Plouf : Je comprends, Le livre de l'intranquillité est une oeuvre fabuleuse. C'est de là que tu puises tes réflexions sur l'identité?

Violine : Je fais aussi une fac d'anglais. Mais je n'ai toujours lu que des passages de Paradise Lost. Ce sont surtout les lectures de Moby Dick ou Heart of Darkness qui m'ont marquée, ainsi que des poètes comme Wordsworth ou Keats ... Les études de langues sont vraiment super pour apprendre à aimer la lecture et l'écriture.

Tout de même, ce nc'est pas donné à tout le monde de comprendre (et d'aimer) Montaigne. Je suis obligée de m'aider de toutes sortes de livres annexes pour ce faire... Chapeau, donc !

Heart of darkness, c'est fabuleux !
T'inquiète, pour Montaigne, je n'ai aucun mérite, c'est un peu ma spécialité, je suis professeur de français !
Tu devrais tenter Paradise en intégrale.

Ne citer qu'un livre serait difficile...

- "La stratégie Ender", de Orson Scott Card. C'est le premier d'une trilogie, mais je ne recommande que le premier volet si l'on est pas inconditionnel de ce genre. Les deux autres sont très longs et nettement plus lents.

La première guerre contre les Doryphores (des ET semblables à ceux d'Independance Day : des insectoïdes) avait été terrible et les Terriens s'étaient préparés pour la seconde en générant un stratège. Son frère aîné était "trop impétueux", si je me souviens bien, et sa soeur "trop émotive" et c'est ainsi que les espoirs se retrouvèrent sur les épaules d'Ender.

Le premier volet raconte son passage à l'école des officiers et puis son utilisation du "simulateur" qui le met au commande d'un "jeu vidéo" dans lequel il combat les doryphores, notamment au moyen d'une "arme ultime"...

- "Les rois de fer", de Maurice Druon, fut la première (et la seule?) oeuvre qui a bousculé mon slip! Le rebelle qui monopolise parfois mes afflux sanguins me disait : "Hé, ho, oui, j'ai une nouvelle tête, mais vas-y et mets en pratique, foutu boutonneux!"

- "Martiens, go home!", de Frederic Brown. C'est drôle, loufoque.

Ils débarquent... Les Martiens sont là!... mais ils ne sont pas venus et ne sont pas vraiment là... car ils voyagent instantanément. Autour de la table, dans leur jardin, leur chambre à coucher,... les gens du monde entier voient parfois qu'un martien est apparu dans la pièce et les observe...

Les gens paniquent, beaucoup se blessent ou blessent autrui en essayant de les attraper, de tirer dessus,... mais aucun ne peut les toucher car ils s'éclipsent et se déplacent à volonté.

Tiens, j'allais oublier ! Le livre qui m'a marquée, dans le sens traumatisée (je ne passais plus devant un égout sans flipper sévère), c'est Ça, de Stephen King ! Quelle horreur !

Sebi, je ne connaissais pas ce Brown : ça m'inspire. J'aime les trucs un peu barrés. Je n'ai lu de cet auteur que Les cauchemars.

yep cathy, je crois que c'est presque de ce livre que découle toute ma vision du monde. ça avec d'autres trucs

Le Traité du style de Louis Aragon

Violine : http://www.nirgal.net/critiques/martiens_go_home.html

cathyfou a écrit:

Tout de même, ce nc'est pas donné à tout le monde de comprendre (et d'aimer) Montaigne. Je suis obligée de m'aider de toutes sortes de livres annexes pour ce faire... Chapeau, donc !

QUOI, tu dis avoir lu Kant et tu ne comprends pas ce pauvre Montaigne, dont la langue est plus claire qu'un vin de bohème. Il se lit comme un Saint Emilion.

J'ai toujours deux génies pour veiller sur moi: Pascal, mon démon de la transcendance, et Montaigne mon démon de l'immanence.

Je n'entends rien en général à la philosophie, mais ces deux là parlent vraiment en bon français, et s'il faut faire un effort c'est pour ne pas les comprendre.

Je pense que cathyfou parle plutôt du fond : les références aux auteurs et philosophes, très nombreuses, les glissements de postures face à la vie, aux réalités et à la philosophie, la notion d'essai qui rend parfois l'écriture "brouillonne".
Il est inexact de dire de Montaigne que son style est fluide et facilement digéré. Il se cherche constamment et cela rend son écriture complexe.

Merci sebi ! Je vais voir ça !  

je n'ai jamais lu Montaigne, c'est lequel qu'il faut lire léo ( je te demande car tu es le bon goût du forum )

Je suis d'accord avec Violine, et par ailleurs, son style n'est pas "clair comme un Saint-Emilion". En lisant l'ancien français, il est difficile de mesurer combien Montaigne joue sur le sens de chaque mot, comment il joue des ambiguïtés de chaque expression, comment le propos glisse d'une idée à son contraire, etc.

Quant à Kant (ohoh, le jeu de mot), je ne l'ai jamais trop compris. Mais mes cours de Terminale en montraient une image très flatteuse: lui, au moins, était un homme sain; il aimait se promener et n'avait aucun rapport sexuel.

Edit : Plouf, arrête de fayoter.

De Montaigne, je conseillerais les méditations metaphysiques

Kant en tout cas dans ses KRITIK est difficile en ce qu'il utilise un vocabulaire particulier, technique et ce d'autant plus que les concepts n'y ont pas forcément leur sens usuel. Mais une fois que l'on a pu cerner ce à quoi chaque idéalité se ramène, c'est toute clarté

Sebi a écrit:

Violine : http://www.nirgal.net/critiques/martiens_go_home.html

Fait pour moi !   Je lirai et t'en dirai des nouvelles !

Bambi