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 Les plus beaux poèmes

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Invité  /  Invité


Le désespoir est assis sur un banc

Dans un square sur un banc
Il y a un homme qui vous appelle quand on passe
Il a des binocles et un vieux costume gris
Il fume un petit ninas il est assis
Et il vous appelle quand on passe
Ou simplement il vous fait signe
Il ne faut pas le regarder
Il ne faut pas l'écouter
Il faut passer
Faire comme si on ne le voyait pas
Comme si on ne l'entendait pas
Il faut presser le pas
Si vous le regardez
Si vous l'écoutez
Il vous fait signe et rien personne
Ne peut vous empêcher d'aller vous asseoir près de lui
Alors il vous regarde et sourit
Et vous souffrez atrocement
Et l'homme continue de sourire
Er vous souriez du même sourire
Exactement
Plus vous souriez et plus vous souffrez
Irrémédiablement
Et vous restez là
Assis figé
Souriant sur le banc
Des enfants jouent tout près de vous
Des passants passent
Tranquillement
Des oiseaux s'envolent
Quittant un arbre
Pour un autre
Et vous restez là
Sur le banc
Et vous savez vous savez
Que jamais plus vous ne jouerez
Comme ces enfants
Vous savez que jamais plus vous ne passerez
Tranquillement
Comme ces passants
Que jamais plus vous ne vous envolerez
Quittant un arbre pour un autre
Comme ces oiseaux.

Prévert
 
LePèlerinBleu
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  400
   Âge  :  31
   Pensée du jour  :  “Je voulais vivre intensement et sucer la moelle de la vie. Et ne pas, quand je viendrai à mourir, découvrir que je n'aurai pas vécu.”
   Date d'inscription  :  25/11/2017
    
                         
LePèlerinBleu  /  Pour qui sonne Lestat


Clarisse

Imitation d'un poète écossais.

Oui, je me plais, Clarisse, à la saison tardive,
Image de cet âge où le temps m'a conduit ;
Du vent à tes foyers j'aime la voix plaintive
Durant la longue nuit.

Philomèle a cherché des climats plus propices ;
Progné fuit à son tour : sans en être attristé,
Des beaux jours près de toi retrouvant les délices,
Ton vieux cygne est resté.

Viens dans ces champs déserts où la bise murmure
Admirer le soleil, qui s'éloigne de nous ;
Viens goûter de ces bois qui perdent leur parure
Le charme triste et doux.

Des feuilles que le vent détache avec ses ailes
Voltige dans les airs le défaillant essaim :
Ah ! puissé-je en mourant me reposer comme elles
Un moment sur ton sein !

Pâle et dernière fleur qui survit à Pomone,
La veilleuse en ces prés peint mon sort et ma foi :
De mes ans écoulés tu fais fleurir l'automne,
Et je veille pour toi.

Ce ruisseau, sous tes pas, cache au sein de la terre
Son cours silencieux et ses flots oubliés :
Que ma vie inconnue, obscure et solitaire,
Ainsi passe à tes pieds !

Aux portes du couchant le ciel se décolore ;
Le jour n'éclaire plus notre aimable entretien :
Mais est-il un sourire aux lèvres de l'Aurore
Plus charmant que le tien ?

L'astre des nuits s'avance en chassant les orages :
Clarisse, sois pour moi l'astre calme et vainqueur
Qui de mon front troublé dissipe les nuages
Et fait rêver mon coeur.

Chateaubriand
 
Aquae
   
    Autre / Ne pas divulguer
   Nombre de messages  :  1022
   Âge  :  25
   Localisation  :  le plus près possible d'une forêt
   Date d'inscription  :  01/12/2016
    
                         
Aquae  /  Amazone du Dehors


Encore frissonnant
Sous la peau des ténèbres
Tous les matins je dois
Recomposer un homme
Avec tout ce mélange
De mes jours précédents
Et le peu qui me reste
De mes jours à venir.
Me voici tout entier,
Je vais vers la fenêtre.
Lumière de ce jour,
Je viens du fond des temps,
Respecte avec douceur
Mes minutes obscures,
Épargne encore un peu
Ce que j’ai de nocturne,
D’étoilé en dedans
Et de prêt à mourir
Sous le soleil montant
Qui ne sait que grandir.

Jules Supervielle
 
Pasiphae
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  10023
   Âge  :  31
   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
   Date d'inscription  :  22/06/2010
    
                         
Pasiphae  /  Truquage geniphasien


N’appelez pas,
n’appelez pas cela chanter !
Toute la nuit
il a rugi sous ma fenêtre.
N’appelez pas le rossignol !

Vieux séducteur,
faune ailé,
bonimenteur des champs de foire,
cette fois-ci, tu exagères.

Je n’ai pas dormi. Je te hais.
Que tu te sois laissé prendre
au piège de la nature amoureuse,
passe encore.
Cela arrive tous les jours
à plus malin que toi.
Mais que tu sois devenu
cette figure emblématique
de l’amour en littérature,
voilà qui dépasse les bornes.
La rose qui,
dans ce domaine,
n’a rien à t’envier
en matière de sottise
est du moins silencieuse.

Rossignol, ton grand tort
est de te prendre pour un rossignol.

Je te pardonne. Mais, mon Dieu,
quelle odeur de poussière !


Emmanuel Hocquard
 
k_raf
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  646
   Âge  :  47
   Localisation  :  Entre Aix et Marseille
   Pensée du jour  :  Write with the door closed, rewrite with the door open. - Stephen King
   Date d'inscription  :  02/03/2018
    
                         
k_raf  /  Hé ! Makarénine


Je n'ai pas eu le courage de parcourir les 54 pages du topic. Je pars du principe que "Il meurt lentement" et "Demain dès l'aube" ont forcément été cités, alors je propose un moins connu :

Le temps de vivre

Il a dévalé la colline
Ses pieds faisaient rouler des pierres
Là-haut entre les quatre murs
La sirène chantait sans joie

Il respirait l'odeur des arbres
Avec son corps comme une forge
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait a travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil

Les canons d'acier bleu crachaient
Des courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau

Il y a plongé son visage
Il riait de joie il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter

Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés

Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil

Le temps de rire aux assassins
Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de courir vers la femme
Il avait eu le temps de vivre

Boris VIAN
 
Tam Lin
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  23
   Âge  :  35
   Pensée du jour  :  
   Date d'inscription  :  12/03/2018
    
                         
Tam Lin  /  Homme invisible


Les présents

Si tu me parles, quelque soir,
Du secret de mon cœur malade,
Je te dirai, pour t'émouvoir,
Une très ancienne ballade.

Si tu me parles de tourment,
D'espérance désabusée,
J'irai te cueillir, seulement,
Des roses pleines de rosée.

Si, pareille à la fleur des morts
Qui se plaît dans l'exil des tombes,
Tu veux partager mes remords...
Je t'apporterai des colombes.


Villiers de L'Isle-Adam
 
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Invité  /  Invité


Extrait du recueil Les Salazienne, d'Auguste Lacaussade

Mais quel est ce piton dont le front sourcilleux
Se dresse, monte et va se perdre dans les cieux ?
Ce mont pyramidal, c'est le piton d'Anchaine.
De l'esclave indompté brisant la lourde chaîne,
C'est à ce mont inculte, inaccessible, affreux,
Que dans son désespoir un Nègre malheureux
Est venu demander sa liberté ravie.
Il féconda ces rocs et leur donna la vie ;
Car, pliant son courage à d'utiles labeurs,
Il arrosait le sol de ses libres sueurs.
Il vivait de poissons, de chasse et de racines ;
Parfois, dans la forêt ou le creux des ravines,
Aux abeilles des bois il ravissait leur miel,
Ou prenait dans ses lacs le libre oiseau du ciel.
Séparé dans ces lieux de toute créature,
Se nourrissant des dons offerts pas la nature,
Africain exposé sur ces mornes déserts
Aux mortelles rigueurs des plus rudes hivers,
Il préférait sa vie incertaine et sauvage
À des jours plus heureux coulés dans l'esclavage ;
Et, debout sur ces monts qu'il prenait à témoins,
Souvent il s'écriait : je suis libre du moins !
Cependant, comme l'aigle habitant des montagnes,
Qui du trône des airs descend vers les campagnes,
Sur la terre et les champs plane avec majesté,
Et, s'approchant du sol par sa proie habité,
La ravissant au ciel dans sa puissante serre,
Reprend son vol royal et remonte à son aire ;
Le noble fugitif, abandonnant les bois,
De son mont escarpé descendait quelquefois ;
Il parcourait les champs, butinait dans la plaine,
Et revolant ensuite à son affreux domaine
Par l'âpre aspérité d'un sentier rude et nu,
Invisible aux regards et de lui seul connu,
Il regagnait bientôt sa hutte solitaire
 
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Invité  /  Invité


Invité a écrit:

Le regard d'Orphée

Et s'il ne l'avait pas tuée de son regard ?
S'ils étaient tous les deux dans la cuisine
à préparer un café
ou à parler de la guerre qui ne finit pas
ou à éteindre une chandelle pour l'anniversaire millénaire de leur mariage
avec des fantômes qui dansent partout
ou à écouter la musique dont ils ont oublié le nom
ou à tousser au milieu des milliers de grains de poussière qui volent autour d'eux
ou à s'asseoir gentiment comme deux statues de sel.

Dunia Mihail (Irak)



Belle découverte, merci.
 
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Invité  /  Invité


Le cageot


  A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.
  Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.
  À tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jeté sans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - sur le sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantir longuement.


Francis Ponge, Le Parti pris des choses.
 
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Orion

C'est mon étoile
Elle a la forme d'une main
C'est ma main montée au ciel
Durant toute la guerre je voyais Orion par un créneau
Quand les Zeppelins venaient bombarder Paris ils venaient toujours d'Orion
Aujourd'hui je l'ai au-dessus de ma tête
Le grand mât perce la paume de cette main qui doit souffrir
Comme ma main coupée me fait souffrir percée qu'elle est par un dard continuel


Blaise Cendrars, Au coeur du monde
 
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Invité  /  Invité


A Monster in My Closet

There's a monster in my closet and I don't know what to do!
Have you ever seen him?
Has he ever pounced on you?
I wonder what he looks like!
Is he purple with red eyes?
I wonder what he likes to eat. What about his size!!
Tonight I'm gonna catch him!
I'll set a real big trap!
Then I'll train him really well.
He'll answer when I clap!

When I looked up in that closet there was nothing there but stuff.
I know the monster's in there! I heard him huff and puff!
Could it be he wants to eat me?
Maybe I'm his favorite tray.
And if he comes to get me,
I'll scream loudly, "Go away!!"
If he's nice, I'll name him "Happy."
If he's bad I'll name him "Grouch."
I suspect that he is leaving, but if not. . .I'll kick him out!


- une enfant de dix ans
 
Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


TUBERCULES

Plonger la main dans la terre.
Plonger jusqu'à toucher la peau rugueuse de ce qui se cache : des tubercules, des tentacules
de poulpes qui habitent sous terre. Des tubercules
qui poussent comme la peur, dans le noir.
Plonger la main comme le faisait grand-père, en pleine lune,
comme il m'a appris à le faire quand il le pouvait encore, quand il en avait les forces
et y sortait des tubercules comme des tentacules de poulpes fraîchement pêchés.
Plonger la main jusqu'à pouvoir toucher les intestins comestibles de la terre,
jusqu'à l'endroit où poussent ces tubercules noirâtres,
comme des images d'un rêve, comme des pensées tordues.
Plonger la main, doucement, comme dans une blessure profonde, lointaine
comme le jour ou le grand-père m'a appris à moissonner des tubercules
et j'ai eu la révélation de la première image de la peur
lorsque je l'ai eu dans les mains, sale, nouveau-né
sans pleurs. C'était comme palper l'humidité des choses enfouies,
comme un ongle qui fait mal, comme la peur devant moi pour la première fois.
Des tubercules, des tentacules à la peau dure, arrachés aux poulpes déchirés sous terre.
Des tubercules exposés au soleil, agonisants de se savoir bientôt cuits.
Des organes crus. Des formes impures. Des idées sales de la terre.
Des bas instincts. Des fœtus allongés. Des tubercules tentacules. De la nourriture de pauvre.
Des tubercules extraits par grand-père les jours de pleine lune sur la terre.
Plonger la main.
La plonger encore plus.
Palper aveuglement la peur.
La reconnaître en tant que tubercule
La mettre sur la table.
Se nourrir de son amidon amer.

Audomaro Hidalgo
 
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Noxer  /  Au nom de l'Abeille – Et du Papillon – Et de la Brise – Amen !


Terrifiant pale
https://letombeaudespaquerettes.wordpress.com/
 
Shub
   
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Shub  /  Roberto Bel-Agneau


Solstice a écrit:
Le cageot


    A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot, simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la moindre suffocation font à coup sûr une maladie.
    Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé sans effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées fondantes ou nuageuses qu'il enferme.
    À tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être dans une pose maladroite à la voirie jeté sans retour, cet objet est en somme des plus sympathiques - sur le sort duquel il convient toutefois de ne s'appesantir longuement.


Francis Ponge, Le Parti pris des choses.
Qu'est-ce que c'est bien Francis Ponge! bounce  Un copain comédien devait monter un spectacle d'après lui et ses textes et l'a rencontré.
Il m'a pas dit  comment ça c'était passé.
 
art.hrite
   
    Masculin
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   Âge  :  20
   Date d'inscription  :  17/05/2010
    
                         
art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


Pasiphae a écrit:
TUBERCULES

Plonger la main dans la terre.
Plonger jusqu'à toucher la peau rugueuse de ce qui se cache : des tubercules, des tentacules
de poulpes qui habitent sous terre. Des tubercules
qui poussent comme la peur, dans le noir.
Plonger la main comme le faisait grand-père, en pleine lune,
comme il m'a appris à le faire quand il le pouvait encore, quand il en avait les forces
et y sortait des tubercules comme des tentacules de poulpes fraîchement pêchés.
Plonger la main jusqu'à pouvoir toucher les intestins comestibles de la terre,
jusqu'à l'endroit où poussent ces tubercules noirâtres,
comme des images d'un rêve, comme des pensées tordues.
Plonger la main, doucement, comme dans une blessure profonde, lointaine
comme le jour ou le grand-père m'a appris à moissonner des tubercules
et j'ai eu la révélation de la première image de la peur
lorsque je l'ai eu dans les mains, sale, nouveau-né
sans pleurs. C'était comme palper l'humidité des choses enfouies,
comme un ongle qui fait mal, comme la peur devant moi pour la première fois.
Des tubercules, des tentacules à la peau dure, arrachés aux poulpes déchirés sous terre.
Des tubercules exposés au soleil, agonisants de se savoir bientôt cuits.
Des organes crus. Des formes impures. Des idées sales de la terre.
Des bas instincts. Des fœtus allongés. Des tubercules tentacules. De la nourriture de pauvre.
Des tubercules extraits par grand-père les jours de pleine lune sur la terre.
Plonger la main.
La plonger encore plus.
Palper aveuglement la peur.
La reconnaître en tant que tubercule
La mettre sur la table.
Se nourrir de son amidon amer.

Audomaro Hidalgo

j'adore !
 
   
    
                         
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