Bonjour à toutes et à tous.

Je rêvais d'écrire cette phrase  un jour : mon premier roman est terminé.
Après deux ans de longues haleines, de lectures, de relectures, de réécritures et de tout un tas de choses passionnantes que vous connaissez bien et que nous partageons, j'ai enfin posé le point final au petit chef d'œuvre de mon monde personnel : un roman fantastique contemporain mâtiné d'amour et de fantômes.  

Mais tel n'est pas le sujet.

Mes proches ont aimé (ou ont fait semblant, merci à eux), et à présent, je me tourne vers les maisons d'édition.

Volontairement, c'est un sujet que je m'étais défendu d'étudier pendant mon écriture pour ne pas être découragé et pour ne pas écrire "dans l'espoir d'être publié".

Le contrecoup est rude.

Pas parce que j'ai autant de chance d'être publié par les maisons dont je dévore les romans que de gagner au loto, je suis joueur, mais parce qu'après avoir soumis mon manuscrit au diktat de la mise en page, à savoir, recto, marges larges, interligne double, je me retrouve avec... un pavé de 700 pages.

Pauvre fou que j'étais, j'écrivais jusque là en calibri 11, interligne 1,5 et marge normale : 485 pages au compteur, je me suis réjouis pensant entrer dans les "standards" (j'étais même allé jusqu'à réécrire des pages de l'Epée de la vérité et autres pour me dire "cool, 1 page du mien = 1 page du sien, tout baigne). Je ne sais pas moi, 450 pages peu ou prou, ça me parait raisonnable pour développer une histoire et la conclure.
Pour mes proches, j'avais imprimé le bouzin recto/verso, deux feuilles par pages, et ça faisait déjà un petit tas tout à fait satisfaisant pour mon égo et plutôt lisible.

Et donc là, je me retrouve avec un énorme pavé. Autant vous dire que j'ai ri jaune quand j'ai terminé l'impression "pour voir" : une ramette et demi de papier. Un annuaire. Un parpaing. Le truc impossible à relier autrement qu'avec une roue de vélo.

Et le calvaire continue : sur les différents sites que j'ai parcouru, on me conseille de ne pas envoyer de premier manuscrit trop long, 300 pages maximum, et si plus, le diviser, en faire des parties. Mais moi mon histoire est un tout, indivisible, je ne me vois pas, ou du moins ça me ferait mal de scinder arbitrairement mon roman.

A noter que le devis fait par mon charmant imprimeur, pour 15 exemplaire, est à environ 400 euros, que je suis prêt à débourser pour accomplir mon rêve, cela va sans dire. Mais si c'est pour que mon manuscrit finisse d'emblée en presse papier, j'ai peur.

Après, je comprends les contraintes et tout et tout, mais suis-je seul confronté à cette situation ? Avez-vous quelques conseils ?

Merci de m'avoir lu, et merci pour cette base d'informations précieuses qu'est votre forum.

Excellente soirée à tous,
Imp'

nb : pour vous donner un ordre d'idée, mon roman fait 204 000 mots, pour 983 000 caractères sans les espaces.

D'abord, petit rappel des règles du forum : le premier message que poste un nouveau membre doit normalement être sa présentation, ici : http://jeunesecrivains.superforum.fr/f2-accueil

Maintenant, pour en venir au sujet qui t'intéresse :
- Ton imprimeur me paraît trèèès cher, as-tu tenté ailleurs ?
- As-tu listé les éditeurs qui acceptent les manuscrits sous forme électronique ? Tu en trouveras quelques uns ici : http://jeunesecrivains.superforum.fr/t26289-editeurs-acceptant-les-manuscrits-soumis-par-email
- Tu peux envoyer un mail préalable aux maisons d'édition qui t'intéressent (et qui n'acceptent que le format papier) en demandant si tu peux envoyer du recto-verso avec interligne simple... Tu verras bien leur réaction.

De 1, va te présenter dans la bonne section.
De 2, tu as fait des corrections et c'est une bonne chose. Cependant, tu dis n'avoir soumis que ton manuscrit qu'à tes proches pour le moment, mais montre-le ailleurs aussi, car tu as certainement des passages qui sont trop descriptifs et qui pourraient être réduits.
De 3, tu parles de 300 pages, mais je doute que ces 300 pages limite soient le nombre limite avec les marges et tout le tralala de la mise en page, car probablement que tes 700 pages peuvent y correspondre à simple interligne. Bref, il te faut donc te questionner sur la pertinence de chaque passage, est-ce qu'ils sont tous essentiels?

On a des règlements ici.  Ton premier message devrait être celui :de ta présentation que tu feras bien gentiment là .

Ensuite, moi aussi j'ai des gros pavé de 490 pages en 1.5, qui se transformeront sans nul doute en 700 pages.  Les éditeurs s'attendent à en recevoir pour pouvoir y mettre leurs notes.  Sinon, il y a l'envoie par courriel électronique, au lieu d'envoyer par courrier.  Plusieurs maisons d'éditions l'acceptent maintenant.

Oups, désolé pour la présentation, j'ai pourtant survolé les règles du forum et n'a pas vu une condition sine qua none, mais c'est parce que j'ai dû survoler justement. Mes excuses !

Effectivement, j'ai ciblé des maisons d'éditions par mail, donc tout va bien, mais après mon inventaire, j'ai onze manuscrits à envoyer.

Non, très franchement, il n'y a pas de gros passages descriptifs à envoyer, vraiment. Tout est essentiel à l'histoire.

Concernant l'imprimeur, je l'ai comparé au tarif du net et il est plutôt compétitif (500 euros sur le net). Il y a bien sûr un reliage compris par un anneau métal.

Sur ce, je m'en vais de ce pas me présenter !

Les envois papiers c'est toujours une galère ! Je te conseille de faire une première vague par mails pour voir si tu as des réponses positives. Et de voir par la suite si tu veux envoyer en papier. 700 pages c'est un gros pavé, même en SFFF. Goodking fait partie de ses rares auteurs qui nous sortent ce genre de romans. Je crois que la mode est plutôt aux sagas ou aux one-shots de 300-500 pages. Mais changer la forme de son histoire pour l'accomoder au marché, je ne le ferai pas moi-même.
Merde pour tes recherches ! L'attente va t'être longue normalement. Tu peux compter 8 mois min pour Bragelonne...

Merci pour cet encouragement Je pense envoyer mes pavés malgré tout : peut-être se démarqueront-il justement grâce à ça (soyons optimiste !) ?
Il faut dire que je sors de la lecture du Passage, de Justin Cronin (1500 pages...).
Et puis je suis allé à la Fnac hier, et la plupart des livres font bien 400-500 pages, mais avec des marges beaucoup plus serrées et certainement pas des interlignes double

Bref, je vous tiens au courant de mes aventures
Cidylee, justement, comment as-tu réalisé tes envois ?

Ce n'est pas le nombre de pages qui compte, mais le nombre de caractères. Et il n'est pas nécessaire de respecter scrupuleusement les "consignes" des éditeurs. Quand j'ai envoyé mon manuscrit, je l'ai fait avec pages imprimées recto-verso, et la police que j'avais choisie (verdana 11), simple interligne. Il était parfaitement lisible et je ne voyais aucune raison de changer de police, et moins encore de l'imprimer au seul recto. Il se trouve que les éditeurs ne sont pas des caractériels bornés, et la plupart comprennent que c'est plus écologique et économique d'imprimer un roman recto verso. J'ai quand même averti (par mail) avant d'envoyer mon pavé, pour être certain qu'ils l'accepteraient tel quel. Aucun n'a refusé le manuscrit pour ces histoires de présentations.

Et ben si ça peut te rassurer, mon manuscrit de SF est rendu à 1,5 million de signes espaces compris, et je ne m'en fait pas plus que ça.

En littératures de l'imaginaire, la plupart des éditeurs ont l'habitude des gros pavés. Au contraire, un manuscrit trop léger ne fait souvent pas très sérieux. Non pas qu'ils aiment le remplissage, mais le world-building prend souvent de la place. Et si c'est trop gros pour un seul tome, ils coupent en deux ou en trois, et vendent donc 2 ou 3 tomes au lieu d'un seul. J'ai même déjà vu des une édititrice française se plaindre de ne pas recevoir de gros pavés, citant A Dance With Dragons et ses 2 millions de signes comme exemple de pavé qu'elle aimerait recevoir...

L'autre bonne nouvelle, c'est que la plupart des éditeurs de SFFF (Science Fiction, Fantasy, Fantastique) français sérieux acceptent désormais les manuscrits par mail, et recommandent même l'envoi ainsi, quand ce n'est pas la seule option possible. Donc tu peux garder tes 400 euros pour te payer un week-end (sérieux, 400 euros pour 15 exemplaires? Ça revient bien moins cher de les imprimer et relier à la maison, même si ça prend un peu de temps. Et je suis sûr que sur internet tu peux trouver des services qui le font pour toi, sinon, et pour moins cher).

200 000 mots. Bon dieu, ça c'est du bon gros pavé. As-tu réfléchi à une coupe possible vers les 100/120 000 mots ?

200 000 mot c'est un gros pavé en effet, mais c'est pas choquant pour de la SFFF.

A ce sujet (nb de mot pour un roman), j'avais trouvé la synthèse du blog doonogotoo pas trop mal :
"7.500 mots : c'est une petite nouvelle. Pour nos amis Québecois, fans de nouvelles de science-fiction et fantastique, le concours littéraire de la revue Solaris requiert que les nouvelles ne dépassent pas ce nombre de mots pour être éligibles au Prix Solaris 2009.
12.000 mots : toujours dans le cadre de la revue Solaris, c'est le nombre maximum de mots pour une nouvelle à publier, sinon la revue ne contiendrait pas autant de nouvelles.
50.000 mots : c'est un petit roman ou, pour certains, une grosse nouvelle. Pour les débutants, c'est difficile à atteindre, car le chiffre est impressionnant. Si on le regarde d'un autre point de vue, c'est simplement équivalent à un peu moins de sept nouvelles pour le concours Solaris. C'est le nombre de mots requis pour être "gagnant" du Nanowrimo.
100.000 mots : Honnêtement, je pense que c'est une taille de roman relativement moyenne et confortable pour une première publication. J'ai vaincu ce nombre lors de mon unique participation au nanowrimo. J'avais écrit aux alentours de 110.000 mots.
140.000 mots : Il me semble avoir lu, vaguement quelque part, ou entendu, que c'était le nombre de mots, requis ou standard, pour un paperback aux états-unis.
200.000 mots : Je pense que cela commence à représenter une grosse brique. Selon moi, de nombreux auteurs populaires contemporains de fantastique, produisent des oeuvres dans ces environs.
300.000 mots et plus : C'est un roman en plusieurs volumes."

Oui je connaissais ces chiffres. Seulement, un auteur pas connu doit avoir une brique de qualité, bien rouge et bien coupée sur le bords pour appâter le bon maçon. Oui, j'aime les métaphores.

concrètement on s'en fiche du nombre de mots, tant que c'est bon
je sais pas y a plein d'exemples
Les détectives sauvages ça fait 800 pages, c'est pas du fantastique ou je ne sais quoi, et ça passe bien (Bolano)

Non, on ne s'en fiche pas. Un livre se vend et se publie différemment selon le nombre de mots. La forme compte. Après on trouvera toujours des exemples qui confirment la règle mais honnêtement un livre de fantasy qui fait 50000 mots sera moins pris au sérieux.

Soit mais c'est réducteur de penser de cette manière
La forme est censée transcender le genre, le contenu aussi
Les histoires de caractères tout ça c'est une indication, ça ne doit en aucun cas être une obligation
Sauf si on veut être commercial

Bref : fonce