Oui. L'éditeur est aussi un entrepreneur économique, et son intérêt est de mettre le minimum d'effort (= dépenser le moins possible) pour un maximum de profit (= vendre des trucs). C'est dommage, mais c'est "logique".

Mais selon une autre logique, ça ne devrait pas se passer comme ça, je trouve.
Est-ce que là-dessus le comportement des "petites" ou des "grandes" maisons d'édition diffère ? Je pose la question en ayant en tête le fil de discussion ouvert par Inconnuaubataillon, qui semble regretter que trop peu de JE aient accès à ces "grandes" maisons d'édition.

Et d'autre part, finalement ce travail d'accompagnement, le forum JE le fait pas mal. On y trouve des services éditoriaux gratuits...

Je suis chaque jour plus fasciné par le talent de JE à créer des débats sur des fausses oppositions...

Moi je serai édité et lu. La question ne se pose pas. Et je dis ça sans arrogance, sans recherche d'une ligne de fuite ou d'un devenir-fou.

Et encore une fois, alors que je suis pas certain qu'IRL on soit d'accord sur beaucoup de choses, jevme retrouve en plein et parfait accord avec David...

Il faut arrêter de se cacher derrière les méchants éditeurs pour justifier ses échecs.
Il faut arrêter de se cacher derrière l'écriture expérimentale pour justifier une écriture illisible, pour se plaindre "ouin je suis trop intelligent les gens comprennent pas mon message"
Comme il faut arrêter de se cacher derrière une prétendue écriture trash et choquante une purge poussive avec du cul partout.
Tiens ca me rappelle le concours de nouvelles avec comme thème notamment "glauque"... Où tous ceux qui ont choisi celui ci ont cru qu'en faisant un combo d'hyperviolence et de pensée malsaine, ça suffisait pour faire une nouvelle géniale... Oui mais non en fait. Et là avec les themes tres "sf", modernité, y'a un paquet de dystopies avec des ordinateurs tous puissants et fascistes... Moi je veux bien... Un ou deux ok éventuellement... Mais faut pas déconner non plus...
Ou alors il faut arrêter de réécrire la même histoire de l'écrivain névrosé qui arrive pas à écrire. "Ouais je vais faire une super mise en abyme blablabla" et qu'on ressasse les clichés, c'est parti... Et on s'étonne apres de pas être publié...
De croire qu'on peut être le Buk en racontant des histoires de gnole et de cul. (Ca marche avec Bret Easton Ellis et la coco).
De croire que l'autofictionnel ça doit ressembler a une thérapie cathartique genre "moi je"...
Et que le "je" ça implique pas forcément de faire sa catharsis...

Et je dis ça d'autant plus librement que quasiment les 3/4 de mes productions sur ce forum, et bien c'est exactement ce que je dénonce dans ce post. Allez, il doit y avoir au niveau des nouvelles juste la toute première, are you still breathin, dans la rage et l'allegresse, et la caillasse que je ne renie pas...
Quand a mon roman le balcon... Non c'est mieux que je m'arrête là...

Bon on dira que ca m'a fait du bien a un moment donné de les pondre...

Mais écrire c'est pas s'exprimer. Un roman c'est pas un journal intime "beaucoupsouffertbeaucoup"...

Franchement, je vois la différence entre mon roman du moment et ce que j'ai fait avant. Même si j'en chie plus pour écrire, que je peux maximum torcher 50 mots en deux semaines, je sens que ce que je fais est bien plus abouti que quand ça coulait plus vite et plus facilement de mes doigts.

Apportez quelque chose de novateur et vous serez édités ET lus.

Après bon l'autoédition c'est sympa, mais si c'est pour être noyés au milieu de torchons plein de fautes de Kévin des Ardennes ou de Samantha de Martigues... A part le prix, je vois pas trop la différence avec les Mélibée et compagnie...

L'autoédition tu peux te la permettre quand t'as un nom.

Voilà c'était mes jugements lapidaires sur la question, vous en faites ce que voulez.

J'ai aimé, Domini.
On est trop jeune pour les grandes maisons,
on aura la mesure parfaite pour mériter ces maisons-là avec le temps. Il ne faut pas s'abêtir, mais s'assagir.

Etre lu ou édité ?

Disons que l'un ne va pas sans l'autre car être édité (dans une maison d'édition connue, une modeste, une microscopique, une payante, ou en auto), permet d'être visible, d'exister et donc d'avoir des lecteurs. Dans la même logique, plus l'éditeur sera grand, plus le texte sera exposé (par un plus grand réseau de distribution, une promotion plus efficace, un lectorat de base pré acquis par le thème...).

Après, on ne compte plus les exemples d'auteurs talentueux et de romans tout à fait valables qui ont patienté des années dans l'antichambre de l'édition. Était-ce lié à leur qualité ? A leur éventuels défauts ? Pas nécessairement, même si ce temps de gestation à pu permettre des améliorations de style, de contenu, plus de travail.... C'est juste que la chance n'était pas encore passé par là.

Car quand on y pense, le facteur chance joue considérablement pour l'exposition d'un texte. Impossible de savoir qui et quand il plaira, et surtout pourquoi. Et inversement, les raisons de l'éviction ne se tiennent pas à grand chose, d'où la notion de "coup de cœur". Il me semble que c'est un peu comme aimer ou ne pas aimer une chanson. Pourquoi tel titre va plaire, tel autre moins voire pas du tout...

Mon but à moi c'est d'écrire pour exploiter une idée, avec l'espoir d'être lu par le plus grand nombre. Donc automatiquement, j'imagine une édition en grande maison d'édition avec tout le tralalala. C'est un rêve, mon rêve, car je pense que l'histoire que j'ai en tête mérite d'être lue et connue par d'autres personnes, qui comme moi, ont le même imaginaire.

Bien évidemment l'auto édition, l'édition à moindre cout sur le net, ont permis de rendre visibles des auteurs et des textes (je pense à monbestseller.com), c'est déjà bien car un auteur est seul, enfermé avec ses idées, ses phrases, son rêve, et là, il a accès à un lectorat. Pourquoi écrire si personne ne lit ?

En conclusion, être édité est surtout un gage d'être lu, mais les moyens d'être lus sont devenus tellement nombreux que cela peut aussi servir de transition, avant d'envisager, si le texte est suffisamment solide, une édition au sens plus large.

Kamandi j'adore ta signature mdr. Ça resume pas mal de choses. Lol.
Je te rejoins sur tes propos. On veut être lu mais les moyens pour y parvenir sont de plus en plus nombreux et on va arriver sans doute à cet état de fait inverse : être lu pour être édité et non etre édité pour être lu.
On multiplie les extraits et bonus pour attirer un maximum de gens et attirer le regard des grosses ME. On va démarrer petit avant d'être "repérer" par un gros boss, que l'on vienne de l'auto édition, des petites ME ou juste un bouche à oreille qui fait mouche.

Rourke a écrit:

On est trop jeune pour les grandes maisons,

Il y a des jeunes édités dans les grosses maisons. Mais il faut avoir écrit exactement ce qu'ils recherchent. Or, sans être employé dans la maison ou avoir des contacts dedans, il est difficile de connaître précisément leur ligne éditoriale du moment (d'autant plus qu'elle change régulièrement).

Je ne comprendrai jamais les gens qui aiment se démolir les yeux à lire des centaines de pages sur un écran. Pour corriger mon propre texte je le fais sur une version imprimée, tant ça m'agace de lire sur l'ordi. Et puis quand on est sur l'ordinateur il y a autre chose à faire que de lire un bouquin, choses qu'on ne peut pas faire dans une librairie et avec des versions papier : jeux vidéos, films, etc.

Domini-COLL a bien résumé la situation. Bon diagnostic!

Oui, je suis d'accord avec Domini-COLL aussi, sauf pour une chose, il ne faut pas nécessairement un nom pour avoir du succès en auto-édition. Il y a, comme dans tout, de belles exceptions

Je dis dans les grandes lignes hein... Y'a aussi des machine chose qui aiment le café et qui spamme ses contacts pour se retrouver en tete d'amazon... Ou ceux qui achetent des clics sur amazon...
Et des gens qui méritent leur succès en auto edition... Je ne dis pas le contraire...

C'est plus une réponse à ce qu'on entend parfois "les maisons d'édition sont trop méchantes elles reconnaissent pas mon talent alors je vais en auto edition"... Et souvent c'est pourri leurs écrits... Mais ils voudront pas l'admettre, ils diront que les maisons d'ailleurs c'est du formatage etc... Et on rebascule sur ce que j'ai dit plus haut

hé ouais, pour le reste, je suis d'accord

Domini-COLL a écrit:

Je dis dans les grandes lignes hein... Y'a aussi des machine chose qui aiment le café et qui spamme ses contacts pour se retrouver en tete d'amazon... Ou ceux qui achetent des clics sur amazon...

Il me semble bien que tous ceux qui ont essayé ce genre de technique sont vite redescendus à leur juste place dans le classement quand la "matière" n'était pas là - cette matière dont ont peut ad vitam eternam contester la qualité mais qui accroche le public et conduit au succès tel qu'on le définit généralement.

Domini-COLL a écrit:

Et des gens qui méritent leur succès en auto edition... Je ne dis pas le contraire...

Ceux-là, si on parle d'un vrai succès (+ de 1000 ventes pour un livre?) ils ont dû vite se faire rattraper par un éditeur classique  

Domini-COLL a écrit:

C'est plus une réponse à ce qu'on entend parfois "les maisons d'édition sont trop méchantes elles reconnaissent pas mon talent alors je vais en auto edition"... Et souvent c'est pourri leurs écrits... Mais ils voudront pas l'admettre, ils diront que les maisons d'ailleurs c'est du formatage etc... Et on rebascule sur ce que j'ai dit plus haut

Effectivement, les maisons d'édition ne sont pas gentilles ou méchantes, elles cherchent avant tout à vivre et donc à dénicher des livres qui vont se vendre. Certaines peuvent même afficher le luxe de préciser que le livre doit leur plaire (genre refuser de publier les mémoires de Nabilla ) - et ce ne sont pas les plus grosses!

Et oui, aussi, il y a de belles bouses bien fumantes en autoédition. Il y en a même beaucoup, y compris si on se fie simplement à des critères objectifs comme le respect de la grammaire et la cohérence globale d'une histoire.

Après (mais vous avez dû me voir arriver à des kilomètres avec mes sabots XXL ) on peut quand même décorréler le refus (même constant et répété) du monde de l'édition classique et l'existence d'un public pour un livre. Dans ce cas, l'autoédition...  Bref. Mais tant qu'on n'y a pas goûté, on ne sait pas exactement à côté de quoi on passe

En tout cas, je connais "ma" réponse à la question "Etre lu ou être édité". A chacun de trouver la sienne (il n'y en a pas de mauvaise).