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 Art, surefficience et dépression

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   Pensée du jour  :  Vide Cor Meum
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A.J.B  /  Autostoppeur galactique


Chers toutes et tous,

Je me permets, si vous le souhaitez, de lancer cete conversation autour de la relation entretenue par l'Art, la douance et la dépression — chronique — à travers notamment la légende de l'artiste maudit, et du génie exclu. J'ai pour ma part semble-t-il hérité des affres de la poésie romantique, ainsi que des sinistres oracles d'un esprit, d'un imaginaire et d'une faculté réflexive sonnant tel un double fardeau, un sacerdoce dans l'impérative quête d'intégration sociale. De part mes centres d'intérêts, mon unique talent et ma psyché, j'ai le sentiment d'avoir à toujours demeurer marginal, incompris, jugé et persécuté de manière systém(at)ique, dans un monde de l'éphémère ou spiritualité, authenticité, expression artistique, honneur et vertu paraissent symboles perdus...

Cette exclusion, nécessairement, engendre un isolement non voulu, et un certain dépérissement tant émotionnel, psychologique que charnel in fine. La souffrance se traduit alors en dépression, véritable poison de l'âme, non pas seulement saisonnière, mais bien éternelle. Je suis hante, comme entre deux stases, hypnotisé par ma contemplation passionnée de l'univers, et condamné par ma différence. Je crois qui si je n'avais été aussi sensible, je n'aurais jamais embrassé l'Art comme compagnie, et mon être ne serait sans doute pas si éparse. Je ne me sens guère de ce temps, et regrette qu'il n'en ait pas été autrement.

Et vous, amies, amis ; comment portez-vous votre condition d'écriture et, éventuellement, votre surefficience ? L'arti—san—ste est-il un savant damné ? La dépression est-elle notre nécessaire lot de vie, ainsi que notre mort-la-vie ?
 
Fatalité
   
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Fatalité  /  Blanchisseur de campagnes


La mélancolie, bile noire, n'est pas nouvelle. Ce qui est nouveau, par contre, enfin plus trop, c'est le romantisme, qui émerge quand ? Précisément au moment où nos mondes se piquent d'économisme-roi, qu'il soit capitaliste ou non. Dans l'ensemble, les choses ne sont plus lues que sous cet angle économiste, publiquement, et nous avons tous à vivre - ce n'est pas une métaphore - ainsi que des vampires de sang vert - d'argent - dans des centres d'intoxication - des entreprises, des États-providence, des récoltes de fonds, etc.

Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, mais le fait est que l'argent est devenu aussi vital que le sang, oui. S'il a toujours été le nerf de la guerre, tout le monde n'a jamais fait la guerre, mais les puissants. Et les puissants de nous avoir imposé leur mode de vie. Je veux dire, les derniers puissants en date, la bourgeoisie comme la néobourgoisie ou la bourgeoisie bohème (les hipsters-like, festivistes mondialisés, etc.). Cette existence se satisfait d'être besogneuse et fructueuse en terme de besogne rémunérée. Le romantisme, quoi que nourri d'autres éléments (la réaction au classicisme, à l'époque) ne pouvait qu'inspirer ensuite les différences - même pas forcément antibourgeoises, mais non-bourgeoises. C'est quand même le seul mode de vie qui prétend être universel, la bourgeoisie ; dans le genre impérialiste-fasciste modérée, on y est. Extrême-centrisme républicanisé - qui reste un extrême.


Dernière édition par Fatalité le Jeu 1 Fév 2018 - 18:19, édité 2 fois (Raison : détails + lien)
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Cahel
   
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Cahel  /  Petit chose


Pour répondre à la question d'A.J.B, je ne pense pas que la dépression soit nécessaire pour écrire. Elle est un argument de vente, elle fait partie d'un personnage "l'artiste maudit" qui fait courir l'imagination des braves gens, mais elle n'est de loin pas indispensable. Pour moi, l'écriture m'a même aidée plusieurs fois dans ma vie à sortir d'un mauvais cercle qui aurait pu m'entraîner dans la dépression. Et maintenant, ce qui porte mes textes, c'est plutôt la sérénité que je ressens en ce moment.

Fatalité, c'est intéressant ce que tu dis, mais je pense que ça peut changer. On voit de plus en plus de gens chercher des réponses, que les biens matériels ne peuvent pas donner. Ces personnes se tournent vers la religion, l'ésotérisme ou la philosophie et l'avantage c'est qu'on a maintenant plus de liberté par rapport à ça.
 
Fatalité
   
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Fatalité  /  Blanchisseur de campagnes


Tout à fait, j'espère bien. Ma réponse écartait délibérément la teneur de ton premier paragraphe (prendre la pose maudite), parce que toutes les statistiques occidentales révèlent que nous sommes une civilisation d'insatisfait-e-s malgré nos dotations (les plus hauts taux de dépression et de suicide mondiaux). Un récent rapport de l'ONG Oxfam établit que 86% de la richesse mondiale est détenue par 10% de cette même population (il y a 2043 milliardaires sur cette planète, ailleurs je ne sais pas) et les 14% de la richesse restante, c'est celle qui circule entre les 40% de classes moyennes du monde, dont nous faisons ici probablement partie. Les 50% de population mondiale restants se débrouillent entre absence de sophistications, simplicités heureuses, misères tristes, disettes et famines. Aussi bien, je pense que le problème soulevé par A.J.B. est endémique et structurel, bien plus que dandy et esthétique.

En gros, de nos jours, se sentir marginal est très commun, voire conforme aux attentes publicitaires, qui cherchent à ce que nous nous sentions différents de porter aujourd'hui du bordeaux plutôt que du mauve, alors que par ailleurs nous avons tous acheté notre chemise à la Halle pendant les soldes, pour à peu près le même accoutrement, au final ... ou bien Dark Souls III en précommande sur Instant Gaming, pour vivre "une expérience unique". Just do it, be yourself. Les réclames nous volent l'imaginaire d'accomplissement et de réalisation de soi, où finalement tu essaies de te démerder en achetant un ouvrage au rayon psycho, pop philo et développement personnel d'une librairie de grande enseigne aux allures d'entrepôts à bouquin améliorés/lénifiés, si tu ne l'as pas commandé sur Internet via la seule ou les deux seules plateformes hyper-fréquentées (surtout la, du nom d'une vaste forêt brésilienne).

Finalement, nous sommes des robots qui nous prenons pour des petits flocons de neige merveilleux et uniques, tandis que nous sommes la merde de ce monde prête à servir à tout. La merde, oui, mais avec le packaging qui va avec, qui gomme les aspérités et rend l'ensemble sociabilisable, quoi que nous formions moins une société (un groupe social) qu'un agrégat hétérogène (des trajectoires qui parfois se croisent). On nous dit que cette vie est super, en confondant ses disponibilités sérielles avec la véritable notion de liberté, et la matrice tourne bien, tout en nous déprimant et suicidant. Seulement, comme ça fait mauvais genre que de ne pas avoir la positive-attitude optimistic start-up nation domino's pizza, on fait tous semblant d'être trop cools. Il y en a qui y croient, c'est vrai, et même qui s'y plaisent et complaisent, s'en repaissent et y paissent l'herbe moutonnièrement sans vraie inquiétude de fond.

Après tout, la science nous sauvera, on ira terraformer l'univers même si ce genre de possibilités sont peau-de-chagrin, les véhicules électriques c'est la vie - c'est-à-dire la perpétuation de ce mode de consommation, indépendamment du fait que la consommation carbone de l'électrique est aussi très élevée à d'autres niveaux, - et ainsi de suite. Youhou ! ... Voir aussi le topic Fractales et fractures contemporaines.

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Noxer  /  Au nom de l'Abeille – Et du Papillon – Et de la Brise – Amen !


J'aime bien les gens qui ont le sens du tragique. Je me dis toujours que sûrement ils mènent une vie passionnante, à interpréter comme ça tous les événements qui leur arrivent. Au début je les envie, et puis après je me dis, le sentiment le plus terrible doit être celui de la lassitude, quand on est trop fatigués ou ennuyés pour se satisfaire de ses propres illusions. Moi perso je m'emmerde souvent, et je suis souvent fatigué ; ça me conviendrait pas. Je pense que la plupart des artistes prennent leur art comme cause de leurs malheurs, simplement par effet de mode ; la plupart qui font cela sont poètes, et j'imagine mal par exemple un trompettiste sortir le même discours que toi.
Cependant, je trouve ta démarche honnête et je te souhaite bien du courage. Je ne sais pas si un autre discours sur l'art peut t'aider ou pas : se rendre compte que l'art n'est pas grand-chose puisque la tristesse lui est indépendante peut-être salvateur comme déprimant pour celui qui fait de l'art sa raison de vivre - ou en tout cas son seul moyen de penser qu'il est quelque chose.
Salut !
https://letombeaudespaquerettes.wordpress.com/
 
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On peut se sentir incompris de bien des gens, mais si l'on se trouve des pairs, comme ce peut être le cas sur un forum tel que celui-ci, et que l'on continue de se sentir incompris, c'est très certainement parce que ce que l'on fait est mauvais - parce qu'alors, en se disant "incompris", je trouve qu'on a tendance à se cacher derrière ses petites illusions : on se dit qu'on n'est pas si mauvais, que ce sont juste les autres qui ne comprennent pas.
Prenons l'exemple d'un Rimbaud, quasi-unaniment qualifié de poète maudit et mort inconnu. J'entends parfois qu'on qualifie ce poète "d'incompris" par ses semblables de l'époque. La vérité, c'est qu'encore aujourd'hui, si je mets Rimbaud dans toutes les mains, il y aura bien des gens pour me dire qu'au final, ça ne vaut pas grand-chose. (Tout au plus, ils seront impressionnés par le nom, qui aujourd'hui résonne autrement qu'en 1871.) Était-il incompris ? Possible. L'est-il encore aujourd'hui ? Je parierais que oui. Mais était-il vraiment incompris de tout le monde ? Là non ; il avait des pairs qui avaient reconnu en lui un certain génie, à commencer par Verlaine - et puis toute la bande.
Bref, quand j'entends des artistes lâcher qu'ils se sentent incompris, je suis désolé, qu'ils soient sincères ou non, j'y vois surtout une excuse malhonnête pour continuer de se voiler la face, car les vrais génies ne sont jamais des êtres totalement incompris. Certes, ils maintiennent à distance ; ce n'est pas n'importe qui qui peut les approcher. Mais c'est possible.
Du coup, les croyances selon lesquelles les grands artistes, les grands génies, sont des êtres solitaires et malheureux vole en éclats. C'est un mythe ; ce n'est qu'une conception de l'artiste parmi tant d'autres.
 
Mâra
   
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Mon papa m'a dit : artiste, c'est une vie de merde. On passe son temps à naviguer entre la détestation de soi et un ego surdimensionné, s'accrochant aux critiques comme un chien à une caresse, éperdument reconnaissant des louanges de gens qu'on aurait méprisés, dévasté par le doute après la plus légère égratignure.
Ceci dit, bien des gens dépressifs et/ou hypersensibles ne sont pas artistes. Et bon nombre d'artistes sont, par exemple, des gens très organisés, ou joyeux et bons vivants...

À mon avis, quand on va mal, et que ça fait des années, que ni la philosophie ni l'art ni tous les succédanés spirituels n'ont réellement servi, inutile de regarder plus longtemps dans le miroir du poète : un rdv chez monsieur le psychiatre et un sérieux état des lieux. La souffrance a souvent une cause. À quoi bon se laisser détruire?
On peut continuer à créer même une fois qu'on est heureux.
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mara a écrit:
La souffrance a souvent une cause. À quoi bon se laisser détruire?
je ne comprends pas bien cette phrase. Les arts et la philosophie n'existent-ils pas justement parce que cette souffrance est là, et que sa cause, si reconnue, connue et pointée du doigt, est "irréparable" puisqu'il faudrait alors cessé de vivre ou se détruire l'esprit. On souffre simplement du poids de la conscience. Aucun psychologue ou psychiatre ne pourrait régler ca. Aucune philosophie ou art n'y arrive également. On se console, voilà tout.

edit : bien sur je parle d'une souffrance bien spécifique, celle de vivre. Pour tout un tas d'autres souffrances un psychologue et un psychiatre peuvent être très utiles mais ce n'est pas de ces souffrances dont il était question il me semble (?)
 
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givre a écrit:
mara a écrit:
La souffrance a souvent une cause. À quoi bon se laisser détruire?
je ne comprends pas bien cette phrase et elle m'étonne de ta part. Les arts et la philosophie existent justement parce que cette souffrance est là, et que sa cause, si reconnue, connue et pointée du doigt, est "irréparable" puisqu'il faudrait alors cessé de vivre ou se détruire l'esprit. On souffre simplement du poids de la conscience. Aucun psychologue ou psychiatre ne pourrait régler ca. Aucune philosophie ou art n'y arrive également. On se console, voilà tout.

edit : bien sur je parle d'une souffrance bien spécifique, celle de vivre. Pour tout un tas d'autres souffrances un psychologue et un psychiatre peuvent être très utiles mais ce n'est pas de ces souffrances dont il était question il me semble (?)

J'abonde en ce sens... J'apprécie vos manières de penser, Noxer, Fatalité !
Céphalée : Je ne me sens pas tant incompris pour mes écrits, mais surtout pour ce que je suis — représente. La société et le commun des gens demandent à un artiste d'être au rang, de marcher au pas ( Platon, l'allégorie de la caverne ) et de ne pas tellement zieuter au-dehors. Quelqu'un comme Flaubert, notamment, désirait devenir cette incarnation du succès critique et populaire, tandis qu'un Rimbaud par exemple souhaitait porter l'étendard cinglant de l'avant-garde. Ce sont là, à mon sens, les deux profils caractéristiques du génie littéraire/artistique : celui qui est incompris de manière partielle pour ce qu'il fait à un instant donné ( Flaubert ), et celui qui demeurera incompris pour ce qu'il est ( Rimbaud ).
 
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Hé bien c'est une bonne question, de quoi est-il question? Je ne pense pas qu'on puisse avoir "mal de vivre" de façon pérenne sans que ça ait trait à un déséquilibre au moins partiel de notre système nerveux. Les façons de le traiter changent: par exemple, dans le cas d'un traumatisme, on peut faire une thérapie cognitive, écrire un livre, se mettre au yoga, ou prendre du glutamate (je crois que c'est une recherche en cours dans les milieux scientifiques). Dans tous les cas on tente d'influencer ce qu'il se passe là-haut.
Certain.e.s souffrent du "poids de la conscience", d'autres pas. Pourquoi? Il y a bien une corrélation matérialiste, quelque-chose qui change dans la constitution cérébrale. En tout cas, je ne crois pas que l'esprit et le corps soient séparés, ou pas assez pour que l'on puisse raisonnablement postuler que certaines pensées/états n'auraient aucun lien avec l'organe qui les produit.

C'est quoi, la souffrance de vivre? En quoi ce devrait être normal? En quoi ce serait détaché de nos équilibres chimiques, en quoi ça différerait d'une souffrance que vous verriez comme plus "réelle", dépression, bipolarité, que sais-je? Comment distinguez-vous entre le "poids de la conscience" et le déficit de sérotonine? (oui je suis inexacte) Ce dont A.J.B. parle, ce n'est pas du vague-à-l'âme de 4h du mat' une bière dans le nez et "ah oui que la vie est absurde, bon j'écris un poème et je vais me coucher ça ira mieux demain". Il parle (me semble-t-il) d'un sentiment continuel et prégnant.

Citation :
Cette exclusion, nécessairement, engendre un isolement non voulu, et un certain dépérissement tant émotionnel, psychologique que charnel in fine. La souffrance se traduit alors en dépression, véritable poison de l'âme, non pas seulement saisonnière, mais bien éternelle. Je suis hante, comme entre deux stases, hypnotisé par ma contemplation passionnée de l'univers, et condamné par ma différence. 

Ouais, c'est un sentiment que des siècles d'arts ont encensé, peut-être parce qu'on finit par aimer ce qu'on vit, parce qu'il vaut mieux sacraliser un sentiment qu'on subit sans cesse que se résigner et crever.
Mais je me méfie à mort de cette sacralisation. La souffrance continuelle n'est pas une fatalité. Gardez la vôtre bien au chaud si ça vous fait plaisir, après tout (je ne vise personne avec ce "vous") ; mais je tiens à faire entendre à d'éventuels dépressifs chroniques que trivialiser ses souffrances en les présentant à la science est certes difficile mais parfois pertinent. 

Quoi qu'en disent nos chers poètes maudits qui, avec tout l'amour que je leur porte, commencent à sentir un peu le cadavre.
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je ne sais pas ce que tu as contre les poètes. Ce n'est pas la première fois que je t'entends te moquer ainsi gentiment d'eux, comme si c'était un jeu, comme s'ils se trompaient à perpétuer cette chose, comme si ils le décidaient... Sache que cette douleur ne concerne nullement que les poètes et que beaucoup de poètes également en sont épargnés... et ce n'est pas parce que toi tu n'y es pas sujet ou que tu y es sujet mais que tu fermes les yeux dessus ou que tu y as été sujet et qu'en effet le yoga, la médecine t'as aidé, que c'est le cas et ce sera le cas pour tout le monde. Il n'y a pas de pire comportement que refuser la douleur de quelqu'un. Et ceci n'est malheureusement en plus que le fruit d'un des plus grands réflexes humain, à toujours tout rapporter à sa propre expérience.
 
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Il n'y a pas "les génies" et "les autres". En n'envisageant les gens que de cette manière, tu ne pourras que te sentir rejeté. Je crois que cette attitude de génie incompris est au moins autant excluante (et agaçante) que tu ne te sens exclu par rapport aux autres. Il faut savoir trouver d'autres façons d'envisager une relation. Les individus sont multiples, et toi même ne vis pas que par et pour ton art. Il y a des gens avec qui je partage telle ou telle passion, d'autres avec qui je profite juste de la vie simple, d'autres encore avec qui je partage l'écriture (ici).
Tu ne partageras peut-être pas on goût de l'écriture et de l'art avec tout le monde, mais tu partageras bien d'autres choses. Ça te permettra de vous enrichir, toi et ton art, et, qui sait, peut-être que, in fine, ouvrira une porte sur ton art aux gens qui y semblaient hermétiques de prime abord.
 
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Ce n'est pas que j'aime le point Godwin, mais je me demande ce qu'une personne de religion juive pouvait bien avoir de psychiatrique, à mal vivre les camps de la mort. Plus simplement, faut-il que les prisonniers aiment leur prison ? Les travailleurs leur travail ? etc.
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Moira a écrit:
Il n'y a pas "les génies" et "les autres". En n'envisageant les gens que de cette manière, tu ne pourras que te sentir rejeté. Je crois que cette attitude de génie incompris est au moins autant excluante (et agaçante) que tu ne te sens exclu par rapport aux autres. Il faut savoir trouver d'autres façons d'envisager une relation. Les individus sont multiples, et toi même ne vis pas que par et pour ton art. Il y a des gens avec qui je partage telle ou telle passion, d'autres avec qui je profite juste de la vie simple, d'autres encore avec qui je partage l'écriture (ici).
Tu ne partageras peut-être pas on goût de l'écriture et de l'art avec tout le monde, mais tu partageras bien d'autres choses. Ça te permettra de vous enrichir, toi et ton art, et, qui sait, peut-être que, in fine, ouvrira une porte sur ton art aux gens qui y semblaient hermétiques de prime abord.

Merci pour ton message, Moira. Toutefois, je pense savoir que tu te fourvoies. Il ne s'agit pas d'une " attitude de génie incompris ", mais plutôt d'un constitution, d'une essence d'être. Je suis comme décrit — arti(san-ste. Je ne feins guère de l'être, encore moins ne revêt un masque. Et j'ose croire que nombre de poètes maudits souffraient des mêmes mots. Pour ce qui est du terme " génie ", il conviendrait à mon sens de se référer à la définition du Larousse, proche de celle de la surefficience, fi de la dimension exceptionnelle qui semble ici " agacer ". Le fardeau porté n'est pas un héritage, un effet de mode, mais une réalité. Par la suite, l'on s'identifie, s'associe à ce passé, à ces figures glorieuses auxquelles nous sommes liés spirituellement par une sorte de panthéon/paradis des artistes. Ce n'est pas un titre de convenance narcissique, c'est un sacerdoce, un chemin de croix.
Assurément ! je fréquente le tout-venant. Cependant, cela ne se suffit pas en lui-même. À l'image de la lutte pour l'émancipation et la reconnaissance des droits civiques pour les Noirs et les femmes, par exemple, la société dominante bénéficie de privilèges structurels/institutionnels qui ombragent de facto les minorités. Les génies sont minorité parmi les artistes ( ou les scientifiques ), eux-mêmes minorité sociale. Et, enfin, au sein même de cette sous-minorité, deux profils se distinguent ( que j'évoquais précédemment avec les cas de Flaubert et de Rimbaud ), dont le premier tend à occulter/écraser/décrédibiliser le second. Dès lors naît la dépression — de cette incompréhension — outre d'autres raisons ( maux ) éventuellement liées à la psyché propre de l'individu.

Givre ; que j'apprécie tes commentaires !


Dernière édition par A.J.B le Sam 3 Fév 2018 - 18:06, édité 1 fois
 
Silence écrit
   
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