PortailAccueilRechercherS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez
Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant
 

 Traque solaire - Pasifaea

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Roberto Bolaño, Amuleto a écrit:
Ça va être une histoire de terreur. Ça va être une histoire policière, un récit de série noire, et d'effroi. Mais ça n'en aura pas l'air. Ça n'en aura pas l'air parce que c'est moi qui raconterai. C'est moi qui parlerai et, à cause de cela, ça n'en aura pas l'air. Mais au fond, c'est l'histoire d'un crime atroce.

indices et traque


Dernière édition par Pasiphae le Mar 12 Nov 2019 - 20:09, édité 2 fois
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


55

On te chercherait.

Dans le sable sur les pistes sous la poussière
Partout pendues à tes basques
Partout va ton ombre

Lunes et soleil, flottaison, tu laisserais dans la boue
Dans le sable, plein les puits
Des présages

2000 augures de ta présence.

On te chercherait partout, fille,
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


54

Fille du soleil, ô fille du
Soleil, ô fille, fille
Du soleil, ma
Fille

Fille
Ô papillon
Fille de la lune
Ô douce fille de la

Nuit vient le papillon
De nuit, ma fille
Un papillon
De nuit

Fille
Du soleil ma
Fille du soleil ô
Viens ma douce fille
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


53

il y a un foutu zéphyr qui court depuis des siècles

dans ces pages, dans ce roman, dans ces poèmes

(petite amulette)

dans ces nouvelles, dans cette revue, dans ces vers

(petite amulette)

dans ce gros livre, dans ce volume, dans cette nuit

(petite amulette)

Spoiler:
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


52

Bolaño, traces trouvées sur le web:

Bon. La poésie est comparée, ici, à un plongeur.

Mais pas à un plongeur d'eaux profondes et salées.

Au fond, un plongeur de lacs, c'est à peine un plongeur.

La poésie est une à-peine plongeuse, elle est d'eau douce.

Fille d'eau douce et fille qu'à peine. Je veux bien, moi ?

Mais autant d'incertitudes dans ma quête, autant

De conditionnel, d'à peu près, de traces qui, en plus,

Ne sont mêmes pas les bonnes - D'ACCORD, Bolaño

Avait une nette tendance à créer des univers cohérents

Et à en disperser les traces dans 2000 bouquins pour

Que nous les rassemblions. Au fond c'est comme pour Liz

Norton, on ne sait même plus si elle traque Archimboldi

Ou bien l'amour. D'ACCORD, je veux bien que ça vacille.

Mais quand même. Un plongeur mort !
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


51

Faut écrire faut pas
Chercher dans sa mémoire de minuscules morceaux,
Une étoile, un avion dont la traîne
Serait un poème.

Faut pas écrire faut
Retrouver d'angoissants rêves que nous faisions
Dans une très grande maison où les poètes réal-
Viscéralistes chahutaient tout le jour.

*

Tu n'es pas Cesarea, fille, ou Auxilio.
On ne te chercherait pas dans le désert
Ou dans les toilettes d'une université
Assiégée, temps de révolte et de peine.
J'ai retrouvé un petit bout de colloque
Où l'on reconstituait patiemment, maille
À maille, l'histoire d'un écrivain perdu.
On le cherchait dans toute l'Europe, dans
Les guerres, il était de toutes les guerres,
Dès que ça pissait un peu le sang, une odeur
De cruauté l'amenait.

Publications confidentielles, bouts de texte
Témoignages parcellaires - je n'ai pas pu lire
Sans peine cet énorme roman, 2000, 666
Où les femmes meurent et sont découpées
Une à une, maille à maille. La partie centrale
Tu te souviens comme on se passait le mot,
Insoutenable et longue et il y a ce spectacle
Où chaque morte crève un écran noir au
Bruit de la musique électronique, et nous
Étions entre ami·es, nombreux·ses, à cette
Réunion. Nous parlions à peine lors des
Pauses, déambulant dans ce quartier laid
De Paris où se trouve l'annexe de l'Odéon.

*

C'est au bord d'un lac artificiel, en Savoie,
En montagne, en altitude, que j'ai lu la
Partie centrale, que les femmes sont mortes,
Santa Teresa, ville trois fois maudite,
Des livres séchaient sur un fil, leurs pages
Distribuées au vent vengeur, tandis que
Rosa court le risque, toute la journée, tout
Le soir, de vivre une vie d'étudiante, normale
C'est au bord d'un lac que j'ai lu, longtemps,
Fille, ce livre, en quelques jours, très vite,
Dans une urgence incompréhensible mais
Dans ce lac artificiel nul plongeur, et mort
Encore moins.

*

J'ai lu les Détectives sauvages l'été 2012
Après un livre de Bernanos, avant les Vagues
J'avais 19 ans, fille, et c'était un "bel été" de lecture
Me dit plus tard Pattrice (en 2015). Le même été je
Découvrais Gogol, et Jacques Abeille, grâce à une
Critique de Nox, alors admin de JE, où il expliquait
Que ce livre avait failli le tuer.
Aujourd'hui, fille, je te cherche, et je suis admin
De JE à mon tour, et je te cherche, et je n'ai jamais
Rencontré Nox, ni Jacques Abeille ni Gogol.

*

Traces, voilà ce qu'il me reste de l'été 2012, des traces
Étalées au grand jour, rien de secret, alors tu sais
J'écris vraiment n'importe comment, dans une urgence
Qui n'est pas sans rappeler cet été au bord du lac,
Tu sais, j'allais rentrer en khâgne et j'étais
Amoureuse. Il fallait voir l'ivresse avec laquelle
Je lisais, et le peu d'entrain avec lequel
J'écrivais. Deux poèmes seulement,
"Conversation 1", qui demeure l'un de mes
Meilleurs poèmes, et "Les pensées du matin",
Qui demeure l'un des plus mauvais.

Cet été-là j'ai compris une chose, fille, que je
N'ai su écrire qu'en septembre, juste après
La rentrée. Plus de lac, plus d'ivresse, mais
Cela :
Citation :
Je comprends mieux la mythologie les grandes choses simples
Tout est clair maintenant je n'ai plus quinze ans
Allez donc jeter la pierre aux enfants morts ils le méritent
Le monde à leurs pieds est trop pur trop simple moins douloureux
Et parmi eux j'avance je sais la ligne est droite, claire et pure
Et mon regret derrière s'éteint dans un sanglot

Voilà, fille, à quoi mène l'exploration minutieuse
De ma biographie : à peu de choses.
Je ne te trouverai pas parmi les traces
Parmi les miettes, les indices
D'une mémoire vécue comme défaillante.
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


50

 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


49

Je trouve que c'est précieux qu'on soit ensemble et qu'on se regarde.

Par exemple cette fille elle nous donne accès à une strate vraiment spéciale de son âme.

Elle nous offre toutes ses meilleures idées.

Ce garçon se dénude tous les soirs, comme un rituel. Il appelle ça des aveux.

Il nous donne la meilleure partie de son existence.

Il y a cette fille aussi, qui se connecte trois fois par jour. Chaque fois, elle se dépèce un peu plus.

Elle y met du cœur et on l'apprécie. Je veux dire, vraiment, à sa juste valeur.

Je trouve ça précieux. Je ne sais pas comment le dire mieux. Parfois je pleure d'émotion.

Enfin je dis ça parce que je crois qu'on continue un peu l'entreprise des réal-viscéralistes..

C'est comme étaler ses intestins sur la toile.

Des fois, le garçon ou la fille ou une tierce personne trouvent à critiquer ça, iels deviennent méfiant·es tout à coup. Je trouve ça malvenu. Je trouve ça beau en même temps.

Je veux dire. Je resitue très bien. Je connais la valeur des choses, des émotions et des discours. Je suis capable de me placer sur plusieurs plans à la fois et d'apprécier. Quand on possède de multiples points d'où apprécier les choses, on les apprécie d'autant plus.

Je ne suis jamais en colère ou agacée. J'apprécie juste et parfois je suis triste et pleine d'émotions alors je pleure.

C'est devenu la plus probante des réalités. Mais depuis longtemps.

Ça existe depuis tellement longtemps. Je ne me souviens pas combien de temps ont duré les réal-viscéralistes. Iels étaient sans doute plus jeunes, maintenant. Avant, iels étaient plus âgé·es que moi. On me les proposait comme modèle et je croyais qu'ici, on les imitait.

Ce que je veux dire, c'est que maintenant c'est l'inverse, et qu'on commence seulement à le comprendre.

Je trouve que c'est vraiment précieux.
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


48

 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


47

je crois, fille, que parmi toutes les filles et toutes les femmes, tu es bénie
je crois que tu es ancienne, que tu es un beau marbre blanc
et je crois que tu es précieuse et que tu brûles
depuis des millénaires,
depuis, fille,
tu brûles

Traque solaire - Pasifaea Captur29

quand je crois, fille, que tu es bénie parmi toutes les femmes, je pense à
Marie, à son beau visage paisible, modelé dans les marbres,
taillé dans le bois des chapelles de montagne
ciselé, précieusement, pendant des
années, et pourtant tu ne
cesses de brûler

de quel bois sauvage tu es faîte pour ainsi trembler dans les flammes,
c'est ce que l'on tait, je pense, fille, que la pudeur n'est
plus de mise, que si j'évoque ton profil de
vierge grecque, de statue parmi
les statues tu es, fille,
trop brûlée

je crois, fille, que les chants de deuil ne t'ont même pas concernée,
que dans ta robe violette tu ne cesses de trembler,
que les flammes sont longues et te
lèchent, je crois que c'est
un spectacle cruel,
obscène

Marie, Sappho, de vous deux qui est la plus vierge ou la mieux
brûlée ? vous êtes pleine d'une grâce, d'une ardeur
d'un feu plongé dans le marbre, essence
de bois rare et ciselée, vous
êtes l'objet d'une
phrase


Dernière édition par Pasiphae le Mar 3 Déc 2019 - 13:17, édité 1 fois
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


46

Traque solaire - Pasifaea 78114910

C'était le début d'un problème.
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


45

pasifaea, juillet 2017, fille du soleil a écrit:
Dans les flammes les villes brûlent
et nos corps brûlent
et nos seins, nos fesses, nos cous brûlent

Et tout ce qui fit sens et se délit-
-a brûle. Dans les flammes des bûchers
nos formes rondes et délicieuses
nos longs cous tendus, brûlent.

Dans les villes attroupées, dans les flammes du bûcher,
nous brûlons depuis des années. Nous y sommes habituées.

Dans les livres nombreux, dans les noms les années
tout brûle. Nous brûlons.

C'était l'hommage que pasifaea faisait à Sappho.
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


44

Les pêcheurs tombaient dans l'eau. Le plongeur tombait après eux. Dans cet ordre de cérémonie, le lac recevait les corps, pour les prendre au rivage et aux bateaux. Il les gardait pour soi.

Le lac pillait la fortune du rivage et des bateaux, et il pillait notre fortune. Nos corps – pêcheurs, plongeur, poésie.

Je ne me souviens plus comment je suis arrivée au lac. J'avais pris un si petit chemin de montagne... vallée après vallée, j'observais sagement le liant des reliefs.

Je m'étais trouvée dans cette expédition par hasard et me refusais à en prendre la tête ; les pêcheurs, le plongeur et la poésie m'en avaient pourtant fait la demande à intervalles réguliers. Je m'estimais heureuse si je ne trébuchais pas sur les racines, les pommes de pain et les branchages emmêlés, sur tout ce fouillis végétal et humide qui souillait le bas de ma robe.

Oh ! mon dieu, répétais-je ; je vais tomber.

Mais quand nous fûmes sur le rivage, sur les bateaux, je fus soulagée. Tous les hommes et la poésie se noyaient.

Et moi, je criais seule sur le rivage, dans ma robe souillée, je crois que j'étais troublée, oui parfaitement, je criais parce que les hommes étaient dans le lac.

Je restai seule au bord du lac de montagne avec juste mes souvenirs.

Juste mes souvenirs pour revoir les hommes tomber puis se noyer, et la poésie.

Je restai seule longtemps parce que je ne savais pas qui me croirait.

C'était le fond d'un vase depuis longtemps brisé.
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


43

 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


42

Je crois de plus en plus que la fin du monde est proche.

Et je dis cela sans désarroi, avec, juste, un peu de colère,

Une colère que j'attise en prêtant une oreille souvent

Attentive à celleux qui étudient et documentent, pour

Nous, la fin du monde, la grande catastrophe. Dans ce

Climat de catastrophe je déforme mon visage, sous une

Eau, sous les vagues qu'un lac avale. Je pense à Aquae,

Et à cette bonne nouvelle : si tous les hommes se noient,

Les femmes resteront, qui réciteront des poèmes, douce-

Ment, déferont la catastrophe. Elles sont patientes mes

Sœurs. Elles n'ont plus peur. Elles n'auront qu'un peu de

Peine quand le monde basculera sous l'eau des lacs, car

Ce monde était le leur. Elles y étaient habituées comme

On s'habitue à tout, même à la douleur, alors quand j'ai

Peur de la catastrophe qui vient, je me souviens que ce

Monde a été saccagé par les hommes. Ils ne sont pas

Coupables individuellement, mais basculeront tous, et

Vite, sous l'eau. Je pense : "écoféminisme" et "poésie" et

Mères et sœurs et filles et femmes. Je pense "Auxilio",

"Sappho", "Cesarea". Je pense "pasifaea". J'ai un peu

Froid.
 
   
    
                         
Contenu sponsorisé  /  


 

 Traque solaire - Pasifaea

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 4Aller à la page : 1, 2, 3, 4  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Forum des Jeunes Écrivains :: Vos Écrits :: Poésie :: L'Enquête sauvage-