fabiend a écrit:

Quelques méchants purement méchants dans la fiction (cinéma, littérature) :

- dans Alien, Alien,

je m'insurge!
Alien n'est pas méchant! Alien a juste faim! et il doit penser à sa progéniture! il n'y peut rien!




idem pour Bruce (le requin des dents de la mer), d'ailleurs.
on rejoint là ce que je disais avant: un requin n'est pas "méchant", pour la simple et bonne raison que s'il ne mange pas, il crève...

Oui, mais du point de vue du protagoniste de l'histoire, dans tous les cas, c'est un méchant sans "bon côté" et sans possibilité de rédemption. Le fait qu'on puisse lui trouver des circonstances atténuantes n'a aucune incidence sur l'histoire qui est racontée. On pourrait d'ailleurs écrire une histoire du point de vue d'Alien, montrer à quel point lui, le héros de l'histoire, est injustement persécuté par des méchants impitoyables, les humains. Ce serait un point de vue parfaitement acceptable.

De mon point de vue, la "méchanceté" est dans la voix du narrateur et l'oeil du lecteur.

tu touches là le coeur du sujet, fabiend.
c'est en partie ce que je disais plus haut: si on n'analyse pas les faits depuis le début, on peut se tromper sur l'intention réelle du protagoniste. et puis le regard des uns où des autres, et notamment du narrateur, travesti la réalité pour ne montrer que l'aspect négatif, parce que c'est cela qui atteint le narrateur.
pour résumer, quand on prend la peine de regarder d'un autre point de vue, l'ambiance manichéenne du monde tombe à plat comme un soufflé.

par contre, ton idée de raconter l'histoire d'Alien de son point de vue pourrait donner quelque chose de très sympa! préviens moi quand tu t'y colles!

boblafrite a écrit:

par contre, ton idée de raconter l'histoire d'Alien de son point de vue pourrait donner quelque chose de très sympa! préviens moi quand tu t'y colles!

Il me semble, mais je peux me tromper car je l'ai à peine commencé, que c'est l'objet du début (sinon de la totalité) de "La faune de l'espace" de Van Vogt - dont la créature aurait inspiré notre dentier à pattes préféré.

Pour le personnage d'über-méchant, je pense aussi qu'il faut voir si Cidylee entend proposer quelque chose de cohérent ou de "seulement" convainquant. Je peux trouver très jouissif un méchant qui vouerait son existence à se repaître de la souffrance qu'il cause, sans qu'on m'en dise plus s'il est bien traité et présenté. Mais, si jamais le personnage a des velléités de domination, tout en étant en opposition avec un autre personnage (en l'occurrence avec Dieu, figure intéressante, puisque, aussi, créateur du Diable), on fait intervenir d'autres choses: goût du pouvoir, narcissisme, opposition au Père etc.

C'est intéressant aussi, mais ça complexifie le personnage, et le fait sortir de l'idée que je me fais du méchant purement gratuit: pourquoi chercher à dominer quand on peut simplement ravager et détruire? Par ailleurs, même s'il se lançait dans une telle entreprise, un tel personnage me paraît voué à saboter tous ses plans, en faisant primer souffrance et destruction sur toute autre décision.

Non?

Ça me fait personnellement penser au MacGuffin d'Hitchcock (pour ceux qui ne situent pas : "..le MacGuffin n'est pas toujours un objet, c'est un secret qui motive les méchants (mais pas nécessairement le protagoniste) et qui est de peu d'intérêt pour le spectateur. Car celui-ci ne doute pas que les méchants ont d'excellentes raisons de mettre le protagoniste dans l'embarras").

Donc partant de là, n'importe quoi peut justifier le caractère méchant du personnage. Tu peux très bien l'introduire par quelque chose de central qui finit par perdre en intérêt et à disparaître, sauf que le lecteur s'en fichera complet : pour lui c'est forcément justifié et cohérent.

Ainsi, il n'est pas nécessaire de forcément tout justifier et chercher sens et cohérence. Si c'est bien amené, le lecteur ne cherchera même pas à savoir si sa méchanceté est justifiée.
Je n'aime personnellement pas quand il y a trop de sens et d'explications apportées au caractère mauvais d'un personnage. Ça m'apparaît trop comme de la surenchère, trop "faux" surement.

Cyisha a écrit:

Je n'aime personnellement pas quand il y a trop de sens et d'explications apportées au caractère mauvais d'un personnage. Ça m'apparaît trop comme de la surenchère, trop "faux" surement.

C'a été ma grosse déception avec les Star Wars I, II et III: le cheminement d'Anakin à Vader, montré pas à pas, diminuait l'aura maléfique et mystérieuse du Bad Guy, en le ramenant à celui d'un humain rongé par la colère face à un destin ma foi désastreux.
En revanche, même dans Le Retour du Jedi, lorsqu'une ébauche d'explication est avancée, elle n'est que verbale, succincte pour ne pas dire incomplète: on s'en satisfait comme d'une légende qu'il serait outrecuidant de questionner.

Alors alors... quel sujet épatant. Mon méchant, lui... est assez... comment dire...

Je l'aime à la folie. Rassurez-moi, c'est normal ?

C'est un génie qui joue avec les mortels comme s'ils n'étaient que de vulgaires peluches, sans aucune empathie. Il s'amuse comme un enfant et change de visage à outrance. Pour lui, la vie est un jeu. Son plus grand plaisir est de voir les corps encore frétillants se vider de leurs entrailles...

Il n'y prend pas un plaisir hystérique, non. Il ne va pas non plus rire comme un débile. Ça l'amuse, c'est tout. Il est du genre à s'asseoir à côtés des mourants, à jouer un peu avec la dague qui les perfore, à sourire. C'est pour lui un passe-temps comme un autre.

Il est capable d'amour, mais à sa façon.

Étant fascinée par l'instabilité de l'être humain, j'ai tendance à créer des antagonistes qui ont des comportements inexplicables. Ils manquent d'empathie, agissent comme des psychopathes et prennent plaisir à faire les actes les plus étranges.

Car à mes yeux, le plus terrifiant est ce qu'on ne peut comprendre.

Je sais pas si c'est normal d'aimer son méchant Citron Rose, mais je pense que c'est possible (après, comme c'est un personnage que tu as créé, ça joue peut-être aussi) ^^

Les "méchants" peuvent parfois nous fasciner, tant ils sont différents de nous, à la fois dans leurs actions et leurs façons de penser. Un exemple (surement très critiquable) : se sont les tueurs en série. Des monstres ordinaires, qui pourraient être notre voisin ou un ami, qui nous fascinent, car on ne les comprend pas et voudrait les comprendre. Et ça rejoint ce que tu disais. C'est l'incompréhensible qui effraie.

Vous pourriez pas faire de la fantasy sans méchant un jour ?

Ça ressemblerait à quoi, de la fantasy sans méchant ? Bisounours au pays des licornes ?

Non. Les bisounours du pays des licornes ont justement des méchants.

Quoi ? QUOI ? Tu viens de changer ma vie...

*est perturbée*

Et si... les bisounours ne se nourrissaient que de câlins... et de chair humaine ? Et si... les humains étaient les méchants ?

*fuis parce qu'elle est HS*