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 Du style... (lettre ouverte aux JE)

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second degré a écrit:
Marc Anciel a écrit:
Pour moi c'est au style qu'on fait la différence entre un artiste et un artisan. L'artisan ne fait qu'appliquer des recettes qui marchent pour fabriquer des produits calibrés. Ca demande un certain talent, un savoir faire mais au final, le produit n'a pas "d'âme", il est presque impersonnel tandis que l'artiste ajoute à ça une recherche personnelle, une prise de risque voire une certaine folie. Il prend bien plus de risques parce que ça ne laissera pas indifférent: on aime ou on n'aime pas.
Néanmoins, entre un produit artisanal et une oeuvre d'art, il y a des millions de nuances.
Et quelles sont les nuances entre un produit artisanal et un produit industriel ?

le prix
 
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le produit industriel, il est fait par une machine ?

Je reste campée sur ma position : le style, c'est le charisme du texte. Suffit pas d'avoir un bon scénar' pour m'impressionner, littérairement parlant. (j'ai lu la première page d'Hunger Games, ça m'a ennuyée)
 
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second degré  /  Hé ! Makarénine


Daffyneko a écrit:
Je reste campée sur ma position : le style, c'est le charisme du texte. Suffit pas d'avoir un bon scénar' pour m'impressionner, littérairement parlant.
Le style ce n'est que la forme, moi je suis impressionné par le fond.

Daffyneko a écrit:
Dans la nature, on néglige trop souvent l'extraordinaire puissance de la courge.
Je recherche un sketche sur la courge.

C'est l'histoire d'un paysan qui a trouvé dans son jardin une courge d'une taille exceptionnelle.

L'information est relayée par plein de journaux, Le Monde, L'Humanité, L'Équipe, Libération, Le Figaro, et des quotidiens régionaux, qui ont chacun leur STYLE.

Est ce que quelqu'un connait ? et pourrait me donner les références ?
 
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Yoni a écrit:
about : je disais ça pour la blague é_è mais tu peux toujours lire "le plaisir du texte"



Si c'est de la blague, ce que tu as dis n'a vraiment pas de sens pour toi-même. Allons, ce forum ne serait pas sinon ! Néanmoins, je pense qu'écrire un roman est un boulot captivant et très personnel qui met en lumière une certaine perception de la réalité; très personnelle. Ceci fait que tous récits demeure original dans sa forme, dans son style, dans son vocabulaire.
C'est ce que je pense.
 
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On célèbre les 150 ans de cette œuvre immense : "Les Misérables". Si Victor Hugo continue de capter à travers les siècles (à l'instar d'Oscar Wilde pour ne citer que ces deux-là) ce n'est pas seulement parce qu'il a romancé la société Française et son Histoire; ce n'est pas seulement du fait de ses convictions. Non.

A en juger des fiches de présentation postées quotidiennement sur JE, il me semble que Victor Hugo soit l'écrivain classique suscitant le plus d'admiration. Avons-nous été sensibles à sa lecture à ses idées, ses engagements ? je ne pense pas. Son style est lui tellement exceptionnel qu'il transcende sa lecture.

L'anniversaire des Misérables est l'occasion pour certains auteurs d'étudier l'homme, l'artiste. Dans le Monde du 12 mars Annie Le Brun , écrivaine, évoque un texte de Hugo sur Shakespeare, alors décrié pour ses "outrances". Je cite Annie Le Brun :

" La force exceptionnelle de ce texte est que Hugo y parle autant de lui que de Shakespeare, développant la thèse que "si les génies sont outrés" cela tient à la quantité d'infini qu'ils ont en eux" avec pour splendide corollaire que "cela viole le droit des neutres".
(les mots en italiques sont de Hugo.

A une moindre mesure cette phrase illustre bien la passion des uns et une certaine moquerie des autres.

Dans le débat présent deux visions du style s'opposent : ceux qui y voient un travail, une élégance du phrasé, induisant une recherche dont l'omniprésence peut trahir une auto-flatterie de l'auteur. Cette vue là est à mille lieues de celle des autres qui voient dans le style la transcendance du texte, une matérialisation d'un souffle pareil à ces pastilles mentholées qui nous forcent à ouvrir la bouche tellement elles nous glacent.

Pour moi -puisque je me dois le préciser- le style c'est ça : la part de soi qui s'échappe et trouve dans les mots sa matérialisation. D'où son côté inné et éminemment spontané.

La sensation d'être vidé après une intense séance d'écriture s'explique là : l'expiration du souffle a réussi. Inspiration, expiration. Sauf que cette inspiration là est immédiate, elle ne passe pas par la case traitement du cerveau, d'où son échappée. Bien sûr le style demande du travail ensuite, une certaine contorsion des mots pour les magnifier ou tout simplement le rendre intelligible. Et dans cet élan, tout y passe : ponctuation, structure des paragraphes, les règles s’effacent. Ces mêmes règles qui, respectées à la lettre, font d'un paragraphe un texte impersonnel. Mais parfaitement compréhensible, voir efficace. D'où les succès en libraire dans lesquels une bonne partie des JE ne se reconnait pas. En y réfléchissant deux minutes il est absurde de décrier Lévy, Musso et tant d'autres best sellers, si l'on trouve son compte dans des lectures similaires (et elles sont légions sur JE). Et à en lire certains ici, c'est le cas puisque leur texte ne souffre d'aucune faute et les histoires sont rondement menées.

Dans cette idée le style ne se réduit pas à une jolie image, le style est une expression de soi.

Si tout un chacun connait de ce souffle -du moins, il est bon de le penser- qu'on retrouve dans les moments les plus insignifiants du quotidien, les silences dans le métro, les absences en compagnie, certains seulement le matérialisent par des fulgurances qui se communiquent aux autres.

Le style n'est donc pas qu'une tournure de l'esprit, c'est la fusion des mots et de son ressenti. Dire qu'untel n'a pas de style ne signifie pas que son texte manque de fond ou d'intérêt, c'est que l'on n'en ressent pas le souffle, qu'il ne nous capte pas, style en l'absence duquel le texte ne décolle pas.

Et décoller, c'est la quintessence d'un lecture. Voilà pourquoi je dis que nous ne parlons pas la même langue : nous n'avons pas les mêmes ambitions.

Conter une bonne histoire, embarquer le lecteur et le balader, lui faire peur, l'émouvoir, le faire réfléchir demandent du talent et, à quelques exceptions près, nous en sommes tous dotés ici, nous les jeunes écrivains. Pour peu que l'ont soit un fin observateur de ses contemporains ou un spectateur voir acteur de faits extraordinaires.

Mais donner une dimension originale à une histoire banale, donner un écho puissant à une phrase au sens primaire quelconque, associer des mots pour en proposer une interprétation nouvelle à une idée, une description, un sentiment, capter le cœur, la raison ou les sens du lecteur en quelques lettres, ça c'est avoir du style.

Et si beaucoup y parviennent au hasard d'une énième réflexion, d'autres l'expriment sans effort, à chaque paragraphe, dans chaque phrase. Et ils ne sont pas nombreux sur JE. Et le plus souvent peu commentés.

Sans doute parce les autres en plus d'être plats dans leurs élans le sont aussi dans leurs aspirations. Et à ceux qui se sentent bousculés, voir heurtés par cette conception de l'écriture et de là souhaitent me le retourner, je réponds que je n'ai pas la prétention de l'avoir, ce style, mais au moins celle d'y tendre.


 
Faust Federel
   
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Je comprends parfaitement ton point de vue. Ce style, ce souffle comme tu dis, est un idéal vers lequel nous devons tendre. Par contre, nous, Jeunes Ecrivains, ne devons jamais oublier que nous ne sommes que, pour la plupart d’entre nous, des débutants. Aussi, réussir à trouver ce souffle à la fois personnel, inimitable, captivant, dès le premier roman, est pour moi une illusion, voire carrément vaniteux.

Aujourd’hui que j’avance sur mon deuxième roman, je prends conscience, avec une horreur peu commune, de la médiocrité de mon style sur le premier que j’ai écrit. Une sale claque dans ma tronche et dans mon égo, mais c’est salutaire, car je sais sans doute possible que j’ai progressé et progresse encore. J’ai tout changé entre ces deux romans : genre, narration, style, tout.
Pourtant, je sais que je n’ai pas encore trouvé ce souffle. Il me faudra encore du travail et du temps, mais je suis conscient d’être sur la bonne piste. Ca m’a coûté une grosse remise en question, mais c’était nécessaire.

Commençons donc déjà par les fondamentaux : comme tu dis, conter une bonne histoire, embarquer le lecteur et le balader, lui faire peur, l'émouvoir, le faire réfléchir. Pour moi, c’est la base. Après travaillons, encore et encore, car, à part quelques cas particuliers qui ont de façon spontanée un style hors du commun, nous n’avons pas d’autres choix pour progresser vers cet idéal.

 
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Bon élan d'humilité, c'est important,

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Citation :
Dans cette idée le style ne se réduit pas à une jolie image, le style est une expression de soi.
donc, comme tout le monde s'exprime de soi, tout le monde a un style, tellement propre à nous-même qu'il ne peut mener à des comparaisons et des codifications. CQFD. 6pages pour en arriver là, comme toujours, après une série de "moi je".


Citation :
Mais donner une dimension originale à une histoire banale, donner un écho puissant à une phrase au sens primaire quelconque, associer des mots pour en proposer une interprétation nouvelle à une idée, une description, un sentiment, capter le cœur, la raison ou les sens du lecteur en quelques lettres, ça c'est avoir du style.

désolé de briser des rêves : tout le monde peut le faire aussi. Descendez de vos nuages et prenez le temps de vous pencher sur ceux qui n'ont jamais eu la prétention de devenir écrivain, ni même de se passionner pour la littérature. Donnez-leur une consigne minimale et laissez-les réfléchir une heure. S'ils sont motivés, ils vous pondront des merveilles pleines de souffles. Quand on veut, on peut. De 10 à 90ans, du plus pauvre au plus aisés culturellement, tous ont une étincelle, tous l'appliquent, dès lors qu'il ne se prennent pas le gros cou(ou au contraire la timidité misérable) et la flegmatite. Ce dont je pense Lévy Musso et consort sont atteints. Pas flegme, dans le sens, rien écrire. Flegme, dans le sens, rien laisser révéler de sa patte, parce qu'on écrit pour combler son éditeur et ses lecteurs, pour Mâdame Littérature avec 10gr de Hugo, 5gr de Flaubert, 12gr de Bukowski et 30 de Camus, et non pour ces images qui nous traversent et nous somment de venir nous asseoir devant nos pages blanches des heures durant, traduire leurs vagues messages.
 
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Invité  /  Invité


Faust Federel a écrit:
réussir à trouver ce souffle à la fois personnel, inimitable, captivant, dès le premier roman, est pour moi une illusion, voire carrément vaniteux.

là, je crois que y'a un souci d'expression, à moins que la réussite soit vaniteuse, mais je doute que ce soit le sens de ta phrase. non, je crois plutôt que si tu es d'accord sur le fond, tu trouves son expression malvenue. Je me trompe ?


Faust Federel a écrit:
Commençons donc déjà par les fondamentaux : comme tu dis, conter une bonne histoire, embarquer le lecteur et le balader, lui faire peur, l'émouvoir, le faire réfléchir. Pour moi, c’est la base. Après travaillons, encore et encore, car, à part quelques cas particuliers qui ont de façon spontanée un style hors du commun, nous n’avons pas d’autres choix pour progresser vers cet idéal.

je crois que certains (plus certaines d'ailleurs) ont un style affirmé ici, qu'ils aient 17 ans ou 65 ans... (on va quand même pas commencer à citer les uns et les autres, ça tournerait au pugilat) et puis si :

Voici 3 extraits, que des premiers paragraphes de romans publiés sur JE :

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:



Voilà, 3 premiers paragraphes qui immergent direct, leurs auteurs se reconnaitront. Quid de la rédaction ? Est-e que chaque phrase est le fruit d'un long calcul, d'une délicate pesée des mots, ou est-ce là le premier jet, des lignes couchées d'elles-mêmes ?

Dans l'hypothèse ou l'une de ces plumes indiquerait que le texte est venu comme ,ça, d'un coup. Quid du travail de l'écrivain ?
 
Lohengrin
   
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Lohengrin  /  Chevalier au Pancréas


Cher David (si tu me permets cette familiarité)

Tes intentions sont nobles, la cause que tu soutiens avec tant de passion mérite sans doute d'être défendue, mais je pense que ce qui pêche (voire choque) dans ta façon de la défendre, c'est le ton employé, et plus globalement un argumentaire défaillant.

Je ne suis pas fondamentalement opposée à tes idées, mais pour moi certaines choses clochent dans ton raisonnement, m'empêchant d'y adhérer tout à fait.

En premier lieu, je pense que ton opinion est beaucoup trop tranchée : tu crées un gouffre infranchissable entre d'une part, les gens qui sont "de bons artisans", savent "raconter des histoires", employer des mots justes et maitriser correctement la structure d'un roman/d'une nouvelle, travaillent leurs textes et de ce fait, parviennent à en faire quelque chose de lisible, mais qui pour autant ne va pas te faire tomber de ta chaise parce que tu ne sentiras pas dans leur écriture quelque chose d'assez fort, assez intime, personnel et original pour te faire relever la tête et baisser les yeux (arrête moi si je me trompe) ; d'autre part, les mini-génies qui, d'un seul coup de baguette magique, couchent sur le papier leurs fulgurances sublimes, immédiatement dotées de ce souffle particulier ; sans besoin de travailler outre mesure (hormis pour rectifier certaines formulations, lisser le résultat), ils parviennent à transcender leur texte grâce à une vision et une conception du langage unique en son genre.

Pour moi cette vision dualiste est naïve, et floue.

Le souffle peut être présent chez un auteur sans qu'il ait la conscience (ou le courage) suffisant(e) pour/de l'exploiter. Il commencera donc par l'imitation de ce qui lui plait, avant de bifurquer vers des choix plus personnels, d'oser petit à petit laisser s'exprimer ce souffle, délaissant derrière lui les formules convenues et les thèmes usés jusqu'à la corde. Je reprends l'exemple de Rimbaud (pardon Arthur), qui a commencé par imiter fidèlement ce qu'il connaissait de mieux (les Parnassiens), avant de s'engager sur une voie plus personnelle.

De plus, lorsque tu affirmes à la fin de ton intervention "ne pas avoir la prétention de l'avoir, ce style, mais d'y tendre", tu te contredis : si ce style est inné, spontané, l'expression d'un moi interne qui ne s'encombre pas d'un intermédiaire (la mise en forme, le travail, la réflexion), alors vouloir y tendre est absurde. Vouloir y tendre, c'est déjà être en quête, donc dans une démarche de réflexion et de travail, de progrès.

Le choix de citations que tu nous présentes est très révélateur. Il explique en partie, pour moi, les défauts que je vois dans ton raisonnement. Ce sont effectivement trois textes particulièrement bien écrits, agréables à lire, intéressants. Pour moi, ils ne possèdent pas une once d'originalité (ce qui n'ôte rien à leur intérêt et à leur valeur, notez bien ; je les lirais avec plaisir. Mais ce n'est clairement pas ceux que j'aurais choisi pour illustrer ton propos), en ceci que je ne différence pas l'un de l'autre ; pour moi, ils pourraient être du même auteur, ça ne me choquerait en rien. La qualité de ces textes n'implique pas pour moi leur particularité : je ne vois là rien que de très habituel. C'est bien ficelé, bien narré, il y a une recherche de vocabulaire, pas de défaut dans la syntaxe. Mais un souffle, une voix détonnante, quelque chose qui, tout simplement, m'étonne, me surprend, me prend de cours ? Non.

Je suppose donc que ce que nous nommons tous deux "style" n'a pas la même représentation dans ton esprit et dans le mien, et que là est la source de nos discordances.



 
Faust Federel
   
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Faust Federel  /  Journal du posteur


David a écrit:

là, je crois que y'a un souci d'expression, à moins que la réussite soit vaniteuse, mais je doute que ce soit le sens de ta phrase. non, je crois plutôt que si tu es d'accord sur le fond, tu trouves son expression malvenue. Je me trompe ?

Exact. Le terme n'exprime pas vraiment ce que je voulais dire, et en plus je n'ai exprimé que la moitié de ma pensée (grrr... voilà ce que ça donne, d'écrire en speed du boulot...).

En fait, ce que je voulais vraiment dire, c'est qu'il est présomptueux d'espérer, dès un premier roman, atteindre un niveau remarquable dans la forme et dans le fond. Déjà, l'atteindre sur un seul des deux, c'est énorme, mais les deux... Ou alors, il faut être de ces monstres rares, individus tombés dans la marmite des mots dès leur plus jeune âge.

Tout cela me fait penser à un pote que j'ai perdu de vue depuis pas mal d'années. Ce dernier avait un style que je lui envie encore aujourd'hui. Une aisance innée et inouïe, une élégance des mots avec lesquels il jouait et se jouait. J'en avais presque des complexes (non pas presque, j'en avais des complexes). Par contre, il n'était capable que de nouvelles intenses, fulgurantes mais brèves.

On s'est décidé à bosser ensemble sur un roman, d'inspiration Edgar Allan Poe, XIXème horrifique avec un peu de steampunk dedans (très peu). Et là j'ai compris : lui était une cigale, moi, une fourmi. Il était incapable de canaliser ses idées qui fusaient partout, rechignait à chaque point qui devait être retravaillé par manque de cohérence. La cohérence d'ailleurs était sa pire ennemie, et nos séances de travail devenaient des discussions telles qu'un débat Le Pen - Mélenchon serait passé pour une conversation entre potes.

Résultat, on a fini par lâcher l'affaire, et se perdre de vue.

Comme quoi, réussir à allier les deux n'est pas si facile. Un auteur trop fourmi réussira à construire une bonne histoire, cohérente, structurée, à l'intrigue dramatique dotée de multiples rebondissements, mais au prix d'un style alourdi, empâté par trop de rigueur (c'est mon cas pour mon premier roman).
L'opposé n'est guère mieux : un auteur trop cigale charmera son lecteur avec un style élégant, riche, surprenant, mais, au fur et à mesure que l'intrigue s’essoufflera, la séduction se brisera.

L'équilibre entre les deux est dur à atteindre.

David a écrit:


je crois que certains (plus certaines d'ailleurs) ont un style affirmé ici, qu'ils aient 17 ans ou 65 ans... (on va quand même pas commencer à citer les uns et les autres, ça tournerait au pugilat) et puis si :

Voici 3 extraits, que des premiers paragraphes de romans publiés sur JE :

Spoiler:

Spoiler:

Spoiler:



Voilà, 3 premiers paragraphes qui immergent direct, leurs auteurs se reconnaitront. Quid de la rédaction ? Est-e que chaque phrase est le fruit d'un long calcul, d'une délicate pesée des mots, ou est-ce là le premier jet, des lignes couchées d'elles-mêmes ?

Dans l'hypothèse ou l'une de ces plumes indiquerait que le texte est venu comme ,ça, d'un coup. Quid du travail de l'écrivain ?

Argh, tu as cité un extrait de mon roman, je suis piégé lettre - Du style... (lettre ouverte aux JE) - Page 6 692578
C'est là où je me rends compte que je suis extrêmement critique vis à vis de mon travail. D'un perfectionnisme qui me pousse à des remises en questions radicales. La dernière en date est sûrement une des pires que j'ai connu.

Quand je relis mon premier roman (je ne veux même plus le faire), je ne vois que les défauts. Les phrases trop longues, pas assez percutantes. L'absence de souffle, c'est moche à dire mais c'est ça. En même temps, cela m'a appris une chose : je suis considérablement plus à l'aise avec la narration à la 1ère personne et non à la 3ème personne...
 
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Faust, tu m'as donné envie de te lire. Ou plutôt cet extrait m'a donné envie de te lire. Finalement c'est moi qui me suis donné l'envie de te lire. Smile
 
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Lohengrin a écrit:
Cher David (si tu me permets cette familiarité)


T'as fumé ? Appelle moi comme tu veux ^^
 
Faust Federel
   
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David a écrit:
Faust, tu m'as donné envie de te lire. Ou plutôt cet extrait m'a donné envie de te lire. Finalement c'est moi qui me suis donné l'envie de te lire. Smile

Smile Je posterai bientôt le deuxième roman sur lequel je travaille, mais j'ai pour principe de ne jamais poster un premier jet.
J'en posterai après une première relecture/réécriture faite.

Et faut aussi que je commente à nouveau (pas bien Embarassed )
 
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Ouais Faust, j'ai quand même lu ton roman d'une traite. Certes il y avait des défauts, que j'ai souligné ; certes, j'en aurai trouvé pendant la bêta-lecture. Mais, j'ai apprécié l'histoire, les rebondissements. Le style est fluide ; il y a des paragraphes vraiment sympa. Un roman court de fantasy qui se démarque de tous les auteurs qu'on peut lire (publiés ou sur le forum) qui écrivent de la fantasy cliché. Alors, non, ce n'est pas catastrophique. Très loin de là, même. J'ai des bouquins moins bien écrits dans ma bibliothèque.
Je crois que j'ai trouvé un autre comme moi en tout cas. La dépression littéraire, une maladie très grave ^^
 
   
    
                         
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