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 Scriptober 2021

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Le rosier
   
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Le rosier  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Oui, merci à toi et à Liréo pour vos lectures et commentaires. J'alterne des textes anciens et des textes écrits pour ce challenge, ce qui aide à la constance.

Temple et Mois sont nouveaux. Ils sont donc exposés pour la première fois. C'est toujours un petit stress ces écrits encore chauds et mouillés que l'on jette ainsi, au monde ouvert.

Oui, la fin de Mois est un peu légère. Je ne savais plus vraiment comment finir.

Demain et les jours qui suivent, ce seront encore de nouveaux textes ...
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Le rosier
   
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Le rosier  /  Double assassiné dans la rue Morgue


15 octobre : Vengeance

Citation :
La vengeance peut-elle être juste ? C’était le sujet de ma première dissertation de philosophie. Les idées ne me manquaient pas, elles foisonnaient, elles tourbillonnaient dans mon esprit, et comme d’habitude, j’écrivais à l’instinct, sans plan, sans réflexion, juste avec les mots, les images et les ressentis. Un peu avec mes tripes, aussi, comme je savais si bien le faire, à l’époque.

Je ne m’attendais pas à un triomphe mais 5/20 quand même, cette foutue note m’assomma.

M. P., notre professeur, avait posé ma copie maculée de rouge sur un coin de ma table, sans un mot. Ni explication ni encouragement. Rien.  

Le chemin du retour à la maison fut difficile. Je m’enfermai dans ma chambre et dans un mutisme radical que ma mère prit pour une peine de cœur, aussi aiguë que subite.

Je ruminais, une semaine entière. 5/20. La vengeance peut-elle être juste ? Qu’aurais-je dû écrire, de plus que ce que je n’avais écrit ? Pourquoi une telle humiliation ?

Au fil des jours, seul dans ma tête, une idée claire avait commencé à s’immiscer. Le week-end venu, j’avais pris une résolution.

Alors, le lundi suivant, j’arrivai tôt au lycée.

Dissimulé derrière un bosquet d’arbres qui longeait le parking des professeurs, je l’attendais, le souffle coupé et le sang bouillant. Je le reconnus, sur son scooter, avec cet horripilant casque bleu. Je m’approchai par derrière, sans qu’il ne puisse me voir, la main cramponnée sur le manche de mon cran d’arrêt, caché sous mon bombers. M. P. fit quelques pas et je frappais, avec violence, chacun des pneus de son deux-roues, avant d’entrer en classe de philosophie, comme si de rien n’était.  

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Le rosier
   
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Le rosier  /  Double assassiné dans la rue Morgue


16 octobre : Blanc

Citation :
Blanc. Comme les langes de bébé Lise qui se foncent à mesure des lavages.
Blanc. Comme les pages des livres d’enfant de Lise qui jaunissent dans la bibliothèque.
Blanc. Comme la robe de Lise chaque année un peu plus grise.
Blanc. Comme les voiles dans les rêves de voyage de Lise qui s'effacent.
Blanc. Comme le papier des photos des enfants de Lise qui passe aux soleils des étés.
Blanc. Comme les cheveux de Lise avant qu'ils ne tombent.
Blanc. Comme les blouses qui vont et qui viennent au chevet de Lise puis s'en vont.
Blanc. Comme les lys qui se fanent dans le vent de l'oubli.
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Leasaurus Rex
   
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J'ai moins aimé Vengeance, je la trouve un peu convenue, la chute n'est pas vraiment surprenante. Mais il faut dire que c'est un thème particulièrement ardu à développer en moins de mille mots !

Blanc est plus court, plus efficace dans son intention, même si j'ai trouvé que certaines images manquaient un peu d'impact.

Toutefois, bravo, car tu tiens formidablement le rythme !
 
Le rosier
   
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Merci Lea pour tes commentaires. Pour lesquels je suis assez d'accord. vengeance était drôle à écrire, quelques décennies plus tard, car tout y est vrai, hormis les pneus... Pour Blanc l'idée est bonne mais il est clair que je dois lui donner plus de couleurs. Plus de force.

17 octobre : Katana

Citation :
Un katana est posé sur la table basse du salon. Louise, du canapé, regarde la fille qui pose le katana sur la table basse du salon. Elle détourne le regard. Ses yeux se dirigent vers sa table basse. Lexo et whisky, c’est le combo parfait. Ses yeux reviennent à la table basse du salon sur laquelle est posé le katana. La fille drapée de soie rose, esquisse quelques pas, vers l’extérieur, elle s’en va. Louise ne la voit plus. Elle est trop faible pour se relever. Elle prend un verre, rempli à ras bord du précieux whisky. Mais le verre glisse de ses mains molles et se rompt sur le parquet de son salon. Ses yeux se relèvent vers la table du salon et le katana posé. La fille en rose est revenue. Elle parle. Louise ne la comprend pas. Le lexo coule dans ses veines. Le katana n’est plus sur la table basse du salon. Elle regarde la bouteille de whisky et le tube de lexo posée sur sa table basse. C’est le combo parfait. Elle ne voit plus la fille rose. Elle ne voit plus sa table basse. Sa télé reste allumée. Le générique de fin défile à l’infini dans les rêves noirs de Louise.
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Volte
   
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J'ai bien écrit tous les jours (sauf deux où j'ai séché, mais rattrapés), mais ça me prend du temps de recopier... Je fais pas trop vivre le topic :rain:

5 octobre. Raven - Corbeau:

6 octobre. Spirit:

7 octobre. Fan - Ventilateur:

8 octobre. Watch - Montre:

9 Octobre. Pressure - Pression:

10 octobre. Pick - Choisir:

11 octobre. Sour - Acide (oui je me suis gourrée dans la traduction):


Mes écrits
Mes nouvelles et les commentaires
 
Le reste
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Leasaurus Rex
   
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Le Rosier : intéressante, cette micro-nouvelle, avec une gestion des répétitions pour coller à l'état d'esprit de Louise...

Volte : Contente de te revoir par ici, et merci de partager tes textes avec nous, tout de même. I love you
 
Le rosier
   
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Le rosier  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Volte, haha je me sens moins seul ici. J'ai adoré Raven, subtile dans sa demarche et sa chute, et très cinématographique. Je me suis aussi completement retrouvé dans Fan et cette grasse matinée dans une fournaise d'été. La Montre qui passe de main en main est très émouvante, sur le temps qui passe, les générations qui se succèdent. Beaucoup de finesse.

Merci Léa. Katana m'a donné du fil à retordre, à vrai dire.

18 octobre : Princesse

Citation :
Il était une fois un jeune bûcheron prénommé Fanfan. Il vivait seul depuis 2 ans, retiré du monde et de ses chagrins d'amour, au milieu d'une forêt enchantée, en compagnie de lapins farceurs, d'écureuils espiègles et d'une ribambelle d'oiseaux de toutes les couleurs. Un loup, parfois, se mêlait à cette bande joyeuse, grand amateur de tartares d'algues de la rivière et de fricassées de champignons des bois.

Fanfan soignait les arbres malades, rafistolait les branches cassées et les brindilles tordues. Seules, les feuilles arrachées par le vent le laissaient dans l'impuissance.

Un matin d'automne, alors qu'il ramassait quelques glands avec une troupe d'écureuils, il surprit sous les fougères une jeune sauvageonne étendue sur un lit de mousse humide. Effarouchée, le regard effaré, elle voulut fuir, mais, en se levant trop vite, ses pieds se prirent dans sa robe déchirée et elle retomba sur le sol. Elle s'assit tremblante et des larmes frêles perlèrent sur ses joues terreuses.

Fanfan la rassura de son regard doux et quelques écureuils se blottirent dans ses bras.

— Qui es-tu? Que fais-tu ici? demandait Fanfan.
— Je m'appelle Bertille, je me suis perdue.
— Moi, c'est Fanfan, et je vis ici. Viens, je vais te donner à boire et à manger et tu pourras aussi te reposer sur mon lit de paille fraîche.

Il l'aida à se relever et l'accompagna jusqu'à chez lui. Il lui servit à boire un grand verre d'eau de la rivière et lui cuisina une poêlée de bulbes à l’ail des ours. Elle but et mangea sans mot dire, puis s'étendit sur la couche et sombra aussitôt dans un sommeil profond.

Fanfan comprit que sa marche en forêt l'avait fatiguée et s'occupa à soigner un jeune rosier pour se changer les idées. Puis il s'endormit à son tour, calé sur une chaise.

Le soleil du matin les réveilla l'une et l'autre. La jeune femme s'étira. Fanfan la trouva reposée et s'en réjouit. Il lui montra le petit coin toilette qu'il avait installé derrière sa cabane, un point d'eau qu'il avait dévié de la rivière, et un trou assez profond pour les besoins, recouvert d'une solide planche que lui avait fournie un hêtre de ses amis.

La journée chemina joyeuse. Bertille, même si elle ne parlait pas beaucoup, savait se faire apprécier des animaux et des arbres. Ses joues roses et son bon sourire dans la lumière de l’été indien tranchaient avec sa mine grise et terreuse de la veille. Fanfan lui lançait des regards en coin, heureux de la voir ainsi reprendre vie.

Quelques jours passèrent. Bertille rafistola sa robe déchirée, qu’elle décora avec goût de jolies plumes offertes par les oiseaux. Les repas se succédaient, parfois le loup s’invitait, alléché par l’odeur automnale d’un ragoût de pied de mouton ou d’une tourte à la chataîgne.

Fanfan s'aperçut cependant de quelques désordres que son œil averti par les bons soins qu’il savait accorder aux autres avait su détecter dans les manières avec lesquelles Bertille se tenait à ses côtés. Par moment, elle se massait le ventre, et une légère grimace de douleur déformait son visage. Il constatait aussi que la jeune femme semblait petit à petit perdre son appétit. Elle boudait ses gratins de légumes et ses desserts aux fruits d’automne. Il ne s’en offusquait pas, mais se mit à s’inquiéter.

— Tout va bien, Bertille ?
— Merveilleusement bien ! je suis aux anges, ici, dans cette forêt, je me sens tellement apaisée, avec tous nos petits amis !

Son sourire et son air enjoué contrastait avec son assiette presque pleine, à laquelle elle avait à peine touché.

Le lendemain, elle ne put se lever. Elle se tordait de douleur, le ventre gonflé comme un ballon, et des frissons de fièvre la parcouraient de la tête au pied. Les oiseaux essayaient de la rafraîchir, le loup lui léchait les mains, mais rien n’y faisait, Bertille allait de plus en plus mal.

Fanfan était fou d’inquiétude. N’y tenant plus, il appela celle qui seule pouvait la sauver.

— Marraine ! Marraine ! criait-il, venez, venez vite ! Il faut sauver Bertille !

On frappa un coup à la fenêtre. Puis la Fée Marraine entra par la porte. Elle aperçut la jeune fille roulée en boule sur la paille, le jeune bûcheron agenouillé en pleurs à son chevet, le loup et les oiseaux désespérés. Elle posa son gros sac sur la terre battue de la cabane et s’approcha de Bertille. Elle la regarda un instant, sourit, puis apposa ses mains sur le ventre de la jeune femme. Au bout de quelques instants, cette dernière rouvrit les yeux, paniquée, se leva brutalement et s’enfuit de la maison, pour s’enfermer dans le coin toilette.

— Marraine, que se passe-t-il ?
— Ce n’est rien Fanfan, rien de grave, du moins. Bertille souffre du syndrome de la Princesse.


Spoiler:
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Liréo
   
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Coucou Le Rosier,
me revoilà.
"Blanc. Comme les lys qui se fanent dans le vent de l'oubli." j'aime trop. Mais je suis assez d'accord avec Léa, certaines images manquent de percutant.
"Katana" thème pas évident pour toi on dirait, je me suis un peu perdue dans les vapeurs du mélange lexo/whisky, du coup je n'ai pas trop compris la fin. Elle fait un malaise? Un coma ethylique? ou la fille en rose la tue avec le katana?
J'ai bien aimé ton conte de princesse. J'aime beaucoup les contes en général et tu nous a fais entrer dedans. La fin est complètement inattendue. Je ne connaissais pas du tout, et dire que certaines risquent l'occlusion intestinale juste pour ça… Shocked
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Le rosier
   
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Liréo a écrit:
"Katana" thème pas évident pour toi on dirait, je me suis un peu perdue dans les vapeurs du mélange lexo/whisky, du coup je n'ai pas trop compris la fin. Elle fait un malaise? Un coma ethylique? ou la fille en rose la tue avec le katana?
C'est juste le moment où en effet, Louise sombre, assommée par un sommeil chimique, devant la télé dont elle ne parvient plus à suivre le fil, un générique de fin qui défile alors qu'elle dort.

Pour Princesse, j'ai vraiment aimé l'écrire. Pour moi, c'est mon texte préféré de tous les nouveaux que j'ai écrit pour ce Scriptober. Ravi qu'il t'ai plu.
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Leasaurus Rex
   
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Le Rosier : J'admets avoir eu un peu peur en lisant le début de la nouvelle. J'ai du mal avec les textes trop parodiques qui essaient de prendre le contre-pied des clichés et des codes en les emmenant dans le vulgaire. Mais en fait, tu as réussi à ramener un peu plus de subtilité dans la suite du texte, et la chute est exceptionnelle. Bravo !
 
Le rosier
   
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Léa a écrit:
la chute est exceptionnelle. Bravo !
Scriptober 2021 - Page 5 770102

19 octobre : Combat

Citation :
Lola s’échauffait dans l’immense brouhaha des gradins, des sifflets des arbitres, des contestations des sauteurs, des poids s’écrasant dans l’herbe tiède, des javelots poignardant la terre, des corps des perchistes retombant sur les matelas bleus. Mille mètres à plat. Moins de trois minutes d’effort. Une éternité ! Avec gourmandise, Lola attendait le départ, impatiente de se lancer sur cette piste. De vaincre.

Le premier tour est toujours sans histoire. La lièvre caracolait cheveux aux vents. Une grande fille à la peau laiteuse, couverte de taches de rousseur, sur les épaules, les mollets, le haut du dos. Lola se cachait dans sa trace. La petite brune trapue, à ses côtés, la surveillait du coin de l’œil. Le peloton, juste derrière, battait la mesure, de ses dix mille pieds frappant la piste en rythme sauvage.

Le deuxième tour fait parfois des ravages. Lola eut juste le temps de s’écarter un peu pour laisser passer les taches de rousseur qui s’effondraient. Déjà ? eut-elle le temps de penser. La brunette restait à côté d’elle. Une blonde les rattrapait. Une course à trois. Le peloton résonnait au loin. Il devenait murmure. La cloche. Le dernier demi-tour.

Une longue mélopée s’évapora alors des travées du stade.

Un chant nouveau, qu’elle n’avait jamais entendu. Les mêmes mots, qu’elle ne comprit pas tout de suite. Des mots inconnus, dont elle ne savait pas qu’ils lui étaient destinés :

Lo ! La ! Lo ! La ! Lo ! La! Lo! La! Lo! La! Lo! La! Lo! La! Lo! La!

Tout le stade s’était mis à chanter, pour la régionale de la course. Cent mètres, encore. Chaque cri emportait ses semelles, qui s’envolaient au-dessus de la piste. La brune avait disparu.

Cinquante mètres. Lo ! La ! Lo ! La ! Lo ! La! Lo! La blonde luttait contre l’air qui fuyait ses poumons. Le corps cassé, elle s’accrochait à ses bras. Lola suivait.
Trente mètres. La ! Lo ! La ! Lo ! La ! Elle pouvait la rattraper. Elle en était sûre.

Quinze mètres. Lo ! La ! Lo ! Un dernier saut. Lola croisa le regard bleu de l’autre, un regard de détresse, un regard perdu, un regard qui disparaît, dans l’affaissement du corps, quand l’ultime foulée manque juste d’un peu de force pour s’arracher de la terre.
Dernier mètre. La ! Le fil rouge qui explose.

Lola levait les bras dans le ciel bleu.

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Le rosier
   
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Allez hop! Un petit conte de Noël !

20 octobre : Amitié

Citation :
La neige est tombée drue, cette nuit, dans la petite cour de la maison paroissiale, et c’est en bande joyeuse que s’ébrouent les cinq enfants de la classe de Madame Delafontaine, les joues rougies par le plaisir de jouer dans l’hiver.

Les deux filles, Marie et Anna, s’évertuent à donner une vie éphémère à un chat de neige, pendant que les trois garçons chahutent dans une bataille endiablée.
Ou plutôt, Joseph compte les points remportés par les deux plus âgés, Tibère et Yoann.

Marie et Anna aiment ces matinées du mercredi passées à la salle paroissiale, où elles se retrouvent, amies et confidentes. Elles aiment bien aussi les garçons : même si les deux grands crient fort et gesticulent dans tous les sens, ils ne sont pas de ce genre de garçons qui les enferment dans les toilettes, comme ceux de l’école.

Ces cinq-là vivent dans une harmonie heureuse.
Madame Delafontaine, debout sur le perron de la salle, les regarde un moment, dans un sourire attendri, puis appelle son petit monde.

Aujourd’hui, c’est un grand jour, c’est jour de Crèche ! explique-t-elle. Notre Crèche vivante, comme tous les ans. Nous allons faire la répétition, pour être prêts pour vendredi !

D’abord, nous avons le bœuf et l’âne.
Elle s’adresse aux deux grands garçons.

Hi-han, crie Yoann à tue-tête, de sa voix suraiguë.

Meueueueh, lui répond Tibère, dans un mélange de graves aléatoires, avec toute la fierté d’un jeune garçon qui commence à muer.

Parfait, parfait, placez-vous là, au fond de la Crèche. Et qui fait Joseph, alors ?

Moi, moi, moi, lance le petit Joseph, qui court vite rejoindre ses deux compères.

Madame Delafontaine prend alors une longue inspiration. Le bœuf et l’âne retiennent leur souffle, Joseph se dandine.

Et Marie, qui veut être Marie ?

Les deux amies lèvent l’une et l’autre la main vers le ciel, le plus haut possible ! Puis elles se regardent.

Tu ne peux pas être Marie, Marie ! s’exclame alors Anna.

Comment cela, je ne peux pas être Marie ?

Bah oui, tu es noire !

Marie soutient le regard d’Anna.

C’est raciste, ce que tu me dis là.

Non, je ne suis pas raciste !

Anna éclate en sanglots, prend ses affaires et s’enfuit en courant de la salle paroissiale.

Le silence est lourd. Madame Delafontaine fronce ses sourcils. Elle hésite. Puis doucement, elle s’adresse à Marie.

Essaye de la consoler, elle doit être triste, tu sais. Va la voir.

Marie hausse les épaules. Les bras croisés, elle attend que les secondes s'égrènent, que les minutes passent. Les garçons ont perdu tout entrain. Madame Delafontaine continue de la regarder avec insistance.

Alors, Marie s’exécute. Elle noue autour de son cou son écharpe de laine, enfile son manteau, tire sur sa fermeture éclair, enfonce son bonnet sur sa tête, puis, d’un pas lent, elle s’en va dans la cour.

Là, elle retrouve Anna, penchée sur leur petit chat de neige. Ses larmes ont dessiné sur le corps de l’animal des taches plus sombres.

Dans un soupir, Anna confie à Marie, oui, Marie, je sais que tu peux aussi être Marie. C’est vrai, c’est raciste ce que je t’ai dit.

Marie caresse le petit chat blanc et gris. Avec douceur, elle le soulève de terre, et dit à Anna, tu vois, lui, ce sera Jésus ! Regarde comme il est beau, ce petit chat.

De plaisir, Jésus se mit à ronronner, pelotonné dans la chaleur de Marie.

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Coucou Le Rosier !
Pardonne-moi de n'être pas passée hier.

Combat est très chouette, j'aime beaucoup ton point de vue, et l'idée que tu as eu. Quelques éléments m'ont sortie de ma lecture toutefois, je me permets de te les indiquer en spoiler.
Commentaires de Combat:

Bravo pour Amitié, je ne sais pas où tu nous entraînais, mais finalement le texte est bien dosé.
 
Liréo
   
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Lea, "lièvre " est un terme spécifique en athlétisme et désigne le coureur de tête qui va donner le rythme durant la 1ère partie de la course. Il n'existe pas de féminin spécifique à ce terme, je crois.
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