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 Et la contingence ?

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Jdoo
   
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il te fait voir uniquement ce qui va dans le sens de ton sentiment de libre arbitre (que nous ressentons-tous, y compris moi) => les bras m'en tombent, mais je ne crois pas au libre arbitre (je veux dire j'en ai pas la preuve). Je ne sais donc  pas si ça existe. mais je pense qu'il est nécessaire et intéressant d'y réfléchir. Et que je vois pas en l'état comment on peut le réfuter.  J'arrête pas de le dire et le redire. C'est un truc de dingue quand même !

Sans déconné, je l'ai dit ou pas ?

Et arrêtez de dire que si on ne pense pas comme vous on est dans l'erreur et qu'un jour on va peut être accéder à la lumière. On dirait vraiment des témoins de jehovah. Vous avez un coté sectaire assez impressionnant. Et l'autre qui fait son Saint Paul sur son chemin de Damas, avec sa conversion tardive au déterminisme. Mais quel cinéma ! :mrgreen:
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Les théories qui s'affrontent ici ne sont falsifiables ni l'une ni l'autre. A partir de ce moment-là, on ne peut rien faire d'autre que discuter de principes métaphysiques qui ne sont que des affirmations. De là, la discussion est impossible et se transforme en débat stérile puisque la seule chose qui permet, in fine, d'assoir son point de vue, c'est l'acceptation de postulats initiaux qu'il est impossible de prouver.

Il y a longtemps, je crois vers la page deux, j'avais tenté d'émettre l'hypothèse que la question de la liberté était moins une question de fait (la liberté existe-t-elle ?) qu'une question éthique (que dit "l'idée de la liberté" en moi sur ma manière de vivre ?). Je crois que le sujet est là et qu'on peut discuter au lieu de débattre. Qu'engage, éthiquement, une position déterministe et qu'engage éthiquement une position en faveur du libre-arbitre ? Que produisent ces deux croyances pour le sujet qui les croit ?

Liam, quand tu parles de la "fiction du libre-arbitre", je trouve ça intéressant et assez productif intellectuellement. Mais, selon moi, tu détruis toute ta position philosophique en semblant considérant comme un fait peur que le déterminisme n'est pas lui aussi une fiction (qui produit des effets différents). Je crois que si on en reste à discuter sur la vérité ou non d'une des deux fictions, on est forcément dogmatique et stupide. Ce qui compte, c'est ce que ces fictions produisent existentiellement, éthique et politiquement. De ce point de vue, je n'arrive pas à comprendre comment la fiction du déterminisme, si elle était vraiment affirmée par le sujet, ne conduirait pas au désespoir car, dans ce cas, si ma situation est désespérante, je ne peux même pas croire que je pourrais en changer. Même si la croyance que je peux changer ma situation est fausse, elle me semble plus probable le bonheur que si je considère que ma situation est déterminé et que je n'ai, finalement, aucune prise réelle sur elle.
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Les théories qui s'affrontent ici ne sont falsifiables ni l'une ni l'autre. =>moi je suis bien d'accord avec ça. Et tu as raison de le repréciser, je pensais l'avoir dit, mais c'est vrai que dans tout les galimatias qui ont été écrit, c'est sûrement passé à la trappe. Mais certain ici te taxe de lâcheté si on ne prend pas position sut tel ou tel point de vue et si on en tranche pas. Donc ça sent tout de même le traquenard. Et je suis d'accord pour que le débat soit un peu fécond qu'il faille réfléchir sur tous les aspects du problème.  Mais dés lors que certain pense détenir la vérité (sans voir, comme tu le reprécises, que ce qu'ils disent est basé sur des postulats, qui effectivement, par définition ne se prouve pas), la discussion sera impossible. D'autant qu'elle se fait sur la base d'un mépris, rudesse, impolitesse revendiqués, assumés et utilisés comme principale inférence.

Je crois que si on en reste à discuter sur la vérité ou non d'une des deux fictions, on est forcément dogmatique et stupide => ça me semble tellement frappé au coin du bon sens.

Sur la question du bonheur, je pense pour ma part que c'est une question indépendante de la question du libre arbitre (comme le mérite du reste). On peut effectivement être complétement déterminé à être heureux et ressentir le bonheur. Et quelque par le libre arbitre peut être source de malheur si on fait de mauvais choix. Je pense important de décorréler les sujets. Sinon ça devient vite inextricable. finallement le libre arbitre (s'il existe, je dis bien s'il existe, je dis bien je ne sais pas si ça existe, je précise pour les trololos de service) donne à la personne la possibilité de faire un choix en toute conscience, indépendamment du mérite, du bonheur, de la tristesse, de la joie que cela peut apporter. Il est possible de faire des actions qui nous font mal en toute conscience, si on est déontologue forcené par exemple.

Mais je crois qu'il y a déjà un mal entendu sur le terme de déterminisme, et je suis pas sûr que l'on soit déjà tous sur la même longueur d'onde sur le sens que l'on y met. Ce qui ne doit pas aider.

1) Est ce que l'on est bien d'accord que s'il y a du déterminisme fort dans l'univers, cela revient à dire que tout est écrit dans le futur ?
2) Si 1) est vrai, alors on ne peut pas changer le futur, et donc on ne peut pas faire changer d'avis les gens, et le libre arbitre est une fiction, et avoir l'impression que l'on fait changer d'avis les gens et aussi une fiction.
3) et que dés lors que l'on pense que 1 est faux,  est bien cela implique qu'il y ait de l'indéterminisme dans l'univers.

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Citation :
Est ce que l'on est bien d'accord que s'il y a du déterminisme fort dans l'univers, cela revient à dire que tout est écrit dans le futur ?

Je crois que tu confonds le fatalisme et le déterminisme sur ce point-là.

En revanche, c'est sans doute vrai qu'une position radicalement déterministe produit les mêmes effets qu'une position fataliste. Mais, rigoureusement, je ne crois pas que le déterminisme suppose que "tout est écrit dans le futur", mais plutôt que l'ensemble des causes qui précèdent déterminent l'ensemble des conséquences qui suivent.
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Oui tu as raison de souligner la confusion, fatalisme c'est ce que je voulais dire lorsque je parlais de déterminisme fort.  Mais est ce qu'il n'y a pas justement une confusion lorsque l'on nie le libre-arbitre avec le fatalisme et déterminisme ?

Sinon dans le cadre de cette définition du déterminisme (lié à la causalité) est-ce que cela laisse la place à l'indéterminisme ? est-ce que le déterminisme peut coexister avec l'indéterminisme ? Et si l'indéterminisme n'existe pas, comment peut-on ne pas voir le monde autrement que de façon fataliste ? Ou encore, comment peut on imaginer que le futur n'est pas déjà écrit, sans pouvoir prendre en compte l'indéterminisme ?
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Considérer que le monde est "déjà écrit" suppose une la croyance en une entité organisatrice, ou, au minimum, d'une téléologie de la nature. Une telle vision s'oppose à la pensée déterministe / mécaniste de la physique, parce que cette pensée veut justement s'émanciper de toutes croyances pour produire des énoncés falsifiables.

Le paradoxe de la posture de Liam au début du topic et de Matrix, de ce que j'ai pu en lire, est qu'elle prend comme base les énoncés scientifiques pour justifier une théorie philosophique non falsifiable - celle du déterminisme universel.

La science ne dit rien sur la nature de la liberté et ne peut pas être utilisée comme un argument décisif sur cette question. En fait, il n'y a pas d'arguments décisifs sur cette question et c'est pourquoi l'immodestie de certaines assertions qui ont été faites ici est vraiment absurde.

En fait, je crois que lier cette question de la causalité et le problème de la liberté c'est de toute façon problématique puisqu'on postule la contiguïté d'un concept visant à décrire objectivement la réalité et un concept désignant un vécu subjectif de la conscience.

De ce point de vue aussi, le débat sur la "réalité" de la liberté me semble être aussi stérile qu'une discussion sur la "réalité" du sentiment amoureux ou la "réalité" de la douleur. Dans le même sens, la critique du concept de "libre-arbitre" comme instrument de domination me semble est particulièrement intéressante (c'est pourquoi j'aime tant Nietzsche) seulement dans la mesure où l'on accepte l'idée que le débat n'est vraiment pas un débat sur la "réalité" ou non des concepts sur lesquels on pense (je devrais d'ailleurs dire "extériorité" plutôt que "réalité", car la "liberté" a une réalité subjective, seulement, on ne pourra jamais savoir si elle est "réel" - et ça n'a peut-être aucun sens de se demander ça d'ailleurs).

Liam considère que le "libre-arbitre" est une illusion qui, parce qu'elle produit les notions de responsabilité, de morale, etc. est un instrument de domination. C'est une position que je respecte et que je trouve intéressante. Je crois que le débat est seulement sur cette question-là, et pas sur la question de la réalité du libre-arbitre. Il me semble à moi que le déterminisme radical, comme autre illusion, rend difficile à penser la "signification" dans l'existence individuelle et conduit donc à une forme de désespoir qui est aussi problématique que le "libre-arbitre".

Si j'aime l'idée du "libre-arbitre", c'est uniquement pour cela : elle me permet de donner de la valeur à un monde qui en est dépourvu et de la valeur à mon existence (et à l'existence collective). Peut-être est-il possible de produire de la valeur en étant fondamentalement déterministe, mais je ne comprends pas comment car on reviendra toujours alors à penser que cette valeur est elle-même déterminée et la nécessité de son existence lui enlèvera précisément tout contenu. C'est la contingence des valeurs qui donne du sens à la valeur en général, je crois.

Bref, le déterminisme radical me semble vouer au nihilisme (tout comme une posture radicalement en faveur du libre-arbitre d'ailleurs).

Et j'aime pas le nihilisme car ça me rend malheureux.
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Téléologie de la nature et entité organisatrice, je trouve qu'entre les deux termes, la subtilité est mince. Mais oui ça me semble aussi nécessaire, en tout cas bien utile à l'explication d'un fatalisme.

Oui donc quelque part, dire qu'il y a du déterminisme et/ou de indéterminisme, ne nous aide pas beaucoup pour la question de liberté et libre arbitre. Personnellement je le pense aussi. On peut je pense imaginer du libre arbitre ou du serf arbitre dans tous les cas de figure. Quoique j'ai du mal à imaginer que le fatalisme  soit compatible avec le libre arbitre tout de même, dans ce cas le libre arbitre semblerait bien être une illusion, ce qui est en soit assez curieux.

Donc pas de moyen d'explication de la conscience et de tout ce qui va avec (amour, morale, libre arbitre ?) par la voix dite scientifique ? Mais la tentation de le faire est pourtant grande. Il y a des études sur le comportement, les processus cognitifs, qu'est ce que ça dit sur nous et notre libre arbitre dans ce cas ? Que disent exactement les expériences de Libet sur le sujet ? je sais que c'est de l'eau donnée au moulin des partisans du serf-arbitre. Et le fait est que l'on ne peut pas nier avoir des comportements, innés et déterminés. Mais il y a là aussi des interprétations qui laisse la voix au libre arbitre.

Moi j'aurais tendance à penser que la conscience et tout ce qui va avec, doit pouvoir s'expliquer par la biologie. Si la conscience est juste décorative, comment la justifier en regard de l'énergie que cela nécessite ? ou alors est ce un cadeau des Dieux ? comme un ticket de cinéma pour assister à la projection de notre vie, en nous donnant l’illusion de l'action ? Moi je pense que le libre arbitre existe, parce que sinon cela crée une grosse bizarrerie très luxueuse. Et si c'est le cas, j'aimerais bien que l'on m'explique d'où elle peut venir.

Le libre arbitre est une illusion car instrument de domination, dans ce cas là et si c'est le cas, je dirais plutôt libre arbitre comme mauvaise habitude ou attitude néfaste qu'il faut abandonner. Et ça donnerait corps au libre arbitre. Par contre on peu se demander pourquoi on attribue au libre arbitre que des mauvaises manières ? C'est tout de même un procès à charge que Liam lui fait.
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Expliquer les mécanismes de la conscience et comprendre ce que ça engage, pour un sujet, d'éprouver sa conscience ce sont deux choses différentes, il me semble.

Pour moi, toute la confusion de cette discussion vient de la confusion entre ces deux plans.

Les sciences cognitives n'ont pas vocation à répondre à des questions métaphysiques mais seulement à rendre compte du fonctionnement des mécanismes mentaux. Elles ne peuvent pas apporter de solution définitive à des questions métaphysiques.

Si demain on me prouvait absolument que je ne suis pas libre, ce n'est pas pour autant que le vécu subjectif que j'ai de ma conscience changerait et que j'aurais le sentiment interne d'être effectivement déterminé quand je bouge ma main, quand je me déplace, quand j'ouvre la bouche. Or, je crois qu'il faut prendre ce vécu au sérieux et se demander ce que le récit que j'en fais produit existentiellement (si j'ai un récit déterministe ou si je crois au libre-arbitre).

Bergson soulignait déjà le paradoxe consistant à vouloir "expliquer" la liberté car le régime même de l'explication suppose la détermination des causes. Si tu "expliques" la conscience par la biologie, alors tu rends impossible l'existence d'un concept comme la liberté qui suppose justement l'absence de cause précédente. Dans le cadre de l'explication, le déterminisme gagnera toujours car le langage même est forgé pour lui - le langage et la méthode explicative.

La liberté n'est pas un concept qui "explique" notre rapport au monde, mais une notion qui interroge notre "compréhension" de notre existence en lui. De ce point de vue, prouver, par explication scientifique, que la liberté n'a pas de validité réelle ne change rien. L'univers se moque de la liberté et la physique cherche des lois. Ce qui compte, je crois, c'est se demander ce que cette idée en nous provoque et s'il faut la motiver ou au contraire, comme le pense Liam, tenter de la laisser de côté dans le récit que nous faisons de notre expérience du monde.
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C'est vrai que d'expliquer la conscience et tout ce qui va avec, créait une sacrés mise en abîme.
Effectivement, comment expliquer une chose qui a produit elle même ses outils pour s'expliquer ?

Il faudrait s'extirper de soi et prendre de la hauteur pour s'observer, mais ça nous avancerait pas trop, car ça déplacerait le problème un cran plus haut. D'où sûrement cette sensation de saisir une savonnette lorsqu'on essaye d'expliquer la conscience ou le libre arbitre.


Oui j'entends bien tout ça.

J.

edit  : C'est peut être ce que voulait dire Nietzsche quand il dit que le libre arbitre et le déterminisme sont des illusions (enfin il est même plus violent que ça), que ce sont des notions trop humaine, qui fausse le jugement ?
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Liam Daläa
   
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Je comprends qu'on puisse voir dans le "déterminisme radical" une forme de nihilisme, puisque en effet ce déterminisme a l'insolence de vouloir jeter à la poubelle une bonne partie des valeurs que nous connaissons et en fait tout un paradigme entier, sans nécessiter de lui-même pour autant, de remplacer tout ça par autre chose.

Mais la position que je défends ne s'arrête pas là, elle est aussi philosophique que politique. Elle n'est pas une pure et gothique admiration devant l'interminable chute en cascade des dominos de la réalité. Elle n'est pas là pour simplement détruire et contempler la destruction. Elle s'inscrit dans un projet, je vise moi aussi le bonheur, pour moi et pour les autres, et il va s'en dire que je n'aime pas non plus le nihilisme. Je ne le trouve amusant que deux minutes. Ce déterminisme qui m'anime bien plus longtemps, je serai certainement amené à le décrire dans quelques années au sein d'un essai de philosophie politique. Pour l'instant, j’appelle ça l'anarcho-nécessitarisme.

Le déterminisme est très bon pour détruire les valeurs, moins pour en construire. Il n'est pas suffisant pour vivre. Mais il faut détruire pour construire, en ça, je le trouve bénéfique. Ma philosophie a deux mains, l'une détruit par le feu, l'autre plante des graines. L'une est déterministe. L'autre est anarchiste. Toutes les deux sont vieilles comme le monde, je ne les ai pas inventées, je ne suis pas ici un créateur de concept, mais j'ai l'orgueil d'être de celles et ceux qui auront essayé de les faire travailler ensemble.


Quand mon déterminisme s'attaque à la méritocratie, à la manipulation publicitaire, aux systèmes judiciaires actuels, de son côté, ma pensée anarchiste est révoltée contre l'autorité de mon propre cerveau sur elle-même, lui qui est, non seulement un tout puissant illusionniste mais aussi si souvent sujet à l'erreur.



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je vais encore me faire engueuler, mais je ne comprend pas tout, donc je vais poser quelque question pour que l'on éclaire ma lanterne :

Si tu ne crois pas au déterminisme fort (donc au fatalisme) est ce que sa laisse ça place à l'indéterminisme ? sinon pourquoi ?

Le déterminisme est très bon pour détruire les valeurs, moins pour en construire => mais en quoi ça détruirait les valeurs et ça les reconstruirait ? Je n'arrive pas à comprendre le mécanisme.  Si tu pouvais l'expliquer ? et pourquoi le libre arbitre ne pourrait pas détruire des valeurs  ? et si le déterminisme a du mal à reconstruire des valeurs, qui le fait ? et pourquoi cela ne pourrait-il pas être justement le libre arbitre ?  Est ce que les valeurs ne sont pas là pour déterminer les gens, pour leur dire ce qu'ils ont à faire ? Ce qui n'est d’ailleurs pas forcement une mauvaise chose, même si ce n'est pas toujours une bonne. En l’occurrence est-ce qu'il y a même un rapport fort entre déterminisme/libre arbitre et valeurs ?

Quand mon déterminisme s'attaque à la méritocratie, à la manipulation publicitaire, aux systèmes judiciaires actuels, de son côté, ma pensée anarchiste est révoltée contre l'autorité de mon propre cerveau sur elle-même, lui qui est, non seulement un tout puissant illusionniste mais aussi si souvent sujet à l'erreur => oui d'accord, et quand le déterminisme se lie à la méritocratie et à la manipulation publicitaire et aux système judiciaire est ce que c'est mieux ? et pourquoi le libre arbitre ne pourrait pas s'attaquer à la méritocratie ou à n'importe quoi d'ailleurs ? Et à priori ne faut-il pas du libre arbitre pour se révolter ? Que le cerveau nous pousse à l'erreur, je ne peux pas dire le contraire, mais justement, n'est t-il pas besoin du libre arbitre pour s'en rendre compte et en apporter une correction ?

Faut il vraiment du déterminisme pour être anarchiste ? Est ce que les anarchistes se posent-ils même la question ? Ce qui m'étonne à ce niveau c'est qu'en générale on associe plus aisément le totalitarisme avec le déterminisme plutôt que l'anarchisme.

En fait c'est curieux, mais quand je lie ton discours et que je remplace libre arbitre par déterminisme et déterminisme par libre arbitre, il marche aussi et presque mieux même.

En seconde réflexion et en seconde relecture, ton texte donne l'impression que tu penses qu'il y a certes du déterminisme mais aussi de l'indéterminisme et que l'on est dans une société qui nous fait croire que l'on a notre libre arbitre mais qu'on nous l'a confisqué. Et qu'il faille nous révolter pour reprendre notre libre arbitre. Et que lorsque l'on affiche son adhésion au libre arbitre alors on ne fait qu’allégeance à l'autorité qui nous trompe. La comme ça c'est ce que je dirais. Est ce que c'est ça qu'il faut comprendre ?

J.
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Il est tout à fait légitime de se poser des questions après mon précédent message qui a à peu près la gueule d'une bande annonce de film qui ne le divulgâcherait pas trop.


J a écrit:
Si tu ne crois pas au déterminisme fort (donc au fatalisme) est ce que sa laisse ça place à l'indéterminisme ? sinon pourquoi ?

Je n'ai pas dit que je ne crois pas aux déterminisme fort. Je pense que tout ce qui se passe aujourd'hui, et ce qui se passera demain, est une conséquence inéluctable d'une chaîne causale infinie dans le temps et infiniment complexe. Je dis que je ne crois pas en revanche que le déterminisme fort soit suffisant pour vivre (attention, lui, il vit bien tout seul, mais nous, êtres humains, non), on a besoin d'autre chose que d'une philosophie déterministe pour trouver un sens à notre vie. Je pense que le déterminisme fort décrit plutôt bien la réalité.

J a écrit:
Mais en quoi [le déterminisme fort] détruirait les valeurs et ça les reconstruirait ? Je n'arrive pas à comprendre le mécanisme.  Si tu pouvais l'expliquer ? et pourquoi le libre arbitre ne pourrait pas détruire des valeurs  ? [...] En l’occurrence est-ce qu'il y a même un rapport fort entre déterminisme/libre arbitre et valeurs ?

Alors non, je dis que le raisonnement déterministe dur peut détruire des valeurs, en ce que leurs justifications sont niées, mais j’émets de sacrés doutes sur la capacité à en reconstruire tout seul. Je pense que la pensée déterministe est neutre. (Mais moi je ne le suis pas forcément neutre, car je ne suis pas uniquement déterministe.)

Quand je dis qu'il peut détruire des valeurs, et ce, plus radicalement que l'idée de libre arbitre, car je parle des valeurs dominantes, je parle de valeurs qui sont consciemment ou inconsciemment mis en avant par les dominants. L'exemple le plus flagrant : la grande majorité des systèmes de judiciaires. Ils jugent et condamnent ou innocentent les individus en les considérant responsables de leurs actes. Le déterminisme fort, en niant la moindre once de libre arbitre, enlève toute responsabilité à l'individu, il en fait un simple support répondant de l’immense chaîne causale de la réalité. Si on enlève le concept de responsabilité à la Justice actuelle, elle est totalement inopérante. (C'est d'ailleurs pour ça que les enfants ont plus ou moins un traitement de faveur, on ne leur accorde pas beaucoup de libre-arbitre. Moi je pense que nous sommes toutes et tous des enfants.) Si je devais faire une petite liste non-exhaustive, en vrac, de "choses" incompatibles avec un déterminisme fort : responsabilité, jugement d’autrui, culpabilité, mérite, fierté, honte, punition, vengeance, propriété intellectuelle, consentement sexuel éclairé (#toutepénétrationestunviol)... et, en s'attaquant au mérite, c'est la propriété privée qui chancelle, le droit d'avoir plus que son voisin grâce au fruit de son travail, en conséquence, le travail comme valeur lui-même est remis en question... enfin bref.

Le libre arbitre ne détruit pas ces valeurs, ces valeurs dépendent du libre arbitre. Nier l'idée du libre arbitre, quand on aime réfléchir aux conséquences, c'est faire chuter le premier domino d'un ensemble de concepts interdépendants, (une fiction), et ça revient à changer de paradigme. Libre arbitre s’oppose à des valeurs, certainement, mais il est surtout la clef de voûte de beaucoup d'autres. Tandis que le déterminisme dur, lui, n'est pas (encore ?) la clef de voute de beaucoup de valeurs, à mon avis.

J a écrit:
Et si le déterminisme a du mal à reconstruire des valeurs, qui le fait ? et pourquoi cela ne pourrait-il pas être justement le libre arbitre ?

La pensée déterministe n'est pas une accoucheuse de valeur, peut-être. Mais le déterminisme lui, il a accouché de nous, et il me semble constater qu'il nous pousse à construire autre chose dans nos têtes et nos sociétés, qu'il nous pousse à inventer et à réinventer des systèmes de valeur. Le libre arbitre, on a déjà essayé ! Et moi je considère que c'est une erreur, je ne veux pas reproduire deux fois la même.

J a écrit:
Est ce que les valeurs ne sont pas là pour déterminer les gens, pour leur dire ce qu'ils ont à faire ?

Oui. Pour cela, il faut pouvoir déterminer les gens et pas qu'ils agissent indépendamment des systèmes de valeur qu'ils héritent. Donc le libre arbitre est plus un obstacle qu'autre chose à cela.





Je réponds à la suite plus tard.
Là, je vais manger, et j'y suis déterminé par ma faim.




*


Dernière édition par Liam Daläa le Mar 11 Fév 2020 - 14:38, édité 1 fois
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Juste en intermédiaire et c'est là que je bug grave : donc tu penses qu'il y a un déterminisme fort (donc le fatalisme), et que tu dis bien que ça implique que tout ce qui va arriver dans le futur est écrit, et c'est effectivement la conséquence directe du fatalisme. Et que malgré cela, tu semble suggérer que l'on peut changer de point de vue et de façon de penser. Si c'est bien cela qu'il faut comprendre, cela semblerait bien dire que tout n'est pas écrit dans le futur. Comment tout cela peut-il être compatible avec une vision fataliste ?

Et tu dis plus loin, que c'est le déterminisme qui nous suggère de construire une autre pensée (que celle basée sur le libre arbitre) mais d'où vient ce 'qui nous pousse' au changement d'avis, est-ce qu'il y a pas là un mécanisme caché ? Et quelle en serait ça nature ? (puisque ce n'est pas du libre arbitre) ?

Et est-ce qu'il n'y a pas un piège, voir un syllogisme  de raisonner sur les conséquences ?  ce qu'on appelle argument par la conséquence,  et de dire :  le libre arbitre existe car il  fait quelque chose de bien, ou au contraire le libre arbitre n'existe pas parce qu’il  fait des choses mauvaise ? En soit les conséquences (bonne ou mauvaise) du libre arbitre (s'il existe en soit) ne devrait elles pas justement affirmer son existence plutôt que son inexistence ? (indépendamment du fait que ça n'a peut être pas tant de sens que ça que de chercher à savoir si le libre arbitre est réel, comme le suggère Aomphalos).

Et enfin, si le libre arbitre n'existe pas, comment peut-on l'accuser de tout les maux que tu lui attribut ? Si le libre arbitre n'existe pas, qui en est réellement responsable, si ce n'est le déterminisme  fort ? Car par définition le déterminisme fort, à savoir le fatalisme, n'est-il pas responsable de tout ce qui nous arrive ?


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Liam Daläa
   
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Oh tiens j'ai commencé à la regarder hier !

Cette chaîne est très chouette en générale (quoi qu'un peu technique sur certaines vidéos !). J'essaierai de commenter plus en détails la vidéo.
 
   
    
                         
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 Et la contingence ?

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