J'ai l'impression que tous les auteurs français antérieurs au 19ème siècle étaient détestés par tous mes profs au lycée et à la fac. (Sauf Diderot, qui faisait l'admiration d'un de mes profs, et que je n'aime pas - je parle du philosophe - beaucoup personnellement) Sinon, Descartes s'en est pas mal pris dans la gueule aussi.

Edit : Ah mais non, juste les auteurs du 17ème et du 18ème en fait. Les auteurs du 16ème sont assez appréciés, en général.

ça doit dépendre des lycées (privé / public? Paris / province? Allez, je ne veux pas faire dans le cliché grossier, mais il doit y avoir un peu de ça).

J'étais dans une première L privée de province, tous mes profs détestaient Voltaire, Rousseau, et Victor Hugo. Mais ils aimaient Balzac, Chateaubriand ...

Enfin très souvent, les oeuvres de Rousseau sont, au même titre que la vieille de Lafayette, Chateaubriand, Molière et Hugo, parmi les classiques les plus détestés. Mauvais souvenirs de lycée? Manque de hype? Evolution des moeurs? Toujours est-il que soit on les révère aveuglément parce que ce sont des clâssiques, soit on ne peut les souffrir.

Un classique que personne n'ose détester? Marcel Proust. Sa hype traverse les décennies. En même temps, c'est compréhensible. La Recherche, c'est ce qu'il y a de moins poussiéreux au monde.


Je ne parle pas du tout de mes goûts personnels ici. Il se trouve que ... Je n'ai jamais aimé Hugo non plus. Du moins en tant que romancier. J'adore la plupart de ses poèmes.

Shub a écrit:

Julian_Moutanga a écrit:

Moi j'apprécie J.J. Rousseau, car je suis contre la démocratie, elle favorise aussi la dictature et le pouvoir total au peuple.La démocratie est mieux pour un peuple instruit.J'ai un faible assez stricte de la démocratie monarchique.Si la basse classe ou la masse populaire pouvait avoir accès à ces œuvres, il devrait encore être plus détesté.C'est un héros pour moi, car c'est quelqu'un qui a toujours été incompris et je dis que les siècles lui donneront raison, car ses romans philosophiques et autobiographiques ne sont que des justifications de ses premières productions qui dénie un système qui n'avait aucun intérêt pour lui et ses œuvres autobiographiques sont mieux passées que par exemple "structurée et décidée" et ce qu'il a fait en plus  d'écrire L'Emile ou De l’éducation ou il vante le savoir-faire concret au dépend du savoir livresque. J'aime son style.

Incompréhensible !! Un petit coup dans le nez peut-être ???

Je sais. Je rongeais un os...  

Je ne connais personne non plus qui ai osé ne pas aimer Molière! quel manque de consensus
Et elouan, les auteurs du 17ème, du moins le duo racine-molière, sont adulés (et avec raison) par les profs, non?

Les miens ne l'aimaient pas où étaient indifférents. Sauf ma prof de littérature du 17ème siècle... Enfin je parle surtout de Molière, Racine, c'est surprenant, je l'ai quasiment pas vu de toute ma scolarité.

je (la sociologie) demande des statistiques

Je suis prof de français et j'aime beaucoup Rousseau.

Mis à part, les professeurs comme les gens en général ont plutôt du mal avec des hommes ayant commis des actes répréhensibles sur le plan moral. Alors, oui, Rousseau a abandonné ses enfants, comme son maître de musique et il avoue avoir été un peu voleur comme vicieux en soulignant ses penchants misanthropes, masochistes et schizophrènes. Enfin, c'est le but des Confessions. C'est de montrer tous les écarts de conduite d'un homme. C'est montrer la vérité : peut-être une moralité qui ne peut pas être parfaite mais qui vise un certain idéal ? D'autre part, il ne faut pas prendre l'incipit ou l'oeuvre comme quelque chose de narcissique. Au contraire, c'est une oeuvre empreinte d'humilité dans le sens où l'égo s'abandonne en se disséquant. Ceci est assez bien compris de la plupart des gens s'étant penchés sur l'oeuvre et qui ne sont pas sensibles aux préjugés.

On retrouve moins de circonstances atténuantes pour des auteurs comme Céline ou Villon qui ont commis des crimes physiques ou verbaux gratuits sans se repentir. Enfin, moi je les aime bien. Mais, comme la figure d'auteur se mêle trop à celle d'homme chez la plupart des lecteurs et même des professeurs, il y a un couac. Mais bon, entre nous, ce qui me ravit chez les deux bons hommes, c'est quand même une verve verbale sans limites, marquée par la superbe, par la démesure qui atteint quelquefois des sentiments très négatifs comme le mépris, la violence, la haine.

Comparer Rousseau à Céline et les mettre sur le même plan quant à leurs vies privées et/ou engagements "politiques" ???

Osé !!! 

Shub est le parfait exemple de ces personnes qui ne dissocient pas l'homme et l'écrivain.

Sur ce forum, on s'attache à l'écriture. On est pas sur un forum de morale. (pas que je sache du moins) Si j'ai fait professeur de français, ce n'est pas pour donner des cours de morale en tout cas.

D'ailleurs, ces notions de bien et de mal me sont assez étrangères. J'en teste chaque jour les limites.

insane prof de français   

Insane. a écrit:

C'est montrer la vérité : peut-être une moralité qui ne peut pas être parfaite mais qui vise un certain idéal ?

Oui, bonne remarque

Pasiphae a écrit:

insane prof de français   

Tout le monde se croit écrivain ici. Alors, je peux bien être prof.

Insane. a écrit:

Shub est le parfait exemple de ces personnes qui ne dissocient pas l'homme et l'écrivain.

Sur ce forum, on s'attache à l'écriture. On est pas sur un forum de morale. (pas que je sache du moins) Si j'ai fait professeur de français, ce n'est pas pour donner des cours de morale en tout cas.

D'ailleurs, ces notions de bien et de mal me sont assez étrangères. J'en teste chaque jour les limites.

Si je dissocie bien sûr ! J'arrête pas de dissocier!!

La distinction entre écriture et morale est tout aussi artificielle que celle entre banane et prune. Hahahahah...   Bon y'en a un qui a un noyau et pas l'autre, d'accord!!

Par delà le bien et le mal comme dirait Frédo ?

J'en reviens toujours à cette pièce comique de Lope de Vega dont je ne me rappelle plus le titre où un personnage fait l'éloge d'un homme tandis que l'autre en fait sa satire. Pourtant, ils parlent bien des mêmes choses sauf qu'il les aborde sous un angle totalement différent.

Ce sont les mots qui font le bien et le mal. Rien de plus que notre perception conditionnée par l'influence des médias primaires (langage, écriture) secondés de nos jours par l'essor de médias techniques dont le dernier-né est Internet.

Et oui, on ne peut laisser le langage s'exprimer tout seul. L'influence provient bel et bien de notre personne. Seulement, il s'agit de se concentrer en tant qu'amateur de littérature sur une chose : l'esthétique d'une oeuvre. Que Villon ait volé le collège de Navarre, quelle importance ?

Je refuse qu'un tel homme puisse avoir la,prétention d'éduquer mes enfants