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 La conception du féminisme dans les romans ?

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Chimère
   
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Chimère  /  Constamment Fabulous


J'ouvre ce topic pour discuter, vous l'aurez compris, du féminisme dans les romans (tous les types de romans, même graphiques).

Aujourd'hui, on nous propose de plus en plus de romans féministes ; on nous les vend en appuyant particulièrement sur cette caractéristique, ou bien cette dernière est simplement mentionnée dans les fiches produits. Ou alors, on s'en rend compte lors de notre lecture.
Il y a quelques années, "féminisme" n'était pas un argument de vente, il était même invisible ; aujourd'hui, on peut proposer ces romans sans que cette caractéristique soit considérée comme rebutante, elle est même présentée en tant que force ou moteur de l'ouvrage.
L'aspect vendeur ou pub n'est pas ce qui nous intéresse ici ;

Concrètement, qu'est-ce qui rend ces histoires féministes ? Est-ce les personnages, leurs interactions, l'orientation de la narration, les points-clé soulevés ? La façon de créer puis gérer ces éléments ?

Et vous, alors ;

- Lisez-vous des romans féministes ? (exprès pour ça, ou bien ce n'est qu'une caractéristique supplémentaire à vos yeux ?)
- Qu'attendez-vous d'un roman féministe ?
- Pour vous, c'est quoi au juste, le féminisme dans une histoire ?
- Selon vous, quels sont les principaux écueils à éviter, pour un roman féministe ?


Et enfin ; avez-vous des romans du genre à partager ici ? Vous ont-ils particulièrement marqué/plu ?

Attention cependant ; ce topic n'est absolument pas fait pour créer un débat pour/contre, ou pour tacler autrui, ect. Bien entendu chacun.e est libre de développer, mais s'il s'en tient au sujet exprimé ici.





Dernière édition par Chimère le Mar 3 Aoû 2021 - 11:07, édité 1 fois
 
Goodream
   
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Goodream  /  Barge de Radetzky


Coucou,

Pour ma part je ne lis pas de romans (d'ailleurs je crois que je ne lis plus du tout)avec des mentions "féministes" ou alors je ne le fais pas exprès.

Cela dit, je me permets d'intervenir car personnellement ça me dérange, je ne savais pas que le féminisme à proprement parler était une rubrique littéraire ou un argument de vente au même titre qu'un thriller.

J'trouve ça malheureux de faire du fric sur une cause ou un mouvement de pensée.

Bon voila, je voulais pas créer de débat mais ça m'a cloué ton truc c'est tout Very Happy


 
Flora
   
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Flora  /  Serial Constance killer


Je ne cherche pas activement des romans féministes, mais s'ils le sont, ça va m'intéresser.

Je me fiche que ce soit un effet de mode ou pas. Ce que je vois, c'est que je peux avoir accès à des histoires dans lesquels les personnages féminins existent et sont actifs, pas seulement là pour faire tapisserie ou pire, en guise de récompenses pour les héros. Je ne l'ai pas beaucoup vu dans des livres, mais par contre, dans des films, au moment où la situation devient difficile, plus d'une fois, j'ai pu voir des personnages féminins promettre une nuit torride au héros s'il arrivait à redresser la situation... Pour le motiver... Top.

J'avais eu une discussion intéressante avec une amie au sujet de la représentation des femmes. Elle me pointait notamment que le féminisme, ce n'était pas nécessairement mettre des femmes à la place habituellement occupée par les hommes, c'était aussi arrêter de dévaloriser ce qui est considéré féminin. Il n'y a rien de dégradant à s'occuper de ses enfants ou de son foyer, au contraire même.

Pour moi, ce n'est pas "faire du fric" sur une cause, c'est comprendre à quel point la situation est actuellement déséquilibrée et permettre aux femmes de retrouver une place. Les héros masculins sont surreprésentés comparés aux femmes, et pourquoi ? Parce que le lectorat masculin ne veut pas s'identifier à un personnage féminin, alors que le lectorat féminin est habitué à se projeter dans des personnages masculins (pas le choix... pendant longtemps, on ne lui proposait pas grand-chose d'autre, ou alors rien de très reluisant). Du coup, pour "faire du fric", en fait, il ne faut pas faire un roman féministe, parce que c'est un coup à perdre plein de lecteurs Wink


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Goodream
   
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Coucou Flora,
Petite précision sur mes propos :

A titre personnel, je suis pour l'égalité et la représentation des femmes dans la culture ludique. Ce qui me désole c'est de devoir vivre dans une société ou la mention féministe doit être citée comme catégorie !

Corrige moi si je me trompe, mais pour moi le féminisme est une doctrine préconisant l'égalité entre les hommes et les femmes. Si dans une librairie, tu trouves une catégorie dites "féministe" c'est un peu de la stigmatisation. T'en vois des catégories masculinistes toi ? De plus, si c'est catégorisé, c'est qu'un public est visé donc c'est pour faire du fric.

Peut-être que je ne comprends rien à rien mais à mes yeux c'est ni plus ni moins que de l'étiquetage, pour moi un vrai signe d'égalité c'est d'avoir des héroïnes femmes sur la même rangée que mes confrères masculins.

En revanche, je ne sais pas ce que ça vaut pour la littérature mais dans le paysage du monde du jeux vidéo les mentalités ont sacrément évoluées (dans la représentation de la femme pas dans le domaine en lui même attention) et nous retrouvons de plus en plus d'héroïnes super badass, voir même des supers vilaines.

A titre d'exemple :
Ciri
Cortana
Aloy
Senua

ps : Excuse moi Chimère j'ai pourri ton topic





 
Flora
   
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Flora  /  Serial Constance killer


Je n'ai jamais vu de catégorie "Féministe" chez un libraire ou dans un catalogue d'un éditeur Wink Ça existe peut-être mais je doute que ce soit mis en avant à ce point.

Par contre, oui, ça peut être un argument de vente. Comme peut l'être un univers sombre, comme peut l'être un pays exotique, comme peut l'être plein d'autres choses : parce que certains lecteurs et lectrices ont envie de lire ce genre d'histoire en priorité. J'adorerais que cette étiquette n'existe pas, en fait. Parce que ça voudrait dire qu'en piochant un livre au hasard dans une librairie, j'aurais des chances raisonnables qu'il y ait un personnage féminin d'importance dans les personnages principaux et que les deux genres soient traités de manière égalitaire. Sauf qu'en fait... ce n'est pas le cas.


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Goodream  /  Barge de Radetzky


"Je n'ai jamais vu de catégorie "Féministe""
Ah... je sais pas pourquoi, j'ai cru comprendre qu'il y en avait.

"Parce que ça voudrait dire qu'en piochant un livre au hasard dans une librairie, j'aurais des chances raisonnables qu'il y ait un personnage féminin d'importance dans les personnages principaux et que les deux genres soient traités de manière égalitaire."

Au moins on est d'accord sur le principe !
 
Chimère
   
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Chimère  /  Constamment Fabulous


Goodream a écrit:
Coucou,

Pour ma part je ne lis pas de romans (d'ailleurs je crois que je ne lis plus du tout)avec des mentions "féministes" ou alors je ne le fais pas exprès.

Cela dit, je me permets d'intervenir car personnellement ça me dérange, je ne savais pas que le féminisme à proprement parler était une rubrique littéraire ou un argument de vente au même titre qu'un thriller.

Comme il est dit plus bas, il n'existe pas de catégorie "féminisme" en librairie ; ces mentions figurent sur les avis de presse, la fiche produit du livre, ou bien en bandeau amovible en magasin.
Je prends comme exemple trois (quatre si je compte le tome 2) ouvrages que j'ai lu récemment ;

- Les Illusions de Sav-Loar ; je l'ai trouvé sur Babelio, et il a bel et bien l'étiquette "féministe".
- Mon Territoire : en magasin, il était estampillé comme féministe.
- Pucelle (roman graphique) ; présenté moult fois comme féministe (revue de presse, internet...)

Ces romans n'étaient pas brandis comme fer de lance du féminisme, mais ils étaient présentés en tant que tels, en plus de leur synopsis, et je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose (dans le sens "argument marketing").

Mais j'ai légèrement édité mon premier post pour ne pas prêter à confusion, du coup ! =)

Goodream a écrit:
Peut-être que je ne comprends rien à rien mais à mes yeux c'est ni plus ni moins que de l'étiquetage, pour moi un vrai signe d'égalité c'est d'avoir des héroïnes femmes sur la même rangée que mes confrères masculins.  

En fait, il ne suffit pas qu'elles soient sur la même rangée ; sur x romans mettant en scène une héroïne, combien sont véritablement dénuées de stéréotypes, et ne participent pas malgré elles à entretenir le sexisme au sein de la littérature ?
Dans un autre sujet, j'évoquais "la Maîtresse de Guerre", que j'ai lu récemment (fantasy, avec une héroïne). L'intrigue et l'univers sont sympa, mais l'héroïne est très sexualisée, très stéréotypée sur les bords, et l'auteur commet plusieurs maladresses assez irritantes (et pourtant, je ne me considère pas comme une lectrice hyyyyyper pointilleuse). Donc oui, ce livre et son héroïne étaient sur la même rangée que ses confrères masculins, mais il ne valait pas mieux que ceux d'entre eux qui véhiculent toujours une image et des valeurs sexistes - et ce même sans le vouloir. À mes yeux, il est donc important d'entretenir une littérature féministe, qui va aider à déconstruire puis reconstruire les codes du genre, afin d'en finir une bonne fois pour toutes avec les héroïnes-objets.

Goodream a écrit:
En revanche, je ne sais pas ce que ça vaut pour la littérature mais dans le paysage du monde du jeux vidéo les mentalités ont sacrément évoluées (dans la représentation de la femme pas dans le domaine en lui même attention) et nous retrouvons de plus en plus d'héroïnes super badass, voir même des supers vilaines.

A titre d'exemple :
Ciri
Cortana
Aloy
Senua

Oui et non. Tu cites The Witcher ; entendons-nous bien, j'adore The Witcher, je l'ai lu, je l'ai vu, j'y ai joué, ect. Les personnages féminins de cet univers sont bien campés, sont badass, pensent et agissent par eux-mêmes, ok. Par contre, tous les personnages féminins sont  ​hyper sexualisés (et vive les gros nichons), et les principaux (Yennefer, Triss, la jeune femme du premier DLC dont j'ai oublié le nom), sont également mis en avant par leur sexualité (Geralt s'est littéralement tapé tous les personnages féminins d'importance, excepté Ciri bien sûr). C'est assez criant dans les livres aussi. Sans compter que Yen et Triss s'écharpent régulièrement à cause de Geralt.
Ciri est l'exception puisqu'elle n'a pas de sexualité à proprement parler, mais comme Yennefer et Triss, elle est super belle et parfaitement proportionnée, ce qui devient un poil lassant. J'aimais la Ciri en tant que gamine sans grâce, ça ne m'aurait pas dérangée qu'elle grandisse en restant ainsi au lieu de récupérer un corps de bimbo, puisque le côté le plus intéressant du personnage reste son caractère de toute façon.
Je ne connais pas un seul jeu vidéo où l'héroïne/personnage féminin d'importance ne soit pas beau/un minimum attirant. Alors que pour leur homologues masculins, il y en a un certain nombre avec une sale gueule, puisque leur beauté n'a pas la moindre importance.


**


Flora a écrit:
Je ne cherche pas activement des romans féministes, mais s'ils le sont, ça va m'intéresser.

Je me fiche que ce soit un effet de mode ou pas. Ce que je vois, c'est que je peux avoir accès à des histoires dans lesquels les personnages féminins existent et sont actifs, pas seulement là pour faire tapisserie ou pire, en guise de récompenses pour les héros. Je ne l'ai pas beaucoup vu dans des livres, mais par contre, dans des films, au moment où la situation devient difficile, plus d'une fois, j'ai pu voir des personnages féminins promettre une nuit torride au héros s'il arrivait à redresser la situation... Pour le motiver... Top.

J'avais eu une discussion intéressante avec une amie au sujet de la représentation des femmes. Elle me pointait notamment que le féminisme, ce n'était pas nécessairement mettre des femmes à la place habituellement occupée par les hommes, c'était aussi arrêter de dévaloriser ce qui est considéré féminin. Il n'y a rien de dégradant à s'occuper de ses enfants ou de son foyer, au contraire même.

Tout à fait. Il y a aussi le "faux féminisme" ; ça ne sert à rien de camper une héroïne super badass et libérée, si elle reproduit elle-même les stéréotypes du patriarcat, comme des femmes réelles peuvent le faire, car elles ont intégré des mécanismes oppressifs sans même s'en rendre compte.
Ou bien, utiliser une seule héroïne viable, et invisibiliser ou rendre juste décoratifs les autres personnages féminins. Parfois, j'ai juste eu l'impression qu'on avait rendu féminin un héros lambda de base pour mieux faire passer la soupe, alors qu'au final rien ne change, ce n'est pas parce que Paul devient Emily que l'œuvre où il se trouve devient féministe, bref.

Flora a écrit:
Pour moi, ce n'est pas "faire du fric" sur une cause, c'est comprendre à quel point la situation est actuellement déséquilibrée et permettre aux femmes de retrouver une place.
...
Du coup, pour "faire du fric", en fait, il ne faut pas faire un roman féministe, parce que c'est un coup à perdre plein de lecteurs Wink

Je suis d'accord. Je vais prendre le parallèle des romans (et romans graphiques) LGBTQ+, qui sont aussi vendus en tant que tels (pas en mode "hey c'est trop gay" hein) ; je trouve ça très important, ça participe à la représentation, au fait de "normaliser" cette minorité (parce que pour plein de gens, ce n'est toujours pas normal, et il est bien là le problème) ça permet de découvrir et d'apprendre, sur soi ou sur les autres. Je suis juste assez âgée pour me rappeler qu'il n'y a pas si longtemps, les romans mettant en scène des personnages LGBTQ+ évoluaient dans des niches hyper étriquées, c'était limite une lecture de "spécialisation" qu'on ne trouvait pas en librairie... J'avais galéré pour trouver deux romans du genre qui pourtant n'avaient rien de "sulfureux" (mais vendus au même titre que des trucs hyper érotiques, mais oui bien sûr), alors qu'aujourd'hui on peut les trouver bien plus facilement.
Je suis donc parfaitement d'accord avec ta phrase "c'est comprendre à quel point la situation est actuellement déséquilibrée et permettre aux femmes (et LGBTQ+, je rajoute) de retrouver une place".


Flora a écrit:
Parce que le lectorat masculin ne veut pas s'identifier à un personnage féminin, alors que le lectorat féminin est habitué à se projeter dans des personnages masculins (pas le choix... pendant longtemps, on ne lui proposait pas grand-chose d'autre, ou alors rien de très reluisant).

Le truc qui est très paradoxal avec ça, c'est que le public masculin rechigne beaucoup moins sur l'identification à un personnage féminin dans les jeux vidéos (ce qui n'empêche pas ce milieu d'être encore sexiste, avec des personnages féminins encore assez stéréotypés comme dit plus haut, mais c'est un autre sujet).
Je joue, aussi bien online avec d'autres joueurs qu'à des RPG solos, et les personnages féminins ont bien plus le vent en poupe ici. Et bien des fois, le personnage féminin n'est pas imposé, mais sélectionné tout de même par un public masculin. Certes, ce n'est pas la même dynamique, et pas forcément le même public...
En tant que joueuse, je suis contente que les choix multiples existent de plus en plus désormais, et me permettent de sélectionner un avatar/personnage féminin ; pour autant, je ne le sélectionne pas systématiquement, j'ai plein de cas où je joue en tant "qu'homme", pour plein de raisons. Mais j'ai le choix, et ça me plaît.

Flora a écrit:
Par contre, oui, ça peut être un argument de vente. Comme peut l'être un univers sombre, comme peut l'être un pays exotique, comme peut l'être plein d'autres choses : parce que certains lecteurs et lectrices ont envie de lire ce genre d'histoire en priorité. J'adorerais que cette étiquette n'existe pas, en fait. Parce que ça voudrait dire qu'en piochant un livre au hasard dans une librairie, j'aurais des chances raisonnables qu'il y ait un personnage féminin d'importance dans les personnages principaux et que les deux genres soient traités de manière égalitaire. Sauf qu'en fait... ce n'est pas le cas.

Tout à fait. J'ai envie de croire que le féminisme dans un roman est de plus en plus introduit dans une dynamique de le normaliser, afin que dans quelques années, un roman féministe ne sera même plus étiqueté comme tel, car ce sera désormais davantage la norme, il y en aura bien plus et ce ne seront plus des exceptions. Après tout, il existe maintenant des romans qui ne sont plus signalés comme ayant du contenu LGBTQ+, nous permettant de le découvrir au fil de la lecture ; c'est une grande avancée.
 
Shub
   
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Batman a donné naissance (dans la tête des scénaristes sans doute prêts à tout pour faire du fric) à Catwoman, Superman à Supergirl etc. Il y a un film sorti récemment dont je me rappelle plus le titre qui est présenté comme l'avatar féminin  de James Bond avec Scarlett Johansonn dans le rôle principal.
Pour le coup on est en plein dans le régime de l'identification
C'est quoi un roman "féministe" ?  Coline Serreau a fait un film que j'ai vu bien sûr comme beaucoup qui s'appelait "Mais qu'est-ce qu'elles veulent". Agnes Varda, Coline Serreau, Nicole Garcia et bien d'autres revendiquent l'héritage du féminisme sans prétendre faire des films féministes. Sauf qu'il est évidemment difficile de passer l'héritage du féminisme sous silence surtout quand on est artiste.
Et femmes.
 
Goodream
   
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Je comprends pas, pour que ce soit féministe il faut qu'un personnage féminin soit dénuée d'attraits sexuels ? Elle ne peut pas être désirable et féministe en même temps ? En quoi une femme dans un bouquin qui use de sa féminité envers les hommes (ou les autres femmes) fait d'elle un pantin du patriarcat ?

La vraiment, faut m'expliquer, ou alors le problème c'est qu'une gueule cassée est autorisée chez l'homme et pas chez la femme ?
Faut être grosse pour être une héroïne féministe ?

J'essaie pas de troller pour info mais de comprendre en quoi un personnage sexualisé est un problème, tous les personnages le sont... même les animaux.

En revanche pour ce qui est de The Witcher, je tiens tout de même à rappeler que Yelena est à la base une naine difforme, comme pratiquement l'ensemble des sorcières (sauf Triss qui est naturellement comme elle est). De plus, elle reste est une femme déterminée et une sacrée sorcière, son corps actuel c'est elle qui l'a voulu.

Même des personnages féminins secondaires sont vraiment bien représentées, comme par exemple la grand-mère de Ciri, Calanthe... qui est avant tout mise en avant pour ses qualités de leader et de guerrière que pour son cul.

edit !
Elly de the Las Of Us n'est pas une bimbo pour info (Ni Senua au passage)
 
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Goodream a écrit:
Je comprends pas, pour que ce soit féministe il faut qu'un personnage féminin soit dénuée d'attraits sexuels ? Elle ne peut pas être désirable et féministe en même temps ? En quoi une femme dans un bouquin qui use de sa féminité envers les hommes (ou les autres femmes) fait d'elle un pantin du patriarcat ?
Le problème c'est pas qu'elle use de ses attraits sexuels, le problème c'est qu'elle soit "réduite" à ça et surtout que ça soit très trop courant.

Goodream a écrit:

La vraiment, faut m'expliquer, ou alors le problème c'est qu'une gueule cassée est autorisée chez l'homme et pas chez la femme ?
Faut être grosse pour être une héroïne féministe ?
Non.
Mais là on en viens à un autre biais d'apparence qui est valable aussi chez le héros masculin. Ceci dis, oui c'est fatiguant de voir toutes les femmes "forte" forcément belles là où on trouve des héros physiquement plus "normaux".

Goodream a écrit:

J'essaie pas de troller pour info mais de comprendre en quoi un personnage sexualisé est un problème, tous les personnages le sont... même les animaux.
Et là on en vient au coeur du problème.
Premièrement le fait que tu n'y vois pas un problème prouve que cela est profondément ancré dans la société, dans ton inconscient.
De un tous les personnages ne sont pas sexualisés (ou alors tu parle spécifiquement de Witcher ?)
De deux la femme est dans une grosse majorité des cas sexualisé à outrance. Vous voulez vendre une voiture ? Mettez une femme en petite tenue. Vous voulez vendre une histoire ? Mettez une femme en petite tenue !
Ceci est évidemment un énorme raccourci.
Du coup la femme apprend qu'elle est un objet sexuel à vendre, super !

Perso je suis contente de pouvoir lire des livres ou la femme a un vrai rôle de personnage et que le personnage pourrait tout aussi bien se nommer Michel que Michelle et avoir le même impact. Je suis contente en tant que femme de lire des héroïnes qui me font rêver .
Je ne vais pas choisir un livre parce qu'il est vendu comme ça mais je suis heureuse de voir que les choses bougent, et ça même si des gens en profitent pour se faire de l'argent dessus.
https://www.tisselune.com/
 
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Ça existe déjà tout ce que vous dites: vous découvrez la lune ou quoi ? Aborder un personnage féminin dans toute sa complexité et qui peut être grosse, laide, violente, criminelle même psychopathe tueuse en série. Une série américaine qui s'appelait Ugly Betty a eu beaucoup de succès là-bas et a même été importée ici je crois me souvenir

Ugly Betty
 
Radischat
   
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Le problème, c'est pas qu'un perso soit sexualisé, le problème, c'est les descriptions sexualisées, le male gaze en toute circonstances. On voit souvent tout de suite quand une femme a été écrite par un homme. On va la décrire par : ses boobs, son gabarit, sa beauté, et ses "charmes", par la réaction qu'elle provoque chez l'homme. Partout, tout le temps, peu importe ce qu'elle fait, peu importe son âge, même.
C'est relou. On veut lire autre chose.
Pas besoin de connaitre tous les mensurations d'un perso pour la décrire. Pas besoin que toute son histoire tourne autour d'un homme ou deux qui veulent se la faire, la contrôler, ou la protéger. C'est relou. Y'a d'autres histoires à raconter, différemment.
Et pour répondre à Shub : les exemples que tu cites sont désespérants un peu. Ugly Betty est écrite comme étant "drôle" et naïve parce qu'elle est "moche", et ne connait le vrai "bonheur" que lorsqu'elle devient "belle". Les femmes n'ont pas besoin d'être vengeresses et "psychopathes" pour être intéressantes non plus.


Dernière édition par Radischat le Mar 3 Aoû 2021 - 15:42, édité 3 fois
 
Mardi
   
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Ugly Betty = Betty est définie par son physique seul.
Encore.


La conception du féminisme dans les romans ? Tarepa10
Ta gueule, c'est cosmique.
https://www.instagram.com/mardi.mardiii/
 
Chimère
   
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Goodream a écrit:
Je comprends pas, pour que ce soit féministe il faut qu'un personnage féminin soit dénuée d'attraits sexuels ? Elle ne peut pas être désirable et féministe en même temps ? En quoi une femme dans un bouquin qui use de sa féminité envers les hommes (ou les autres femmes) fait d'elle un pantin du patriarcat ?
La vraiment, faut m'expliquer, ou alors le problème c'est qu'une gueule cassée est autorisée chez l'homme et pas chez la femme ?
Faut être grosse pour être une héroïne féministe ?

Comme le dit Nuity, ce n'est pas la beauté du personnage féminin qui poste problème, c'est le fait qu'elle soit réduite à cela, ou que ce soit une condition vitale pour qu'elle existe.
Dans "La maîtresse de guerre", que je citais plus haut, ça ne pose pas de souci que l'héroïne soit mignonne ; le problème, c'est que toutes les 15 pages, son auteur nous rappelle que son héroïne est super bonne et que tout le monde veut se la faire, et de manière pas du tout subtile. Et ça, c'est un problème, parce que la valeur du personnage est déterminée par son physique, son auteur essaie de la rendre plus intéressante par ce biais plutôt que par son intelligence, son humour, ses talents d'épéiste, ect... qui sont cités aussi, mais beaucoup moins.
Exemple tiré du livre :

« Il y avait bien des femmes dans l’armée mais la plupart étaient guérisseuses ou cantinières… Les combattantes étaient rares, et celle que l’on trouvait en première ligne étaient plus masculines que des taureaux en rut.
Avec ses grands yeux dorés, sa crinière de cheveux bouclés aux tons fauves, sa peau très blanche et ses tâches de rousseur, Kaelyn était -en tout cas pour une guerrière- d’une beauté spectaculaire. Son corps souple et finement musclé, ses fesses bien rondes et ses petits seins fermes étaient une torture pour ces hommes.
»

On apprend donc que les femmes qui se battent sont des gros thons dégueulasses (bah ouais, classique), mais que l'héroïne est une beauté spectaculaire, mise en avant par son cul, ses seins, et que tout le monde la veut. Quid de sa personnalité ? De pourquoi elle est intéressante et mérite d'exister en tant qu'héroïne, en fait ?

À l'inverse, tu as le roman "Le Prieuré de l'Oranger", qui décrit extrêmement peu ses héroïnes, laissant le choix au lecteur de les imaginer ; et par conséquent, elles n'existent pas pour et à travers de leur physique.

Pour le reste, Nuity a résumé, je ne vais pas paraphraser.

Mais si tu veux lire quelque chose de très intéressant de la part de quelqu'un qui connaît bien mieux le sujet que moi, je t'invite à aller ici, car c'est très justement dit.
J'ai tiré l'extrait de la Maîtresse de Guerre de là d'ailleurs, même si je l'ai lu en propre avant de tomber sur cet article.

Mais comme dit Nuity, le problème vient aussi du fait qu'on a tellement intégré des conneries sexistes qu'on ne les voit même plus. Aujourd'hui, on a des livres nauséabonds qui sont encensés, tel que "Gagner la Guerre"  ; le héros est un violeur, pépouze, on a même la scène en prime, et pas une seule fois ce n'est désigné comme étant un problème, ni par le héros ni par l'auteur (la fille violée est quand même un peu vénère, mais bon, pendant tout le livre on nous dit que c'est une chieuse, alors est-ce si grave ?)

Goodream a écrit:
En revanche pour ce qui est de The Witcher, je tiens tout de même à rappeler que Yelena est à la base une naine difforme, comme pratiquement l'ensemble des sorcières (sauf Triss qui est naturellement comme elle est). De plus, elle reste est une femme déterminée et une sacrée sorcière, son corps actuel c'est elle qui l'a voulu.
Même des personnages féminins secondaires sont vraiment bien représentées, comme par exemple la grand-mère de Ciri, Calanthe... qui est avant tout mise en avant pour ses qualités de leader et de guerrière que pour son cul.

Mais Yelena et Calanthe, le joueur s'en cogne en fait. Elles ne sont pas jouables, elles ne font pas partie du noyau dur.
Là, je parle vraiment des personnages phares d'un jeu, jouables ou secondaires.
Une "gueule cassée" comme tu dis, c'est entièrement acceptable pour un mec dans un jeu vidéo, parce que le joueur ne va pas s'intéresser au jeu pour la beauté du personnage masculin. Franchement, il s'en fout totalement. J'ai jamais rencontré un joueur qui m'ait dit "j'aime ce perso masculin parce qu'il est beau".
En revanche, un jeu avec une héroïne qui ne soit pas belle/mignonne/un minimum "agréable à regarder" (tu cites Ellie, qui est justement mignonne, on est loin d'une gueule cassée) selon les standards actuels ? C'est mort, ou il faut vraiment qu'elle compense avec autre chose.

À noter que je te réponds afin qu'il n'y ait pas de malentendu ; je n'ai aucunement pris la mouche, et je ne considère pas ce topic comme ayant été "pourri".

Radischat a écrit:
Le problème, c'est pas qu'un perso soit sexualisé, le problème, c'est les descriptions sexualisées, le male gaze en toute circonstances. On voit souvent tout de suite quand une femme a été écrite par un homme. On va la décrire par : ses boobs, son gabarit, sa beauté, et ses "charmes", par la réaction qu'elle provoque chez l'homme. Partout, tout le temps, peu importe ce qu'elle fait, peu importe son âge, même.
C'est relou. On veut lire autre chose.
Pas besoin de connaitre tous les mensurations d'un perso pour la décrire. Pas besoin que toute son histoire tourne autour d'un homme ou deux qui veulent se la faire, la contrôler, ou la protéger. C'est relou. Y'a d'autres histoires à raconter, différemment.
Et pour répondre à Shub : les exemples que tu cites sont désespérants un peu. Ugly Betty est écrite comme étant "drôle" et naïve parce qu'elle est "moche", et ne connait le vrai "bonheur" que lorsqu'elle devient "belle". Les femmes n'ont pas besoin d'être vengeresses et "psychopathes" pour être intéressantes non plus.

+1

Mardi a écrit:
Ugly Betty = Betty est définie par son physique seul.
Encore.

+1

Shub a écrit:
Ça existe déjà tout ce que vous dites: vous découvrez la lune ou quoi ?

Parce qu'on s'égare.
Pour rappelle, ce qui m'intéresse, c'est :

- Lisez-vous des romans féministes ? (exprès pour ça, ou bien ce n'est qu'une caractéristique supplémentaire à vos yeux ?)
- Qu'attendez-vous d'un roman féministe ?
- Pour vous, c'est quoi au juste, le féminisme dans une histoire ?
- Selon vous, quels sont les principaux écueils à éviter, pour un roman féministe ?

Et j'aimerai bien qu'on y revienne ^^'
 
Pasiphae
   
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Des romans féministes, il en existe depuis longtemps (la production de Marie-Jeanne Riccoboni, 18e siècle, l'est clairement). Des romans vendus parce qu'ils sont féministes, ça existe au moins depuis les années 70 (les éditions Des femmes ont été créées par Antoinette Fouque sur ce créneau, dans le sillage du mouvement de libération des femmes), et peut-être que ça existait déjà avant (mais je n'en sais rien !) ; on y revient depuis quelques années, avec l'essor d'une nouvelle vague féministe (au fond, on y revient avec chaque vague, et on a toujours l'impression que c'est "la première fois" ; rien de plus difficile à garder en mémoire que l'histoire d'un mouvement minoritaire qui n'est pas allé au bout de sa tâche, ça fait un peu éternel recommencement).

Sinon, pour répondre à tes questions ; j'attends d'un roman féministe qu'il se déploie depuis un female gaze (même si c'est terriblement compliqué à définir et que j'ai trouvé super bancal le bouquin d'Iris Brey consacré au female gaze dans le cinéma) ; qu'il ne reproduise pas, non pas dans le contenu mais dans le regard porté sur les faits sociaux, un regard patriarcal (en ce sens l'exemple de l'hypersexualisation des héroïnes me semble très pertinent ! combien de romans où la description physique des personnages se réduit au minimum pour les hommes, et se déploie complaisamment sur les femmes, belles ou non ?). En fait c'est un ensemble assez complexe, qu'il faudrait peut-être prendre au cas par cas. Enfin, un roman féministe n'a pas à traiter de thèmes féministes (une héroïne qui se bat contre sa condition, ou toute autre intrigue du même genre) ; le féminisme, en tant que lectrice, je le cherche dans le traitement des thèmes, dans l'attention portée à la langue, dans la non-reproduction de clichés sexistes, dans la valorisation de la diversité des personnages, de la non-invisibilisation des expériences et valeurs traditionnellement féminines. Et franchement, mais je vais me faire taper sur les doigts à propos de ça – à noter que c'est une tendance et qu'il existe des exceptions – je trouve davantage mon beurre dans la littérature écrite par des auteurices issu·es de minorités plus qu'ailleurs (donc par des femmes / personnes racisées / LGBT+)

Après, comme relevé par d'autres, oui, les maisons d'édition sont AUSSI des entreprises capitalistes, et leurs motifs pour mettre plein pot sur le féminisme ne sont peut-être pas uniquement philanthropiques, mais je trouverais étrange de le leur reprocher ; la plupart d'entre elles ne parviennent même pas à salarier les gens qui travaillent pour elles, donc il semble normal qu'elles cherchent à mettre en place des stratégies marketing (à partir d'idéaux que je préfère croire sincères, bien sûr !)
 
   
    
                         
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 La conception du féminisme dans les romans ?

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