Réparer, guérir, non.. .mais soulager...
Après des années d'errance à me demander de quoi je souffrais, un spécialiste a posé le mot de "Fibromyalgie". La facilité pour moi aurait été d'accepter les anti-dépresseurs, seuls moyen de canaliser les souffrances selon les médecins. Ce que j'ai refusé catégoriquement.
L'écriture m'a permis de canaliser mes douleurs, de les dompter... Quand les douleurs sont trop vives, j'écris et le fait de me concentrer, me permet de les supporter. Aujourd'hui, j'ai même cessé de prendre des anti-douleurs. Après c'est un long travail à faire sur soi. Accepter la maladie, la combattre en la regardant en face, s'adapter à la situation. L'écriture soulage une partie de mes maux.

Hello, je m’incruste un peu dans la discussion j’ai été inspirée par la question ahah,
Écrire ne m’a pas guérie mais ça m’a aidé à détruire et puis reconstruire, je pense que ça m’a accompagnée dans ce long processus qu’est la guérison de la dépression. Écrire pour moi c’est poser des mots sur ses maux, c’est jouer avec les lettres, les mettre en ordre, en désordre, mieux les comprendre, prendre du recul, en faire un jeu,  en faire quelque chose de beau, trouver de la beauté et de la poésie dans quelque chose de douloureux, et ça m’a permis de me rendre compte que ma souffrance pouvait être une muse et une force créatrice, que le monde on peut l’inventer, que la réalité on peut la changer et que la sensation de spectatrice de mon existence que j’avais dépendait de ma vision et du rôle que j’avais  décidé de jouer dans l’histoire de ma vie : personnage secondaire, figurante. Ça m’a permis de réaliser que je pouvais écrire mon histoire comme je voulais et en être le personnage principal. Décrire  mes sentiments m’a toujours soulagée et donné l’impression de me sentir comprise, je ne sais pas vraiment par qui, mais, j’ai toujours écris ce que j’aurai aimé lire, comme si j’écrivais à un ami, à un amant, parfois à moi même sans être vraiment moi même. Et puis, je me dis que si des mots existent pour décrire les émotions, les choses,  c’est que c’est bien leur fonction. J’aime écrire parce que je trouve que c’est important de se souvenir de la beauté des moments, du bonheur et du malheur des choses, je me dis que tout est éphémère mais que les mots eux, ils restent, alors moi qui a une peur terrible du temps qui passe, ça me donne la sensation de pouvoir figer quelques instants. Aujourd’hui je relis des textes que j’écrivais il y a 1, 2, 3, 7 ans et je réalise à quel point ça m’a aidée de me sentir écoutée, par une page blanche où tout est possible,  par un vide  qui ne juge pas, par moi même au final, quand j’avais l’impression que personne ne m’entendait.
En fait voilà, pour moi le monde réel est tellement moche qu’écrire m’a aidée à m’en construire un plus beau et plus poétique à l’intérieur.

Dans le but de guérir ? Je ne sais pas très bien.
Me mettre au clavier avec l'idée d'obtenir un soulagement précis n'a jamais fonctionné de façon évidente et rapide.
Néanmoins, il y a des choses qui ont besoin de sortir pour cesser de fermenter. C'est difficile et douloureux, mais c'est comme une pointe de flèche qu'il faut retirer pour avoir une chance de faire guérir la plaie.
Il y a aussi des "voies détournées", où le texte n'a qu'un rapport étroit avec la souffrance à apaiser, voire pas de rapport ou bien capillotracte.

Dans l'un de mes textes actuellement en cours d'écriture, il y a un personnage souffrant de la même pathologie que moi. Sa création n'a pas été facile et n'était pas une recherche d'apaisement. Je savais que cette écriture serait douloureuse, car j'avais déjà constaté à quel point c'est un sujet difficile pour moi. Mais il se trouve que cette maladie est mal connue du public, couverte de préjugés qui sont une deuxième souffrance par dessus la première. En créant ce personnage, je ne cherchais pas à guérir ou apaiser mais simplement à ajouter une pierre sur un chantier où il y a beaucoup à faire.
Le résultat ? Je ne sais pas.

A côté de quoi, écrire sans chercher un truc lié à ma santé mais au contraire pour m'en éloigner s'est souvent montré efficace