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 L'édition professionnelle vs l'écriture comme hobby

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Fred Dee
   
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Fred Dee  /  Hé ! Makarénine


Merci Chimère et Bluepulp. En tout cas, je tiens à préciser que je ne le raconte pas pour me faire mousser mais pour montrer que c'est possible et parce que cette discussion a fini par faire sortir quelque chose que je cogitais doucement depuis longtemps. Ce topic m'a mis le feu pour y aller.

Et si vous voulez essayer près de chez vous, je conseille de tenter auprès des bibliothèques associatives ou d'autres genres d'assos avec des statuts un peu large (par ex : près de chez moi aussi je connais une autre asso qui fait un peu de tout, du fablab au cercle de discussion entre femmes et propose des ateliers mangas avec un dessinatrice qui s'autoédite).

Je vous ferai part de l'expérience (ça se passera à Thil, dans l'Ain).
 
Kal'
   
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Kal'  /  Der grüne Fennek


Verowyn a écrit:

Enfin, je ne sais plus qui (j'ai pas relu tout le topic) disait qu'on a des cours de français à l'école, donc qu'on a tous une formation de base en écriture et pas dans les autres domaines.
C'est à relativiser. À mon époque, sur les 4 années de collège, on avait 1 h par semaine de musique et 1 h de dessin. Durant ces heures, on ne faisait que pratiquer la musique ou le dessin, ou avoir des cours théoriques sur la musicologie et l'histoire de l'art.
On avait beaucoup plus d'heures de français, mais très certainement moins d'1h par semaine qui était consacrée à l'écriture créative. Et en littérature, on nous apprenait plus "qu'est-ce que l'auteur veut dire" que "comment l'auteur s'y prend pour raconter une histoire qui fonctionne".

Ensuite, un gamin qui dit à ses parents "j'adore la musique ou le dessin", il y a des chances pour qu'on l'envoie à la MJC prendre des cours de guitare ou d'aquarelle.
Un gamin qui dit "j'aime bien faire des rédacs à l'école", on va lui dire "ah ok, bah c'est bien continue (tout seul dans ton coin)."

Sur la question de la professionnalisation et de "peut-on devenir professionnel de l'écriture ? Est-ce souhaitable ?" je crois qu'Azaby voulait ouvrir un topic sur le sujet, donc je la laisse faire. ^^
 Je ne suis absolument pas d'accord avec ça.

En français je ne vois pas en quoi il prépare moins à l'écriture créative que le reste. Pour devenir musicien on doit passer par des choses pas créatives (savoir lire des notes, savoir faire des notes justes). Il n'y a rien de créatif au fait de savoir poser ses doigts sur une flûte ou secouer un maracas selon un rythme régulier, ça le devient quand on a acquis une base ; tout comme en dessin, il y a des techniques qui font progresser si on veut que nos oeuvres ressemblent un peu à quelque chose.

C'est pareil en français. Comment écrire de façon créative si on ne sait pas placer une virgule ? Si on a pas de vocabulaire ? Si on a pas conscience des registres de langue, des figures de style, des genres différents qui existent ? Comment se faire comprendre en écrivant si on est déjà pas capable de comprendre un texte écrit ? Alors oui, les élèves ne le voient pas comme ça, car c'est un public captif, parce que savoir écrire une phrase a d'autres utilités que d'écrire des romans. Mais ce qui est fait développe des compétences utiles à l'écriture créative.

Donc : ceux qui ont quitté l'école avec un niveau de français correct, normalement, ils ont déjà le "solfège" pour faire de l'écriture créative. Ils ne se rendent pas forcément compte du gouffre entre leurs capacités et les auteurs chevronnés et pro, mais ils sont capables d'écrire un paragraphe, et même plusieurs, ce qui équivaut déjà à un morceau de musique (juste qu'on apprend pas autant la musique que l'écriture). On prend cette compétence là pour acquise et on fait comme si c'était normal, mais non, il suffit de voir que certains parents d'élèves ne savent pas écrire, que des enfants de troisièmes ne connaissent pas les bases de la phrase pour voir l'ampleur des compétences développées en écriture par ceux qui pondent déjà des pages à 15 ans. Et sans surprise, les élèves qui sont les meilleurs en écriture créative en fin de collège, ce sont ceux qui comprennent le mieux les textes qu'on leur fait lire et qui maîtrisent les règles de grammaire.
 
Mika
   
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Mika  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Fred Dee a écrit:
J'avais émis l'hypothèse quelques messages plus haut (allez voir pour le détail), que ce qui manquent, ce sont des clubs (et pas que des forums en ligne, même si j'adore JE) où on se regrouperait pour partager une heure par semaine notre passion, faire des ateliers pour s'exercer ensemble, progresser ensemble, etc.

Le truc, c'est que l'écriture, c'est quand même un hobby de solitaire. Donc perso, je ne pense pas que rejoindre un club me permettrait ni d'avancer dans son histoire ni de me professionnaliser. 

Le must, ce serait d'avoir un petit groupe de 4-5 personnes avec qui tu échanges tes feuillets, un peu comme Tolkien à l'époque. Des gens qui sont prêts à te dire un avis francs et avec qui tu peux discuter à la fois de leur oeuvre et de la tienne, de tes idées, des leurs, de tes projets futurs et si la structure est bonne en racontant l'histoire comme ça. À la base, j'avais rejoint les forums pour ça, mais en un an (un peu moins), j'ai trouvé plus de gens qui veulent parler de leur propres écrits que de gens prêts à échanger. J'ai aussi découvert que pleins de gens détestaient qu'on discute de leurs écrits et n'attendaient que des louanges, ce qui est hyper bizarre à mes yeux car j'adore papoter autour de nos textes pour les améliorer ou les enrichir. C'est vraiment ça qui me plaît (après, il est vrai que je suis quelqu'un de critique, pour moi et pour les autres, car je compare les manuscrits lus dans le cadre des beta à des livres publiés et j'imagine ce qu'ils pourraient devenir avec un peu de travail). J'ai été étonnée de découvrir que beaucoup ne faisaient qu'une relecture ou deux par exemple. Ou qu'ils rechignaient à changer une ligne. Donc je cherche toujours cette petite team 🙂

En réalité, j'admire les team de scénaristes qui écrivent les séries. Ça, c'est un truc qui me botterait trop, parlant professionnalisation. Plus jeune, j'avais écrit 3-4 scénarios. On en adaptés 2 avec des potes (les films sont hyper nuls, car sans moyen, mais c'était super cool à faire). Pour moi, ce serait ça la voie professionnelle rêvée, avec quelques romans publiés à côté pour le fun.
 
Verowyn
   
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Verowyn  /  Pour qui sonne Lestat


Kal' a écrit:
Je ne suis absolument pas d'accord avec ça.

Oui, tu as raison sur "la maîtrise du français comme unité de base de l'écriture", c'est vrai. Mea culpa.
Je pense que ce que je cherchais à exprimer, c'est surtout que l'écriture créative n'est pas vue comme une matière qui s'enseigne en France (alors que c'est le cas dans d'autres pays). On nous enseigne la méthode argumentative, mais pas des méthodes de création (structurer une intrigue, faire des fiches de personnage, imaginer un univers... etc).
Et qu'on avait beau (en tout cas les profs que j'ai eus) nous donner des rédactions ("sujets d'invention") à faire, on ne nous expliquait pas comment les réussir. Soit on avait une bonne note, soit pas, mais les profs ne nous expliquaient pas franchement comment nous améliorer. Et c'était des devoirs maison, on n'écrivait pas les rédactions sur le temps du cours de français.
Alors que les heures de musique et de dessin, on passait quand même l'essentiel du temps à pratiquer, c'était beaucoup plus fun, quoi.



C'est super Fred que tu aies lancé ce projet ! Very Happy
Perso, j'ai un petit groupe d'amis auteurs IRL, on se voit une fois par semaine pour papoter de nos textes et écrire un peu ensemble et ça change complètement la donne. Je pense que c'est pas mal aussi ce qui m'a poussée à la réflexion à la base de ce topic, l'écriture comme hobby pur et pas forcément comme pratique productiviste, parce que indépendamment de si j'écris ou pas pendant ces sessions, et de si ce que j'écris est "utilisable", c'est juste un moment super agréable en soi. ^^
 
Mika
   
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Mika  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Verowyn a écrit:
Alors que les heures de musique et de dessin, on passait quand même l'essentiel du temps à pratiquer, c'était beaucoup plus fun, quoi.

Je ne sais pas où tu étais à l'école, mais perso j'ai jamais touché un instrument au collège. Et au lycée, il n'y avait tout simplement plus de cours de musique ni de dessin. En fait, on n'apprenait même pas le solfège. Je pense qu'il a très peu de gens capables d'écrire une chanson et de la jouer. Et encore moins une chanson comportant plusieurs instruments.

Je pense aussi que certains postes ici sont très durs envers les gens qui se font plaisir à écrire. Car peu de gens sont analphabètes en France. On a bel et bien appris à écrire, depuis nos 5 ans jusqu'à nos 18. Donc tout le monde a un niveau certain, suffisamment pour se lancer dans l'écriture d'histoires. Je pense que même les écrivains pros sont partis sur cette base. Certains écrivains pros n'ont fait aucune étude littéraire et s'en sortent très bien. Peut-être que certains envoient trop vite leurs récits à des maisons d'édition, c'est sans doute vrai, mais dire que certains sont trop nuls et qu'ils devraient suivre une formation ou arrêter, c'est quand même dur. C'est en écrivant qu'on s'améliore. Si les gens de ton club partage ton idée sur le niveau des gens en écriture, c'est soi qu'ils aiment se flatter eux-mêmes, soit qu'il vaut mieux fuir et continuer d'écrire pour soi, sans vision élitiste, et se faire plaisir dans ce cas.
 
Verowyn
   
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Verowyn  /  Pour qui sonne Lestat


J'étais dans un petit collège (public) de campagne, on faisait de la flûte à bec (à acheter en début de 6e) et du chant, avec des bases de solfège. Plus tard, j'ai été pionne dans un collège de centre-ville un peu chic (mais public), et ils avaient carrément un auditorium avec plusieurs pianos et d'autres instruments. Il y a effectivement malgré le discours sur l'école publique qui donne les mêmes chances à tous, de grandes disparités sur le territoire.
En arts plastique on avait de la gouache, acrylique, aquarelle fournis par l'école tandis que le papier Canson et crayons étaient sur la liste des fournitures. Et on a aussi fait des fresques sous le préau.
Au lycée, ça ne faisait plus partie du curriculum mais musique et arts plastiques étaient des options que tu pouvais choisir dans certains établissements, et du coup, c'était plus qu'1h par semaine, c'était une option au bac et ça donnait (je pense, j'ai pas pris ces options) un assez bon niveau. J'ai fait option cinéma audio-visuel et c'était super bien, ça donnait vraiment une très bonne base théorique et pratique.

Citation :
Je pense aussi que certains postes ici sont très durs envers les gens qui se font plaisir à écrire.

Alors, je sais pas si c'est que je m'exprime mal (et si c'est à moi que tu t'adresses), mais c'est justement tout le contraire que j'essaie de dire et de sortir du discours élitiste de "soit vous êtes publiés (quitte à aller payer un éditeur à compte d'auteur) et votre activité d'écriture est légitime, soit vous n'arrivez pas à publier, et ce que vous faites n'a pas de valeur intrinsèque."
Ce que je dis c'est : une pratique artistique (littéraire dans ce cas) a une valeur en soi, indépendamment de si on peut (ou veut) vendre sa production.
On n'attend pas de tous les artistes et musiciens qui font ça pour leur plaisir qu'ils fassent des expos ou vendent des albums. On ne conditionne pas la légitimité de leur pratique à leur succès dans une carrière artistique. Pourquoi semble-t-on considérer que seule la publication permet "d'aboutir" dans son écriture ? Que c'est forcément "la suite logique" ?
Est-ce qu'une œuvre doit être vendue/vendable (dans un marché tel que défini à un moment M) pour avoir de la valeur pour son auteur ?
J'ai aussi lancé cette conversation parce qu'il y a pas si longtemps quelqu'un a quand même ouvert le topic "mon rêve d'écrire m'a détruit" et que je trouve ça triste. Et que ça peut-être une bonne idée de se demander pourquoi et comment on écrit avant d'en arriver à ce niveau de désespoir existentiel.

(Et quand j'ai parlé de mon cas c'était pour dire "j'ai été publiée, ça m'a pas rendue heureuse, et je suis revenue à un mode d'écriture avec beaucoup moins de pression où je balance mes textes gratuitement sur le net et où je me fais plaisir." Je vois pas trop où est l'élitisme là-dedans.)
 
Mika
   
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Mika  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Ce que je veux dire, c'est que recevoir des cours à l'université sur comment structurer une histoire etc, comme cela se fait dans les Universités anglo-saxonnes, est clairement un plus. J'ai fait pas mal de BLs cette dernière année et je dois dire que ce qui revenait le plus comme soucis (à mon sens), c'était bel et bien ce que tu pointes : manque de structure, personnage sans objectif, intrigue qui ne se lance pas, divagations sur des chemins de traverse. Donc tu n'as pas tord en disant qu'écrire une bonne histoire nécessite la maîtrise de ces points-là. Sinon, le lecteur n'est pas accroché et la lecture est difficile (ça ferait aussi une bonne discussion ici : les points qui reviennent sans arrêt d'une BL à l'autre).

Je rejoins aussi ce que d'autres disent sur le fil, que pour écrire une bonne histoire, il faut mettre de côté son égo, écouter et intégrer les critiques, comme pour toute activité artistique (ou activité tout court en fait).

Mais ces deux points peuvent s'acquérir et peuvent se dévoiler chez des écrivains pour qui écrire est un hobby. J'ai lu de bons textes au cours de cette année de BLs. Pour certains, un passage chez un correcteur pro et ce serait nickel. Or j'ignore totalement quoi conseiller pour atteindre l'édition. Un Éditeur reste quelqu'un, son avis est subjectif, ce qui plaira à l'un ne plaira pas à l'autre. Certaines années, leur équipe recherche quelque chose en particulier et si ton livre matche ce quelque chose, c'est bingo. L'année suivante, ce sera autre chose et ce, en fonction des ventes mais aussi de l'actualité. Dans d'autres cas, le marché est bouché (cf les exemples de biographie sur le confinement cité plus haut écriture - L'édition professionnelle vs l'écriture comme hobby - Page 6 1f600 , ça sera dur à présent de faire publier un tel récit, quand bien même il peut être bien écrit. Dans d'autres cas, le marché est ouvert, par exemple, depuis les séries Netflix, c'est la mode de caser un perso LGTB dans ton roman, et j'ai vu que beaucoup de ME recherche sur ce thème en ce moment, Peut-être d'ici 5 ans, ce sera autre chose. Et puis il y a cette grande différence liée au genre : tu auras plus de chance d'être publié et de passer pro si tu écris de la littérature blanche, tout simplement parce qu'il y a pléthore de maisons qui publient de la littérature blanche et que c'est un des genres les plus vendus en France. Donc en roman, pour passer pro, je conseillerais d'écrire de la littérature blanche à destination des femmes. C'est dans cette tranche que tu vendras le plus.

Donc ce que je veux dire, c'est que c'est pas en ayant une formation en béton et en maîtrisant toutes les règles de grammaire sur le bout des doigts que tu vas forcément être publié et passer pro. J'ai adoré les livres de Bukowski par exemple et il n'était pas intello pour un sou, il venait d'un milieu ouvrier, était en échec scolaire, et s'il avait écouté tous les conseils de ce fil, on n'aurait jamais eu la chance de lire ses écrits. En gros, si quelqu'un veut à tout prix raconter une histoire géniale, il peut apprendre petit à petit comment faire, avec les deux points cités plus haut, écrire, toujours écrire, se corriger et être ouvert aux critiques. Pour le côté pro, je ne sais pas. Cela dépend d'énormément de facteurs et le talent n'en est qu'un parmi les autres.

Comme je le disais plus haut, comme j'ai un autre métier à côté, je n'y pense pas vraiment en fait. Mon but est d'écrire une histoire géniale ! écriture - L'édition professionnelle vs l'écriture comme hobby - Page 6 1f60b


Citation :
J'ai aussi lancé cette conversation parce qu'il y a pas si longtemps quelqu'un a quand même ouvert le topic "mon rêve d'écrire m'a détruit" et que je trouve ça triste.

Je rebondis aussi sur ça : perso, je trouve ça très triste aussi. C'est même fou à mes yeux. Je pense qu'écrire devrait rester un plaisir, que l'on soit pro ou non. Mais je comprends que le côté pro (faire la promo du livre, devoir donner des cours à côté, ne pas réussir à joindre les deux bouts, être mal considéré par ses proches) doit être éprouvant et peut en effet casser l'énergie créative et au final, briser le rêve.

Citation :
Il y a effectivement malgré le discours sur l'école publique qui donne les mêmes chances à tous, de grandes disparités sur le territoire.

Allez, je rebondis sur ça aussi. C'est très vrai. Je l'avais déjà remarqué, même sur ce forum, quand je voyais des gens évoquer leurs options au collège-lycée, le fait qu'il faisait un instrument en cours, ou comme toi, que tu avais de l'aquarelle ou ce genre de chose. L'exemple est en réalité encore plus frappant en informatique.

Les inégalités sont fortes entre privé (payé par l'État donc par nous, c'est aberrant quand on y pense) et public, mais aussi entre Paris et le reste de la France, et encore entre les villes et la campagne. Et avec les coupes budgétaires depuis 10 ans, la situation se détériore. Il n'y a clairement de l'égalité des chances que dans le discours de nos politiques. Dans les faits, ce n'est évidemment pas le cas.
 
Fred Dee
   
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Fred Dee  /  Hé ! Makarénine


Petite précision par rapport à la remarque de Mika sur mon club (c'est en train de se faire, on doit filer un calendrier à la mairie, qui est emballée par l'idée, pour réserver une salle une heure par semaine) : ce ne sera pas un club de bêta-lecture où chacun viendra avec son manuscrit écrit tout seul dans son coin sous le bras en attendant un avis sur sa seule œuvre. L'idée est vraiment de sortir de cette façon solipsiste d'écrire. Moi-même, quand j'écris, un roman par exemple, je le fais tout seul dans mon coin. Mais écrire, ce n'est pas forcément que ça.

Je vais reprendre l'exemple du joueur de foot qui me plaît toujours autant : quand tu vas à l'entraînement, tu ne fais pas un match d'une heure et demi. Tu travailles à parfaire différents gestes que tu devras reproduire en situation de compét.

C'est ce que je vais proposer, au moins au début : avoir des ateliers où on va jouer avec les mots comme avec le ballon pendant une demi-heure, sur un thème, un exercice de style, un aspect de l'écriture (les dialogues, la construction du personnage, etc), puis une autre demi-heure pour échanger sur les textes produits pour avoir un avis sur ce dont chacun est capable. Les egos seront invités à rester au vestiaire et il s'agira d'offrir à chacun la possibilité de savoir sur quoi il est bon et ce sur quoi il peut progresser.
 
Mika
   
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Mika  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Fred Dee a écrit:
Je vais reprendre l'exemple du joueur de foot qui me plaît toujours autant : quand tu vas à l'entraînement, tu ne fais pas un match d'une heure et demi. Tu travailles à parfaire différents gestes que tu devras reproduire en situation de compét.

C'est ce que je vais proposer, au moins au début : avoir des ateliers où on va jouer avec les mots comme avec le ballon pendant une demi-heure, sur un thème, un exercice de style, un aspect de l'écriture (les dialogues, la construction du personnage, etc), puis une autre demi-heure pour échanger sur les textes produits pour avoir un avis sur ce dont chacun est capable. Les egos seront invités à rester au vestiaire et il s'agira d'offrir à chacun la possibilité de savoir sur quoi il est bon et ce sur quoi il peut progresser.

Oui, vu comme ça, c'est une très bonne initiative. Mais je me souviens que tu disais que quand tu t'étais renseigné de prime abord, tu avais vu qu'il n'y avait que des cours pour des retraités. Tu n'as donc pas peur de n'attirer que des retraités ou des enfants ?

Quand j'étais au lycée, j'avais rejoint le club de dessin/peinture de mon village et il n'y avait que des vieilles là-dedans  écriture - L'édition professionnelle vs l'écriture comme hobby - Page 6 1f600 Mais ça me plaisait bien hein, elles étaient vraiment sympas et je pense avoir progressé en dessin grâce à elles. Plus tard, à la fac, je suivais les cours du soir aux Beaux-Arts. C'était cool et mes préférés ont été les cours de dessin avec modèle nu (et hélas, il y a peu de canons contrairement à ce qu'on peut croire  écriture - L'édition professionnelle vs l'écriture comme hobby - Page 6 1f600 ), mais je dois avouer que c'était plus sympa avec les vieilles.
 
Fred Dee
   
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Fred Dee  /  Hé ! Makarénine


J'espère bien ne pas avoir que des retraités. Je connais le monde associatif et il est vrai que, à part dans les activités dites extrascolaires type sport ou musique, on ne trouve que des retraités disponibles. Mais j'ai choisi un horaire en fin de journée (18h) pour que tout type de profils puisse venir. Et on réserve pour l'instant aux plus de 18 ans. Les mineurs, c'est une responsabilité que je ne veux pas prendre, et c'est des autorisations, de la paperasse en plus que je ne tiens pas à gérer pour le moment (c'est aussi pour ça que je n'ai pas créé ma propre asso mais que je rejoins une asso déjà existante avec ce projet, pour que ça aille plus vite).
 
Kal'
   
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Kal'  /  Der grüne Fennek


Verowyn a écrit:
Et qu'on avait beau (en tout cas les profs que j'ai eus) nous donner des rédactions ("sujets d'invention") à faire, on ne nous expliquait pas comment les réussir. Soit on avait une bonne note, soit pas, mais les profs ne nous expliquaient pas franchement comment nous améliorer. Et c'était des devoirs maison, on n'écrivait pas les rédactions sur le temps du cours de français.
Alors que les heures de musique et de dessin, on passait quand même l'essentiel du temps à pratiquer, c'était beaucoup plus fun, quoi.

Pourtant il y a bien des choses qu'on voit. La notion de situation initiale, d'élément déclencheur, de péripétie, c'est la base d'un récit et c'est le programme scolaire. Le fait qu'il y a des personnages différents, comment ces personnages sont décrits... mais c'est pas forcément explicite qu'on peut s'en servir pour faire ça.

Et franchement, pour l'écriture en classe. Je suis pas en français mais en histoire, et les DM je suis passée par là juste parce que j'ai tout simplement pas le temps dans mon programme de "perdre" 3h de cours pour ça (j'adorerai, mais c'est juste pas possible, il me faudrait le double d'heures). Donc je pense que s'ils font faire ça à la maison c'est qu'ils ont pas le choix.

Citation :
Je pense aussi que certains postes ici sont très durs envers les gens qui se font plaisir à écrire. Car peu de gens sont analphabètes en France. On a bel et bien appris à écrire, depuis nos 5 ans jusqu'à nos 18. Donc tout le monde a un niveau certain, suffisamment pour se lancer dans l'écriture d'histoires.

Je suis pas d'accord avec ça non plus. Même si l'immense majorité des gens sait écrire, il y a un nombre non négligeable de gens qui n'écrivent que très difficilement, et sortent à 18 ans incapables d'écrire un paragraphe, ou à peine capables de le faire. Ceux là n'écriront pas d'histoires car ils ont du mal à écrire trois phrases correctes.

C'est pas les gens qu'on croise sur les forums littéraires ou qui se lancent pour écrire des romans mais ils existent... et je trouve que les oublier, ça décale le curseur de ce que c'est "savoir écrire". Est-ce qu'une adolescente de 17 ans qui poste une fanfic un peu nulle sait écrire ? Ben techniquement oui. Son histoire n'est peut être pas merveilleuse, mais elle sait écrire. Sait-elle écrire bien ? Assez bien pour que d'autres passent un bon moment en le lisant ? Assez bien pour être publiée ? ça se discute, mais si "savoir écrire" ça veut dire écrire assez bien pour être publié, alors je pense qu'il faut revoir notre échelle ^^" ou alors on considère que seuls les joueurs de foot pro savent jouer au foot.
 
Jimilie Croquette
   
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Jimilie Croquette  /  De l'Importance d'être Constamment Là


De nos jours, on considère que les gens qui savent taper trois mots dans Midjourney sont des "artistes".
Bientôt, on dira de ceux qui ont su taper ces même trois mots dans ChatGPT sont des "écrivains".
https://linktr.ee/emilie_goudin.lopez
 
Camusso
   
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Camusso  /  Gloire de son pair


Kal' a écrit:
Je suis pas d'accord avec ça non plus. Même si l'immense majorité des gens sait écrire, il y a un nombre non négligeable de gens qui n'écrivent que très difficilement, et sortent à 18 ans incapables d'écrire un paragraphe, ou à peine capables de le faire. Ceux là n'écriront pas d'histoires car ils ont du mal à écrire trois phrases correctes.

Je rajouterais même que certains qui ont un bon niveau intellectuel/universitaire sont incapables d'écrire, non pas par rapport à leur niveau de français, mais juste parce qu'ils n'ont pas le feeling avec l'écriture. Je m'explique, par exemple, je suis chargé de com dans une grande ONG, donc je côtoie en grande partie des gens qui ont bac+3, bac+5, et en discutant avec l'un d'entre eux, il m'a dit qu'il ne pouvait pas faire mon job car il n'arrivait pas à produire un contenu potable, pourtant il a un job qui demande un certain niveau intellectuel.

Selon mon expérience, je pense qu'il y a deux choses à prendre en compte :
- Le niveau de maîtrise de la langue (orthographe, grammaire, syntaxe...)
- L'aisance à la rédaction qui est indépendant du niveau de la langue (quelqu'un peut faire beaucoup de fautes d'orthographe, mais écrit d'excellents textes, et inversement, une personne qui à une belle maîtrise de la langue mais qui n'est pas du tout à l'aise à l'écrit, qui n'arrive pas à structurer ses idées sur le papier)
 
Arno12
   
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Arno12  /  Clochard céleste


Kal' a écrit:
Verowyn a écrit:
Et qu'on avait beau (en tout cas les profs que j'ai eus) nous donner des rédactions ("sujets d'invention") à faire, on ne nous expliquait pas comment les réussir. Soit on avait une bonne note, soit pas, mais les profs ne nous expliquaient pas franchement comment nous améliorer. Et c'était des devoirs maison, on n'écrivait pas les rédactions sur le temps du cours de français.
Alors que les heures de musique et de dessin, on passait quand même l'essentiel du temps à pratiquer, c'était beaucoup plus fun, quoi.

Pourtant il y a bien des choses qu'on voit. La notion de situation initiale, d'élément déclencheur, de péripétie, c'est la base d'un récit et c'est le programme scolaire. Le fait qu'il y a des personnages différents, comment ces personnages sont décrits... mais c'est pas forcément explicite qu'on peut s'en servir pour faire ça.

Et franchement, pour l'écriture en classe. Je suis pas en français mais en histoire, et les DM je suis passée par là juste parce que j'ai tout simplement pas le temps dans mon programme de "perdre" 3h de cours pour ça (j'adorerai, mais c'est juste pas possible, il me faudrait le double d'heures). Donc je pense que s'ils font faire ça à la maison c'est qu'ils ont pas le choix.

Citation :
Je pense aussi que certains postes ici sont très durs envers les gens qui se font plaisir à écrire. Car peu de gens sont analphabètes en France. On a bel et bien appris à écrire, depuis nos 5 ans jusqu'à nos 18. Donc tout le monde a un niveau certain, suffisamment pour se lancer dans l'écriture d'histoires.

Je suis pas d'accord avec ça non plus. Même si l'immense majorité des gens sait écrire, il y a un nombre non négligeable de gens qui n'écrivent que très difficilement, et sortent à 18 ans incapables d'écrire un paragraphe, ou à peine capables de le faire. Ceux là n'écriront pas d'histoires car ils ont du mal à écrire trois phrases correctes.

C'est pas les gens qu'on croise sur les forums littéraires ou qui se lancent pour écrire des romans mais ils existent... et je trouve que les oublier, ça décale le curseur de ce que c'est "savoir écrire". Est-ce qu'une adolescente de 17 ans qui poste une fanfic un peu nulle sait écrire ? Ben techniquement oui. Son histoire n'est peut être pas merveilleuse, mais elle sait écrire. Sait-elle écrire bien ? Assez bien pour que d'autres passent un bon moment en le lisant ? Assez bien pour être publiée ? ça se discute, mais si "savoir écrire" ça veut dire écrire assez bien pour être publié, alors je pense qu'il faut revoir notre échelle ^^" ou alors on considère que seuls les joueurs de foot pro savent jouer au foot.

Pour être Proviseur de lycée, je vous confirme que beaucoup de jeunes de 18 ans, qui ont le bac (surtout en voie professionnelle ou en voie technologique) ne savent pas rédiger un paragraphe de 20 lignes en français correct (c'est à dire même avec quelques fautes d'orthographe). Le nombre de bachelier a augmenté fortement depuis 30 ans mais pas le niveau en orthographe et en syntaxe. Cela ne les empêche pas de réussir dans la vie professionnelle mais c'est un constat.

J'imagine que la moitié de la population française est incapable de rédiger un texte d'une page (une invention autour d'un thème donné).
 
Flora
   
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Sur JE, on n'a pas un échantillon représentatif de la population qui écrit, parce que si on est venus jusque-là, c'est généralement dans l'idée de s'améliorer, voire même de se professionnaliser... mais oui, dans un échantillon un peu plus aléatoire, je pense que les niveaux sont extrêmement hétérogènes. Quand Rageot a lancé son concours en 2021, ils ont reçu 400 dossiers et en ont retenu 5%... et 20% de leurs gagnants étaient sur JE. Sur le coup, ça m'avait surprise, mais après coup, je me suis dit que c'était assez logique.

Je me rappelle vaguement d'un message d'éditeur, sur ce forum, qui nous disait qu'on ne pouvait pas imaginer le pourcentage de manuscrits soumis qui ne sont même pas dans un français correct. C'était énorme, plus de 50% dans mon souvenir...


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