le style pour moi c'est un certain tour que l'on se donne à l'esprit, une façon à soi d'agencer les choses sur la table du langage, en opposition au sujet, c'est à dire la trame que composent les événements. On peut faire des romans sur rien, qui ne tiennent que par le style; et on peut faire des romans d'aventure, qui font se succéder les événements dans la chaine des causalités. Blanchot distingue à cet égard le récit,sorte de visions mêlées du réel et de l'imaginaire (Flaubert, Nerval) et le roman au sens restreint, suite de péripéties (Chrétien de Troy, Stendhal).

Chrétien de Troyes, une suite de péripéties ? Elles sont narrées de façon sublime, ces péripéties ! Et c'est rempli de références à des traditions antérieures . Références très bien agencées qui créent le cadre de ces péripéties.

Merci, à tous pour vos avis et conseils  , c'était instructif !

Personnellement je pense que le style c'est quelque chose qui se travaille énormément avec le temps, si bien que ça finit par tenir de l'habitude de l'écrivain. C'est sa manière d'écrire, qu'il développé avec le temps, qu'il soit simple ou alambiqué. Je pense qu'il vaut mieux commencer simple, en étant le plus épuré possible sans des phrases de 4 km de long, et ensuite de laisser le temps et l'expérience faire son œuvre. C'est quelque chose de propre à chaque écrivain.

Merci pour ton avis L.Aime.   
Je suis d'accord avec toi, sur le fait qu'il ne vaut mieux pas trop compliqué en étant débutant.
Chaque histoire est une oeuvre, et chaque écrivain la façonne à sa manière, avec le temps.

Vous avez sûrement raison en disant qu'il vaut mieux ne pas faire trop compliqué au début... Mais quand un débutant s'essaye à la difficulté, même s'il ne parvient à rien de bon, est-ce que ça n'est pas constructif pour lui ?
Je suis, en ce moment, en train de faire des rangements. J'ai l'autre jour ouvert un vieux classeur contenant un de mes textes écrit il y a quinze ou vingt ans. Une horreur. J'ai souvenir d'avoir tenté toutes sortes de styles (et je le fais encore) sans toujours me préoccuper de savoir si j'étais de taille. Le résultat n'est pas au rendez-vous ? Au moins, j'ai tenté le coup. Certaines de mes histoires ont été écrites et réécrites des tas de fois. A l'époque, il fallait tout reprendre à zéro. J'écrivais à la main ou à la machine à écrire. Pas grave... J'écrivais pour me détendre. Je ne faisais lire à personne (et ça valait mieux, vu les monstres à deux têtes et demie que j'ai pu pondre). Maintenant, quand je fais une retouche à l'histoire, il suffit de dupliquer le fichier texte.
Quoi qu'il en soit, ces affreusetés font partie de mon parcours.
Je n'ai pas rouvert tous les cahiers mais je sais qu'il y a des horreurs de toutes sortes là-dedans. Je n'en aurais pas commis autant en écrivant comme je parlais, mais à la longue... Il y a dix ans, on m'a reproché de m'exprimer "comme une encyclopédie". Le fait d'écrire n'était pas seul en cause. Mes études d'Histoire aussi avaient dû me façonner le phrasé. Une fois, je n'y aurais pas fait attention, mais ça se répétait. Si plusieurs personnes me le disaient... J'ai simplifié ma façon de parler. Ca n'a pas été facile. Le langage qu'on parle est un réflexe acquis. Mon style d'écriture a changé en même temps.
Et là, je rejoins finalement ce qu'a dit L.Aime.

L.Aime a écrit:

Personnellement je pense que le style c'est quelque chose qui se travaille énormément avec le temps, si bien que ça finit par tenir de l'habitude de l'écrivain.

Alors oui... Il vaut mieux commencer simple, sans doute...
Mais il ne faut pas avoir peur de s'essayer à des difficultés. Même si c'est pour revenir ensuite à la simplicité, faute d'avoir su dompter la bête. Le seul fait d'avoir essayé permet ensuite de retenter l'expérience plus tard.
Changer un bout de texte formulé de façon maladroite est beaucoup plus facile avec un traitement de texte que sur un cahier... Alors pourquoi se priver de l'expérience ?

Je ne sais plus quel est l'écrivain qui criait ses textes par la fenêtre pour vérifier la façon dont ses phrases sonnaient, mais ça n'est pas une mauvaise technique. Sans aller jusque là, dire ses phrases (même à voix basse) permet de les appréhender autrement.

C'est intéressant ce que tu dis Séléné.C, c'est vrai qu'en y pensant, mes premiers écris étaient, à s'arracher les cheveux. Quant je les relis c'est la pauvre écriture d'une adolescente, qui n'a jamais était très bonne en écriture, seulement en imagination. Je n'est fait aucune études littéraire, ou de fac, mais des études de cuisine !
Avec persévérance, j'ai repris entièrement 3 fois, en changeant ma façon d'écrire à chaque fois, gagnant un peu d’expérience. Au début j'écrivais si simple que ça allait trop vite, et bien trop court. Maintenant il m'arrive de plutôt raccourcir passages et phrases.
Et je pense avoir encore du chemin, mais comme tu dis ça fait partie du parcours d'un écrivain.
Quant au fait de lire, son texte a voix haute ce n'est pas la première fois que j'entend ça, et ça aide effectivement a ce rendre compte, de la ponctuation qu'il faut y mettre.

C'est une question difficile qui peut avoir de nombreuses réponses selon les personnes. Chacun à sa vision, son propre style d'écriture. Un style va plaire à une personne, mais pas à une autre. Pour moi, il doigt être fluide et se lire facilement, on ne doigt pas s'arracher les cheveux à essayer de comprendre ce que l'auteur a voulu écrire, ni même revenir en arrière parce que la phrase est trop complexe. Le style doit amener l'histoire, les images de manière naturelle. Mais c'est quelque chose qui se travail et qui évolue avec le temps. Un style ne reste pas figé, à force d'écrire, il change et s'améliore.

léona a écrit:

on ne doigt pas s'arracher les cheveux à essayer de comprendre ce que l'auteur a voulu écrire, ni même revenir en arrière parce que la phrase est trop complexe. Le style doit amener l'histoire, les images de manière naturelle.

Sauf que ça dépend beaucoup de l'environnement culturel.
Si on simplifie le langage, en excluant les mots compliqués trop littéraires, argotiques, régionaux ou démodés, les tournures rares de toutes sortes etc. on se prive de beaucoup de moyens d'expressivité, et on ne peut pas pour autant être sûr d'être encore compris un siècle plus tard. Les mots qu'on aura employés pourront très bien, à leur tour, s'être démodés.

léona a écrit:

Un style va plaire à une personne, mais pas à une autre.

Des goûts et des couleurs...
Certains n'aimeront pas qu'on leur propose un texte écrit trop simplement.
D'autres n'aimeront pas un texte de tonalité complexe mais trop populaire.
D'autres n'aimeront pas un texte de bon français mais trop hautement littéraire.

Séléné.C a écrit:
"Si on simplifie le langage, en excluant les mots compliqués trop littéraires, argotiques, régionaux ou démodés, les tournures rares de toutes sortes etc. on se prive de beaucoup de moyens d'expressivité, et on ne peut pas pour autant être sûr d'être encore compris un siècle plus tard. Les mots qu'on aura employés pourront très bien, à leur tour, s'être démodés."


Je n'ai pas dit qu'il fallait exclure tous ce genre d'écriture, parfois des mots littéraire plus complexe sont faciles à comprendre en fonction du contexte, du reste de la phrase. Il faut simplement que ça glisse(Si je puis dire). Le sens doit découler du reste. Au contraire un texte trop plat n'aura aucun intérêt en terme de style.