VivianW a écrit:

Je découvre Hilsenrath. C'est drôle, terriblement humain et corrosif. Pas de grandes phrases et vas y que je me branle, mais un phrasé vrai et juste. Depuis les gigolos prêts-a-sucer des chiottes aux lettres au premier consul de son père : tout respire la vie, cruelle, sordide. Entre Fante et Bukowski, voilà un rescapé de la Shoah qui écrit comme on parle, sans chichi. Ça vient du coeur ou de la bite, s'il parle souvent de la seconde, c'est le premier qu'on lit

Si tu lis de la fantasy, je te recommande Les Chevaliers du Tintamarre de Bardas, qui est inspiré de Bukowski, Fante, La rue Ketanou

Lu Là-bas de Huysmans, pas assez de description pour un style aussi magnifique. Quant aux dialogues, tout le monde s'y ressemble.

Je viens de commencer le tome 12 en français de la Roue du Temps de Robert Jordan, je lis le cycle depuis cet été, mais j'ai de plus en plus de mal. Certains moments sont vraiment bons, mais qu'est-ce qu'il y a comme longueurs.... Pas sûre que je tienne jusqu'au tome 24
Et pour alterner, je lis le troisième tome de Skyward de Brandon Sanderson, Cytonic, en anglais. J'adore toujours autant même si ça n'a rien à voir avec les 2 premiers tomes...

Je viens de finir L'Idiot que j'ai beaucoup aimé. En spoiler ce que j'en pense :

Spoiler:

Terminé aussi Le Témoin jusqu'au bout de Georges Didi-Huberman (un penseur que j'adore et que je trouve terriblement inspirant).

Spoiler:

Je lis aussi, en parallèle, de la théorie économique avec L'imposture économique de Steve Keen.

Je découvre (après tout le monde) que la Revue des deux mondes est un bastion réac. La mère de mon élève me prête le dernier numéro, consacré à Colette, qu'elle sait que j'apprécie. Tout est lunaire : les 4/5 de l'éditorial sont consacrés à défoncer Annie Ernaux et son prix Nobel (aucun de ses textes n'est d'ailleurs cité : on ne prend appui que sur la vulgate selon laquelle elle serait victimaire et anti-méritocratique, mais la littérature ? rien) ; le nom de Colette n'apparaît que dans le dernier paragraphe, pour dire qu'elle est plus cool qu'Annie Ernaux parce qu'elle ne se plaint pas / n'est pas revancharde (il n'est pas plus question de ses textes), comme si opposer deux femmes à un siècle de distance avait un sens quelconque (le parallèle entre les deux ? elles sont des femmes qui écrivent, je n'en ai pas vu d'autre). Ah si : on reproche à Annie Ernaux de n'avoir pas cité Colette dans son discours de réception du Nobel, et d'y avoir préféré Camus, Proust et Woolf (comme si le discours de réception était un exercice de name dropping, et comme si Proust, Camus ou Woolf étaient des idoles pour victimaires du XXIe siècle)

Un article, particulièrement gratiné, prend le nom de "Colette contre les néoféministes". C'est fabuleux : on a droit à une série de scénarios au conditionnel où des néoféministes (jamais clairement définies) liraient tel ou tel passage de l'œuvre ou de la biographie de Colette et s'insurgeraient, cancellant au passage l'autrice. Par exemple, les "néoféministes" s'indigneraient de la part du corps dans l'œuvre de Colette, corps présenté comme sensuel, réapproprié comme arme contre ceux qui l'avaient instrumentalisé, car les "néoféministes" penseraient que le corps est honteux et qu'il faut le mettre à distance. Tout est du même acabit : homme de paille sur homme de paille, scénarios conditionnels jamais advenus, et postulat que les féministes contemporaines seraient incapables de contextualiser les écrits de Colette dans leur siècle. Au fond, c'est moins un article sur Colette, qui n'est qu'instrumentalisée, que contre le féminisme contemporain, qui n'est jamais défini / cité (pourquoi prendre cette peine, franchement ?). Étant féministe et fan de Colette (et d'Annie Ernaux), et ayant trouvé dans les livres de Colette une inépuisable source de réflexion, je me demande comment ce torchon a pu simplement sortir.

Ce sont des modes opératoires ordinaires de réacs, sans aucun intérêt intellectuel. Il s'agit de se créer des épouvantails et de monter les femmes les unes contre les autres, en distribuant de bonnes images à celles dont ils manipulent les œuvres et la mémoire.

Tu as hélas tout à fait raison :/

J'ai terminé hier L'Imposture économique de Steve Keen. C'est un livre incroyable et saisissant. Il montre comment les soubassements de l'économie néoclassique (dominante dans le monde) sont faux et mythologiques - non seulement empiriquement, mais même mathématiquement. C'est une lecture difficile et technique mais qui me permet de commencer à structurer mes opinions économico-politiques sur autre chose que sur une certaine "éthique philosophique".

J'ai commencé à lire Dette - 5000 ans d'histoire de David Graeber, qui commence aussi très bien et de manière très édifiante !

Coucou !
ça y'est, j'ai terminé "Corniche Kenedy" de Maylis de Kerangal. Avis en demi-teinte : Je n'ai pas du tout accroché au style de l'autrice : phrases vraiment trop longues (une phrase = plusieurs pages !), et dialogues "racontés" dans la narration. Cependant, il y a une certaine poésie dans ses descriptions, et à partir de la moitié du livre, j'ai voulu savoir ce qui arriverait aux protagonistes.
Je ne regrette pas de m'être accrochée pour le finir, mais je ne pense pas lire d'autres livres de l'autrice si c'est toujours le même style de narration.

4eme de couv :
""Les petits cons de la corniche. La bande. On ne sait les nommer autrement. Leur corps est incisif, leur âge dilaté entre treize et dix-sept, et c'est un seul et même âge, celui de la conquête : on détourne la joue du baiser maternel, on crache dans la soupe, on déserte la maison."
Le temps d'un été, quelques adolescents désœuvrés défient les lois de la gravitation en plongeant le long de la corniche Kennedy. Derrière ses jumelles, un commissaire, chargé de la surveillance de cette zone du littoral, les observe. Entre tolérance zéro et goût de l'interdit, les choses vont s'envenimer...
Âpre et sensuelle, la magie de ce roman ne tient qu'à un fil, le fil d'une écriture sans temps morts, cristallisant tous les vertiges."

https://www.babelio.com/.../Kerangal-Corniche-Kennedy/91038

Affranchissements, de Muriel Pic, sur les conseils de Keanu. Je passe ici pour dire (je n'en ai lu qu'un quart pour l'heure !) que c'est formidable ! vraiment tout ce que j'aime. Une sorte d'enquête partant d'un thème familial – l'oncle bossu, botaniste et passionné de philatélie – pour nouer ensemble plein de sous-thèmes – le printemps dans la poésie, le bossu dans la culture alchimique, les timbres, la capacité du regard à capter l'instant, une référence constante à William Carlos Williams –, à l'aide de documents reproduits (Muriel Pic a publié deux essais sur Sebald : pas un hasard !). Bref, on est pile poil dans ce genre de littérature que j'aime, à la croisée du journal, de l'essai et de la fiction, appuyée sur des documents qu'elle interroge plutôt qu'elle n'en verrouille le sens, c'est beau, c'est vif, ça se suce comme un gros bonbon (et ça donne envie d'écrire + de revisiter sa vieille collection de timbres).

Un geste m'a particulièrement émue, dans le rapport aux archives personnelles. L'oncle envoyait à sa nièce (il vivait en Angleterre, elle en France), tous les mois, quatre timbres fraichement édités. Les dernières années de vie de l'oncle, la nièce s'était désintéressée de la philatélie sans oser le lui dire – les enveloppes reçues mensuellement, entre 1999 et 2001, étaient restées fermées. Il y a ce beau geste de l'ouverture, geste d'écrivaine, vingt ans plus tard, qui renoue la relation. J'ai été émue qu'une archive restée sans signification à l'époque puisse, plus tard, renouer le dialogue de soi à soi. Trop beau.

Alors depuis la rentrée, j'ai enchainé un bon paquet de livres là, sur la tablette comme en papier:

- Agnès Mathieu-Daudé - Marchands de sable.

Ca va sans plus.

- Françoise Sagan - Un peu de soleil dans l'eau froide.

C'est tout doux, c'est Sagan.

- Catherine Poulain - L'ombre d'un grand oiseau

J'ai aimé forcément,

- Jean Rouaud - Comédie d'automne

C'est toujours intéressant de voir l'envers du décor de la création littéraire et du monde du livre

- Megan Nolan - Plus jamais

Dur, dur...

- Serge Joncour - Chaleur humaine

Il est bien, mais on voit que Joncour se positionne comme un macroniste et un "centriste raisonnable", ce qui est assez pénible...

- Sophie Pointurier - Femme portant un fusil

Une claque

- Basile Mulciba - Hors saison

Tout doux...

- Capucine Delattre - Un monde plus sale que moi

Dur mais chouette et important

- Imogen Binnie - Nevada.

Ca m'a fait la même chose que "L'art de perdre" d'Alice Zeniter. Chaque page m'a renversée, je ne savais pas si je voulais rire, pleurer, les deux, ça me faisait comme un grand soleil et ça m'attrapait aux tripes. C'est un livre réparateur, résilient, incroyable, fou, indispensable.

- Karim Miské - La situation

Glaçant

- Capucine Ruat - L'éditeur

Comme plus haut avec Rouaud, je suis toujours intéressée par les récits sur le monde littéraire

- Angela Davis - Femmes, race et classe

(Je l'avais depuis 2016 et j'osais pas le lire, c'est chose faite)

Et maintenant je lis "L'unique objet de mon regard" d'Aurélie Lacroix et c'est dur dur dur...

Je me suis laissé tenter par "L'Homme feu" de Joe Hill.
Je ne connaissais pas l'auteur, et je suis tombé dessus un peu par hasard en regardant dans les rayons.
Sur la quatrième de couverture. Une contamination (classique ...) où les malades sont couverts de marques, qui entraînent la combustion de la personne (moins classique !). Ni une, ni deux, j'ai commencé le prologue, et ça donne clairement envie de se plonger dans ce road trip pré-apocalyptique à la sauce Le Fléau

Je suis en train de lire "Le camée anglais" de Madhulika Liddle (ed. Picquier), un roman policier qui se passe chez les Moghols, en Inde, au temps de la fin de règne de Shah Jahan, et dans lequel un jeune noble, Muzzafar, enquête sur un meurtre lié au vol d'un pendentif en émeraude. Il essaie d'innocenter celui qui est considéré comme l'assassin, un joaillier qu'il a pour ami.

L'écriture est simple et j'adore l'Inde en général mais là j'accroche moyennement. L'histoire est un peu plate et Muzzafar manque de personnalité. J'en suis au quart et peu de choses se sont passées. Les descriptions dressent un portait intéressant de la société de l'époque (on sent que l'autrice s'y connait) et pourtant pas assez détaillé... mais en même temps il y a trop de pauses dans le récit pour décrire des choses inutiles... bref ça manque d'équilibre. Dommage mais bon comme ça se lit vite, je pense le finir.

Je lis "un week-end entra amis" de Madeleine Wickham alias Sophie Kinsella.
J'ai adoré les confessions d'une shopaholic, mais celui-ci est un peu moins bon je trouve : trop de personnages que je mélange, mais l'histoire est sympa, sans prise de tête, ambiance feel-good.
On avance facilement au fil des révellations.
J'ai appris que c'est le premier roman de Sophie KInsella.

J'ai acheté la Trilogie du rempart sud de Jeff VanderMeer
Je suis en train de terminer le tome 1 Annihilation et franchement je recommande pas du tout. Si le scénario a du potentiel, je sais pas si c'est la plume de l'auteur ou la traduction, mais ça va pas du tout hein. Y a littéralement aucune tension, les phrases sont trop bizarres, on comprend pas grand chose, puis je sais pas y a 0 ambiance quoi. En plus, y a des énormes incohérences (genre un perso qui s'en va puis plus tard il est dit qu'elle a été tuée ??). Vraiment je ne comprends pas le succès de cette saga. Ca ne me donne même pas envie de lire le tome 2 et 3 si c'est pour retrouver cette plume monotone au possible alors que je les ai achetés quoi.

Voilà, il fallait absolument que je critique pour me libérer de ce poids

J'avais aimé le film Annihilation, pour le livre, aucune idée.

Je lis actuellement les Contes et nouvelles fantastiques français du dix-neuvième siècle des Éditions Coutes et longues.

Très beau livre et bon panel, varié, qui me permet de (re)découvrir pas mal d'auteurs de cette période. Par chance, je n'avais lu aucune de ces nouvelles. Nuance par contre, quelques unes d'entre elles, comme celles de Balzac, ne rentrent pas vraiment dans le registre fantastique. Le livre lui-même est superbe et illustré, vraiment qualitatif. J'aime bien avoir ce genre de bel objet chez moi.