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| | | Nombre de messages : 1604 Âge : 74 Localisation : Essonne -France, chtimmi d'origine et coeur Pensée du jour : monilet= auteur Claude Colson Date d'inscription : 29/06/2011 | monilet / Fiancée roide Mer 14 Mai 2014 - 16:55 | |
| Marceline DESBORDES-VALMORE (1786-1859)
Les séparés (N'écris pas...)
N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre. Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau. J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre, Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau. N'écris pas !
N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes. Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais ! Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes, C'est entendre le ciel sans y monter jamais. N'écris pas !
N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ; Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent. Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire. Une chère écriture est un portrait vivant. N'écris pas !
N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire : Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ; Que je les vois brûler à travers ton sourire ; Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur. N'écris pas !
https://www.youtube.com/watch?v=vU0GfMQo-Zc (par Julien clerc) |
| | | Invité / Invité Lun 19 Mai 2014 - 18:30 | |
| Le vieil homme - Aragon.
Moi qui n’ai jamais pu me faire à mon visage Que m’importe traîner dans la clarté des cieux Les coutures les traits et les taches de l’âge
Mais lire les journaux demande d’autres yeux Comment courir avec ce cœur qui bat trop vite Que s’est-il donc passé La vie et je suis vieux
Tout pèse L’ombre augmente aux gestes qu’elle imite Le monde extérieur se fait plus exigeant Chaque jour autrement je connais mes limites
Je me sens étranger toujours parmi les gens J’entends mal je perds intérêt à tant de choses Le jour n’a plus pour moi ses doux effets changeants
Le printemps qui revient est sans métamorphoses Il ne m’apporte plus la lourdeur des lilas Je crois me souvenir lorsque je sens les roses
Je ne tiens plus jamais jamais entre mes bras La mer qui se ruait et me roulait d’écume Jusqu’à ce qu’à la fin tous les deux fussions las
Voici déjà beau temps que je n’ai plus coutume De défier la neige et gravir les sommets Dans l’éblouissement du soleil et des brumes
Même comme autrefois je ne puis plus jamais Partir dans les chemins devant moi pour des heures Sans calculer ce que revenir me permet
Revenir
Ces pas-ci vont vers d’autres demeures Je ne reprendrai pas les sentiers parcourus Dieu merci le repos de l’homme c’est qu’il meure
Et le sillon jamais ne revoit la charrue On se fait lentement à cette paix profonde Elle avance vers nous comme l’eau d’une crue
Elle monte elle monte en vous elle féconde Chaque minute. Elle fait à tout ce lointain Amer et merveilleux comme la fin du monde
Et de la sentir proche et plus frais qu’au matin Avant l’épanouissement de la lumière Le parfum de l’étoile en dernier qui s’éteint
Quand ce qui fut malheur ou bonheur ce nomme hier Pourtant l’étoile brille encore et le cœur bat Pourtant quand je croyais cette fièvre première
Apaisée à la fin comme un vent qui tomba Quand je croyais le trouble aboli le vertige Oublié l’air ancien balbutié trop bas
Que l’écho le répète au loin Voyons que dis-je Déjà je perds le fil ténu de ma pensée Insensible déjà seul et sourd aux prodiges
Quand je croyais le seuil de l’ombre outrepassé Le frisson d’autrefois revient dans mon absence Et comme d’une main mon front est caressé
Le jour au plus profond de moi reprend naissance |
| | | Invité / Invité Dim 25 Mai 2014 - 12:59 | |
| Je marche vers le jour Vers la voûte où se cristallise la lumière Des hautes glaces de la nuit, Où les visages mal-aimés se transfigurent Où le cri de la mort s'étire et devient chant.
Plus rien ne pèse sur la soie des jours qui s'aiment.
Je m'éveille à l'air pur, je crois à l'innocence, L'après-midi serein, les feuilles dans les bois. Je m'éveille à l'air pur, je crois aux mains légères Qui déchirent la brume odorante des baies. Je m'éveille aux regards, aux lèvres de la pluie Je n'entends plus frapper les rames de la mort...
Mais le ciel charbonné Mais les murs cochonnés La lessive qui fume Encrassant le soleil La barbe qui sent mauvais La cigarette éteinte Tout ce mal qui est là Et qui ne passe pas. Tout de suite il faudrait aimer Avant que l'amour ne s'oublie...
Poème - Jean-Pierre Schlunegger. ~ |
| | Nombre de messages : 1090 Âge : 38 Pensée du jour : "I am the only one"... Still I am ? Date d'inscription : 20/10/2012 | DivaJu / Avatar de Marceline Dim 25 Mai 2014 - 13:12 | |
| Mais que vois-je ! Marceline DESBORDES-VALMORE citée deux fois en moins d'un mois ! Messieurs, permettez-moi de vous dire que votre goût poétique est des plus exquis |
| | Nombre de messages : 8 Âge : 26 Localisation : quelque part Pensée du jour : ... Date d'inscription : 01/06/2014 | paperhead / Magicien d'Oz Lun 16 Juin 2014 - 10:20 | |
| Je viens de le lire – j'ai tout de suite penser à vous - Victor Hugo a écrit:
UN POËTE EST UN MONDE
Un poëte est un monde enfermé dans un homme. Plaute en son crâne obscur sentait fourmiller Rome; Mélésigène, aveugle et voyant souverain Dont la nuit obstinée attristait l'oeil serein, Avait en lui Calchas, Hector, Patrocle, Achille ; Prométhée enchaîné remuait dans Eschyle ; Rabelais porte un siècle ; et c'est la vérité Qu'en tout temps les penseurs couronnés de clarté, Les Shakespeares féconds et les vastes Homères, Tous les poëtes saints, semblables à des mères, Ont senti dans leurs flancs des hommes tressaillir, Tous, l'un le roi Priam et l'autre le roi Lear. Leur fruit croît sous leur front comme au sein de la femme. Ils vont rêver aux lieux déserts ; ils ont dans l'âme Un éternel azur qui rayonne et qui rit ; Ou bien ils sont troublés, et dans leur sombre esprit Ils entendent rouler des chars pleins de tonnerres. Ils marchent effarés, ces grands visionnaires. Ils ne savent plus rien, tant ils vont devant eux, Archiloque appuyé sur l'iambe boiteux, Euripide écoutant Minos, Phèdre et l'inceste. Molière voit venir à lui le morne Alceste, Arnolphe avec Agnès, l'aube avec le hibou, Et la sagesse en pleurs avec le rire fou. Cervantes pâle et doux cause avec don Quichotte ; À l'oreille de Job Satan masqué chuchote ; Dante sonde l'abîme en sa pensée ouvert ; Horace voit danser les faunes à l'oeil vert ; Et Marlow suit des yeux au fond des bois l'émeute Du noir sabbat fuyant dans l'ombre avec sa meute.
Alors, de cette foule invisible entouré, Pour la création le poëte est sacré. L'herbe est pour lui plus molle et la grotte plus douce ; Pan fait plus de silence en marchant sur la mousse ; La nature, voyant son grand enfant distrait, Veille sur lui ; s'il est un piège en la forêt, La ronce au coin du bois le tire par la manche Et dit : Ne va pas là ! Sous ses pieds la pervenche Tressaille ; dans le nid, dans le buisson mouvant, Dans la feuille, une voix, vague et mêlée au vent, Murmure : – C'est Shakspeare et Macbeth ! – C'est Molière Et don Juan ! – C'est Dante et Béatrix ! – Le lierre S'écarte, et les halliers, pareils à des griffons, Retirent leur épine, et les chênes profonds, Muets, laissent passer sous l'ombre de leurs dômes Ces grands esprits parlant avec ces grands fantômes
– XLVII, La Légende des siècles
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| | Nombre de messages : 5394 Âge : 32 Date d'inscription : 15/12/2011 | Hiver / La Papesse Ven 27 Juin 2014 - 13:03 | |
| en hommage
J'arrive où je suis étranger
Rien n'est précaire comme vivre Rien comme être n'est passager C'est un peu fondre comme le givre Et pour le vent être léger J'arrive où je suis étranger
Un jour tu passes la frontière D'où viens-tu mais où vas-tu donc Demain qu'importe et qu'importe hier Le coeur change avec le chardon Tout est sans rime ni pardon
Passe ton doigt là sur ta tempe Touche l'enfance de tes yeux Mieux vaut laisser basses les lampes La nuit plus longtemps nous va mieux C'est le grand jour qui se fait vieux
Les arbres sont beaux en automne Mais l'enfant qu'est-il devenu Je me regarde et je m'étonne De ce voyageur inconnu De son visage et ses pieds nus
Peu a peu tu te fais silence Mais pas assez vite pourtant Pour ne sentir ta dissemblance Et sur le toi-même d'antan Tomber la poussière du temps
C'est long vieillir au bout du compte Le sable en fuit entre nos doigts C'est comme une eau froide qui monte C'est comme une honte qui croît Un cuir à crier qu'on corroie
C'est long d'être un homme une chose C'est long de renoncer à tout Et sens-tu les métamorphoses Qui se font au-dedans de nous Lentement plier nos genoux
O mer amère ô mer profonde Quelle est l'heure de tes marées Combien faut-il d'années-secondes A l'homme pour l'homme abjurer Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n'est précaire comme vivre Rien comme être n'est passager C'est un peu fondre comme le givre Et pour le vent être léger J'arrive où je suis étranger
Louis Aragon |
| | | Invité / Invité Mer 2 Juil 2014 - 8:45 | |
| Acceptes-tu les mots L’amour Les nuits nôtres et les tournoiements Qui font battre à plein vent les voiles de nos âmes Triste joie qu’en aimant tes lèvres ton joli mal Je ne puis plus les mains lancées Ma langue sur ton corps L’entendre ton cœur Si tu dis oui.
Accepterais-tu encor
Si tu dis oui Promis je ne m’éteindrais En l’ombre de nos pas Promis tu n’as qu’à dire oui et Je ne t’oublierais pas
(Nicolas Lacombe) |
| | Nombre de messages : 565 Âge : 32 Date d'inscription : 12/11/2013 | cathyfou / Gloire de son pair Mer 2 Juil 2014 - 11:26 | |
| | Nombre de messages : 5394 Âge : 32 Date d'inscription : 15/12/2011 | Hiver / La Papesse Ven 22 Aoû 2014 - 22:38 | |
| deux poèmes de Villaurrutia comme je les ai recopiés à l'ordinateur j'en profite pour les partager ici NOCTURNETout cela que la nuitdessine de sa main obscure : le plaisir qui révèle,le vice qui dénude.Tout cela que l'obscurfait entendre avec le dur choc de son silence : les voix inattenduesque parfois il enflamme,le hurlement du sang,une rumeur de pas égarés.Tout ce que le silencefait fuir de chaque chose : la buée du désir, la sueur de la terre,et le parfum sans nom de la peau. Tout ce dont le désir vient humecter mes lèvres : la douceur souhaitéed'un contact,le savoureux savoirde la salive.Et tout ce que le songerend palpable : les lèvres d'une plaie,la forme d'une entrailles,la fièvre d'une mainqui se risque.Tout ! glisse dans chaque branchede l'arbre de mes veinesvient caresser mes cuisses,inonde mes oreilles,habite mes yeux morts,meurt à mes lèvres dures.QUAND LA SOIRÉE...Quand la soirée ferme ses fenêtres lointaines,ses portes invisibles,pour que la poussière, la fumée, la cendre,implables, obscures,lentes comme le travail de la mortde l'enfantcroissent peu à peu ;quand la soirée, enfin, a recueillila dernière lumière, le dernier nuage,le reflet oublié, le bruit interrompu,la nuit surgit silencieusementdes rainures secrètes, des coins dissimulés,de bouches entr'ouvertes, des yeux de l'insomnie.La nuit surgit avec la fumée densede la cigarette et de la cheminée.La nuit surgit enveloppée dans son manteau de poussière.La poussière monte, lente.Et d'un ciel impassible, chaque fois plus proche, chaque fois plus compact,pleut de la cendre.Quand la nuit de fumée, de poussière et de cendre enveloppe la ville, les hommes demeurent un instant interditscar en eux, avec la nuit, est né le désir. |
| | | Invité / Invité Ven 22 Aoû 2014 - 23:01 | |
| Deux poèmes qui me touchent particulièrement, Conte de Rimbaud et L’albatros de Baudelaire. Conte Un Prince était vexé de ne s'être employé jamais qu'à la perfection des générosités vulgaires. Il prévoyait d'étonnantes révolutions de l'amour, et soupçonnait ses femmes de pouvoir mieux que cette complaisance agrémentée de ciel et de luxe. Il voulait voir la vérité, l'heure du désir et de la satisfaction essentiels. Que ce fût ou non une aberration de piété, il voulut. Il possédait au moins un assez large pouvoir humain. Toutes les femmes qui l'avaient connu furent assassinées. Quel saccage du jardin de la beauté! Sous le sabre, elles le bénirent. Il n'en commanda point de nouvelles. − Les femmes réapparurent. Il tua tous ceux qui le suivaient, après la chasse ou les libations. − Tous le suivaient. Il s'amusa à égorger les bêtes de luxe. Il fit flamber les palais. Il se ruait sur les gens et les taillait en pièces. − La foule, les toits d'or, les belles bêtes existaient encore. Peut-on s'extasier dans la destruction, se rajeunir par la cruauté! Le peuple ne murmura pas. Personne n'offrit le concours de ses vues. Un soir il galopait fièrement. Un Génie apparut, d'une beauté ineffable, inavouable même. De sa physionomie et de son maintien ressortait la promesse d'un amour multiple et complexe! d'un bonheur indicible, insupportable même! Le Prince et le Génie s'anéantirent probablement dans la santé essentielle. Comment n'auraient-ils pas pu en mourir? Ensemble donc ils moururent. Mais ce Prince décéda, dans son palais, à un âge ordinaire. Le prince était le Génie. Le Génie était le Prince. La musique savante manque à notre désir.
L'albatros Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers, Qui suivent, indolents compagnons de voyage, Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches, Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux, Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule ! Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid ! L'un agace son bec avec un brûle-gueule, L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
Le Poète est semblable au prince des nuées Qui hante la tempête et se rit de l'archer ; Exilé sur le sol au milieu des huées, Ses ailes de géant l'empêchent de marcher. |
| | Nombre de messages : 2374 Âge : 28 Localisation : Strasbourg toujours Date d'inscription : 23/11/2013 | Trikopp / ☣ Gifomane ☣ Sam 23 Aoû 2014 - 0:48 | |
| Tiens, en parlant de Rimbaud :
Ophélie I
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles La blanche Ophélia flotte comme un grand lys, Flotte très lentement, couchée en ses longs voiles... - On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir. Voici plus de mille ans que sa douce folie Murmure sa romance à la brise du soir.
Le vent baise ses seins et déploie en corolle Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ; Les saules frissonnants pleurent sur son épaule, Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ; Elle éveille parfois, dans un aune qui dort, Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile : - Un chant mystérieux tombe des astres d'or.
II
Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige ! Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté ! - C'est que les vents tombant des grands monts de Norvège T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure, A ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ; Que ton cœur écoutait le chant de la Nature Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;
C'est que la voix des mers folles, immense râle, Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ; C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle, Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle ! Tu te fondais à lui comme une neige au feu : Tes grandes visions étranglaient ta parole - Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !
III
- Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ; Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles, La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.
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| | | Invité / Invité Sam 23 Aoû 2014 - 14:48 | |
| Pablo Neruda :
« Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui n’écoute pas de musique, celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.
Il meurt lentement celui qui détruit son amour-propre, celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement celui qui devient esclave de l'habitude refaisant tous les jours les mêmes chemins, celui qui ne change jamais de repère, Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les cœurs blessés
Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour, celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves, celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant! Risque-toi aujourd'hui! Agis tout de suite! Ne te laisse pas mourir lentement! »
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| | Nombre de messages : 1360 Âge : 45 Date d'inscription : 02/06/2011 | Pomcassis / Tentatrice chauve Mar 26 Aoû 2014 - 19:24 | |
| - Cesarea a écrit:
- deux poèmes de Villaurrutia
comme je les ai recopiés à l'ordinateur j'en profite pour les partager ici (...)
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| | Nombre de messages : 2374 Âge : 28 Localisation : Strasbourg toujours Date d'inscription : 23/11/2013 | Trikopp / ☣ Gifomane ☣ Mar 26 Aoû 2014 - 22:15 | |
| Abdellatif Laâbi. - Spoiler:
Quatre ans Cela fera bientôt quatre ans on m’arracha à toi à mes camarades à mon peuple on me ligota bâillonna banda les yeux on interdit mes poèmes mon nom on m’exila dans un îlot de béton et de rouille on apposa un numéro sur le dos de mon absence on m’interdit les livres que j’aime les nouvelles la musique et pour te voir un quart d’heure par semaine à travers deux grilles séparées par un couloir ils étaient encore là buvant le sang de nos paroles un chronomètre à la place du cerveau C’est encore loin le temps des cerises et des mains chargées d’offrandes immédiates le ciel ouvert au matin frais des libertés la joie de dire et la tristesse heureuse C’est encore loin le temps des cerises et des cités émerveillées de silence à l’aurore fragile de nos amours la fringale des rencontres les rêves fous devenus tâches quotidiennes C’est encore loin le temps des cerises mais je le sens déjà qui palpite et lève tout chaud en germe dans ma passion du futur
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| | Nombre de messages : 1509 Âge : 29 Localisation : entre deux fleuves Pensée du jour : “Dure, afin de pouvoir encore mieux aimer un jour ce que tes mains d'autrefois n'avaient fait qu'effleurer sous l'olivier trop jeune.” Date d'inscription : 01/10/2010 | Roman russe / Roland curieux Jeu 28 Aoû 2014 - 1:38 | |
| De soy-même
Plus ne suis ce que j'ai été Et plus ne saurai jamais l'être Mon beau printemps et mon été Ont fait le saut par la fenêtre Amour tu as été mon maître Je t'ai servi sur tous les dieux Ah si je pouvais deux fois naître Comme je te servirais mieux
Clément Marot |
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