Un petit-bourgeois peut être progressiste ou même gauchiste, c'est pas incompatible hein... Ils sont même souvent "gauchistes" parce qu'ils sont justement vexés de pas grimper dans la hiérarchie sociale... Parce qu'ils peuvent pas monnayer leur capital culturel... Parce qu'on ne reconnait pas leur talent, leur génie, leur spécificité...

Mais ne vous inquiétez pas, j'ai bien compris qu'il y a des "monuments" auxquels il ne faut pas s'attaquer, dont Céline fait partie, et dont la moindre critique sera assimilé à une hérésie, un scandale, un jugement de valeur idéologique...

Même si je suis pas forcément convaincu qu'il aurait rêvé d'avoir des apôtres qui psalmodient en coeur qu'il était un génie et qu'il ne faut pas le critiquer...

Mais se fout de savoir s'il est un monument Domini, des monuments à déboulonner il y en a plein. Je remarque juste que tu ne parles que de son "statut" social, jamais de ce qu'il a écrit.

Il me semblait pourtant oui, étant entendu que ce qu'on écrit reflète souvent ce qu'on est... Ce qu'il a écrit, c'est ce qui m'a aidé à le considérer comme telle. Ça plus sa vie...

Je fais quasiment jamais la distinction auteur/homme. C'est peut être mal, d'aucuns me diront que c'est antilittéraire ou je sais pas quoi, mais c'est comme ça que je lis, critique ou interprète les textes.

Ok pour l'explication, c'est pas "mal" ou "bien", c'est ton choix et il est respectable.

Domini-COLL a écrit:

Je fais quasiment jamais la distinction auteur/homme. C'est peut être mal, d'aucuns me diront que c'est antilittéraire ou je sais pas quoi, mais c'est comme ça que je lis, critique ou interprète les textes.

Je comprends. Mais à mon sens c'est une erreur. Prétendre pouvoir lier à ce point homme et oeuvre, c'est refuser une limitation capitale : nous ne sommes pas dans la tête de l'écrivain. Nous ne savons pas comment il a vraiment vécu telle ou telle chose, à ce jeu il ne reste le plus souvent que des spéculations sur l'intime et des jugements de valeur généralistes, fourre-tout et peu fiables.

Reste le texte. C'est le rapport entre le texte et les lecteurs, en tant qu'individu ou collectif, qui me paraît intéressant. La manière dont il nous interroge, dont il interroge l'époque en cours, dont il fait écho sur telle ou telle thématique... C'est la valeur sûre.

Ce n'est que mon point de vue, je ne dis pas que c'est le meilleur  

Dans le genre "monuments " qui me laissent quasi de marbre : Céline (le Voyage), Proust (maso, j'ai lu la recherche quasi entièrement deux fois), Giono (quelques bouquins, sauf le Hussard que j'ai apprécié).
mais on peut se tromper : j'aime beaucoup Nancy Huston en général et Lignes de faille ne m'a pas ému à la première lecture (pas le bon moment ?) ; j'ai adoré à la deuxième ; pas aimé non plus Dolce Agonia.

Je crois qu'il faut lire Proust avec une approche qui n'est peut-être pas évidente à première vue : Le vrai sujet n'est pas à mon sens une "Comédie mondaine" pleine de futilité comme on dit, mais "Comment je fais pour m'intégrer au milieu qui est le mien, sans renoncer à un peu de liberté et d'originalité (ce qui pour un homo, surtout à l'époque, compliquait le défi, de même que pour un Juif comme Swan qui en plus a épousé une sorte de courtisane)".
Arrivé à un certain âge, on comprend mieux que s'intégrer dans son milieu, y être reconnu, c'est un des buts dans la vie. Proust expose d'autant mieux cette problématique, que dans un milieu de salons la seule activité est de paraître, ce qui met à nu ces comportements.

haha http://fr.wikipedia.org/wiki/William_McGonagall

En attendant Godot de Beckett. J'admire cette oeuvre qui n'a ni queue-ni-tête qui au final ne sera jamais comprise par le commun des mortels et dont l'auteur aura quand même reçu le prix Nobel
J'ai passé trois heures d'affilée à lire... cette chose (pardonnez-moi si j'offense des admirateurs...) parce que l'avion avait du retard et que je n'avais bien évidemment rien d'autre à me mettre sous les yeux. La vie est injuste parfois. Comme disait ce bon vieux Samuel, je préfère encore me pendre à l'arbre de Godot : tu m'étonnes !

Dans la fantasy, le livre très vendu et à ne pas lire c'est Les Chevaliers d’Émeraude qui respire la médiocrité.

plumy a écrit:

Dans la fantasy, le livre très vendu et à ne pas lire c'est Les Chevaliers d’Émeraude qui respire la médiocrité.

Oh mon Dieu ! C'est tellement vrai !

Voici un excellent résumé, de mon cru, de cette horrible série:

Bla-bla-bla, bataille, bla-bla-bla, sexe, bla-bla-bla, bataille, bla-bla-bla, bla-bla-bla, sexe, bla-bla-bla, bataille...

Le pire c'est que absolument tout est arrangé pour faciliter le scénario ! Et il n'y a aucun suspens genre "... En fait il était le magicien de cristal. Il prit le chemin... euh attends j'ai lu quoi là ?" Bref hyper déçue par cette série...

Ah, je me souviens avoir lu Les Chevaliers d'Émeraude à l'époque où ça sortait… Y a pas grand-chose pour sauver le bouquin et le résumé de Cidylee est tellement juste. XD

Par contre… « à ne pas lire » ? Oh que si, à lire ! À lire pour se faire SOUFFRIR et COMPRENDRE ce qui nous pend au nez si on sombre dans les techniques roublardes de la facilité fantasicoromanesque : ne ! pas ! faire ! pareil !

anny-passion-ecriture a écrit :

En attendant Godot de Beckett. J'admire cette oeuvre qui n'a ni queue-ni-tête qui au final ne sera jamais comprise par le commun des mortels et dont l'auteur aura quand même reçu le prix Nobel
J'ai passé trois heures d'affilée à lire... cette chose (pardonnez-moi si j'offense des admirateurs...) parce que l'avion avait du retard et que je n'avais bien évidemment rien d'autre à me mettre sous les yeux. La vie est injuste parfois. Comme disait ce bon vieux Samuel, je préfère encore me pendre à l'arbre de Godot : tu m'étonnes !

Hé ! Le lecteur fait la moitié de la littérature… J'aime bien Beckett, il parvient à raconter l'essence du trivial avec un texte trivial sans sombrer dans le trivial. En attendant Godot, c'est pas différent de n'importe quel mec qui vit sa vie et attend quelque chose qu'il ne sait pas définir et qui ne viendra jamais. Après, j't'avoue qu'au début, ça me scandalisait aussi un peu beaucoup.

Perso, j'ai personne à mettre au pilori (pour l'instant).

Le cœur du pélican de Cécile Coulon. Abject, et y a une quantité astronomique de fautes laissées en plan par l'éditrice. (Ce qui en dit long sur les affinités littéraires de cette "auteure"...)
J'ai arrêté une semaine, j'ai essayé de reprendre et je suis tombé sur un beau "on t'as vu". Donc : je ne l'ai pas fini et grâce au ciel pour cela.

Quel que soit le livre, je trouve ça triste de lui réserver comme destin le pilon. Derrière il y a un auteur, qui a peut-être mis tout ce qu'il avait dedans non?