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 Ma sensibilité de lectrice change en vieilissant. Et la vôtre ?

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Docal
   
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Docal  /  Effleure du mal


"Cependant je ne pense effectivement pas à l'intention consciente, mais plutôt aux soubassements inconscients de ces intentions"

Je vois l'idée. Mais elle ne laisse pas de place à l'erreur ou à l'angle mort. J'ai un peu du mal à croire que tous les auteurs sont parfaitement éduqués sur tous les sujets qu'ils frôlent.

Je pratique l'histoire vivante, et bon nombre d'erreurs en terme d'historicité dans les œuvres (et boudu qu'il y en a) sont plus dues à des erreurs sincères (par manque de compétences de recherche/d'accès à des sources de qualités/d'effort) qu'à une volonté (même inconsciente) de révisionnisme historique. Le seul message que l'on peut à coup sûr tirer est selon moi qu'un/e auteur/autrice estime avoir fourni un travail suffisant pour les domaines effleurés (en admettant que ces domaines soient connus).

Un bon exemple, je trouve, où ces erreurs de communication sont plus admises et évoluent plus clairement est le milieu des vidéastes. Et, à mon avis aussi, c'est le niveau extrême d'échange avec le public et le milieu sur les plateformes de vidéos qui rendent cela plus visible que dans la littérature.
 
Seb
   
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Seb  /  Tapage au bout de la nuit


On n'arrive pas à se trouver Laughing

Les soubassements inconscients sont justement bourrés d'angles morts, je ne parle pas d'intention comme volonté, mais comme motivation psychique profonde. Quels désirs cela recouvre d'écrire ?

Mais tu as raison, allons vers un art plus visuel, allons au cinéma

Les réals qui mettent en scène des sévices corporels et psychologiques, qui montrent des horreurs, le font selon des motivations diverses. C'est souvent l’extrême ambivalence de la démarche qui fait son succès. Un partie du public peut exprimer un rejet, tandis qu'une autre partie du public va condamner ce rejet, dire que le film dévoile, rend explicite et que le rejeter c'est aussi se voiler la face, se mentir à soi-même...
Que dire de cela ? Qui a raison et qui a tord ? Le film place là une ambivalence et laisse le public se débrouiller avec. Il y a quelque chose dans la démarche qui ressemble à celle d'un troll. Provoquer une tension dans la société. Mais pour en retirer quoi ? C'est en cela que je tente de répondre à l'interrogation initiale de Jimilie Croquette. Un contrat qui nous convenait à un moment peut ne plus nous convenir ensuite. Assez joué ! en somme

Autre exemple, célèbres, les films dénonçant le militarisme et la guerre du Vietnam comme Apocalypse Now ou Full Metal Jacket sont devenus des icônes fétichisées par les postulants marines. L'esthétique de la dénonciation n'est pas parvenue à s'extraire d'une forme de fascination pour la guerre vue comme un spectacle. Qu'est-ce que cela signifie concernant ces réalisateurs et leurs spectateurs ?

Et effectivement, les forums et les fanfictions font désormais partie intégrante du processus d'écriture de certaines séries. C'est un choix, mais un choix qui dit quelque chose du type de rapport que l'on souhaite établir avec le public. C'est un contrat. Je parlais de jeu de manipulation, mais il est évident qu'il y a en effet quelque chose de ludique à jouer avec les attentes des spectateurs pour sacrifier prématurément les héros auxquels ils sont attachés. De même que le spectateur prévenu s'attend à être pris à contrepied dans ses attentes. Mais pourquoi ? Est-il lassé des bons sentiments ? Passif et soumis aux tendances ? Sous emprise ?
 
Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


Je remets une pièce dans la machine, car je gambergeais à ce sujet dans le concours d'extraits :

Dans la vie, on a plein d'ami·es, et iels ont un rôle crucial pour nous. Pourquoi est-ce que dans la fiction, l'amitié est si souvent délaissée au profit de l'Amour ou du conflit ? J'apprécie de plus en plus de lire des textes mettant en scène de belles relations amicales, peut-être parce que irl, les années passant, les sensibilités évoluent, les gens vont et viennent... et  celles et ceux qui restent, années après années, sont rares et précieux. Je trouve aussi beaucoup de rivalités féminines dans les romans, alors que dans la vie, nous avons des tas d'amies et pas tellement de rivales. C'est une espèce de fantasme des femmes vipères qui se battent  [pour un homme] qui je crois, n'est fondé sur aucune réalité sociale.

Le lien avec ce topic est dans la première phrase : est-ce que plus je vieillis, plus les ami·es de toujours gagnent en valeur ?

Et je gambergeais aussi à ce sujet dans la plainte du jour (décidément, ça me travaille) :

Je me demande si de la même manière que "ma sensibilité de lectrice évolue, il n'y a pas une espèce de phénomène de lassitude ou d'affinement des goûts littéraires... Qui feraient que plus on lit, plus on est exigeant ?
J'ai connu une période, dans ma vingtaine, où j'aurais mis 5 étoiles à tous les livres que je lisais, je trouvais mon plaisir littéraire partout.
Maintenant j'ai l'impression que tout est médiocre. Il en faut davantage pour m'émerveiller. Plus je lis et moins j'ai de plaisir à lire. Et je continue de lire des centaines de livres, à la recherche de ce plaisir si spontané d'autrefois.
Ou alors je suis devenue vieille et aigrie, c'est possible aussi.

Ce à quoi Le Manticore a répondu :
Le manticore a écrit:
C'est tout a fait normal. Au meme titre qu'une oreille s'affine avec les écoutes, nos sensisibilités évoluent et l'on exige bien plus d'une oeuvre au vu de notre vécu. Il y a aussi nos humeurs du moment et les changements plus globaux d'une vie qui nous souffle d'autres envies, d'autres lassitudes.
A trop consommer on peut s'écoeurer aussi, a force de chercher le prochain shoot d'émerveillement. Vicieux je vous l'accorde.

Cela me le fait pour certains domaines aussi ( la musique notamment et un peu les jeux vidéos) l'émerveillement se fait plus rare. C'est triste mais il en est ainsi.

Personnellement je vais chercher vers d'autres domaines ou style que je connais moins. J'apprend à redécouvrir ce que je pensais connaitre.
Ne pas rester dans sa zone de confort pour mieux y revenir avec un plaisir nouveau plus tard.
Si cela peut vous aider.
https://linktr.ee/emilie_goudin.lopez
 
hodobema
   
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Bon j'ai pas lu le topic mais je pense que c'est normal. Plus on gagne de l'expérience dans un domaine, plus on devient exigeants. Moi, ça me le faisait avec les mangas/animes : j'en lisais/regardais tellement, au début j'aimais facilement un manga puis avec les années, j'ai commencé à me lasser. Je trouvais qu'ils se ressemblaient tous, j'avais perdu ma passion pour ce domaine. Du coup j'ai complètement arrêté d'en lire/regarder. Bon, je ne pense pas que ce soit la solution non plus. Mais il faut se dire que la quête à la pépite peut être palpitante, qu'une fois qu'on a un coup de coeur, on est heureux. Il faut aussi savoir ce que tu recherches, ici, en l'occurrence, l'amitié.

Concernant l'amitié, je trouve aussi que c'est normal. Quand on est jeune, on découvre l'amour, c'est tout nouveau pour nous, donc on en devient "accro", on ne voit que par ça parce que ça nous fait vibrer. Une fois qu'on vieillit, on devient un peu plus lucide et terre à terre et on se dit que l'amour n'est pas forcément le plus important. Alors que les amis, au contraire, restent avec le temps, avec les épreuves etc. C'est la famille qu'on choisit, donc forcément, ça compte davantage.

Après, ce n'est que mon avis sur la question, peut-être que je me trompe
 
Rask'
   
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Le terme sensibilité me parait pertinent en raison de tout ce qu'il englobe, à la fois notre sens esthétique et notre sensibilité plus "primaire" (pas convaincu du terme mais là j'ai que ça sous la main). On évolue, conditionné par notre environnement et nos expériences, il me semble tout à fait logique que notre perception de l'art évolue également. A minima, par expérience cumulative, notre culture s'enrichie, et on appréhende de nouvelles œuvres avec plus de références, de repères, etc. Il me parait également commun qu'à divers périodes de notre vie, et pour diverses raisons, on soit attiré ou rebuté par des motifs/sujets ou traitements radicaux. Je me suis récemment fait la réflexion sur le cinéma à propos d'une perte chez moi d'une capacité d'enchantement : à présent je peux trouver des films excellents, brillants, les considérer en très haute estime, mais ne pas réussir à être touché, ému, comme je pouvais l'être par des œuvres découvertes plus jeune. Et pour autant je pense qu'il ne s'agit pas que d'une question d'âge, d'une adolescence où tout est nouveau et intense, contre une vie morose de jeune trentenaire (en tout cas je l'espère aha), mais que d'autres facteurs viennent modifier notre sensibilité globale évoquée au début, qui va elle à son tour teinter la manière dont on reçoit des œuvres de même que ça influe sur la façon dont on va affronter des événements de la vie, heureux ou malheureux.
 
Calathea
   
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J'avoue que je suis un peu à contre-courant sur ces sujets : adolescente, je ne voulais pas regarder de choses trop gores alors qu'aujourd'hui, ça a tendance à me fasciner (pas si c'est trop gratuit/complaisant cependant). J'ai tendance à toujours vouloir regarder les choses en face, à me confronter à la réalité telle qu'elle est même quand elle est insupportable. En me privant de ça, j'aurais l'impression de laisser de côté un pan significatif (peut être même l'un des plus significatifs) de ce que la vie a à offrir.

Cela dit, je me souviens de mes lectures d'Everworld sous la couette tard dans la nuit à 14-15 ans environ alors qu'il y avait des passages assez gores, donc il y avait peut être déjà de ça quand même.

Sam a écrit:
Le film place là une ambivalence et laisse le public se débrouiller avec. Il y a quelque chose dans la démarche qui ressemble à celle d'un troll. Provoquer une tension dans la société.

Pas forcément d'accord avec ça, justement. Je pense que l'art peut être là pour retranscrire ou amplifier certains vécus et sentiments et que c'est de là que peut venir la violence. Il peut y avoir un côté très cathartique là-dedans, une façon de décharger tout ça en lui donnant forme.

Et je crois que j'ai justement un peu plus de mal avec une approche intellectualisante et distanciée de la violence  — pour cette raison je n'ai pas envie de voir Funny Games d'Haneke dont c'est exactement le sujet.



Pour ce qui est de l'amitié et de l'amour, là aussi, mon expérience diffère... Quand j'étais ado, ma vie amoureuse était tout simplement vide. J'avais parfaitement conscience de ce que je manquais, et je ressentais un besoin de ce côté-là, souvent pas très bien compris parce que dans le même temps j'étais exigeante. Et finalement, pendant très longtemps je n'ai pas réussi à entamer de véritable relation. De là résulte une certaine sacralisation du sentiment amoureux, de l'intensité de tout ce qu'il peut offrir. C'est vrai que de ce côté-là, je n'ai pas connu de réelle déception, du coup.  

Et donc, ce côté épanouissant, je ne l'ai pas forcément tant retrouvé en amitié pour ma part. J'ai pas mal déménagé, mes amitiés vont et viennent, et aujourd'hui j'ai tendance à me trouver un peu seule, de ce côté-là, alors que ma relation amoureuse est plutôt saine et a tendance à me suffire.
C'est vrai qu'actuellement, dans les médias, je vois souvent cet idéal de sororité mis en avant alors qu'il ne résonne pas vraiment avec mon expérience : j'ai eu mal mal d'amies, mais j'aurais du mal à considérer n'importe quelle femme comme sœur potentielle (de la même façon que considérer un homme comme un frère potentiel serait pour moi saugrenu). Les coups de vipères entre filles ont malheureusement été une réalité pour moi (pas forcément par rapport aux hommes, certes), à l'école notamment, et je dirais que de ce côté-là, j'ai par contre connu pas mal de désillusions. Même à mon dernier boulot, j'avais plusieurs collègues féminines qui se réunissaient pas mal pour casser du sucre sur le dos d'une autre (qui n'était peut être pas toujours agréable, mais qui, je crois, faisait face à des difficultés que les autres ne connaissaient pas).

Je pense qu'au final ce genre de chose peut pas mal varier selon nos expériences (ce qui nous a manqué, ce qu'on a eu en abondance) et de nos valeurs.




Pour ce qui est des phénomènes d'affinement ou de lassitude... Je ne l'ai pas tant, mais j'ai constaté que c'était le cas de certaines personnes de mon entourages qui consomment une quantité pléthorique d'œuvres. Effectivement je crois que les goûts s'affinent quand nos horizons s'élargissent. Beaucoup de choses paraissent déjà vues, éculées.
Même moi, je peux bien aimer les œuvres que je découvre, mais je suis très sélective et j'ai assez de mal à dénicher de véritables coups de cœur (encore que ce soit moins vrai cette année). C'est un peu ce qui me pousse à écrire d'ailleurs.
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fabiend
   
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fabiend  /  Effleure du mal


C'est marrant, moi, plus je lis, plus je trouve de plaisir dans ce que je lis. Mais c'est je pense parce que, à la fois, l'offre est pléthorique, et je connais de mieux en mieux mes goûts. Je sais que tel sous-genre de tel genre me plait souvent, surtout quand ça vient de tel pays, donc je sais qu'en cherchant un livre de ce type-là, j'ai de grandes chances d'être satisfait.

Il y a aussi le fait que je n'ai aucun scrupule à refermer un livre au bout de quarante ou cinquante pages quand il ne me plait pas. Même s'il m'arrive de passer un mauvais moment avec un livre, ça ne dure jamais longtemps.
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Emsi
   
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Emsi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Azurlazuly a écrit:
...un développement psychologique assez normal. De même que l'on n'a pas les même relation avec les autres à 10, 17, 30 ou 60 ans.

Les interventions sur ce fil ont toutes leur part d'évidence, et je rejoins tout plein de monde, chaque personne mettant l'accent sur tel ou tel aspect de ce qui peut provoquer les modifications dans nos attirances, nos goûts, notre plaisir... Pour ma part, je rejoins tout à fait Azurlazuly sur le fait qu'il n'y a rien de plus normal que de ne pas être sensible aux mêmes choses en avançant dans la vie.

Il y a certes des exceptions : ainsi, je relis avec un immense plaisir (le même qu'à 8 ou 10 ans, et j'en ai 70) la série des Alice détective (les premiers, ceux d'avant l'hyper et désastreuse " simplification" / réduction des mots) et j'en suis à je ne sais combien de relecture régulières (nombre à 2 chiffres !) du Maître et Marguerite, de Boulgakov, avec exactement le même plaisir et la même vision des mots que je l'avais à ma première lecture. De même, les grands westerns classiques américains, avec leurs codes, me transportent toujours autant, j'en connais des passages entiers par coeur

MAIS : ceci toutefois ne fonctionne que parce que je suis parfaitement capable de laisser les choses "dans leur époque", de les regarder avec les mêmes yeux qu'alors, en faisant totalement abstraction de ce que l'âge, la réflexion, les discussions, et autres outils d'aide à la pensée, pourraient me provoquer de jugement sur ces écrits ou ces films.
Je veux conserver intact mon plaisir, et pour cela je m'isole totalement de ce que ma pensée actuelle est capable de critiques
Si je me mets à penser tel que j'en suis effectivement capable avec le très normal développement psychologique (culturel, social, politique...) que l'âge m'a permis d'acquérir, alors je n'ai plus rien de mon passé en terme de lectures, et ça je ne le veux pas, je veux garder  mon libre arbitre sur les mots et les images qui sont mon passé, et sur ce que ça me provoque de plaisir de les retrouver tels qu'alors, comme un voyage dans le temps (sans TARDIS hélas), et qui se situe bien au-delà des seuls mots ou des seules images.

Pour le reste, bien sûr que mon jugement sur des livres ou des films que je découvre aujourd'hui à 70 ans, est sans doute différent de ce qu'il aurait été quand j'avais 20, 30, 40, 50; 60 ans, c'est la normale évolution dont parle Azurlazuly.
 
Mika
   
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Mika  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Je rejoins bien sûr le constat de ce fil qu'on évolue au cours de la vie et que nos goûts changent.

Je nuancerais quand même en ajoutant que les oeuvres qui m'emerveillaient autrefois m'émerveillent toujours autant aujourd'hui. J'ai plaisir à re-regarder des films "coup de coeur", il y en a que je me remate régulièrement. Pareil, je peux relire des livres avec la même passion qu'autrefois.

L'amitié a toujours tenu une place importante dans ma vie, donc c'est quelque chose de constant, et on retrouve cette notion dans mes écrits. Il m'est arrivée d'avoir des conflits avec des hommes et des femmes (et jamais à propos d'un homme dans le cas des femmes), donc j'envisage aisément un homme ou une femme comme méchant en fiction (j'ai les deux dans mon roman de fantasy, je n'ai pas pu choisir 🙂). Je n'ai jamais été intéressée par la séduction, même étant jeune (et coquette), plutôt l'amitié comme je le disais plus haut, d'où le fait que ce procédé ne m'intéresse pas en fiction. Pire : plus jeune, je me disais que jamais je ne ferais ma vie en fonction d'un mec 😄 Et donc fallait pas venir me parler d'amour ou je vous riais au nez (comme une gosse quoi, ça m'est restée longtemps). Ca n'est évidemment plus mon avis aujourd'hui, bien sûr que je fais attention à mon mari et à ma famille maintenant. Mais je reste peu sensible au genre de la romance du coup. Je n'ai d'ailleurs aucune romance dans mon roman de fantasy, ce qui va à l'encontre total du pontife du genre !

J'ai toujours rêvé de voyager étant jeune et maintenant je voyage donc c'est aussi une passion qui m'est restée et mon goût pour les récits d'histoire, de géographie, de voyage ou de fantasy est toujours le même. J'ai toujours rêvé de devenir scientifique et maintenant je le suis donc j'ai toujours lu des trucs scientifiques et de la SF (plus jeune j'étais abonnée à Sciences et Vie, maintenant je lis des trucs plus pros).

J'ai toujours été passionnée par la lecture et l'écriture et j'ai toujours été une spectatrice et une lectrice (très) exigeante. Du genre celle à râler devant un film nul (ou du moins que je trouve nul) et à faire enrager les autres autour ! Je pense que je m'adoucis même avec le temps, peut-être depuis que je fais des BLs et que je comprends le tâtonnement des artistes derrière le procédé. De plus en plus, quand je n'aime pas un livre, je m'arrête. Je ne me force plus à le finir comme je le faisais avant. Sinon je meure à la lecture et ce n'est pas le but !

Bref je realise que je suis une sorte de tronc au profil plutôt constant 😄

En revanche plus le temps passe, plus on lit et on découvre de nouvelles choses, en BDs, jeux vidéo, films, romans donc plus notre imaginaire s'enrichit.
 
LivreLiv
   
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Hey ! Evidemment j'ai aussi pu constater que nos goûts changent avec l'âge.
On peut l'expliquer simplement par le fait que plus le temps passe, plus l'on découvre de nouvelles choses : on a donc de meilleurs outils pour juger les oeuvres, une sensibilité plus affinée, mais aussi un panel de lecture plus large !
Plus encore que la lecture, nos expériences forgent notre jugement.
Bien sûr, et comme tout, ce changement est relatif, puisque nos goûts d'aujourd'hui dépendent aussi de ceux d'hier...
 
K.Holmes
   
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Je suppose que voir nos goûts/sensibilités évolués est quelque chose de totalement normal ?
Pour autant s'il m'apparait palpable que mes goûts ont évolués, car je peux le juger à quel type de résumé m'attire aujourd'hui, je ne suis pas certains que ma sensibilité ait évolué depuis un bon moment.

Quand j'étais enfant, un rien me mettait les larmes aux yeux. Je ne lisais pas beaucoup, mais je pense qu'à cette époque je n'aurais rien pu lire de vraiment triste. Juste l'idée de la souffrance d'autrui raconté avec un niveau même moyen de détail me rendait triste.

Après, j'ai grandi. Et dès l'adolescence je n'ai plus trop eu ce problème. Je ressens toujours, si c'est bien narré, les sentiments que l'auteur veut me faire ressentir. Mais je ne me sens plus débordé au point de me dire que je ne peux pas le lire ou que je dois m'arrêter, souffler. Je le lis juste et je l'apprécie même. Et depuis l'adolescence donc je suis plutôt équipé pour lire n'importe quoi. Après je ne lis pas beaucoup de gore, donc je n'ai pas trop d'expérience dessus. Mais je ne me souviens pas c'est quoi la dernière scène d'un roman qui m'a émotionnellement choqué au point ou j'ai du le fermer pour faire une pause. Je ne sais pas si c'est normal, peut-être que mes capteurs émotionnels sont cassés Razz.

Au niveau des goûts par contre je vois clairement le changement. Je ne peux pas me lancer dans un roman dont le scénario semble joyeux/heureux/paisible. Parce que comme Calathea l'a dit :

Calathea a écrit:
J'ai tendance à toujours vouloir regarder les choses en face, à me confronter à la réalité telle qu'elle est même quand elle est insupportable.

Je ne pense pas que le monde est joyeux, et, de façon peut-être étrange, si je choisis sciemment de rentrer dans une histoire pour plusieurs heures en sachant dès le départ que cette histoire ne sera "que" joie. J'ai l'impression de perdre du temps à me détourner longuement (plusieurs heures) de la réalité. Pour au final de toute façon y revenir lol.

Ce qui m'amène justement à une question pour fabiend :
fabiend a écrit:
JParce que ce n'est pas l'idée que je me fais d'un divertissement (la raison pour laquelle des gens considèrent que montrer un viol ou un meurtre d'enfants est une bonne source de divertissement me dépasse un peu, mais il en faut pour tous les goûts j'imagine ; je précise aussi, pour éviter d'éventuelles remarques misandres que le roman était écrit par une femme).

À ton sens, la lecture n'est ou ne doit être qu'un divertissement, donc ?
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Emsi
   
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K.Holmes a écrit:

fabiend a écrit:
JParce que ce n'est pas l'idée que je me fais d'un divertissement (la raison pour laquelle des gens considèrent que montrer un viol ou un meurtre d'enfants est une bonne source de divertissement me dépasse un peu, mais il en faut pour tous les goûts j'imagine ; je précise aussi, pour éviter d'éventuelles remarques misandres que le roman était écrit par une femme).

À ton sens, la lecture n'est ou ne doit être qu'un divertissement, donc ?

Mon humble avis est que Fabiend parle ici de films ou videos et pas de livre, ce qui, pour les exemples qu'elle donne, se situe dans un ailleurs (ailleurs que la littérature) qui est plus proche en effet du "divertissement" au sens large du terme. En principe "si on allait au cinéma ?" relève d'une idée de passe-temps plus proche de la notion de divertissement (= passer un bon moment, sortir...) que "tiens, si on lisait un livre !".

Sur le fond, je rejoins Fabiend quant aux exemples donnés, y compris dans un ordre idée non violent. Je ne suis pas particulièrement prude, et aucun sujet n'a été considéré comme tabou dans l'éducation de mes enfants, cependant je n'ai jamais compris pourquoi, dès que deux personnes vont faire l'amour, sans qu'il y ait un sens particulier à cet acte, juste parce que voilà, elles font l'amour parce qu'elles sont heureuses, il faut les montrer. Est-ce qu'on montre une personne qui va faire caca (chose qui fait aussi un bien fou, ça libère, surtout quand on a mal au ventre) ou se met les doigts dans le nez (là aussi, qui n'a pas été de temps à autre satisfait de sa récolte sur ce terrain ?...).
 
Mika
   
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Mika  /  Double assassiné dans la rue Morgue


On a en France une vision négative du divertissement mais je pense qu'un roman doit être suffisamment divertissant pour passer un bon moment. Si je m'ennuie en lisant, c'est pénible et je referme le roman. On peut aussi se dire qu'apprendre de nouvelles choses, c'est divertissant 🙂

Je rejoins la team qui n'aime pas être divertie par des scènes de violence et de torture gratuites. Je déteste ça. Les scènes de sexe, c'est carrément ce qui m'avait rebuté dans Game of Throne, alors que Trône de Fer est un de mes livres préférés. Elles ne servent à rien pour l'intrigue, je ne comprends pas ce qu'elles font là, à part pour cet aspect voyeuriste. Les scènes de torture dans la série Outlander étaient longues et pénibles à regarder et surtout n'apportaient rien du tout. De même que je n'aime pas lire tous ces romans de fantasy où l'on suit une héroïne qui souffre. Bref moi je n'aime pas ça du tout.
 
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Emsi  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Puisque tu parles de Outlander, je dirai que là aussi c'est un super exemple de sexe sans alibi : il fait presque rigoler tellement il est répétitif et sans aucune raison d'être sinon le voyeurisme... No Moi ça m'a fait décrocher de la série, que je trouvais plutôt sympa au départ.
 
Mika
   
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Mika  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Emsi a écrit:
Puisque tu parles de Outlander, je dirai que là aussi c'est un super exemple de sexe sans alibi : il fait presque rigoler tellement il est répétitif et sans aucune raison d'être sinon le voyeurisme... No  Moi ça m'a fait décrocher de la série, que je trouvais plutôt sympa au départ.

Moi ces scènes de sexe dans Outlander m'ont bien fait rigoler. Dès que les deux loulous se font un bisou ou baisent, il y a la même mélodie qui se lance ! Avec mon mari, on se marrait. Ensuite dès qu'on s'embrassait, on chantait cette mélodie !  Ma sensibilité de lectrice change en vieilissant. Et la vôtre ? - Page 3 1f600 Enfin bref, ça nous a aussi fait tiquer ce côté répétitif, mais après, c'est une romance ; j'imagine que placer du sexe dans une romance est un code du genre, donc ça m'a moins fait tiquer que dans Games of Throne où y en avait vraiment pas besoin. Le spectateur de fantasy ne les attend pas du tout. Dans Game of Throne, l'intrigue principale tourne autour de jeux de pouvoir donc qu'il y ait une scène de sexe quand c'est utile, je veux bien, mais 50 non, ça ne sert plus à rien. Comme tu le dis, c'est juste du voyeurisme. Et c'est un doigt d'honneur à l'oeuvre originale (du moins, c'est comme ça que je l'ai perçu).

Idem dans True Blood d'ailleurs. Le trop plein de scènes de sexe a tué l'histoire à mes yeux. C'était du grand n'importe quoi. Et aujourd'hui, à l'instar de Game of Throne, je dirais que je n'ai pas aimé la série à cause des scènes de sexe, alors qu'il y a de bonnes idées dedans et de bons acteurs.

Une autre série qui a pas mal de scènes de sexe, c'est Chronique des Bridgerton, notamment dans les derniers épisodes de la saison 1. Pareil qu'Outlander, c'est une romance, donc de nos jours on s'y attend, c'est presque devenu un code du genre au même titre que résoudre un meurtre dans un polar. De plus, dans le cas des Bridgerton, je trouve qu'il y avait un intérêt narratif à montrer ces scènes, car une loop narrative concerne le sexe spécifiquement et quelque chose que les deux héros doivent dépasser (je vous laisse découvrir sans trop spoiler). Bref, ce n'est pas gratuit, voire intéressant en montrant qu'après le mariage, tout n'est pas rose (même quand on est putain de riche comme eux !!). Ma sensibilité de lectrice change en vieilissant. Et la vôtre ? - Page 3 1f600
 
   
    
                         
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