Le besoin de s'exprimer n'a rien à voir avec le désir de devenir artiste.

Exprime toi de la façon que tu souhaites, et tu verras bien. Ne te pose pas trop de questions.

oxymore a écrit:

Je le répète : pour être écrivain, il faut un papier et un crayon, et basta. Après il y a les bons et les mauvais écrivains, c'est tout, c'est un autre débat.

Comme si, pour être guitariste, il suffisait d'avoir une guitare et des doigts... Non, il faut avoir déjà l'amour de la musique, avoir des bases de solfège (même en autodidacte, rien que d'entendre un air et le reproduire correctement — rythme et note — sur l'instrument, ça demande du travail, et surtout, d'écouter l'air en question). A moins bien sûr de s'en foutre de jouer faux ou d'aimer faire du bruit, ce qui peut me paraître amusant trois minutes, pas plus. Le plaisir de jouer de la guitare s'accroît en progressant. Et je vois mal quelqu'un qui n'aime pas la musique, qui n'aime pas en écouter, décider un jour de se mettre à jouer de la guitare.

Ben c'est pareil pour l'écriture.

Le problème de la guitare c'est qu'il y a un "tiers" dans l'expression = l'instrument.

Dans l'écriture, pas vraiment. On n'a pas besoin de maîtriser nos doigts, de connaitre le solfège, de pouvoir lire des tablatures, parce que le seul instrument, c'est nous. C'est nous qu'on veut exprimer.

Ça ne vient pas de quelque chose d'autre que l'on doit contrôler.

Après, je suis d'accord sur le fait que le travail soit nécessaire, mais si son désir est pour l'instant de s'exprimer...

On relance le débat proprement?

Allez.

Et concernant ce topic, vas-y! Fais,peint,écrit! On s'en fiche que ce soit bon ou mauvais, dans ce cas là.

Eh bien je dirais que le tiers, dans ce cas, c'est la langue.

Après, je suis d'accord sur le fait que s'il veut s'exprimer, qu'il le fasse, mais montrer de la curiosité envers les écrits des autres ne peut qu'être enrichissant. Peut-être aussi que d'écrire donnera l'envie de lire, c'est tout ce que je lui souhaite

Pomcassis a écrit:

Comme si, pour être guitariste, il suffisait d'avoir une guitare et des doigts...

Ben, c'est le cas. Si on s'arrête à la définition de base : un guitariste est une personne qui joue de la guitare. Pour jouer de la guitare, physiquement parlant, tout le monde peut le faire, du moment qu'il a et la guitare et les doigts. Si tu fais n'importe quoi sur les cordes pendant 3 minutes pour le plaisir de faire du bruit, et bah soit, tu es un guitariste pendant 3 minutes, un guitariste nullissime mais tu en restes un tout de même.

L'écriture, c'est pareil

Bon, allez, servons nous du thé et mettons nous d'accord :

Fabre, non pas besoin de relancer le débat, simplement une mise au point.

Au final on est d'accord, Pom, c'est simplement s'il veut aboutir à quelque chose de plus sérieux que le manque de lecture peut être un désavantage.

Après comme tu dis, s'il commence à écrire, peut-être aura-t-il envie d'écrire plus, et mieux, et il se dirigera naturellement, je pense, vers la lecture ^^

J'ai lu à peu près tous les posts, et même si je comprends que la lecture soit un moyen d'apprendre à structurer, de ce nourrir l'esprit etc, si on ne lit pas, on est pas forcément nul à l'écrit. Je ne lis pas tant que ça, je ne dis pas que je n'aime pas lire, juste que je ne lis pas des masses, et pourtant je pourrais. Est-ce que ça fait de moi un écrivain médiocre ? Je ne sais pas. Est-ce que je serais meilleure en lisant ? Peut-être. Mais après, je vais dire, ça ne regarde que celui qui écrit.

"On ne peut pas écrire n'importe quoi." ? Justement, c'est ça qui forge. On doit explorer, connaitre ses limites, avant de se les imposer et de répondre à celles déjà données par la société. La partie "exploration" que j'appellerais aussi "recherche du style" se fait au stade du griffonnage dans un document word, alors, encore une fois, il n'y a que l'auteur lui même qui peut juger.

Concernant l'ouverture d'esprit pour être écrivain, alors là ... c'est un vaste sujet. Il faut bien sûr un minimum de curiosité pour écrire. Mais, l'étudiant de 20 ans écrivant sur le moyen-âge, à demi abonné aux pages Wikipédia n'a pas-t-il autant de mérite que l'écrivain de 50 ans qui raconte ses voyages ?
Nous ne sommes plus à l'époque des scribes, tout le monde à le droit d'apprendre à lire et à écrire, et de ce fait, d'écrire, qu'importe la qualité. Car, mince, à la fin ! On écrit pour nous ! Que ce soit pour mettre ses sentiments sur papier, pour vivre des aventures, chaque histoire, elle est à nous ! Alors qui se fiche d'écrire n'importe quoi, de ne pas lire, ou de ne pas avoir assez de "culture" pour écrire ?

Bref, fais comme tu le sens, Samifruit !

Trop tard, je l'ai relancé pour le plaisir, bon vieux classique.

La question est la suivante : au-delà du simple fait d'écrire (qui, certes, est à la portée de tout le monde), désires-tu être lu (et apprécié), Samifruit ?

Si oui, il faudra certainement travailler ton écriture, et lire quelques auteurs ne pourra que t'aider à progresser.

Annunziata a écrit:

C'est compliqué comme paradoxe, tu veux écrire et tu n'aimes pas la lecture. C'est contradictoire et pourtant, je suis comme ça. Je n'aime pas lire (sauf bien évidemment, tout ce qui touche à la volcanologie, à la piraterie et à l'archéologie).

Donc tu aimes lire. J'ai été prof de français, alors je te le dis avec d'autant plus de décontraction.

Peu importe ce que tu lis. Personne n'a dit que seuls Hugo, Flaubert et les autres devaient compter comme "bonnes lectures".

Pour le reste, si tu as vraiment envie d'écrire, si ça te mord les tripes, tu ne devrais pas trop te forcer pour faire les recherches qui te sont nécessaires. D'ailleurs, le plus souvent, on écrit d'abord sur ce que l'on connaît.

Je ne crois pas à la lecture forcée. Mais je crois que Céline est plus accessible à 30 ans qu'à 15. Se forcer à lire Voyage au bout de la nuit très jeune, parce que c'est un chef-d'oeuvre, c'est la seule façon de s'en dégoûter.

Il faut donc aussi se donner le temps de laisser les œuvres plus ardues venir à soi (sachant que ce qui est ardu pour l'un ne le sera pas pour l'autre).

Suis ton instinct, tu n'as pas besoin de notre permission pour écrire, ni besoin d'aimer lire... Pour cause, j'ai commencé à chanter de l'opéra alors que je ne savais pas chanter et que je détestais en écouter :/
Au pire tu t'en fiche, tant que ça te permet de sortir ce qu'il y a en toi, c'est que ça marche. Si ça ne sort pas, alors peut-être que ça t'orientera sur quelle autre moyen utiliser pour faire sortir ça.
Au passage, même sans histoire, il ne faut pas savoir écrire pour écrire un journal intime. Et s'ils existent c'est bien pour permettre d'expulser tout ça. Tente et tu verras après.

Premièrement, merci à tous d'avoir prit votre temps pour m'éclaircir

Je crois que je vais écrire, et ça même si je ne suis pas un grand lecteur.J'adore inventer des histoires et l'écriture va me permettre de les partager.Je vais également essayer de trouver un livre qui me plaira.Je ne m'y connais pas trop en genres de livre, mais pour ceux qui connaissent, Supernatural est ma série télévisée préférée.Connaissez-vous des livres qui y ressemble ?

Merci encore pour votre aide, c'est apprécié

Tu peux t'amuser à écrire des épisodes de séries que tu connais. Ensuite tu peux écrire ta propre série. Puis un film. T'as 16 ans, t'as des potes ? Amuse-toi. Écris les histoires qui te plaisent. Si c'est des histoires comme à la tv, fais la même chose. Pourquoi tu pourrais pas le monter ? A mon époque, on faisait des films avec des potes et quand le numérique et les Imachins sont arrivés on pensait que ça dégoulinerait de partout ? Ils existent ces films faciles à produire ? Jamais vu. Tu crois que c'est une caméra 35m qui fait un film ? un acteur ? On commence par imiter, à faire comme les grands. Donc écris. Pourquoi se restreindre ? Tes goûts ont le temps de changer. Avant ça, fais ce qu'il te plait et ose.

Et si tu commences à avoir des doutes, à être perdu, regarde Bellisima de Visconti. Ça te questionnera sur ton propre désir de création. Est-ce que tu veux faire partager une histoire, une expérience ? Est-ce que tu veux qu'on t'aime ? est-ce que tu veux être reconnu, respecté, adulé ? est-ce que tu aimes Burt Lancaster ? C'est un film qu'on devrait montrer à tous les artistes, ça éviterait pas mal d'années perdues.

Ah et... l'imagination, c'est du flan. C'est tes hormones qui travaillent, c'est normal. L'imagination, c'est comme le chocolat. Hum, c'est bon, tout le monde aime ça et voudrait en manger matin midi et soir. Essaie pour voir. Tu auras vite la nausée. Si tu n'arrives pas à mettre ton imagination au service d'une histoire, elle sert à rien. Pire, elle peut même être envahissante. Les grands raconteurs d'histoire ne sont pas forcément de grands imagéniteurs. Tout l'art justement d'une histoire, c'est de suggérer, éveiller l'imagination d'une audience. En général, on a besoin d'un livre, d'un film ou d'une musique pour éveiller cette imagination, toi pas. Mais ça, c'est un talent de spectateur que tu as, pas de créateur. L'imagination constitue un peu de la matière d'un auteur, mais c'est essentiellement le résultat produit sur celui qui reçoit. Il ne faut pas inverser les rôles. Raconter une histoire, ce n'est pas vomir, offrir, son imagination. Parce que ça, tout le monde peut le faire, et l'imagination des autres ne nous intéresse pas tant que ça. L'art d'une histoire et de son auteur, c'est d'éveiller en nous, notre propre imagination. Pas la sienne. Il ne fait qu'offrir des clés ; reste à nous d'ouvrir les portes (mouahah). Si tu comprends ça, et si tu acceptes ce défi, ta mission sera donc d'imaginer... la manière de parvenir à créer du sens, des images, des émotions, de la réflexion, dans la tête de celui qui te lis, t'écoute ou te regarde. Si tu nous offres à manger des œufs au chocolat, on sait depuis tout petit qu'on peut les trouver dans le jardin. Un auteur n'est pas nécessaire. Ravale donc ton chocolat et offre-nous quelque chose qui nous mette en appétit que toi seul à pouvoir de nous offrir.

et tâche d'être poli avec Pomcassis, mon petit bonhomme...