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 Les plus beaux poèmes

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Pasiphae
   
    Féminin
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   Pensée du jour  :  nique la miette
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Dans l'espace du cerveau, d'imaginaires roses livrent leur parfum,
des vols d'oiseaux, des vols d'étoiles défient la tempête,
la pensée dessine le retour de l'instant unique.

Soudain, la peau et la toile de chair hurlent,
comme un nouveau-né, terrifié,
goulûment. Les tissus enflent pour devenir
l'humus de la mort, chair d'homme,
une vague opaque balaie les châteaux de sable
bâtis par les pensées.

Jamais le plus ardent des poèmes n'élucidera
l'aigre et furtive jouissance des sens.

Pentti Holappa dans Les mots longs traduit du finnois par Gabriel Rebourcet



29

L'amour parle sous tant d'apparences.
Un train illuminé traverse la chair de la nuit sans bruit,
le ciel se voûte à l'invisible,
la terre gorgée d'eau halète sans relâche,
les étoiles frissonnent,
une ville flamboie au centre névralgique de l'âme.
Un cri solitaire est emprisonné derrière les dents,
il descend la gorge en tourbillonnant puis il arrache les cellules
dans sa bourrasque, jusqu'à l'explosion.
Ensuite, il pleut comme dans l'espace planétaire,
la poussière, le silence.

Pentti Hollapa dans Cinquante-deux traduit du finnois par Gabriel Rebourcet



Tamao est nu

Tamao est là, nu, debout il regarde les étoiles.
Maintenant il sait ce qu'est la solitude.
Ses doigts palpent sa verge,
il fait glisser le prépuce sur le gland
jusqu'à ce qu'il le sente dans ses doigts comme une prune mûre.
Dans l'ombre une main rassurante apparaît
qui caresse ses fesses et ses testicules.
Tamao se livre sans question, sans un souffle.
Il éjacule sa sève pâle dans la grande paume
et un instant plus tard il pleure, car tout est fini.
Si Dieu existait, il n'aurait pas disparu.

Pentti Holappa dans La bannière jaune traduit du finnois par Gabriel Rebourcet

Sinon, du même je recommande chaudement Poème de Noël 95 et La mère de l'amant, trop longs pour être recopiés ici
 
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Invité  /  Invité


(Pentti Holappa :flower: Et oh, je ne connaissais pas le deuxième. Il y a un extrait du Poème de Noël 95 ici.)

Pour continuer dans les poètes nordiques :


Comme une mer gris ardoise

Comme une mer gris ardoise
plaine d'hiver mon cerveau
dans l'espace

poursuite fugitive du phare
mes yeux tombent
course en rond

ce que nous appelons terre :
les étoiles les plus proches

Inger Christensen



Sentiers de poésie (extrait)

I

Elle a dû vouloir en finir
cette lueur de lune d'un gris latin
qui astique le crâne chauve du glacier

Dés jetés
qu'emporte le courant
la rivière du glacier

Pureté de leur forme
(sans parler de leur nombre)
risiblement sûrs d'eux
ballotés comme ils le sont
avec la bourbe du fond

Chante donc
les déserts
oiseau candide !
le rêve de la rivière

(...)

Sigurdur Pálsson
 
Manfred
   
    Féminin
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   Pensée du jour  :  Zut
   Date d'inscription  :  27/05/2012
    
                         
Manfred  /  Pouyoute (© Birdy)


Youth de Samuel Ullman

Citation :
Youth is not a time of life - it is a state of mind,
it is a temper of the will,
a quality of the imagination,
a vigor of the emotions,
a predominance of courage over timidity,
of the appetite for adventure over love of ease.

Nobody grows old by merely living a number of years.
People grow old only by deserting their ideals.
Years wrinkle the skin,
but to give up enthusiasm wrinkles the soul.
Worry, doubt, self-distrust,
fear and despair - these are the long,
long years that bow the head and
turn the growing spirit back to dust.

Whether they are sixteen or seventy,
there is in every being's heart
the love of wonder,
the sweet amazement at the stars
and starlike things and thoughts,
the undaunted challenge of events,
the unfailing childlike appetite
for what is to come next,
and the joy and the game of life.

You are as young as your faith,
as old as your doubt;
as young as your self-confidence,
as old as your fear,
as young as your hope,
as old as your despair.
When the wires are all down
and all the innermost core of your heart
is covered with the snows of pessimism
and the ice of cynicism,
then you are grown old indeed.


-----

La jeunesse n'est pas une période de la vie, elle est un état d'esprit, un effet de la volonté, une qualité de l'imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l'aventure sur l'amour du confort. On ne devient pas vieux pour avoir vécu un certain nombre d'années ; on devient vieux parce qu'on a déserté son idéal. Les années rident la peau, renoncer à son idéal ride l'âme

Les préoccupations, les doutes, les craintes et les désespoirs sont les ennemis qui, lentement, nous font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.

Jeune est celui qui s'étonne et s'émerveille. Il demande, comme l'enfant insatiable : Et après ? Il défie les événements, et trouve de la joie au jeu de la vie.

Vous êtes aussi jeune que votre foi. Aussi vieux que votre doute. Aussi jeune que votre confiance en vous-même. Aussi jeune que votre espoir. Aussi vieux que votre abattement.

Vous resterez jeune, tant que vous resterez réceptif. Réceptif à ce qui est beau, bon et grand. Réceptif aux messages de la nature, de l'homme et de l'infini. Si, un jour, votre cœur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard.
 
Ludwig Saint Laurent
   
    Féminin
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   Âge  :  35
   Localisation  :  en exil
   Pensée du jour  :  "La dépression nerveuse. Histoire de papillons." Yves Saint Laurent
   Date d'inscription  :  14/01/2008
    
                         
Ludwig Saint Laurent  /  Photographe de particules


Mirage

Il ne pleut plus que sur les arbres et sur ma tête. La route est plus éclatante qu'un linge, plus aveuglante qu'un miroir et les soldats passent dans un mirage.
Moi, je tremble ou de froid ou de peur, entre les lignes compliquées d'une consigne trop sévères. Le seul espoir qui reste est quelques pas pour moi, et la fraîcheur du soir qui me désaltère.
Mais, par dessus les refrains et les champs, dans le trait délié de ce cercle infernal où tout est toujours à refaire, où mes meilleurs desseins finissent toujours mal, il ne pleut plus que sur ma tête et sur les arbres

Pierre Reverdy
 
Andylan
   
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   Pensée du jour  :  "J'aurai dû écrire sur les rivières secrètes coulant sur Toronto."
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Andylan  /  Gloire de son pair


Zone, Apollinaire.

À la fin tu es las de ce monde ancien

Bergère ô tour Eiffel le troupeau des ponts bêle ce matin

Tu en as assez de vivre dans l’antiquité grecque et romaine

Ici même les automobiles ont l’air d’être anciennes
La religion seule est restée toute neuve la religion
Est restée simple comme les hangars de Port-Aviation

Seul en Europe tu n’es pas antique ô Christianisme
L’Européen le plus moderne c’est vous Pape Pie X
Et toi que les fenêtres observent la honte te retient
D’entrer dans une église et de t’y confesser ce matin
Tu lis les prospectus les catalogues les affiches qui chantent
tout haut
Voilà la poésie ce matin et pour la prose il y a les journaux

Il y a les livraisons à 25 centimes pleines d’aventures
policières
Portraits des grands hommes et mille titres divers

J’ai vu ce matin une jolie rue dont j’ai oublié le nom
Neuve et propre du soleil elle était le clairon
Les directeurs les ouvriers et les belles sténo-dactylographes
Du lundi matin au samedi soir quatre fois par jour y passent
Le matin par trois fois la sirène y gémit
Une cloche rageuse y aboie vers midi
Les inscriptions des enseignes et des murailles
Les plaques les avis à la façon des perroquets criaillent
J’aime la grâce de cette rue industrielle
Située à Paris entre la rue Aumont-Thiéville et l’avenue
des Ternes

Voilà la jeune rue et tu n’es encore qu’un petit enfant
Ta mère ne t’habille que de bleu et de blanc
Tu es très pieux et avec le plus ancien de tes camarades
René Dalize
Vous n’aimez rien tant que les pompes de l’Église
Il est neuf heures le gaz est baissé tout bleu vous sortez
du dortoir en cachette
Vous priez toute la nuit dans la chapelle du collège
Tandis qu’éternelle et adorable profondeur améthyste
Tourne à jamais la flamboyante gloire du Christ
C’est le beau lys que tous nous cultivons
C’est la torche aux cheveux roux que n’éteint pas le vent
C’est le fils pâle et vermeil de la douloureuse mère
C’est l’arbre toujours touffu de toutes les prières
C’est la double potence de l’honneur et de l’éternité
C’est l’étoile à six branches
C’est Dieu qui meurt le vendredi et ressuscite le dimanche
C’est le Christ qui monte au ciel mieux que les aviateurs
Il détient le record du monde pour la hauteur

Pupille Christ de l’œil
Vingtième pupille des siècles il sait y faire
Et changé en oiseau ce siècle comme Jésus monte dans l’air
Les diables dans les abîmes lèvent la tête pour le regarder
Ils disent qu’il imite Simon Mage en Judée
Ils crient s’il sait voler qu’on l’appelle voleur
Les anges voltigent autour du joli voltigeur
Icare Énoch Élie Apollonius de Thyane
Flottent autour du premier aéroplane
Ils s’écartent parfois pour laisser passer ceux que transporte
la Sainte-Eucharistie
Ces prêtres qui montent éternellement élevant l’hostie
L’avion se pose enfin sans refermer les ailes
Le ciel s’emplit alors de millions d’hirondelles
À tire-d’aile viennent les corbeaux les faucons les hiboux
D’Afrique arrivent les ibis les flamants les marabouts
L’oiseau Roc célébré par les conteurs et les poètes
Plane tenant dans les serres le crâne d’Adam la première tête
L’aigle fond de l’horizon en poussant un grand cri
Et d’Amérique vient le petit colibri
De Chine sont venus les pihis longs et souples
Qui n’ont qu’une seule aile et qui volent par couples
Puis voici la colombe esprit immaculé
Qu’escortent l’oiseau-lyre et le paon ocellé
Le phénix ce bûcher qui soi-même s’engendre
Un instant voile tout de son ardente cendre
Les sirènes laissant les périlleux détroits
Arrivent en chantant bellement toutes trois
Et tous aigle phénix et pihis de la Chine
Fraternisent avec la volante machine

Maintenant tu marches dans Paris tout seul parmi la foule
Des troupeaux d’autobus mugissants près de toi roulent

L’angoisse de l’amour te serre le gosier
Comme si tu ne devais jamais plus être aimé
Si tu vivais dans l’ancien temps tu entrerais dans un
monastère
Vous avez honte quand vous vous surprenez à dire une prière
Tu te moques de toi et comme le feu de l’Enfer ton rire pétille
Les étincelles de ton rire dorent le fond de ta vie
C’est un tableau pendu dans un sombre musée
Et quelquefois tu vas le regarder de près


Aujourd’hui tu marches dans Paris les femmes sont
ensanglantées
C’était et je voudrais ne pas m’en souvenir c’était au déclin
de la beauté

Entourée de flammes ferventes Notre-Dame m’a regardé à
Chartres
Le sang de votre Sacré-Cœur m’a inondé à Montmartre
Je suis malade d’ouïr les paroles bienheureuses
L’amour dont je souffre est une maladie honteuse
Et l’image qui te possède te fait survivre dans l’insomnie et
dans l’angoisse
C’est toujours près de toi cette image qui passe

Maintenant tu es au bord de la Méditerranée
Sous les citronniers qui sont en fleur toute l’année
Avec tes amis tu te promènes en barque
L’un est Nissard il y a un Mentonasque et deux Turbiasques
Nous regardons avec effroi les poulpes des profondeurs
Et parmi les algues nagent les poissons images du Sauveur

Tu es dans le jardin d’une auberge aux environs de Prague
Tu te sens tout heureux une rose est sur la table
Et tu observes au lieu d’écrire ton conte en prose
La cétoine qui dort dans le cœur de la rose

Épouvanté tu te vois dessiné dans les agates de Saint-Vit
Tu étais triste à mourir le jour où tu t’y vis
Tu ressembles au Lazare affolé par le jour
Les aiguilles de l’horloge du quartier juif vont à rebours
Et tu recules aussi dans ta vie lentement
En montant au Hradchin et le soir en écoutant
Dans les tavernes chanter des chansons tchèques

Te voici à Marseille au milieu des pastèques

Te voici à Coblence à l’hôtel du Géant

Te voici à Rome assis sous un néflier du Japon

Te voici à Amsterdam avec une jeune fille que tu trouves
belle et qui est laide
Elle doit se marier avec un étudiant de Leyde
On y loue des chambres en latin Cubicula locanda
Je m’en souviens j’y ai passé trois jours et autant à Gouda

Tu es à Paris chez le juge d’instruction
Comme un criminel on te met en état d’arrestation

Tu as fait de douloureux et de joyeux voyages
Avant de t’apercevoir du mensonge et de l’âge
Tu as souffert de l’amour à vingt et à trente ans
J’ai vécu comme un fou et j’ai perdu mon temps
Tu n’oses plus regarder tes mains et à tous moments je
voudrais sangloter
Sur toi sur celle que j’aime sur tout ce qui t’a épouvanté

Tu regardes les yeux pleins de larmes ces pauvres émigrants
Ils croient en Dieu ils prient les femmes allaitent des enfants
Ils emplissent de leur odeur le hall de la gare Saint-Lazare
Ils ont foi dans leur étoile comme les rois-mages
Ils espèrent gagner de l’argent dans l’Argentine
Et revenir dans leur pays après avoir fait fortune
Une famille transporte un édredon rouge comme vous
transportez votre cœur
Cet édredon et nos rêves sont aussi irréels

Quelques-uns de ces émigrants restent ici et se logent
Rue des Rosiers ou rue des Écouffes dans des bouges
Je les ai vus souvent le soir ils prennent l’air dans la rue
Et se déplacent rarement comme les pièces aux échecs
Il y a surtout des Juifs leurs femmes portent perruque
Elles restent assises exsangues au fond des boutiques

Tu es debout devant le zinc d’un bar crapuleux
Tu prends un café à deux sous parmi les malheureux

Tu es la nuit dans un grand restaurant

Ces femmes ne sont pas méchantes elles ont des soucis
cependant
Toutes même la plus laide a fait souffrir son amant

Elle est la fille d’un sergent de ville de Jersey

Ses mains que je n’avais pas vues sont dures et gercées

J’ai une pitié immense pour les coutures de son ventre

J’humilie maintenant à une pauvre fille au rire horrible ma
bouche

Tu es seul le matin va venir
Les laitiers font tinter leurs bidons dans les rues

La nuit s’éloigne ainsi qu’une belle Métive
C’est Ferdine la fausse ou Léa l’attentive

Et tu bois cet alcool brûlant comme ta vie
Ta vie que tu bois comme une eau-de-vie

Tu marches vers Auteuil tu veux aller chez toi à pied
Dormir parmi tes fétiches d’Océanie et de Guinée
Ils sont des Christ d’une autre forme et d’une autre croyance
Ce sont les Christ inférieurs des obscures espérances

Adieu Adieu

Soleil cou coupé
 
Roman russe
   
    Féminin
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   Âge  :  29
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   Pensée du jour  :  “Dure, afin de pouvoir encore mieux aimer un jour ce que tes mains d'autrefois n'avaient fait qu'effleurer sous l'olivier trop jeune.”
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Roman russe  /  Roland curieux


http://www.bach-bukowski.com/paginas/txt%20blasted.html (Charles Bukowski)

(Et celui-ci en français parce que je serai de toute manière incapable de le lire en espagnol) (je trouve Neruda très mignon et très fort dans sa simplicité) (parfois)

Ton rire (Pablo Neruda)

Tu peux m’ôter le pain,
m’ôter l’air, si tu veux :
ne m’ôte pas ton rire.

Ne m’ôte pas la rose,
le fer que tu égrènes
ni l’eau qui brusquement
éclate dans ta joie
ni la vague d’argent
qui déferle de toi.

De ma lutte si dure
je rentre les yeux las
quelquefois d’avoir vu
la terre qui ne change
mais, dès le seuil, ton rire
monte au ciel, me chercha
et ouvrant pour moi toutes
les portes de la vie.

A l’heure la plus sombre
égrène, mon amour,
ton rire, et si tu vois
mon sang tacher soudain
les pierres de la rue,
ris : aussitôt ton rire
se fera pour mes mains
fraîche lame d’épée.

Dans l’automne marin
fais que ton rire dresse
sa cascade d’écume,
et au printemps, amour,
que ton rire soit comme
la fleur que j’attendais,
la fleur guède, la rose
de mon pays sonore.

Moque-toi de la nuit,
du jour et de la lune,
moque-toi de ces rues
divagantes de l’île,
moque-toi de cet homme
amoureux maladroit,
mais lorsque j’ouvre, moi,
les yeux ou les referme,
lorsque mes pas s’en vont,
lorsque mes pas s’en viennent,
refuse-moi le pain,
l’air, l’aube, le printemps,
mais ton rire jamais
car alors j’en mourrais.

(Bon quand même Keats il est très fort)

Bright Star (John Keats)

Bright star, would I were steadfast as thou art —
Not in lone splendour hung aloft the night
And watching, with eternal lids apart,
Like Nature's patient, sleepless Eremite,
The moving waters at their priestlike task
Of pure ablution round earth's human shores,
Or gazing on the new soft-fallen mask
Of snow upon the mountains and the moors —
No — yet still stedfast, still unchangeable,
Pillow'd upon my fair love's ripening breast,
To feel for ever its soft swell and fall,
Awake for ever in a sweet unrest,
Still, still to hear her tender-taken breath,
And so live ever — or else swoon to death.
 
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Invité  /  Invité


Parce qu'il nous manque à tous un peu de Tzara, je l'aurais bien écrit en lettres capitales.


le géant blanc lépreux du paysage


le sel se groupe en constellation d’oiseaux sur la tumeur de ouate

dans ses poumons les astéries et les punaises se balancent
les microbes se cristallisent en palmiers de muscles balançoires bonjour sans cigarette tzantzantza ganga
bouzdouc zdouc nfoùnfa mbaah mbaah nfoùnfa
macrocystis perifera embrasser les bateaux chirurgien des bateaux cicatrice humide propre
paresse des lumières éclatantes
les bateaux nfoùnfa nfoùnfa nfoùnfa
je lui enfonce les cierges dans les oreilles gangànfah hélicon et boxeur sur le balcon le violon de l’hôtel en baobabs de flammes les flammes se développent en formation d’éponges


les flammes sont des éponges ngànga et frappez
les échelles montent comme le sang gangà
les fougères vers les steppes de laine mon hazard vers les cascades

les flammes éponges de verre les paillasses blessures paillasses
les paillasses tombent wancanca aha bzdouc les papillons
les ciseaux les ciseaux les ciseaux et les ombres
les ciseaux et les nuages les ciseaux les navires
le thermomètre regarde l’ultra-rouge gmbabàba
berthe mon éducation ma queue est froide et monochromatique mfoua loua la
les champignons oranges et la famille des sons au delà du tribord à l’origine à l’origine le triangle et l’arbre des voyageurs à l’origine


mes cerveaux s’en vont vers l’hyperbole
le caolin fourmille dans sa boîte crânienne
dalibouli obok et tombo et tombo son ventre set une grosse caisse ici intervient le tambour major et la cliquette
car il y a des zigzags sur son âme et beaucoup de rrrrrrrrrrrrrr ici le lecteur commence à crier il commence à crier commence à crier puis dans ce cri il y a des flûtes qui se multiplient — des corails
le lecteur veut mourir peut-être ou danser et commence à crier
il est mince idiot sale il ne comprend pas mes vers il crie
il est borgne
il y a des zigzags sur son âme et beaucoup de rrrrrrr
nbaze baze baze regardez la tiare sousmarine qui se dénoue en algues d’or
hozondrac trac
nfoùnda nbabàba nfoùnda tata nbabàba
 
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Invité  /  Invité


Contre de Michaux I love you


Je vous construirai une ville avec des loques, moi.
Je vous construirai sans plan et sans ciment un édifice que vous ne détruirez pas
Et qu'une espèce d'évidence écumante soutiendra et gonflera,
Qui viendra vous braire au nez, et au nez gelé
De tous vos Parthénons, vos Arts Arabes et de vos Mings.
Avec de la fumée, avec de la dilution de brouillard et du son de peaux de tambours
Je vous assoirai des forteresses écrasantes et superbes,
Des forteresses faites exclusivement de remous et de secousses,
Contre lesquels votre ordre multimillénaire et votre géométrie
Tomberont en fadaises et galimatias et poussières de sable sans raisons.
Glas ! Glas ! Glas ! Sur vous tous! Néant sur les vivants!
Oui! Je crois en Dieu ! Certes, il n'en sait rien.
Foi, semelle inusable pour qui n'avance pas.
Ô monde, monde étranglé, ventre froid !
Même pas symbole, mais néant , je contre, je contre,
Je contre, et te gave de chiens crevés !
En tonnes, vous m'entendez, en tonnes je vous arracherai
Ce que vous m'avez refusé en grammes!

Le venin du serpent est son fidèle compagnon.
Fidèle et il l'estime à sa juste valeur.
Frères, mes Frères damnés, suivez moi avec confiance;
Les dents du loup ne lâchent pas le loup.
C'est la chair du mouton qui lâche.

Dans le noir, nous verrons clair, mes frères!
Dans le labyrinthe, nous trouverons la voie droite!
Carcasse, où est ta place ici, gêneuse, pisseuse, pot cassé ?
Poulie gémissante, comme tu vas sentir les cordages tendus des quatre mondes !
Comme je vais t'écarteler !
 
caligula
   
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   Localisation  :  californie
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caligula  /  Clochard céleste


Samuel Beckett


Cascando


1

why not merely the despaired of
occasion of
wordshed

is it not better abort than be barren

the hours after you are gone are so leaden
they will always start dragging too soon
the grapples clawing blindly the bed of want
bringing up the bones the old loves
sockets filled once with eyes like yours
all always is it better too soon than never
the black want splashing their faces
saying again nine days never floated the loved
nor nine months
nor nine lives

2

saying again
if you do not teach me I shall not learn
saying again there is a last
even of last times
last times of begging
last times of loving
of knowing not knowing pretending
a last even of last times of saying
if you do not love me I shall not be loved
if I do not love you I shall not love

the churn of stale words in the heart again
love love love thud of the old plunger
pestling the unalterable
whey of words

terrified again
of not loving
of loving and not you
of being loved and not by you
of knowing not knowing pretending
pretending

I and all the others that will love you
if they love you

3

unless they love you
 
Carne
   
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   Pensée du jour  :  Fuck the water, bring me wine.
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Carne  /  Autostoppeur galactique




With usura hath no man a house of good stone
each block cut smooth and well fitting
that design might cover their face,
with usura
hath no man a painted paradise on his church wall
harpes et luz
or where virgin receiveth message
and halo projects from incision,
with usura
seeth no man Gonzaga his heirs and his concubines
no picture is made to endure nor to live with
but it is made to sell and sell quickly
with usura, sin against nature,
is thy bread ever more of stale rags
is thy bread dry as paper,
with no mountain wheat, no strong flour
with usura the line grows thick
with usura is no clear demarcation
and no man can find site for his dwelling.
Stonecutter is kept from his tone
weaver is kept from his loom
WITH USURA
wool comes not to market
sheep bringeth no gain with usura
Usura is a murrain, usura
blunteth the needle in the maid’s hand
and stoppeth the spinner’s cunning. Pietro Lombardo
came not by usura
Duccio came not by usura
nor Pier della Francesca; Zuan Bellin’ not by usura
nor was ‘La Calunnia’ painted.
Came not by usura Angelico; came not Ambrogio Praedis,
Came no church of cut stone signed: Adamo me fecit.
Not by usura St. Trophime
Not by usura Saint Hilaire,
Usura rusteth the chisel
It rusteth the craft and the craftsman
It gnaweth the thread in the loom
None learneth to weave gold in her pattern;
Azure hath a canker by usura; cramoisi is unbroidered
Emerald findeth no Memling
Usura slayeth the child in the womb
It stayeth the young man’s courting
It hath brought palsey to bed, lyeth
between the young bride and her bridegroom
CONTRA NATURAM
They have brought whores for Eleusis
Corpses are set to banquet
at behest of usura.
 
fleurdepat
   
    Féminin
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   Âge  :  60
   Localisation  :  un jour ici l'autre là
   Pensée du jour  :  Mon âme est à l'océan ce que mon coeur est à l'amour
   Date d'inscription  :  31/07/2012
    
                         
fleurdepat  /  Fiancée roide


II. Le vieillard de Vérone.
Heureux celui qui a passé sa vie dans le champ de ses pères ! l’asile de son enfance est encore celui de sa vieillesse. Appuyé sur un bâton, il parcourt les plaines ou se traînèrent ses premiers pas, et date de la même demeure toutes les années de sa longue carrière. La fortune ne l’a pas entraîné dans son tourbillon incertain; voyageur inconstant, il ne s’est pas désaltéré à des fleuves inconnus: marchand, il n’a pas craint le courroux des flots; soldat, les accents de la trompette; plaideur, les bruyants débats du forum. Insouciant des affaires publiques, étranger à la ville voisine, un horizon plus vaste se déroule devant ses yeux. Ce n’est point par le nom d’un consul, mais par ses récoltes périodiques, qu’il compte ses années. Les fruits lui annoncent l’automne; les fleurs, le retour du printemps. C’est dans le même champ, qu’il voit se lever et se coucher l’astre du jour; l’horizon qu’embrassent ses regards est pour lui, simple villageois, le cercle du soleil. Ce vaste chêne, il se souvient de l’avoir vu faible arbrisseau; ces bois qui l’ombragent, il les a vus croître et vieillir avec lui. Il est aux portes de Vérone, et cette ville lui semble plus éloignée que l’Inde brûlante; le Bénac est pour lui la mer Rouge. Ses forces ont triomphé du temps, et sa troisième génération le trouve encore ferme et robuste. Allez maintenant, courez jusqu’aux extrémités de l’Ibérie; vous aurez parcouru plus de chemin, ce vieillard aura plus vécu.

Claudien (épigrammes)
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Jokerman
   
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Conseil amical à un tas de jeunes gens

Allez au Tibet.
Faites du chameau.
Lisez la Bible.
Teintez vos chaussures en bleu.
Laissez-vous pousser la barbe.
Faites le tour du monde en canoë de papier.
Abonnez-vous au Saturday Evening Post.
Ne mâchez que du côté gauche de la bouche.
Epousez une unijambiste et rasez-vous avec un coupe-chou.
Et gravez votre nom sur son bras.

Brossez-vous les dents à l'essence.
Dormez toute la journée et grimpez aux arbres la nuit.
Faites-vous moine et buvez des chevrotines et de la bière.
Mettez la tête sous l'eau et jouez du violon.
Faites la danse du ventre devant des bougies roses.
Tuez votre chien.
Présentez-vous comme maire.
Vivez dans un tonneau.
Fendez-vous la tête avec une hachette.
Plantez des tulipes sous la pluie.

Mais n'écrivez pas de poésie.

- Charles Bukowski


Version originale en anglais :

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Roman russe
   
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COMPLAINTES VARIATIONS
sur le mot "falot, falotte"


          Falot, falotte !
Sous l'aigre averse qui clapote.
Un chien aboie aux feux-follets,
Et puis se noie, taïaut, taïaut !
La lune, voyant ces ballets,
          Rit à Pierrot !
          Falot ! Falot !

          Falot, falotte !
Un train perdu, dans la nuit, stoppe,
Par les avalanches bloqué ;
Il siffle au loin ! Et les petiots
Croient ouïr les méchants hoquets
          D'un grand crapaud !
          Falot, falot !

          Falot, falotte !
La danse du bateau-pilote,
Sous l'oeil d'or du phare, en péril
Et sur les steamers, les galops
Des vents filtrant leurs longs exils
          Par les hublots !
          Falot, falot !

          Falot, falotte !
La petite vieille qui trotte,
Par les bois aux temps pluvieux,
Cassée en deux sous le fagot
Qui réchauffera de son mieux
          Son vieux tricot !
          Falot, falot !

          Falot, falotte !
Sous sa lanterne qui tremblote,
Le fermier dans son potager
S'en vient cueillir des escargots,
Et c'est une étoile au berger
          Rêvant là-haut !
          Falot, falot !

          Falot, falotte !
Le lumignon au vent toussotte,
Dans son cornet de gras papier ;
Mais le passant en son pal'tot,
Ô mandarines des janviers,
          File au galop !
          Falot, falot !

          Falot, falotte !
Un chiffonnier va sous sa hotte ;
Un réverbère près d' un mur
Où se cogne un vague soulaud,
Qui l'embrasse comme un pur,
          Avec des mots !
          Falot, falot !

          Falot, falotte !
Et c'est ma belle âme en ribotte,
Qui se sirote et se fait mal,
Et fait avec ses grands sanglots,
Sur les beaux lacs de l'idéal
          Des ronds dans l'eau !
          Falot, falot !

Jules Laforgue


Dernière édition par Paradoxe Néant le Dim 23 Mar 2014 - 16:16, édité 1 fois
 
Andylan
   
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Andylan  /  Gloire de son pair


LA MER SUPÉRIEURE, Paul Claudel.

Ayant monté un jour, j’atteins le niveau, et, dans son bassin de montagnes où de noires îles émergent, je vois au loin la Mer Supérieure.

Certes, par un chemin hasardeux, il m’est loisible d’en gagner les bords, mais que j’en suive le contour ou qu’il me plaise d’embarquer, cette surface demeure impénétrable à la vue.

Ou, donc, je jouerai de la flûte : je battrai le tamtam, et la batelière qui, debout sur une jambe comme une cigogne, tandis que de l’autre genou elle tient son enfant attaché à sa mamelle, conduit son sampan à travers les eaux plates, croira que les dieux derrière le rideau tiré de la nue se jouent dans la cour de leur temple.

Ou, délaçant mon soulier, je le lancerai au travers du lac. Où il tombe, le passant se prosterne, et l’ayant recueilli, avec superstition il l’honore de quatre bâtons d’encens.

Ou, renversant mes mains autour de ma bouche, je crie des noms : le mot d’abord meurt, puis le son ; et, le sens seul ayant atteint les oreilles de quelqu’un, il se tourne de côté et d’autre, comme celui qui s’entend appeler en rêve s’efforce de rompre le lien.
 
Shunt
   
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Shunt  /  Petit chose


Voici mes deux préférés !

Arthur Rimbaud - Le dormeur du Val

C'est un trou de verdure où chante une rivière,
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Pierre De Ronsard - Mignonne

Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.

Las ! voyez comme en peu d'espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu'une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
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 Les plus beaux poèmes

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