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| | Quelles sont vos 7 autrices préférées ? | |
| | Nombre de messages : 177 Âge : 35 Localisation : Paris Date d'inscription : 23/06/2020 | Hadrienantinoe / Tycho l'homoncule Lun 26 Oct 2020 - 10:52 | |
| - Kavanaugh a écrit:
- Je n'ai lu que les Nouvelles Orientales et Mémoire d'Hadrien et même si je n'ai pas mis Yourcenar dans ma liste, je dois reconnaître qu'elle aurait pu s'y trouver. C'est un·e des auteur·rices les plus virtuoses que j'ai lu·e·s de ma vie. As-tu lu d'autres Duras excepté l'Amant ?
C'est déjà beaucoup ! L'œuvre au noir est aussi un livre fondamental, d'une grande intelligence (MY était une femme très érudite), et, ce qu'il y a de très fort chez elle, c'est je crois son humanisme, sa faculté à parler de l'Homme dans ses permanences, quelle que soit la période de la narration. Autre trait qui me séduit toujours chez elle, et qui est une caractéristique humaniste au sens historique du terme, sa tendance à toujours lier le vivant à la marche cosmique, tout ce qui palpite à l'univers. C'est manifeste dans les Mémoires, et sans doute encore plus dans L'œuvre au noir puisqu'on y traite d'alchimie. Duras, j'ai India Song qui traîne dans ma bibliothèque depuis plusieurs années... Jamais pu lire plus de quelques pages. C'est barbant... Tu aimes Duras ? Tu as lu quoi ? Je ne peux pas avoir vraiment d'avis sur elle, avec un seul ouvrage lu. Tout ce que je peux dire sur Duras, c'est que je suis partagé sur le personnage, qui m'avait l'air à la fois très intelligent et très malhonnête. Je regarde parfois avec effarement ses interviews, qui oscillent entre une grande sensibilité et un enfumage complet, le tout dans une diction que j'aime et qui m'agace à la fois ; c'est très bizarre. Son attitude dans l'affaire Grégory fut misérable. Ça a confirmé mon impression que cette femme s'écoutait beaucoup, quitte à piétiner des principes ou toute forme de décence humaine. On compare souvent les deux Marguerite (pour quelle raison ? Je l'ignore, si ce n'est les prénoms identiques) ; je ne peux m'empêcher d'avoir infiniment plus d'estime, et une sorte d'amour, pour Yourcenar, recluse sur l'Île des Monts Déserts, qui ne parlait qu'assez rarement et toujours avec justesse et savoir, pour des causes autrement plus élevées qu'une notoriété bâtie sur les faits divers. Elle parlait écologie, féminisme, respect de l'animal, nature de l'homme, etc. Les deux sont incomparables pour moi ; l'une a été une belle âme, l'autre, eh bien je n'en suis pas si sûr. |
| | Nombre de messages : 98 Âge : 26 Localisation : Dans un bateau volant Date d'inscription : 22/07/2020 | Koola / Pippin le Bref Lun 26 Oct 2020 - 11:17 | |
| @Kavanaugh Est-ce que tu lis Atwood en français ? Dans ce cas-là, c'est peut-être une des traductions. J'aime aussi ses poèmes, en vrai ! D'ailleurs, la majorité des autrices sont des poétesses dans ma liste Mary Oliver, l'amour de ma vie, ce sont des poèmes américains à l'apparence très simples, mais ça me parle comme jamais, c'est bourré de vie et d'amour et de nature à chaque coin de page. Anne Carson c'est pour celleux qui aiment l'antiquité, elle écrit des poésies et des pièces de théâtres, si tu aimes Antigone tu dois lire Antigonick par exemple (même si ma version préférée restera à jamais celle d'Anouilh !). Louise Glück, poétesse aussi, que je conseille ! Il faut lire Averno. Tu conseilles quoi de Daphne du Maurier Après pour Atwood, faut pas se forcer Perso je me force jamais maintenant si le style ne me parle pas. Pour Yourcenar, j'avoue n'avoir jamais lu mais ce qu'en dit @Hadrienantinoe m'intrigue ! |
| | Nombre de messages : 898 Âge : 33 Date d'inscription : 30/03/2020 | Kavanaugh / Double assassiné dans la rue Morgue Lun 26 Oct 2020 - 11:57 | |
| Je suis entièrement d'accord avec ton analyse sur Yourcenar, ça me donne très envie de lire L' Oeuvre au noir ! Ça fait un moment qu'il est dans ma liste, mais je crois que j'avais un peu peur de m'attaquer à ce morceau. C'est marrant parce que discuter de MY m'a rappelé que j'avais écrit une leçon sur Mémoire d'Hadrien durant mes études, le sujet était "L'art de gouverner". Ça m'a rappelé de bons souvenirs de la relire ! En ce qui concerne le personnage de Marguerite Duras, je te rejoins totalement. Mon premier Duras a été Moderato Cantabile quand j'étais au lycée. J'avais détesté. Et puis, comme toi, j'avais connaissance de ses prises de positions indécentes dans l'affaire Grégory et j'avais classé cette autrice comme n'étant pas digne de mon intérêt. Finalement, quelques années après, pour ma culture générale, je me suis forcée à en lire d'autres. J'ai commencé avec Un barrage contre le Pacifique et... j'ai été bluffée. C'est un vrai coup de coeur pour moi, même si c'est un roman très spécial, sans doute avec beaucoup de défauts. Les personnages m'ont embarquée et l'entreprise désespérée de cette mère tournée vers un seul objectif reste gravé dans ma mémoire. Il y a une vraie ambiance, quelque chose qui fait que quand je pense à ce roman, je me retrouve projetée dans un univers dont je distingue la lumière, les odeurs...Les personnages du frère et de la soeur sont particulièrement bien écrits. Je te le conseille ! Ensuite, je lu La Douleur, qui est en partie autobiographique et qui n'a rien à voir avec Un barrage contre le Pacifique. Elle relate l'arrestation puis la déportation de son mari, Robert Antelme. La description de ses sentiments est très juste et très forte. Je te le conseille également. J'ai lu l' Amant et j'ai bien aimé mais il ne m'a pas laissé un souvenir impérissable. Et j'ai commencé le ravissement de Lol V. Stein mais... et bien il m'est tombé des mains Voilà ce que je peux te dire sur Duras, c'est en demi-teinte, mais, selon moi, tu passerais à côté de quelque chose en n'essayant pas un jour de lire Un barrage contre le Pacifique (c'est totalement subjectif évidemment !) Koola, effectivement, j'ai lu La Servante écarlate en traduction, je ne suis pas capable de le lire en anglais (en tout cas pas encore). Je pense que ça joue sur le style. En ce qui concerne la poésie, c'est un genre très nébuleux pour moi, auquel je m'attaque très peu, excepté les grands classiques (Baudelaire, Césaire, Aragon, Verlaine et Rimbaud). D'ailleurs, la section poésie du forum m'effraie beaucoup ahah. Mais tu m'as quand même donné envie de découvrir Mary Olivier et Louise Glück (après, ce sera aussi en traduction...) J'adore aussi Antigone de Anouilh. C'est assez incroyable l'aspect intemporel de cette pièce qui fait qu'à chaque décennie, quasiment, il y a une réécriture. Je suis un peu allée traîner sur internet et j'ai découvert que Marguerite Yourcenar a écrit une nouvelle intitulée : Antigone ou le choix. Ce sera à lire avec Antigonick ! De Daphne du Maurier, je conseille évidemment Rebecca, THE classique (Je glisse l'incipit en spoiler à la fin de ce message). L'édition sortie récemment (2019 je crois) propose une traduction beaucoup plus fidèle (après, si tu lis en anglais, tu n'as pas ce problème !). Il y a aussi Les Oiseaux (qui est en fait un recueil de nouvelles, je pensais lire un roman alors ça m'a un peu surprise ^^). La nouvelle Les Oiseaux est absolument géniale (et c'est toujours bon de rappeler que ce n'est pas une idée originale d'Hitchcock) mais les autres nouvelles sont vraiment à la hauteur avec, pour moi, une mention spéciale pour Le Pommier et Le Vieux (j'ai relu cette dernière nouvelle entièrement après la chute, c'est signe de réussite !). J'ai également adoré Ma Cousine Rachel, avec ce narrateur qui tombe amoureux de sa cousine tout en la soupçonnant du meurtre de son cousin adoré... Bref, Daphne du Maurier, c'est du drama, du roman noir, du love et des descriptions gothiques, alors ça ne peut que me plaire J'ai lu aussi L' Aventure vient de la mer qui, selon moi, est un peu en-dessous. C'est l'histoire d'une aristocrate (que je trouvais assez insupportable) qui va tomber amoureuse d'un pirate français... Il faut absolument que je me lance dans l' Auberge de la Jamaïque, car il est très réputé également. - Incipit de Rebecca:
J’ai rêvé l’autre nuit que je retournais à Manderley. J’étais debout près de la grille devant la grande allée, mais l’entrée m’était interdite, la grille fermée par une chaîne et un cadenas. J’appelai le concierge et personne ne répondit; en regardant à travers les barreaux rouillés, je vis que la loge était vide.
Aucune fumée ne s’élevait de la cheminée et les petites fenêtres mansardées bâillaient à l’abandon. Puis je me sentis soudain douée de la puissance merveilleuse des rêves et je glissai à travers les barreaux comme un fantôme. L’allée s’étendait devant moi avec sa courbe familière, mais à mesure que j’y avançais, je constatais sa métamorphose : étroite et mal entretenue, ce n’était plus l’allée d’autrefois. Je m’étonnai d’abord, et ce ne fut qu’en inclinant la tête pour éviter une branche basse que je compris ce qui était arrivé. La Nature avait repris son bien, et, à sa manière insidieuse, avait enfoncé dans l’allée ses longs doigts tenaces. Les bois toujours menaçants, même au temps passé, avaient fini par triompher. Ils pullulaient, obscurs et sans ordre sur les bords de l’allée. Les hêtres nus aux membres blancs se penchaient les uns vers les autres, mêlant leurs branches en d’étranges embrassements et construisant au-dessus de ma tête une voûte de cathédrale. Et il y avait d’autres arbres encore, des arbres dont je ne me souvenais pas, des chênes rugueux et des ormes torturés qui se pressaient joue à joue avec les bouleaux, jaillissant de la terre en compagnie de buissons monstrueux et de plantes que je ne connaissais pas.
L’allée n’était plus qu’un ruban, une trace de son ancienne existence — le gravier aboli — gagnée par l’herbe, la mousse et des racines d’arbres qui ressemblaient aux serres des oiseaux de proie. Je reconnaissais çà et là, parmi cette jungle, des plantes gracieuses et cultivées, des hydrangéas, dont les fleurs bleues avaient été célèbres. Nulle main ne les disciplinait plus et elles étaient devenues sauvages : leurs rameaux sans fleurs, noirs et laids, atteignaient des hauteurs monstrueuses.
La pauvre piste qui avait été notre allée ondulait et même se perdait par instants, mais reparaissait derrière un arbre abattu ou bien à travers une flaque de boue laissée par les pluies d’hiver. Je ne croyais pas ce chemin si long. Les kilomètres devaient s’être multipliés en même temps que les arbres et ce sentier menait à un labyrinthe, une espèce de brousse chaotique, et non plus à la maison. Mais voici qu’elle m’apparut tout à coup; les abords en étaient masqués par ces proliférations végétales et lorsque je me trouvai enfin en face d’elle, je m’arrêtai le cœur battant, l’étrange brûlure des larmes derrière les paupières.
C’était Manderley, notre Manderley secret et silencieux comme toujours avec ses pierres grises luisant au clair de lune de mon rêve, les petits carreaux des fenêtres reflétant les pelouses vertes et la terrasse. Le temps n’avait pas pu détruire la parfaite symétrie de cette architecture, ni sa situation qui était celle d’un bijou au creux d’une paume.
La terrasse descendait vers les pelouses et les pelouses s’étendaient jusqu’à la mer; en me retournant, je la vis, feuille d’argent paisible sous la lune. Aucune vague n’agiterait cette eau de rêve, aucun nuage poussé par le vent d’ouest n’obscurcirait ce ciel pâle. Je me tournai de nouveau vers la maison et, bien qu’elle se dressât intacte comme si nous l’avions quittée la veille, je vis que le jardin avait obéi tel le bois à la loi de la jungle. Les rhododendrons atteignaient plusieurs mètres et ils s’étaient mésalliés avec une foule de broussailles sans nom. Un lilas s’était marié avec un hêtre et, comme pour les unir plus étroitement, le lierre malveillant, éternel ennemi de la grâce, emprisonnait le couple dans ses filets. Le lierre avait une place de choix dans ce jardin, ses longues branches traînaient à travers les pelouses et s’agrippaient aux murs mêmes de la maison.
Je quittai l’allée et gagnai la terrasse défendue par les orties, mais j’avançais dans l’enchantement du rêve et rien ne pouvait me retenir. Je m’arrêtai, silencieuse, au pied de la maison et j’aurais juré que ce n’était pas une coquille vide, mais qu’elle vivait et respirait comme autrefois.
Les fenêtres étaient éclairées, les rideaux ondulaient doucement dans l’air nocturne, et là, dans la bibliothèque à la porte entrebâillée, mon mouchoir devait être resté sur la table à côté de la coupe remplie de roses d’automne.
Les témoins de notre présence marquaient sans doute la pièce : le Times chiffonné, les cendriers avec leurs bouts de cigarettes, les coussins gardant l’empreinte de nos têtes; les cendres de notre feu de bois. Et Jasper, le bon Jasper avec ses yeux tendres et sa grande mâchoire, devait être étendu par terre, la queue dressée au bruit des pas de son maître.
Un nuage invisible jusqu’alors passa devant la lune, et s’y arrêta un instant comme une main sombre devant un visage. L’illusion s’évanouit, et les lumières des fenêtres s’éteignirent. Je n’avais plus devant moi que des murs silencieux et sans âme.
La maison était un sépulcre, notre peur et notre souffrance étaient enterrées dans ses ruines. Il n’y aurait pas de résurrection. Quand, éveillée, je penserais à Manderley, je n’éprouverais pas d’amertume. Je me rappellerais l’été dans la roseraie et les chants d’oiseaux à l’aube, le thé sous le marronnier et le murmure de la mer derrière la courbe des pelouses.
Je penserais au lilas en fleur et à la Vallée Heureuse. Ces choses-là étaient éternelles et ne pouvaient pas disparaître. Il y a des souvenirs qui ne font pas mal. Je décidai tout cela dans mon rêve tandis que le nuage cachait la lune, car, comme il arrive dans le sommeil, je savais que je rêvais. Je me trouvais, en réalité, à des centaines de kilomètres de là, sur une terre étrangère, et me réveillerais avant que beaucoup de secondes se fussent écoulées dans la petite chambre d’hôtel nue dont l’impersonnalité même était réconfortante. Je soupirerais un peu, et ouvrant les yeux, m’étonnerais de cet éclatant soleil, de ce ciel intense et pur si différent du doux clair de lune de mon rêve. La journée s’étendrait devant nous deux, longue sans doute et monotone, mais dotée d’un certain calme, d’une chère sérénité que nous ne connaissions pas autrefois. Nous ne parlerions pas de Manderley, je ne raconterais pas mon rêve. Car Manderley n’est plus à nous. Manderley n’est plus.
Dernière édition par Kavanaugh le Lun 26 Oct 2020 - 17:03, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 98 Âge : 26 Localisation : Dans un bateau volant Date d'inscription : 22/07/2020 | Koola / Pippin le Bref Lun 26 Oct 2020 - 16:56 | |
| Dernier message avant que ça parte sur une conversation sur la littérature @Kavanaugh En effet, je pense que les traductions jouent beaucoup (et je dis ça alors que je suis fan du travail des traducteur.ices, c'est vraiment impressionnant et utile pour l'humanité) sur le style d'un auteur. Je me souviens avoir trouvé une traduction de Persuasion de Jane Austen assez... bizarre, dans le ton, alors que dans une autre j'avais l'impression de retrouver son style mordant et ironique en anglais. Pour la poésie, je suis fana, donc si jamais tu veux te lancer ! Mary Oliver est très bien pour se lancer dedans, c'est de la poésie américaine contemporaine, c'est simple mais je trouve que c'est ce qu'il y a de plus beau. J'aime aussi les classiques (Rimbaud mon amour) mais la poésie contemporaine a quelque chose de vif, peut-être à cause des vers libres. Il y a de très beaux recueils dans la section poésie (faut que je commente d'ailleurs ) Par contre je n'ai pas de traduction à te conseiller pour Oliver, je n'ai lu qu'en anglais Tout à fait d'accord avec toi pour Antigone, et je ne savais pas du tout pour la version de Yourcenar ! Comme quoi ! Merci pour les recs sur du Maurier Je connaissais de nom par rapport aux films d'Hitchcock mais hâte de lire en version originale. Je rajoute à ma PAL. Ton incipit donne envie et la trad a l'air très bonne en tout cas, ça mets bien dans l'ambiance. Et je comprends pourquoi ça te parle vu ton roman |
| | Nombre de messages : 177 Âge : 35 Localisation : Paris Date d'inscription : 23/06/2020 | Hadrienantinoe / Tycho l'homoncule Lun 26 Oct 2020 - 17:03 | |
| - Kavanaugh a écrit:
- ça me donne très envie de lire L'Oeuvre au noir ! Ça fait un moment qu'il est dans ma liste, mais je crois que j'avais un peu peur de m'attaquer à ce morceau.
C'est un morceau en effet ! Peut-être moins accessible que les Mémoires, moins en tout cas que les Nouvelles Orientales. Mais quel chef-d'œuvre ! Dans les petits livres qui font moins peur, Alexis ou le Traité du vain combat, une œuvre de jeunesse mais déjà mûre, Denier du rêve que j'ai beaucoup aimé (ça se passe à Rome sous le fascisme), ou encore Anna, soror, d'une grande poésie (dans l'Italie du XVIe siècle). Bien sûr, les attaches de MY à l'histoire ne sont pas non plus étrangères à mon amour pour ses écrits. - Kavanaugh a écrit:
- C'est marrant parce que discuter de MY m'a rappelé que j'avais écrit une leçon sur Mémoire d'Hadrien durant mes études, le sujet était "L'art de gouverner". Ça m'a rappelé de bons souvenirs de la relire !
Si tu es d'accord et que tu la retrouves, je serais très intéressé pour la lire ! - Kavanaugh a écrit:
- Voilà ce que je peux te dire sur Duras, c'est en demi-teinte, mais, selon moi, tu passerais à côté de quelque chose en n'essayant pas un jour de lire Un barrage contre le Pacifique (c'est totalement subjectif évidemment !)
Merci pour tes indications, précieuses. En fait, je n'ai rien contre l'œuvre de Duras, je serais complètement disposé à lire autre chose, et bien sûr son Barrage qui est un monument, paraît-il. La question se pose beaucoup ces derniers temps : "faut-il séparer l'œuvre de l'artiste ?". Vaste débat, mais je dis oui, personnellement. Même si Duras m'insupporte parfois, même si elle a eu des positions scandaleuses et qu'elle a dit beaucoup de bêtises, je ne doute pas qu'elle fut une bonne autrice. Bon, le Barrage est dans mes priorités alors. Et Daphné du Maurier aussi parce que tu l'as vraiment bien vendue... |
| | | Invité / Invité Lun 26 Oct 2020 - 17:14 | |
| - Kavanaugh a écrit:
- De Daphne du Maurier, je conseille évidemment Rebecca, THE classique (Je glisse l'incipit en spoiler à la fin de ce message). L'édition sortie récemment (2019 je crois) propose une traduction beaucoup plus fidèle (après, si tu lis en anglais, tu n'as pas ce problème !). [...] J'ai également adoré Ma Cousine Rachel, avec ce narrateur qui tombe amoureux de sa cousine tout en la soupçonnant du meurtre de son cousin adoré... Bref, Daphne du Maurier, c'est du drama, du roman noir, du love et des descriptions gothiques, alors ça ne peut que me plaire
Tiens, ça me rappelle que j'avais été plutôt déçue de Rebecca (alors que j'aime beaucoup l'adaptation d'Hitchcock). Il faudrait peut-être que je tente la nouvelle traduction. En revanche je conseille également Ma cousine Rachel ! Ce sujet me motive à reprendre ma lecture du premier tome de Jalna, une saga de la canadienne Mazo De la Roche qu'on m'a survendue. |
| | Nombre de messages : 898 Âge : 33 Date d'inscription : 30/03/2020 | Kavanaugh / Double assassiné dans la rue Morgue Lun 26 Oct 2020 - 21:04 | |
| - Koola a écrit:
- Merci pour les recs sur du Maurier Je connaissais de nom par rapport aux films d'Hitchcock mais hâte de lire en version originale. Je rajoute à ma PAL. Ton incipit donne envie et la trad a l'air très bonne en tout cas, ça mets bien dans l'ambiance. Et je comprends pourquoi ça te parle vu ton roman
Oui, y a pas de hasard Je vais acheter Atigonik en premier, je crois, et ensuite je chercherai une traduction d'Oliver ! - Hadrienantinoe a écrit:
- Dans les petits livres qui font moins peur, Alexis ou le Traité du vain combat, une œuvre de jeunesse mais déjà mûre, Denier du rêve que j'ai beaucoup aimé (ça se passe à Rome sous le fascisme), ou encore Anna, soror, d'une grande poésie (dans l'Italie du XVIe siècle).
Je vais peut-être commencer par un petit livre qui fait moins peur alors... histoire d'y aller progressivement. Dans tous les cas, ce sera une lecture d'été (oui, je classe les différents genres de lecture en fonction des mois de l'année). - Hadrienantinoe a écrit:
- Si tu es d'accord et que tu la retrouves, je serais très intéressé pour la lire !
Je t'envoie un MP. J'espère qu' Un barrage et Du Maurier te plairont quand tu les liras Je ne connais pas du tout Jalna, Vanadium, de quoi est-ce que ça parle ? |
| | | Invité / Invité Lun 26 Oct 2020 - 22:53 | |
| - Kavanaugh a écrit:
- Je ne connais pas du tout Jalna, Vanadium, de quoi est-ce que ça parle ?
C'est une grosse saga familiale (16 tomes !). Jalna est le nom du domaine familial, le manoir dans lequel les générations se succèdent. Apparemment ça a eu un joli succès à l'époque (années 30). Je ne le vends pas super bien (je commence tout juste) ; c'est cet avis sur Babelio qui m'a donné envie de me lancer. |
| | Nombre de messages : 85 Âge : 110 Date d'inscription : 04/08/2020 | 123soleil / Pippin le Bref Mar 27 Oct 2020 - 9:10 | |
| Merci pour ce sujet, qui m'inspire de belles découvertes !
Virginia Woolf Magda Szabó Marina Tsvetaeva Dubravka Ugrešić Goliarda Sapienza Anna Akhmatova Murasaki Shikibu |
| | Nombre de messages : 522 Âge : 63 Pensée du jour : Vous êtes vivant, alors vivez ! Date d'inscription : 30/04/2019 | Anna Labrousse / Gloire de son pair Mar 27 Oct 2020 - 15:40 | |
| Vanadium : quand j'étais adolescente (dans les années 1975) j'ai lu cette saga et j'en garde un souvenir inoubliable... A l'époque, dans un village sans grande distraction, la lecture était une passion. Mon amie d'enfance et moi avons passé des jours le nez dans ces romans, à commenter les actions des personnages... Ton message me rappelle cette époque, (Jalna c'est ma madeleine de Proust) et je t'en remercie. Je me réjouis que cette saga soit encore lue ! |
| | Nombre de messages : 10038 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Mar 27 Oct 2020 - 16:33 | |
| Ma grand-mère m'avait offert un bouquin qui comportait plusieurs des premiers tomes des Jalna, quand j'étais ado ; je ne l'avais jamais ouvert... c'est sûrement dommage !
123soleil, quel beau top 7 qui me donne d'autant plus envie de découvrir Dubravka Ugrešić. |
| | | Invité / Invité Mer 28 Oct 2020 - 10:52 | |
| Oh, eh bien je suis heureuse que mon message sur Jalna te rappelle te bons souvenirs Anna Labrousse ! J'espère m'en créer de jolis moi aussi J'ai d'ailleurs honte de ne pas avoir cité la Comtesse de Ségur (je dois pourtant mon prénom aux Petites filles modèles) et Pearl Buck. Ma mère a beaucoup lu cette romancière américaine et j'ai adoré Vent d'est vent d'ouest, Pivoine, La mère, La terre chinoise etc. |
| | Nombre de messages : 2610 Âge : 125 Date d'inscription : 08/04/2019 | Leasaurus Rex / Terrible terreur Mer 28 Oct 2020 - 11:09 | |
| Kavanaugh et Hadrienantinoe : merci pour vos échanges passionnants. Grâce à vous deux, j'ai ajouté de nombreux livres de Daphné du Maurier (dont je n'ai lu que Rebecca, jusqu'ici) à ma PAL déjà conséquente, ainsi qu' Un barrage contre le Pacifique de Marguerite Duras. L’œuvre au noir de Marguerite Yourcenar m'attend déjà, même si ses Mémoires d'Hadrien m'avaient un peu barbée à la lecture. Je continue à enrichir ma liste d'autrices, car je devrais recevoir prochainement Zébu Boy d'Aurélie Champagne, Anne de Green Gables de Lucy Maud Montgomery et La Maison dans laquelle de Mariam Petrosyan. Je n'oublie pas non plus toutes celles qu'il me reste à lire et à découvrir, ma PAL s'allonge de jour en jour, et je lis de moins en moins. |
| | Nombre de messages : 71 Âge : 34 Pensée du jour : "Les clefs sont toujours sur la porte." Date d'inscription : 31/10/2020 | JeanYanaudel / Clochard céleste Lun 2 Nov 2020 - 15:33 | |
| Bonjour,
Voici ma liste :
- Delphine de Vigan - Maylis de Kerangal - Astrid Desbordes - Adeline Dieudonné
- Margaret Atwood - Joyce Carol Oates - Siri Hustvedt |
| | | Invité / Invité Lun 9 Nov 2020 - 12:11 | |
| .
Dernière édition par Jasmin le Jeu 17 Fév 2022 - 19:47, édité 1 fois |
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