On me recommande Anaïs Nin, quelqu'un l'a déjà lue ?

Oui, dans sa correspondance avec Henry Miller, ils sont tous les deux beaux et incroyables.
Ses nouvelles érotiques, beaucoup plus banales (le seul intérêt étant de circonstance à mon avis : une auteure d'érotique)
Son journal, a priori une belle aventure si tu te lances dedans !

Super, merci Pasi ! je me lance d'abord dans sa correspondance avec Henry Miller

voilà si longtemps que je n’ai pas posté et pourtant je lis tant de choses géniales, mais comme il y en a beaucoup je ne vais relater que le tout-récent :

j’avais commencé il y a peu Les incendiés d’Antonio Moresco mais ce n’est pas la bonne période, je le reprendrai en été, le peu que j’ai lu c’était très chouette bien que différent de la Petite Lumière

Les nuits blanches de Dostoievski qui sont en fait jaunes, chouettes mais pas folles,
et pour rester dans le boulot de traduction de Markowicz : le Soleil d’Alexandre (recueil de poèmes du cercle de Pouchkine)

sinon Souvenirs du futur de Krzyzanowski, dingue, sans surprise car c’est Krzyzanowski, pas encore achevé car savouré

actuellement : les Envoutés de Gombrowicz et ce livre est exactement ce que je voulais lire là maintenant, l’ambiance est pour l’instant parfaite, je suis très séduite

en vrac, comme ça sans aucun sens :

Spoiler:

sinon j’ai décidé d’arrêter de me mettre des livres de coté comme un petit écureuil pour les périodes de famines sentimentales et psychiques car en fait beaucoup ces livres là c’est pour la vie et c'est fait pour vivre il est donc inutile d’attendre d’avoir un grave accident ou un AVC pour les lire puisque c’est un coup à mourir sur le coup justement et de ne finalement pas les lire du tout. Comme dit Jana Černá le raisonnable me ferait mourir en moins d’une semaine de la mort la plus triste qui soit, le raisonnable détruit en moi tout ce qui fait sens, il m’ôte toutes mes forces, qu’elles soient érotiques, intellectuelles ou autres. Je cesse donc d’être raisonnable et je bondis de joie en pensant ces merveilles en réserve bientôt déflorées
aussi je relis Trakl religieusement

ah, et si quelqu’un veut m’offrir les journaux de Gombrowicz je lui envoie des photos de mes pieds et des bisous

J'ai terminé avec beaucoup de difficulté La Maison à Vapeur de Verne.
En fait ce qui m'a clair ennuyé à mourir c'est le passage central du roman consacré à la chasse au tigre/lion/je-sais-plus-quoi. D'une part, ce passage est démesurément long, alors que tous les autres épisodes ont une longueur variable de court à très court, celui-ci occupe à lui seul presque 50 pages et ça ne m'a pas intéressé du tout.

Peut-être que je suis n'sorte d'écolo militant qui s'ignore, mais j'ai limite trouvé ça de mauvais goût. bon, c'est un roman de son temps: à l'époque de Verne la chasse c'était certainement un loisir très prisé de la bourgeoisie... Mais, et c'est là qu'on voit les fossés culturels se creuser: on a surement un regard très différent aujourd'hui, et un roman qui consacre un cinquième de son déroulé à ça, ça ne fait plus du tout rêver.

Pourtant, le reste de ce roman était tellement riche! J'y ai découvert une Inde secrète passionnante, faite de sectes de fanatiques - Les Thugs, les Dacoits - reclus dans les montagnes, attendant le jour de leur revanche contre les envahisseurs britanniques. D'ailleurs, peut-être que la 'chasse' dont j'ai parlé au début était à double sens: les chasseurs anglais, sans le savoir, étaient eux même traqués du début à la fin, et attirés dans des pièges...

Bon bref, je passe aux Millions d'Arlequins avec J.E. bouquine du coup ^^

J'ai réessayé Tendre est la nuit de Fitzgerald, j'ai pas aimé; mais j'ai lu Love Boat du même.

Sinon j'ai (ré)entamé les lettres de Giono à la NRF, Tim Robinson - Connemara. Porté par le vent, et bell hooks - Ne suis je pas une femme ? Femmes noires et féminisme.

Ah et j'ai relu Florence Aubenas - En France.

Jasmin a écrit:

On me recommande Anaïs Nin, quelqu'un l'a déjà lue ?

Oui, je suis d'accord avec Pasiphae, le journal et la correspondance de Nin sont très puissants.


En ce moment, j'avale une triple dose de Bolano : des putains meurtrières, dans lequel bolano expérimente toujours son don de jongler entre des styles divers, notamment au travers des nouvelles qui le mettent en scène via le personnage de B., 2666, qui m'avait plu mais que j'avais du abandonner de lassitude au début de la troisieme partie, me semble cette fois fascinant et comme l'apogée du développement de son univers.

relecture du mal de montano de vila-matas dont les cent premières pages, surtout la partie introductive à nantes, sont délicieuses. puis cette manie de cartographier son univers sous le prisme totalitaire de la litterature le tout se perd ensuite un peu dans les longueurs en voulant forcer l'expérimentation via le dictionnaire de litterature. même sentiment pour mantra de fresan, lu quelques jours avant, dont le côté pop est charmant mais s'estompe avec la deuxième partie, assez proche, elle aussi, du dictionnaire énumération

lancement aussi dans un recueil de leandro calle, poete argentin actuel, traduit par yves roulliere et édité par une bouquiniste-éditrice - les éditions atopia - qui m'a gentiment fait une remise à défaut de me baisser les journaux de pizarnik à moins de 15€

Une petite histoire comme qui dirait des familles, un malenky suprenante dans sa langue, quand tu reluches tout son jargon qui te toltchocke un malenky la comprennette, mais qui très vite se boit finalement comme un petit moloko des familles, assez tzarrible comme histoire et à se bidonsker dans le même temps tant l'auteur huhuhulule trouvailles jargonesques et d'humour je dirais même par-dessus tout ce que cette orange a de tzarrible.
Bref j'en suis à la deuxième partie,  j'approche du "traitement" et maintenant je suis vraiment prise dans l'histoire et très curieuse du virage que je vois se profiler. Je me rends compte aussi qu'à part quelques vagues images, j'ai complètement paumé le film, et je pense que c'est vraiment tant mieux, la langue permet une distance que j'aurais sans doute beaucoup plus de mal à trouver avec l'image.

American rigolos de Bill Bryson, une série de chroniques sur l'amérique qu'il écrivait pour un magazine anglais.

Et dès que je l'ai fini, je replonge dans le Journal des cinq saisons de Rick Bass...

J'ai fini The Girls de Emma Cline. Un premier roman, je crois. It smells le Laura Kasischke à plein nez. On se fait vaguement envoûter par l'exploitation des mêmes ficelles : mystère, emprise, déviance, sexualité malsaine.
Je n'arrêtais pas de penser à certains d'entre vous qui auraient vomi en lisant les chapitres 1 et 2. Les pages dégueulaient des adjectifs à n'en plus finir. J'ai cru que je ne rentrerais pas dedans, tellement c'était rococo. Puis finalement, l'histoire m'a fait zapper vaguement la forme (qui s'est aussi améliorée, si j'en crois une citation que j'ai prise en photo), et j'ai passé un moment divertissant, mais pas incontournable.

Là, j'ai entamé L'observatoire d'Edward Carey, qui est écrivain et aussi illustrateur à ses heures (entre autres). Je crois que j'ai été happée par la couverture avant de me laisser séduire par le résumé.
C'est onirique, comme roman. Pas facile à lire, mais diablement original, sensible et loufoque. Je vous en donnerai des nouvelles quand j'aurai mangé les 350 pages restantes.

extrait d'un dialogue de l'Observatoire :

Terminé l'orange.

Commencé Les bûcherons de Roy Jackobsen
"«Le 7 décembre 1939, lorsque les troupes finlandaises incendient la ville de Suomussalmi, afin qu'elle ne tombe pas entre les mains de l'Armée rouge, Timmo Vatanen refuse l'évacuation. Lui, le bûcheron considéré par presque tous comme l'idiot du village, va raconter l'histoire de sa survie, avec d'autres laissés-pour-compte finlandais et russes, des "hommes qui ne valent rien". "
Tout de suite très immersif, accroché direct, ça va être un grand bon moment je le sens.

Je suis en train de me prendre une raclée avec En attendant le vote des bêtes sauvages d'Ahmadou Kourouma. J'ai fini par le lire avec des onglets Wikipédia ouverts car je me suis rendue compte que ma connaissance de l'histoire africaine était vraiment limitée, mais ça me fait d'autant plus voir tout le jeu d'ironie et de double discours. J'ai réservé une tripotée d'essais sur son travail demain à la BnF et j'essaie de le terminer d'ici là, car je sens qu'il y a des trucs qui m'échappent, mais c'est assez vertigineux.

Terminé les bûcherons qui était chouette et m'a beaucoup inspirée niveau ambiance, même si la fin était décevante et torchée, je vois pas l'intérêt de mener un récit au jour le jour, pour nous gratifier d'une fin flash éclair qui court sur quarante ans et en plus ne mène à rien de spécial, autant couper avant.

Lu soixante pages de Price de Steve Sesich, pour l'instant c'est super chouette, bien nourri et un personnage me fait beaucoup marrer.

(j'ai pas oublié le Je Bouquine, mais ce matin je me suis rendue compte que je courrais depuis une semaine après le pauvre cœur des hommes... je vous jure , j'irais commander le bon demain, car la biblio n'a ni l'un ni l'autre !)

Je picore des nouvelles dans "Le K" de Dino Buzzati, j'aime beaucoup le côté très exagéré de ses idées.