PortailAccueilRechercherS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -28%
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 ...
Voir le deal
279.99 €

Partagez
Aller à la page : Précédent  1 ... 20 ... 36, 37, 38 ... 55 ... 74  Suivant
 

 Les plus beaux poèmes

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

 
Lo.mel
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  6963
   Âge  :  37
   Date d'inscription  :  03/01/2010
    
                         
Lo.mel  /  Troll hunter un jour, troll hunter toujours


Love-Life (1979), mais tu peux le retrouver (comme moi) dans Collected Poems qui rassemble 8 recueils Smile
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


L'interrogateur

Je ne questionne pas sur les gloires ni les neiges,
je veux savoir où se retrouvent les hirondelles mortes,
où vont les boîtes d’allumettes usées.
Aussi grand que soit le monde
il y a les ongles à couper, les effiloches,
les enveloppes fatiguées, les cils qui tombent.
Où vont les brumes, le dépôt du café,
les almanachs d’un autre temps ?

Je questionne sur le vide qui nous anime ;
je présume que dans ces cimetières
la peur pousse peu à peu
et que c’est là où couve le Rokh.

Julio Cortazar
 
art.hrite
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  2493
   Âge  :  20
   Date d'inscription  :  17/05/2010
    
                         
art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


toute la première strophe est si jolie <3


 
rodé
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  775
   Âge  :  28
   Localisation  :  atopia
   Pensée du jour  :  « seul sage dans un banquet de gens ivres »
   Date d'inscription  :  30/01/2015
    
                         
rodé  /  Blanchisseur de campagnes


Une logique


Une sorte de logique pour laquelle tu aurais construit un sens moi une syntaxe, un modèle, des calculs

Le monde d'un seul, mais qui aurait été deux: pas un solipsisme, un biipsisme

Le nombre un, mais comme bougé dans un miroir, dans deux miroirs se faisant face

L'ordre dans le monde, mais avec deux commencements

Différents, inséparables

Une première distance, mais qui n'aurait pas pu être morcelée par un regard extérieur, une mesure de cette distance, mais qui n'aurait pas pu être prise sans fausser le système du double : un axiome d'incertitude

Dans ce monde, s'il avait pu être pensé, la pensée de l'autre, toujours, aurait été la pensée de « l'autre de deux »

La pensée de l'extérieur, dans ce monde, le nôtre alors, aurait été celle des choses apparaissant à une conscience alternant, dont seules auraient existé réellement les perceptions, utopiquement unies, tiennes et miennes, à l'intérieur de l'île du deux :

Le frigidaire, le four, les lumières faiblissantes, les cris et les bruits, enfants, sans hostilité, rumeurs, entre nous la table,  pensée, de la cuisine.





Je vais me détourner


Je vais me détourner et inscrire les mots de l'adresse les mots de l'adresse qui sont l'unique manière de constituer   encore une identité qui soit tienne sans cloisons

Tes photographies reproduites les phrases reproduites de ton Journal   avec sa ponctuation particulière : un.

Tes lambeaux de cadavre se défaisant   se délitant   à l'anéantissement sobrement et rigidement fleurir   d'aucune façon imaginable   sinon par la désuétude la résurrection de certains mots   les bibliques   n'appartenant pas à ma tradition :   deux.

Le rectangle de la pièce tapissée de papiers bruns japonais   et son agencement d'objets   le tien   à peu près intact depuis presque trente mois
où je reçois la lumière plein les mains :   trois.

Ce sont   trois fois   toi    trois des irréductiblement séparés   déplacés réels de toi   perdus en une diaspora qu'unit seul ce pronom :   toi.

Incapable je suis désormais de ralentir   autrement qu'en le prononçant   les dérives divergentes des syllabes de ton nom qui

Quand il n'était pas pour moi cette désignation rigide   se répétait dans un monde possible   par la seule vérité d'une

Parole   autour d'un corps vivant

Alix Cleo Roubaud.




Jacques Roubaud, Quelque chose noir
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


La fuite de l'enfance

Par les jardins anciens foulant la paix des cistes,
Nous revenons errer, comme deux spectres tristes,
Au seuil immaculé de la Villa d'antan.

Gagnons les bords fanés du Passé. Dans les râles
De sa joie il expire. Et vois comme pourtant
Il se dresse sublime en ses robes spectrales.

Ici sondons nos coeurs pavés de désespoirs.
Sous les arbres cambrant leurs massifs torses noirs
Nous avons les Regrets pour mystérieux hôtes.

Et bien loin, par les soirs révolus et latents,
Suivons là-bas, devers les idéales côtes,
La fuite de l'Enfance au vaisseau des Vingt ans.

Ténèbres
La tristesse a jeté sur mon coeur ses longs voiles
Et les croassements de ses corbeaux latents;
Et je rêve toujours au vaisseau des vingt ans,
Depuis qu'il a sombré dans la mer des Etoiles.


Oh ! Quand pourrai-je encor comme des crucifix
Etreindre entre mes doigts les chères paix anciennes,
Dont je n'entends jamais les voix musiciennes
Monter dans tout le trouble où je geins, où je vis ?


Et je voudrais rêver longuement, l'âme entière,
Sous les cyprès de mort, au coin du cimetière
Où gît ma belle enfance au glacial tombeau.


Mais je ne pourrai plus; je sens des bras funèbres
M'asservir au Réel, dont le fumeux flambeau
Embrasse au fond des Nuits mes bizarres Ténèbres !

Émile Nelligan
 
plouf
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  2165
   Âge  :  30
   Date d'inscription  :  29/05/2013
    
                         
plouf  /  Crime et boniment


Pour pazi:

Les collines descendent dans la blancheur.
Les gens comme les étoiles
Me regardent, attristés : je les déçois.

Le train laisse une trace de son souffle.
Ô lent
Cheval couleur de rouille,

Sabots, tintement désolé -
Tous les matins depuis ce
Matin sombre,

Fleur ignorée.
Mes os renferment un silence, les champs font
Au loin mon coeur fondre.

Ils menacent
De me conduire à un ciel
Sans étoiles, ni père, une eau noire.


Sylvia belle gosse
http://lefauxrhum.forumactif.org/
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


ohlala <3
 
art.hrite
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  2493
   Âge  :  20
   Date d'inscription  :  17/05/2010
    
                         
art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


Poésie perdue (un recueil d'éditeur, composé d'extraits des cahiers de Valery, rien à voir avec ses poèmes officiels)



     ... Des milliers de souvenirs d'avoir senti la solitude et souhaité avec rage la fin des mauvais temps ou de la pensée.
     Peut-être ne laissera-t-il qu'un amas informe de fragments aperçus, de douleurs brisées contre le Monde, d'années vécues dans une minute, de constructions inachevées et glacées, immenses labeurs pris dans un coup d'oeil et morts.
     Mais toutes ces ruines ont une certaine rose.


*


     Voir la merveille :
     Eaux se mordant, se roulant, éclatant, irradiations (de quoi?), gyrations, douceur des chutes, cascades de corps qui jouissent, perpendiculaire ciel, fumées, sommets, morceaux de brume et leurs cassures planes, noyades, descentes, production et culture de sourires, épaules nageant; la Science songée par un poète stupide et puissant : le cadre d'une porte où reposent d'autres chambres vues qui communiquent, marcher sur le haut des herbes; s'accouder au feuillage, la pénétration. Agir comme seul, ou ronfler. Les accords. Les escaliers tournants.


*


     Il dormait un Sommeil
plein de liqueurs tièdes
d'humeurs mouvantes, fluides
de molles couleurs
– écoutant comme dans la Terre
le son éloigné, plan, du
Sang continuel coulant,
écoutant comme un mur


*


     Celui qui sait devoir partir, regarde toutes choses d'un oeil éloigné. Il touche des souvenirs. Il se souvient du demain. Il éprouve la fragilité du présent. Quelque chose s'est passée en lui qui fait qu'il refuse machinalement de s'adapter davantage – au lieu qu'il va quitter.
     Il n'ajuste plus ce vêtement qu'il va rejeter.
     Les choses ont déjà une "vitesse".


*


     Soumets-toi tout entier à ton meilleur moment, à ton plus grand souvenir.
     C'est lui qu'il faut reconnaître comme roi du temps
     Le plus grand souvenir
     L'état où doit te reconduire toute discipline
     Lui qui te donne de te mépriser, ainsi que de te préférer justement
     Tout par rapport à lui, qui installe dans ton développement une mesure, des degrés
     Et s'il est dû à quelque autre que toi, – nie-le et sache-le.
     Centre de ressort, de mépris, de pureté
     Je m'immole intérieurement à ce que je voudrais être


*


     Jeunesse, tu peux écouter la pluie. L'écouter elle-même...
     Elle ne te rappelle rien.
     Mais puis! Chaque goutte te rouvre.
     Chacune n'est plus un bruit – c'est quelqu'un, une époque, un souci.


*


L'homme de verre

     "Si droite est ma vision, si pure ma sensation, si maladivement complète ma connaissance, et si déliée, si nette ma représentation, et ma science si achevée que je me pénètre depuis l'extrémité du monde jusqu'à ma parole silencieuse; et de l'informe chose jusqu'au désir se levant, le long de fibres connues et de centres ordonnés, je me suis, je me réponds, je me reflète et me répercute. Je frémis à l'infini des miroirs – je suis de verre."


*


     La conscience semble un miroir d'eau d'où tantôt le ciel, tantôt le fond viennent vers le spectateur; et souvent l'eau mue et accidentée fait une foule de miroirs et de transparences, une inextricable image.


*


     En regardant – la mer – le mur – je vois une phrase, une danse, un cercle. En regardant le ciel, le ciel grand, nu, élargit tous mes muscles. Je le regarde de tout mon corps.


*


     Tout le temps n'est qu'un léger défaut dans le bloc éternel, comme tout l'univers n'est qu'une bulle dans la pureté générale de l'espace.
     L'univers n'est qu'un oiseau dans l'étendue.


*


     L'univers n'est qu'un geste enveloppant et dans l'intérieur de ce geste – toutes les étoiles.


*


     Au réveil, si douce la lumière – et ce bleu. Le mot pur ouvre mes lèvres.
     Le jour qui jamais encore ne fut, les pensées, le tout en germe considéré sans obstacle – le Tout qui s'ébauche dans l'or et que nulle chose particulière ne corrompt encore.
     Le Tout est commencement. En germe le plus haut degré d'universel.
     Je nais de toutes parts, au loin de moi, sur chaque poste de la lumière, sur ce bord, sur ce flocon, sur le fil de ce fil, dans ce bloc d'eau claire.
     Je suis l'analogue de ce qui est.


*


     Celui qui s'éveille, homme, bête, ou contrée et campagne, a des parties vivantes et des parties mortes; des parties ouvertes et des parties fermées, des parties mobiles et des parties immobiles; les unes en équilibre et les autres hors d'équilibre. Il y a des forces et des faiblesses; des lumières et des lueurs; des fantômes encor et déjà des oiseaux.
     Petit matin, petit jour, heure peut-être, de la plus forte présence des hérédités. Le présent est le plus loin possible. On se sent citoyen de très lointains pays qui ont été ici, peut-être. Le mouvement du jeu plein n'a pas encore agité, mêlé, les couches qui se sont reposées dans la dernière partie de la nuit. – (La veille et l'activité ne seraient alors que le mélange qui fait l'actuel, le désordre qui fait l'avenir.) La pensée est immobile, naïve, profonde. Tout se peint sur le néant frais, sur la sensibilité immédiate naissante, sur l'attente générale, sur la jeunesse du monde, sur les ténèbres.
     Dieu n'est pas invraisemblable, à cette heure-ci. Le souvenir d'une création n'est pas très loin. Le Fiat lux est une chose toute simple et qu'on a vue et entendue.


*


     Aube. Ce n'est pas l'aube – Mais le déclin de la lune, perle rongée, glace fondante, – et une lueur mourante à qui le jour naissant se substitue peu à peu. J'aime ce moment si pur, final, initial. Mélange de calme, de renoncement, de religion, de négation. Abandon. On referme respectueusement la nuit. On la replie, on la borde. C'est le coucher et l'assoupissement du moi le plus seul. Le sommeil va se reposer. Les songes le cèdent au réel. L'agitation et l'animation vont naître. Les muscles, les machines vont envahir le pays de l'être. Le réel semble hésiter encore. Le Zaïmph se déroule et au coup de sifflet, va être hissé aux vergues, aux arbres, aux toits – occuper le ciel.
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Je n'ai pas tout lu mais ça a l'air bien. Je prendrai le temps de lire tout ça demain I love you
 
avatar
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  3704
   Âge  :  26
   Date d'inscription  :  15/11/2015
    
                         
Noxer  /  Au nom de l'Abeille – Et du Papillon – Et de la Brise – Amen !


Citation :
Celui qui sait devoir partir, regarde toutes choses d'un oeil éloigné. Il touche des souvenirs. Il se souvient du demain. Il éprouve la fragilité du présent. Quelque chose s'est passée en lui qui fait qu'il refuse machinalement de s'adapter davantage – au lieu qu'il va quitter.
    Il n'ajuste plus ce vêtement qu'il va rejeter.
    Les choses ont déjà une "vitesse".

I love you
c'est très beau
me fait penser à
Rilke a écrit:

[...]
Et nous : spectateurs toujours et partout,
tournés vers tout cela et jamais le large.
Nous en sommes débordés. Nous y mettons de l'ordre.
Tout s'effrite. Nous l'ordonnons à nouveau
et nous tombons nous-mêmes en poussière.
Qui donc nous a retournés de sorte que,
quoi que nous fassions,
nous avons toujours l'air de celui qui s'en va ?
En haut de la dernière colline, celle qui
pour une dernière fois lui fait voir toute la vallée,
il se retourne, s'attarde
- ainsi vivons-nous, faisant sans cesse
des adieux
https://letombeaudespaquerettes.wordpress.com/
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


c'est magnifique Noxer.  on dirait qu'ils se répondent l'un l'autre.  I love you

en plus les deux extraits sont incroyables.

on devrait créer un fil de discussion d'entre les morts.
Spoiler:
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


The Keeper of Sheep (Excerpts)

I never kept sheep,
But it is as I did watch over them.
My soul is like a shepherd,
Knows the wind and the sun,
And goes hand in hand with the Seasons
To follow and to listen.
All peace of Nature without people
Comes to sit by my side.
But I remain sad like a sunset
As our imagining shows it,
When a chill falls at the side of the valley
And you feel night has come in
Like a butterfly through a window.

But my sadness is calm
Because it is natural and right
And is what there should be in the soul
When it is thinking it exists
And the hands are picking flowers without noticing
which.

At a jangle of sheep-bells
Beyond the bend of the road,
My thoughts are contented.
Only, I am sorry I know they are contented,
Because, if I did not know it,
Instead of being contented and sad,
They would be cheerful and contented.
To think is uncomfortable like walking in the rain
When the wind is rising and it looks like raining more.

I have no ambitions or wants.
To be a poet is not ambition of mine.
It is way of staying alone.


A Caeiro (F. Pessoa)

(en anglais parce que c'est comme ça que je l'ai découvert... et que je n'ai pas trouvé la traduction du portugais en français)
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


C'est très beau art.hrite I love you celui de Sylvia aussi
 
rodé
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  775
   Âge  :  28
   Localisation  :  atopia
   Pensée du jour  :  « seul sage dans un banquet de gens ivres »
   Date d'inscription  :  30/01/2015
    
                         
rodé  /  Blanchisseur de campagnes


Les collines des environs de Moscou sont bleues,
Poussière et goudron — dans l'air à peine tiède.
Tout le jour je dors et je ris tout le jour, — je suis,
Probablement, en train de guérir de l'hiver...

Je rentre chez moi le plus doucement possible :
Je ne regrette pas — les poèmes non-écrits !
Le bruit des roues et les amandes grillées
Me sont plus chers que tous les quatrains.

Ma tête est vide, et c'est charmant :
Le coeur — lui — est trop plein !
Mes jours sont de petites vagues
Que je regarde du port.

De trop tendres regards
Dans l'air tendre à peine tiède,
À peine guérie de l'hiver, déjà,
Je suis malade de l'été.


Marina Tsvétaïeva, Insomnie et autres poèmes
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Les yeux fermés

Les yeux fermés
Au-dedans tu t'illumines
Tu es la pierre aveugle

Nuit après nuit je te façonne
les yeux fermés
tu es la pierre franche

Nous devenons immenses
seulement pour nous connaître
les yeux fermés

Octavio Paz
 
   
    
                         
Contenu sponsorisé  /  


 

 Les plus beaux poèmes

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 37 sur 74Aller à la page : Précédent  1 ... 20 ... 36, 37, 38 ... 55 ... 74  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Forum des Jeunes Écrivains :: Communauté :: Bibliothèque-