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 L'écriture inclusive

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Lo.mel
   
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Lo.mel  /  Troll hunter un jour, troll hunter toujours


Je n'ai pas d'avis tranché sur l'écriture épicène et/ou inclusive (l'article de Madmoizelle vient de m'apprendre qu'il y a une subtilité).
En fait je ne pense pas qu'on doive forcément en avoir un.

J'utilise ponctuellement des formules comme "toutes et tous" / "celles et ceux", il faudrait que je m'amuse à lire mes propres archives ici pour dresser mon propre bilan.
Je n'utilise pas, et n'utiliserai probablement pas le point médian à court ou moyen terme. Mais si l'avenir doit me contredire, et bien il me contredira, je m'en tape un peu.

Pour résumer pourquoi je suis ni pour, ni contre, bien au contraire, en ne prenant que les deux principaux arguments qui s'affrontent en moi :

- POUR : je pense que les mots et la langue influent sur- et façonnent la manière de penser (et vice versa).
Inclure du féminin dans une phrase qui est traditionnellement tournée au masculin, ça a une incidence.
L'objectif est atteint : la visibilité. Et à partir de là, la dé-masculinisation des choses dans les esprits.
Si je dis "des femmes et des hommes d'état", et bien je ne vois plus une somme d'hommes cinquantenaires chauves et bedonnants, mais il s'ajoute aussi une somme de cinquantenaires fripées et sèches.
Bref, je fais exister dans mon esprit des femmes au rôle de chef d'état, et ça m'aide probablement à long terme à ne pas voir ce rôle comme une exclusivité masculine.

SANS AVIS :  La langue française a ses défauts. Sur la parité, on peut même dire qu'elle est mal foutue. Je ne sais pas si mentionner systématiquement le masculin et le féminin n'est pas d'une certaine manière contreproductif et ne renforce pas la barrière entre les deux genres.
Mais bon, en l'absence d'un neutre digne de ce nom, c'est probablement un compromis acceptable.

CONTRE :
J'ai lu ça et là que ce qui dérangeait dans l'écriture inclusive, c'était la visibilité du féminin, donc quelque part l'aspect empowerment.
Je n'y crois pas, ou en tout cas je pense que ça pèse extrêmement peu dans la balance du rejet.
La langue est intime.
Spoiler:
Personne ne pratique une langue de la même manière, chacun utilise des mots, des tournures et des registres (sans parler d'accents et d'intonations) différents des autres, et la manière de parler est un trait saillant de la personnalité d'un individu. C'est aussi une manifestation de son rapport au monde. La langue d'un individu colle à son âme parce qu'elle témoigne de son héritage, de son histoire, de tout ce qui le constitue. La langue vient du bas, des masses et des individus, n'en déplaise à l'Académie Française.
Aucune surprise que la réaction soit violente quand on y touche. Et pas grand chose à voir avec l'égalité des genres : il y a quelques mois, le premier manuel scolaire qui a soulevé une polémique, c'était celui qui avait adopté la nouvelle orthographe adoptée officiellement en 1990 ! Et pourtant c'est une réforme sans aucune répercussion orale, et peu visible à l'écrit... alors l'écriture épicène ? Elle hurle son existence, elle est omniprésente avec ces points qui, effectivement, sont inesthétiques et compliquent la lecture. Ses recommandations vont plus loin, parce qu'elle formate un minimum la langue : règle de l'ordre alphabétique, priorité de fait à la voix active (la voix passive surcharge), et globalement, tout ce qui est recommandé pour contourner le problème.
S'il y a enrichissement d'un côté comme le disait Mika, il y a aussi un sacré formatage de l'autre, et je ne suis pas sûr que bilan soit positif de ce côté.
Bref : l'écriture épicène / inclusive dérange bien au-delà des masculinistes, des hommes, et des gens de droite.
Ça dérange, parce que toucher à une manière de s'exprimer pour des raisons idéologiques, ça ne peut que faire peur.  
C'est pour ça qu'on en entendait peu parler quand ça restait dans des cercles fermés. Chacun s'exprime comme il veut, celui qui dit le contraire est obtus. Mais quand des gens ont vu des manuels scolaires s'y mettre, ils se sont dit qu'on se servait des enfants pour faire passer une idéologie. Et je ne peux pas leur donner tort.

Finalement, comme l'a souligné Linguisticae, seul la somme des usages individuels des formes inclusives ou traditionnelles pourra fixer un nouveau standard (ou non). Chercher à imposer sera vu à juste titre comme une violence. Proposer, c'est mieux.
En dehors des cercles intellectuels, on se méfie énormément de toute forme d'idéologie, progressiste ou conservatrice. Chacun tient à sa liberté de choix, à ne pas subir la morale et le point de vue des uns et des autres.

Sur un forum de littérature et d'écriture, la conclusion qui s'impose pour moi serait : exprimons-nous comme nous le voulons, en adoptant ou en rejetant, ça nous appartient. Permettons nous aussi dans ce domaine de faire du cherry-picking.
L'évolution de la langue est étrangement démocratique, jusque dans sa diversité.

Ici, en tout cas tant que je suis dans le trio des admins, on tolérera les formes traditionnelles et inclusives, et ce, quel que soit l'avis des personnes qui ont une prétendue autorité sur ce sujet.
Seul bémol auquel on tient pour des raisons évidentes : l'effort sur l'orthographe de chacun.


Dernière édition par Lo.mel le Jeu 23 Nov 2017 - 11:39, édité 3 fois
 
Mikaroman
   
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L'écriture inclusive a des précédents.
A une époque où il était plus ou moins admis que les femmes étaient englobées dans le masculin pluriel, un gars a dit : "Français, Françaises, je vous ais compris !", mais personne ne lui a rien reproché Wink
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Mâra
   
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Citation :
La langue est intime.

J'ai vraiment l'esprit mal tourné...

Akë, je pense qu'on accepte "la maire" parce que ça fait longtemps que c'est dans les mœurs, tout comme "la professeure". Il se trouve néanmoins que ce sont des aberrations linguistiques. Il existe d'ailleurs des tentatives de dire "la mairesse et la professeuse".
Mon avis est tout à fait affectif: 1) la marque du féminin est jolie (autrice, philosophesse, ce sont de chouettes mots à mon sens). 2) je n'ai pas envie de m'inclure en me cachant, je suis une femme et je fais des choses, que cela s'entende. Girl power!
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Pangolin
   
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http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/11/23/cinq-idees-recues-sur-l-ecriture-inclusive_5219224_4355770.html
 
Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


http://www.academie-francaise.fr/actualites/declaration-de-lacademie-francaise-sur-lecriture-dite-inclusive
Académie française a écrit:
DÉCLARATION de l’ACADÉMIE FRANÇAISE
sur l'ÉCRITURE dite « INCLUSIVE »
adoptée à l’unanimité de ses membres
dans la séance du jeudi 26 octobre 2017

Prenant acte de la diffusion d’une « écriture inclusive » qui prétend s’imposer comme norme, l’Académie française élève à l’unanimité une solennelle mise en garde. La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité. On voit mal quel est l’objectif poursuivi et comment il pourrait surmonter les obstacles pratiques d’écriture, de lecture – visuelle ou à voix haute – et de prononciation. Cela alourdirait la tâche des pédagogues. Cela compliquerait plus encore celle des lecteurs.

Plus que toute autre institution, l’Académie française est sensible aux évolutions et aux innovations de la langue, puisqu’elle a pour mission de les codifier. En cette occasion, c’est moins en gardienne de la norme qu’en garante de l’avenir qu’elle lance un cri d’alarme : devant cette aberration « inclusive », la langue française se trouve désormais en péril mortel, ce dont notre nation est dès aujourd’hui comptable devant les générations futures.

Il est déjà difficile d’acquérir une langue, qu’en sera-t-il si l’usage y ajoute des formes secondes et altérées ? Comment les générations à venir pourront-elles grandir en intimité avec notre patrimoine écrit ? Quant aux promesses de la francophonie, elles seront anéanties si la langue française s’empêche elle-même par ce redoublement de complexité, au bénéfice d’autres langues qui en tireront profit pour prévaloir sur la planète.

A moins d'une violente épidémie de grippe qui oblige à renouveler la moitié des immortels, je pense qu'on est tranquilles pour quelques temps...
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C'est amusant comment le lien de Pangolin répond bien à celui de Séléné. Merci pour les articles !
J'aime bien ta vision des choses Lo.mel et je la partage dans ce cas là Smile

Tranquille pour quoi Séléné ? Ça a déjà été dit mais l'Académie française n'a aucune réelle autorité ni légitimité en ce qui concerne la langue française en dépit de leurs aspirations Wink
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Séléné.C
   
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Tu veux dire que le chef c'est le ministère de l'Education ?
Rolling Eyes alors là... Rolling Eyes
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Le chef c'est personne non ?
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Séléné.C
   
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Séléné.C  /  La femme qui tomba amoureuse de la lune


Sais pas...
Mais  si il faut se fier à l'endroit où sont avalisés les manuels scolaires, on risque des valse-hésitation jusqu'à ce que la population ait choisi l'inclusif ou les partisans de l'inclusif changé de cheval


Pauvres mômes...
on va avoir une génération de traumatisés de l'écriture et de la lecture !
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Mais je sais pas si l'enjeu est que l'ensemble de la population l'adopte ou pas j'ai plutôt l'impression que c'est un choix personnel non ?
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Mikaroman
   
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Séléné.C a écrit:
Pauvres mômes...
on va avoir une génération de traumatisés de l'écriture et de la lecture !

On a peut-être en ce moment même une génération de personnes traumatisées par l'écriture "exclusive" qui commence à prendre conscience du problème et essaye d'épargner ça à la génération suivante. (c'est le problème des traumatisme : on les refoule et ils mettent du temps à émerger)
De la même façon qu'une génération de parent essaye d'éviter de reproduire les erreurs qu'ils ont constaté chez leurs propres géniteurs (des fois en faisant d'autres erreurs, il faut le reconnaître). J'ai d'ailleurs parfois l'impression qu'on pourrait presque faire un parallèle entre le débat actuellement en cours et celui qu'on retrouve sur d'autres forum éducatifs autour du "pour ou contre la fessée". Avec le tenant d'un ordre établit et de la nécessité d'un cadre rigoureux, et ceux prônant l'importance d'une méthode plus axée sur l'adaptation des méthodes de communication.

Au passage, je profite juste pour rappeler que ce topic avait initialement été créé pour discuter avec des écrivains autour de la forme de cette écriture, ses possibilités et ses limites, pas pour disserter du pour et du contre idéologique qui la sous-tend ou qui s'y oppose.
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Lo.mel a écrit:
La langue est intime.

Personne ne pratique une langue de la même manière, chacun utilise des mots, des tournures et des registres (sans parler d'accents et d'intonations) différents des autres, et la manière de parler est un trait saillant de la personnalité d'un individu. C'est aussi une manifestation de son rapport au monde. La langue d'un individu colle à son âme parce qu'elle témoigne de son héritage, de son histoire, de tout ce qui le constitue. La langue vient du bas, des masses et des individus, n'en déplaise à l'Académie Française.

Lo.mel je reviens sur ce que tu disais que je trouvais chouette, parce que ça m'a fait penser à un passage de Pessoa que je recopie :
Pessoa, Fragment 84 a écrit:


M'analysant cet après-midi, je m'aperçois que mon système stylistique repose sur deux principes, et tout aussitôt, à la bonne vieille manière de nos bons classiques, j'érige ces deux principes en règles fondamentales de tout art d'écrire : dire ce que l'on éprouve exactement comme on l'éprouve - clairement si c'est clair ; obscurément si c'est obscur ; confusément si c'est confus ; et bien comprendre que la grammaire n'est jamais qu'un outil, et non pas une loi.
Supposons que je voie devant moi une jeune fille à l'allure masculine. Un être humain ordinaire dire simplement : "Cette jeune fille a l'air d'un garçon". Un autre être humain, tout aussi ordinaire, mais déjà plus conscient du fait que parler, c'est dire, dira d'elle : "Cette jeune fille est un garçon". Un autre encore, tout aussi conscient des devoirs de l'expression, mais poussé davantage encore par l'amour de la concision, cette vigueur de la pensée, dira d'elle : "Ce garçon". Quant à moi, je dirais "Cette garçon", violant la règle de grammaire la plus élémentaire, qui exige que s'accordent en genre et en nombre le substantif et l'adjectif. Et j'aurai fort bien dit ; j'aurais parlé dans l'absolu, photographiquement, loin de la platitude, de la norme, du quotidien. Aussi n'aurai-je pas parlé : j'aurai dit.
La grammaire, qui définit l'usage, établit des divisions légitimes mais erronées. Elle distingue, par exemple, les verbes transitifs et intransitifs ; cependant, l'homme sachant dire devra, bien souvent, transformer un verbe transitif en verbe intransitif pour photographier ce qu'il ressent, et non, comme le commun des animaux-hommes, pour se contenter de le voir dans le noir. Si je veux dire que j'existe, je dirai "Je suis". Si je veux exprimer que j'existe en tant qu'âme individualisée, je dirai : "Je suis moi". Mais si je veux dire que j'existe comme entité, qui se dirige et se forme elle-même, et qui exerce de la façon la plus directe cette fonction divine de se créer soi-même, comment donc emploierai-je le verbe être, sinon en le transformant tout d'un coup en verbe transitif ? Alors, promu triomphalement, antigrammaticalement être suprême, je dirai : "Je me suis". J'aurai exprimé une philosophie entière de trois petits mots. N'est-ce pas infiniment préférable à quarante phrases pour ne rien dire ? Que peut-on demander de plus à la philosophie et à l'expression verbale ?
Qu'ils obéissent donc à la grammaire, ceux qui ne savent penser ce qu'ils sentent. Que s'en servent au contraire ceux qui savent dominer leurs expressions. On raconte que Sigismond, roi de Rome, ayant commis une faute de grammaire dans un discours public, répondit à quelqu'un lui faisant la remarque : "Je suis roi de Rome, et au-dessus de la grammaire". Et l'histoire raconte que le nom lui est resté de Sigismond "super grammaticam. Symbole merveilleux ! Tout homme sachant dire ce qu'il dit est, à sa façon, roi de Rome. Le titre n'est pas mauvais, et être âme, c'est savoir s'être.

Même si Pessoa est clairement plus dans une logique où l'expression est plus celle de l'artiste que de l'individu, je trouve ça intéressant ! Et pour le coup ça retombe dans l'interrogation d'origine de Mikaroman avec un avis éclairant d'un des plus grands écrivains de son siècle Cool


Dernière édition par Noxer le Jeu 23 Nov 2017 - 14:25, édité 2 fois
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http://www.madmoizelle.com/ecriture-inclusive-madmoizelle-857757

Selon cet article, oui, ça devrait être un choix personnel et adaptable au texte

Mais au niveau de l'enseignement, comment va-t-on expliquer à des enfants de 6 ans l'art d'interpréter ?
Et il faudra aussi se fier aux auteurs des manuels pour faire varier la quantité des points (ce qui peut être une façon d'amener les enfants à choisir le leur... si la fréquence varie de l'un à l'autre)

S'il faut enseigner des règles de grammaire et d'orthographe en disant "vous faites comme vous voulez", je crains pas mal de grattage de têtes

Mikaroman a écrit:
On a peut-être en ce moment même une génération de personnes traumatisées par l'écriture "exclusive" qui commence à prendre conscience du problème et essaye d'épargner ça à la génération suivante. (c'est le problème des traumatisme : on les refoule et ils mettent du temps à émerger)
Vu qu'à l'école on m'a enseigné que le masculin tient lieu de neutre et que pour cette raison il l'emporte : bah...
Oui, il y a des traumatisé(e)s de la supériorité permanente du masculin, mais il y a des tas de circonstances qui influent bien plus sur l'égalité de perception que l'orthographe
Par exemple = il fut un temps où la ménagère faisant sa lessive à la TV avait une gueule de vieille lavandière, et le produit ménage celle d'un beau chauve sexy
A présent, soit c'est une jolie femme soit c'est un homme qui oublie d'être orgueilleux pour être paternel
J'attends la femme d'affaires ridées par les soucis et le jeune assureur séduisant...

Ensuite... sur des documents officiels, elle ne me dérangerait pas
En littérature, par contre, ça va être un exercice d'acrobatie pour ne pas placer des points partout ou pour laisser un doute sur l'identité de l'ombre aperçue au début du roman...

Sur les documents officiels, j'attends aussi qu'on remplace "nom de famille + nom de jeune fille pour les femmes mariées" par "nom d'usage + patronyme du conjoint ou nom de jeune fille / cochez la case" >>>>>>>>>>> bien plus grave, pour moi, que des accords
Encore que l'accord dominant numérique me semble tout à fait logique
Parce que si je n'ai jamais été traumatisée par l'accord masculin dominant, les formulaires où on a 'air de dire que le nom d'une femme est celui de son mari, ça par contre, me hérisse l'épine dorsale !
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Mais le souci, bien davantage que celui des accords, c'est celui de la non-représentation à l'intérieur des groupes nominaux je trouve

Dans une vidéo un monsieur prenait cet exemple (à peu près) : quand on dit, "les ouvriers des années 30 ont fait une grève", que se représente-t-on ? et ensuite, quand on dit, "les ouvrier-e-s des années 30 etc" ? (or les femmes ont participé à ce mouvement de grève)
et c'est la même chose dans tous les GN au pluriel masculin qui désignent des êtres humains. On voit des hommes, uniquement des hommes (et ne parlons pas de l'Homme), alors que dès qu'on donne à voir la marque du féminin, on voit des hommes ET des femmes. Je trouve ça vachement plus cool et respectueux, et du point de vue du ressenti, lire cette inclusion me fait énormément de bien (c'en est au point que maintenant, quand je lis "les hommes", "l'Homme", ou "les ouvriers", je me sens blessée ; même si dans presque 100% des cas l'énonciateur-ice n'a pas l'intention de me blesser)

et arrêtez de vous inquiéter pour les enfants ! et croyez-moi, des choses, iels en apprennent des centaines à l'école : iels n'en sont pas traumatisé-e-s, au contraire, apprendre, iels adorent Wink (et alors si on commence à leur dire que non, le masculin ne l'emporte pas sur le féminin, si vous saviez comme ça leur fait plaisir !)
 
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Pasiphaé > Pour moi "les ouvriers" regroupe aussi bien les ouvriers que les ouvrières. Ce n'est pas parce que ça a l'air d'être le même mot qu'il représente la même chose ! De même que pour les sages-femmes, pour reprendre cet exemple que j'aime bien.

Quant aux gosses, au contraire, je m'inquiète pour eux. À mon avis, ce n'est ni en simplifiant la langue à outrance (merci les réformes du genre Ortograf.net et autres joyeusetés), ni en la complexifiant qu'on trouvera la solution. Franchement, ton dernier paragraphe est illisible, tant pour les yeux que dans son sens silent C'est peut-être un nouveau code à assimiler, mais j'ai l'impression de voir du morse.

Je sais que tu as parlé de la représentativité des accords dans les groupes nominaux, et j'imagine que tu voulais dire dans les noms pluriels uniquement. Mais je voulais quand même revenir sur celui des accords dans le GN au sens large et donc de l'adjectif. J'ai envie de dire : commençons par comprendre que la langue et les règles que certains cherchent sont déjà là pour certaines, et que ça ne sert à rien de les réinventer. Si ta grammaire de référence dit que "le masculin l'emporte sur le féminin", je crois qu'il est temps d'en changer :mrgreen: Ce n'est ni ce que dit RPR, ni ce que dit le Grevisse. Je vais d'ailleurs te citer ma version du Grevisse en ce qui concerne l'adjectif :
2. Adjectif construit avec plusieurs substantifs. — Lorsqu'un adjectif qualificatif suit plusieurs substantifs de genres différents, on tolérera toujours que l'adjectif soit construit au masculin pluriel, quel que soit le genre du substantif le plus voisin. Ex. : appartements et chambres meublés. — On tolérera aussi l'accord avec le substantif le plus rapproché. Ex. : un courage et une foi nouvelle.
Et il faut savoir que ce passage se trouve dans la section intitulée "Arrêté relatif à la simplification de l'enseignement de la syntaxe française", amendé par "Le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts" et tout le tralala. Donc avant de vouloir tout changer en créant quasiment une nouvelle langue, je pense que nous devrions tous commencer par reprendre nos grammaires et apprendre véritablement les règles de notre langue, a fortiori si nous sommes professeur de français. J'ai bien dit "nous", puisque moi aussi j'apprends des choses en ouvrant mes grammaires et suis concerné (Mais ça, ça me rappelle les levées de bouclier sur le prédicat, pourtant déjà présent depuis des décennies dans tous les vrais ouvrages de grammaires) (Évidemment, cela concerne l'adjectif uniquement dans le cas que je cite, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ; il n'empêche que je suis persuadé que ça doit en surprendre beaucoup, moi y compris, car ce livre ne date pas du Moyen-Âge).

En revanche, si tu as des collègues qui disent "le masculin l'emporte sur le féminin", au mieux c'est un abus de langage malheureux qui peut rapidement être corrigé ; au pire, ce sont des cas désespérés ! La pétition signée par les enseignants est donc un peu navrante ou très mal formulée : "Nous n'enseignerons plus que le masculin l'emporte sur le féminin". Oui, certes. Mais en fait, vous n'auriez jamais dû :mrgreen:
 
   
    
                         
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