étouffement) me semble dominer partout : tout se passe comme si Camus recelait une violence racaille, qui ne pouvait jamais s'exprimer. La bonne nouvelle, c'est qu'il en a fait une œuvre littéraire.