Séléné.C a écrit:

A.J.B a écrit:

Ce n'est jamais plaisant de rédiger un refus... Quel exercice délicat, que j'aimerais éviter ! L'un des pires aspects du métier d'éditeur (ex-aequo avec les échéanciers et l'équilibre budgétaire).

Oui...
Tout à fait d'accord, et j'en ai d'avance la chair de poule !
M'enfin... dans un premier temps, il faudra d'abord que je reçoive des manuscrits, et c'est ça qui doit, pour le moment, m'inquiéter.
Tu es toi-même éditeur ?

Mais un jeu d'écriture sur le thème pourrait être marrant quand même, de la même façon que ce concours du pire refus, ça aiderait (peut-être) à distancier, surtout si on le fait en délirant à fond. Un mélange de refus horribles, de refus absurdes, de refus ampoulés, de refus etc. tous poussés à l'extrême... ça pourrait être hilarant.

Oui, depuis peu.

Tu en recevras ! Cela vient plus vite et plus en nombre qu'on ne le pense à l'origine... Pour le meilleur et pour le pire. À vrai dire, je n'aime pas les fortes périodes d'envoi ; car c'est autant d'âmes, de rêves et d'espoirs de personnes auxuels on ne peut répondre favorablement, et c'est là source de peine.

Bonne idée pour le jeu d'écriture ! J'espère que cela permettra quelque peu de " se mettre à la place de ", et de tempérer les aigreurs de certains auteurs...

Les "auteurs aigris" vous proposent de créer votre topic "ME bienveillantes" pour en discuter

Mavis Gary a écrit:

Les "auteurs aigris" vous proposent de créer votre topic "ME bienveillantes" pour en discuter

Allons, ce n'est pas une guerre... Il faut simplement faire l'effort de s'entendre, de se comprendre, d'imaginer la vie de l'autre. Pour autant que je sache, la plupart des éditeurs sont d'un naturel bienveillant avec les auteurs dont ils découvrent l'oeuvre. Je pense que l'essentiel des " pires refus " provient de maladresses, d'hésitations tout à fait humaines. Bien souvent, on ne sait pas quoi dire à un auteur pour lui signifier un refus — ou, plutôt, la manière de le lui dire. Et le reste du temps... l'on manque tout simplement de temps (et d'envie aussi, quelquefois) pour répondre à chacun.

C'était juste une blague pour demander d'arrêter de flooder avec des messages qui ne sont pas des propositions de refus marrantes

Alors, j'ai aussi un refus-type qui m'a personnellement fait marrer :

Spoiler:

KILL IT WITH FIRE.
So mauvais

Un autre qui fend le coeur, cependant :

Spoiler:

Last but not least, extrait d'un refus qui pique qui n'apprend toujours rien :

Spoiler:

(Ouais, 2021 a été riche en murs de briques pour moi...)

Je ne comprends pas trop en quoi il fend le cœur celui du milieu, on dirait n'importe quel refus-type

En vrai, en venant sur ce topic, je m'attendais à lire des trucs vraiment plus piquants, méchants ou complètement absurdes, mais la plupart me sembles "normaux"

C’est vrai que globalement ça reste assez soft (et puis au mois vous avez des retours )

Ben, en soit, je ne sais pas vraiment si les ME se risqueraient à allumer les auteurs lors des refus. Mais certains refus-types font plus mal que d'autres. Soit par leur sécheresse, leur maladresse ou leur mauvaise foi (comme ceux qui certifient avoir lu quand les délais sont dérisoires). Tout est question de ressenti, au final, et l'auteur sera fracassé par certains refus-types, moins par d'autres.
Celui du milieu, je l'ai mis parce qu'il est sympa en soit, même si ça fait genre "on vous a vraiment lu mais on a eu nos divisions dessus, du coup, bah non". Un peu "occasion manquée".

@DianaDH : On est d'accord que c'est souvent pire de ne rien avoir.

Jedewyn a écrit:

Ben, en soit, je ne sais pas vraiment si les ME se risqueraient à allumer les auteurs lors des refus.

C'est mal connaître les refus de la Dilettante qui étaient reconnus pour ça hahah !

En vrai, je pense que je suis juste rendue blasée des refus et qu'un refus-type... souvent, je les lis même plus au complet. Ça ne me fait plus rien.

Je suis d'accord avec toi A.J.B. (au passage, 42 !)
Je pense cependant qu'il existe une petite proportion de gens aigris qui prennent un malin plaisir à dézinguer les autres parce qu'ils sont en position de force
Tout comme il y a des enseignants qui prennent plaisir à enfoncer les élèves en difficulté, des flics qui sont excités à l'idée de faire peur aux gens, des gamins contents de taper sur un autre gamin pour une raison débile, on trouve des éditeurs ravis de flinguer des jeunes auteurs aux manuscrits hésitants
C'est loin d'être la majorité (en tout cas je l'espère)
Mais ça existe, ça fait partie de la nature humaine, et quand tu es en face, tu ne peux pas toujours te défendre
Ce sujet sert un peu à catharsiser tout ça...

Mavis Gary a écrit:

Coucou Maddy
Honnêtement, je le trouve sympa ce refus Ils ont pris la peine de t'exposer les points positifs et là où ils pensent que tu peux encore t'améliorer. L'idée du "show don't tell" est assez répandue et ça s'apprend, tu peux même trouver des astuces quand tu écris pour montrer quand tu as le réflexe de dire.

C'est ce que tout le monde m'écrit : que ce refus est sympathique.
Il n'en reste pas moins un refus et en plus, je n'ai aucune envie de changer quoi que ce soit, moi. Je n'ai pas envie de montrer et de ne pas dire. Je n'ai pas envie de ne pas faire d'analepses, de ne pas recourir au discours indirect libre, de ne pas multiplier les retours en arrière. Je n'ai aucune envie de partir dans cette voie, en fait. J'ai lu tout ça en prenant le temps de répondre puis en me disant "à quoi bon écrire si c'est pour écrire comme ça ?"
Autant ne pas écrire. Depuis, je fais 5 à 6 séances de sport par semaine.

Hello, alors moi je peux vous proposer celui-là :

"Bonjour,
Notre comité de lecture a examiné votre manuscrit et nous avons le regret de vous informer qu'il n'a pas été retenu. En effet, vos personnages sont trop normaux, trop réalistes. Ils ne sont pas assez sexys et ne feront donc pas rêver les lectrices. Vos scènes de sexe ne sont pas explicites : c'est ennuyant pour une romance. De plus, votre histoire est trop originale, manque de clichés et ne correspond pas aux attentes marketing du moment."

Sinon on m'a aussi une fois reproché que mon personnage, afro américain (que je voyais un peu similaire à Meghan Markle, d'un point de vue physique) "ne possède que des traits physiques valorisés par les canons de beauté occidentaux : une peau pas trop sombre, des cheveux lisses".
Moi je ne suis pas d'accord avec ça : tous les afro américains n'ont pas la peau sombre et les cheveux crépus quoi....

Aelnen a écrit:

Sinon on m'a aussi une fois reproché que mon personnage, afro américain (que je voyais un peu similaire à Meghan Markle, d'un point de vue physique)  "ne possède que des traits physiques valorisés par les canons de beauté occidentaux : une peau pas trop sombre, des cheveux lisses".
Moi je ne suis pas d'accord avec ça : tous les afro américains n'ont pas la peau sombre et les cheveux crépus quoi....

EDIT : J'ai lu trop vite ce matin, je reprends donc ma grogne : en fait, je suis plutôt d'accord avec la ME pour le coup. J'ai cru lire qu'elle refusait le roman parce que le personnage s'éloignait des critères de beauté occidentaux, alors qu'en fait, elle dénonce le contraire.

On voit trop souvent le corps noir selon nos critères de beauté """"occidentaux"""" avec des femmes qui ont la peau pas trop sombre et les cheveux lisses. Bien sûr que ces femmes existent, et il ne s'agit pas de dire que ce n'est pas le cas. Il s'agit en revanche de dénoncer ce qu'on considère comme invisibilisant pour toutes ces femmes noires qui ont la peau très foncée, et les cheveux crépus. Car bizarrement, elles apparaissent beaucoup moins dans l'imaginaire collectif comme belles, puisqu'on va considérer que leurs traits sont trop "éloignés" de nos critères de beauté (tandis que le métissage les rapproche de nous). C'est ce qui fait que les femmes noires dépensent des milliers d'euros dans des blanchisseurs de peau, s'abîment les cheveux à force de les lisser ou de les tresser (la coupe afro étant vue aujourd'hui' comme "peu professionnelle" par des idiots et des idiotes, les femmes noires vont tresser leurs cheveux pour apparaître plus "soignées" aux yeux de la population blanche   Causant parfois des problèmes comme l'alopécie de traction (on perd ses cheveux parce qu'on tire trop dessus, en fait)).

Et la représentation, c'est important. Il est temps d'offrir un peu de diversité dans nos histoires, tout en respectant la voix des personnes concernées, pour aider aussi le lectorat à progressivement changer son regard, et lui permettre de dépasser cette idée et ce fantasme de personnages uniquement blancs.

Du coup, mea culpa, pour moi, la ME a raison d'appuyer sur ce fait.

Waouh, gratinés ces refus…

AELNEN alors là, je suis sur le cul !!!  Un refus parce que ton histoire est trop originale et manque de clichés !!!! C'est quoi cette maison d'édition ?
C'est juste incroyable !