Peut-on tout justifier ? peut-on prouver, par exemple,
Que la mère de la poésie mexicaine est Sappho ou
Qu'Auxilio, dans le poème, tempête et hurle, fracasse
Ses poings ridés contre la porte ? peut-on prouver,
A l'aide d'un raisonnement verbeux ou limpide, par
Exemple, que les réal-viscéralistes n'ont écrit que
De mauvais poèmes ? peut-on justifier la violence
Et la haine d'Archimboldi en cavale, ou ma propre
Joie devant le lac où coulent les hommes ? Sans fin,
Je me pose ces questions. Je me demande, un peu
A la manière de Noxer, si Acanthe défera la grande
Catastrophe à mes côtés. Je me demande si nous
Avons le droit de rire pendant le cataclysme, et la
Possibilité de nous en justifier. Que cela soit la
Seule réaction saine dans un monde dévasté,
La seule quête possible, sur le Web comme à
La montagne, je n'en doute pas une seconde,
Mais qu'on puisse l'expliquer aux hommes,
Qu'on puisse leur tendre un miroir où d'un
Seul coup ils se reconnaîtraient, j'en doute.
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Pasiphae/ Truquage geniphasien Mer 4 Déc 2019 - 23:06
40
Ma ville a des tentacules. Elle existe. Partout, gestes saccadés, secousses Font de ma ville un château ; espace Illimité. Ma ville est un problème ; ô, Ce problème est à moi. J'ai, en mon Âme, une ville tentaculaire et je te le Confie : elle existe.
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Pasiphae/ Truquage geniphasien Jeu 5 Déc 2019 - 0:07
39
Caborca
Spoiler:
C'était la revue d'une poétesse mexicaine.
On l'aurait cherchée.
Dans le sable, sur les pistes, sous la poussière.
Elle ne nous aurait laissé qu'un poème.
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Pasiphae/ Truquage geniphasien Ven 6 Déc 2019 - 22:11
38
Spoiler:
C'était la poésie de l'Edda.
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Pasiphae/ Truquage geniphasien Ven 6 Déc 2019 - 23:04
37
Au fond, peu m'importe ce que je trouverai sous l'eau.
Des visages d'hommes congestionnés, une buée, une
Eau trouble. La vase qui depuis longtemps nous guette
Blessera mon corps. Je ne descendrai pas. Je resterai,
Seule, sur la rive. Les montagnes m'environneront et
Me protègeront. La terre tremblera 666 fois, le soleil,
Mon père, viendra me cueillir. Au fond, je n'ai pas peur
Car mes idées sont claires. Je ne suis pas ta mère. Le
Plongeur me posera cette question : "Es-tu la mère de
La poésie ?", ensuite il coulera. "Je ne suis pas ta mère".
Cesarea, Auxilio et moi, nous glisserons dans la vase,
Légères comme des lutines, heureuses comme un ba-
Teau. Un bateau. Sous l'eau, tous les petits poissons de
Montagne guettent l'arrivée des corps. Ils guettent les
Hommes, la grande catastrophe. La coulée, la collaps-
La collapsologie. La fin de notre monde. Le début de nos
Vies. La naissance de la poésie mexicaine. Sous l'eau.
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Pasiphae/ Truquage geniphasien Sam 7 Déc 2019 - 13:03
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Je suis la mère de la poésie mexicaine, fille. La mère de la poésie. On m'a retrouvée sous le sable des pistes. On m'a traquée ! Dans le désert du Sonora, jusqu'à cette ville trois fois maudite.
Santa Teresa.
Dans la partie centrale les femmes sont mortes. Elles se vengent Désormais et rient dans l'eau du lac. Elles tendent des miroirs Complètement fêlés aux hommes, pour la beauté du geste.
Fille, tu es
Un indice. Une fée. Une mère. On te traque dans le désert, moi J'ai vu Cesarea. Je n'irai pas jusqu'à dire que je l'ai reconnue. Je me suis présentée à elle en lui tendant une main tremblante :
"Pasifaea, mère"
Auxilio porte une main tremblante devant sa bouche et rit en cœur Depuis les toilettes de l'université. Il faut du cœur. Moi, je suis encore Devant le lac, Cesarea dans le désert, Auxilio dans les toilettes. Nous,
Sœurs,
Habitons trois lieux distincts. Les hommes sont dans le lac, coulés, avec Le plongeur mort qui est la poésie. A Santa Teresa, il n'y a plus qu'Archi- Mboldi venu libérer son neveu, bien sûr, les hommes se soutiennent !
Fille, l'histoire,
Nous la connaissons depuis longtemps. Nous n'avons pas fini de démêler Le nœud, la botte de foin, la grande catastrophe. Cataclysme où nous rions, Une main tremblante cachant nos bouches. Nous sommes édentées et nous
Sommes des poétesses.
Je suis la mère, et je vous protège. Je suis la mère, et je ris car c'est bientôt La grande catastrophe. Je ne veux culpabiliser personne, prendre soin de Personne, je suis seule et je pleure ou je ris, dans les romans de Bolaño.
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Pasiphae/ Truquage geniphasien Sam 7 Déc 2019 - 22:40
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Pasiphae/ Truquage geniphasien Dim 8 Déc 2019 - 22:12
34
C’étaient les prophéties d’Auxilio et Pasifaea.
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On me grifferait le corps et on dirait : « Eh oh, lâche la branche, vieille chienne »
Je ne sais plus pourquoi je m’agrippe. Ça doit être une question d’endurance, De fierté, je mets du cœur à l’ouvrage.
On me roulerait en boule, sur les cimes Et on dirait « Oh eh, n’agrippe pas, Cette branche, décrispe tes doigts. »
Je ne suis la chienne de personne. C’est Pourtant consolateur, ces murmures : Corps griffé, je m’agrippe aux petites branches.
« Sais-tu, sais-tu ce que l’on fait / Quand l’on sent Que l’on va lâcher ? Vieille chienne, mère infâme, On lâche ! »
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Pasiphae/ Truquage geniphasien Mer 11 Déc 2019 - 11:37
32
Je n'ai pas peur. Je vais beaucoup rire, souffrir,
Et ces deux mouvements de mon corps seront
Placés sur une même ligne, vertueuse et claire.
Je n'ai pas peur : rire, hurler, mutiler mon corps
Et en retour, tenir bon : voilà comment les cata-
Strophes nous travaillent. Fille, nous serons l'une
Et l'autres assises au bord du lac. Nous n'aurons
Pas peur et détricoterons une longue écharpe de
Laine rouge. "Pénélope", fredonneront les hommes,
"Pénélope, plongez vos lourdes têtes sous l'eau du
Lac ; n'ayez crainte, vase et boue seront légères."
Nous tricoterons, fille, puis détricoterons, la lourde
Laine rouge, et c'est sous le poids d'un foutu zéphyr
Que nos têtes trembleront. Plongeur mort, poésie,
Lourdes têtes sur les rivages : ma montagne est si
Triste quand j'y pense.
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Pasiphae/ Truquage geniphasien Ven 13 Déc 2019 - 14:30
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Que me reste-t-il de toi, Liz Norton. J'ai cru apercevoir Tout au fond de ma mémoire, un reflet, presque une Illusion, dans le miroir, tout au fond de ma mémoire.
Ballotée dans les grandes villes du monde, Liz Norton Cherche un écrivain. Elle cherche, au travers de textes Fragmentaires et géniaux, un homme. Pourquoi est-ce Si important, je me le demande. Liz était chercheuse à L'époque de la mort de l'auteur. Elle avait sans doute Très bien lu Barthes, et Foucault, et toute la cohorte Critique du Texte. Cette théorie de la réception mal Digérée, je ne peux que l'imaginer, elle devait l'avoir Fichée dans de petits cahiers, nombreux, rangés sur Les étagères de son appartement. Clair, élégant, plein De livres, l'appartement de Liz devait digérer tant de Théories complexes qui, aujourd'hui, sont déjà passées De mode. De nos destins parallèles émerge alors cette Différence : je ne cherche pas Archimboldi, et pourtant J'ai assisté à la mort de Barthes et du Texte. Je voue un Culte idiot et tendre aux auteur·ices, Liz, et dans 2666, C'est toi qui m'intéresse.
Que me reste-t-il de toi, Liz Norton, ballottée d'un congrès À l'autre, et fragile, et brillante, et malheureuse ; tes petits Cahiers ont depuis longtemps brûlé. Et toi, Liz, au fond du Reflet, tu cherches encore cet homme complexe et violent, Archimboldi, un géant, l'ogre de l'Europe dont les pas font Trembler la terre, dont les pas saccagent les océans.
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Pasiphae/ Truquage geniphasien Sam 14 Déc 2019 - 13:35
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C'était ce qu'il reste lorsque le lac se vide.
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