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 Les plus beaux poèmes

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Trop facile
mais oui bounce
 
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Invité  /  Invité


C'est de la côte d'Adam
Qu'on a retiré Eve ;
Mais quand sa vie s'achève,
Où va-t-elle, mourant ?

Adam serait-il son tombeau ?
Faut-il lorsqu'elle se lasse,
Lui ménager une place
Dans un homme bien clos ?


Rilke
__


RENAISSANCE

La neige est une pensée
qui tombe, un souffle continuel
d'ascensions, de boucles, de spirales
de plongeons dans la terre
comme de blanches lucioles
désirant se poser, prises
dans la bourrasque
entre les maisons
plongées comme des mites
dans leur propre lumière
comme un qui s'étonne
que la neige soit une longue mémoire
d'aile qui traverse l'hiver.

Steve Crow
__

Mathilde, les ans ou les jours
endormis, fiévreux
ici ou là,
cloué
la moelle cassée
éveillé peut-être
ou perdu, endormi :
chambres d’hôpital, fenêtres étrangères
blouses blanches et discrètes
l'engourdissement dans les pieds.

Puis ces voyages
et ma mer à nouveau
ta tête à mon chevet,

tes mains volantes
dans la lumière, dans ma lumière
sur ma terre.

Ce fut tellement beau de vivre
quand tu vivais

Le monde est plus bleu, plus terrestre
la nuit, quand je dors
énorme, dans le creux de tes mains.

Pablo Neruda
__


Poème de moi enfant


sous cette peau
il y a la peau douce d’un enfant
qui dort à peine
qui porte sur le dos
qui marche jusque dans ses rêves:
ses pieds sont deux fruits sans écorce
sa charge est un volcan
son chemin est de pierres.

et cet enfant
depuis des années
se lève
à la première lueur du jour
et sort derrière sa mère.

le village reste en contrebas
ses ruelles comme des serpents
ses maisons comme des poules
son église longue et blanche
comme un lapin dans l’herbe.

là-haut, il y a sa propriété privée
son morceau de volcan
ses goyaves gorgées de miel et de moineaux
ses papayes suspendues comme des ruches
sa terre à moitié stérile
comme une mère approchant la ménopause.

l’enfant est un guerrier
il porte sur ses mains une fronde et une machette
pour vaincre la nature
et chasser les animaux de la forêt
l’enfant est un poète
il porte sur sa langue des centaines de mots
pour donner un nom aux choses:
au pin ; pin
au chêne vert ; chêne vert
au ravin ; caisse de balafon
aux oiseaux ; avions
aux insectes ; dindon, vachette etc…
l’enfant est un esclave
il porte sur le front
la trace du mecapal
comme le bétail est marqué.

quand il grimpe le volcan, il est fourmi
cachée dans le bleu et le vert

en contrebas du village il y a la vallée
large est plate comme un lac
et au milieu, la ville
blanche comme un bateau
avec ses rues droites
ses églises hautes
ses cloches qui secouent le verre du ciel quand elles sonnent
son parfum de violette dans un vieux livre
sa bouche édentée de patronne.

l’enfant ne la voit pas

il monte
il sue, il court derrière l’ombre de sa mère.

l’enfant et la mère arrivent à leur morceau de terre
l’enfant et la mère le fertilisent de sueur et d’espérance
il monte aux arbres
se déplace sur les branches comme un écureuil
coupe les fruits
elle ramasse.

plus tard,
ils descendront ensemble, laissant le volcan dans le dos
à pas lent, comme des bêtes de bât
elle, courbée sous le poids de la corbeille
lui, sous le poids du sac.

demain
ils quitteront à nouveau le village
mais pour aller à la ville
à pieds
ployés sous la charge
transpirant comme des bêtes
en continuant de transpirer au marché, le soleil sur la tête
en transpirant ils rentreront au village
parfois
il n’y ira pas au marché
il attendra sa mère dans un coin de rue
il viendra à sa rencontre
en sautillant comme un ballon heureux.

ceci est une partie de l’histoire de l’enfant
qui un jour cessera
il ne sera plus ni enfant ni paysan
il respirera profondément
comme quand il descendait la charge à la maison
et se releva digne comme un arbre.

pourtant
malgré le temps et l’apprentissage d’un métier
au dedans de lui-même
au plus profond
cet enfant l’accompagne toujours.


Jose Luis de Leon Diaz
 
Chien-dent
   
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Chien-dent  /  Autostoppeur galactique


Les plus beaux poèmes - Page 36 14182283_616130931891716_158196218_n
alicja bykowska-salczyńska
sphéricité et polymorphiques c’est moche mais sinon
mignon
 
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Invité  /  Invité




Nous sommes au bord de l'eau,
le platane et moi.
Notre image apparaît dans l'eau,
le platane et moi.
Le reflet de l’eau nous effleure,
le platane et moi.

Nous sommes au bord de l’eau,
le platane, moi et puis le chat.
Notre image apparaît dans l’eau,
le platane, moi et puis le chat.
Le reflet de l’eau nous effleure,
le platane, moi et puis le chat.

Nous sommes au bord de l’eau,
le platane, moi, le chat, et puis le soleil.
Notre image apparaît dans l'eau,
le platane, moi, le chat, et puis le soleil.
Le reflet de l'eau nous effleure,
le platane, moi, le chat et puis le soleil.
Nous sommes au bord de l'eau,
le platane, moi, le chat, le soleil, et puis notre vie.
Notre image apparaît dans l'eau :
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
Le reflet de l'eau nous effleure,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.

Nous sommes au bord de l'eau,
le chat s'en ira le premier,
dans l'eau se perdra son image
Et puis je m'en irai, moi,
dans l'eau se perdra mon image.
Et puis s'en ira le platane;
dans l'eau se perdra son image.
Et puis l'eau s'en ira,
le soleil restera,
puis à son tour il s'en ira.

Nous sommes au bord de l'eau,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
L'eau est fraîche,
le platane est immense,
moi j'écris des vers,
le chat somnole,
nous vivons Dieu merci,
le reflet de l'eau nous effleure,
le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.


Légende des légendes, Nâzim Hikmet

La ville, le soir et toi

Vous êtes toutes nues dans mes bras
la ville, la nuit et toi
votre clarté illumine mon visage
et puis le parfum de vos cheveux.
À qui ce cœur qui bat
au-dessus du murmure de nos souffles palpitants
est-ce ta voix, celle de la ville, celle de la nuit
ou bien la mienne?
Où finit la nuit, où commence la ville
Où finit la ville, où commences-tu toi
où est ma fin, où est mon commencement?


Il neige dans la nuit et autres poèmes, Nâzim Hikmet
 
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Noxer  /  Au nom de l'Abeille – Et du Papillon – Et de la Brise – Amen !


J’ai une fleur à la main qui se fane,
Ne sais à qui la tendre sur cette terre étrangère.

***

Si meurt mon amant, que je sois son linceul !
Ainsi nous épouserons la poussière ensemble.

***

Ô Terre ! Ton tribu est si lourd,
Tu dévores la jeunesse et laisse les lits déserts.

***

Je t’ai cédé seulement le privilège de ma bouche,
Ne cherche pas en vain les nœuds de ma ceinture.

***

Près des fleurs mon amant se repose
Avec sur lui la rosée de mes plus doux baisers.



Le suicide et le chant, Poésie populaire des femmes pashtounes
Sayd Bahodine Majrouh
https://letombeaudespaquerettes.wordpress.com/
 
l'écrivaine ratée
   
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l'écrivaine ratée  /  Magicien d'Oz


Je ne suis pas une grande fan de poésie, mais j'aime bien Jim Morrison et son côté mystique. Par contre, le premier poème qui me vient en tête en ce moment, c'est celui de Stevie Smith:




Personne ne l’entendait, le mort,

Mais il gémissait encore :

J’étais bien plus loin que vous ne pensiez

Et je ne faisais pas bonjour je me noyais.



Pauvre vieux, il a toujours adoré blaguer

Et maintenant il est mort

Il a dû faire trop froid pour lui son cœur a lâché,

À ce qu’on a dit.



Oh non non, il a toujours fait trop froid

(Le mort gémissait encore)

J’ai toujours été bien trop loin toute ma vie

Et je ne faisais pas bonjour je me noyais.
http://lecrivaineratee.blogspot.ca/
 
Roman russe
   
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   Pensée du jour  :  “Dure, afin de pouvoir encore mieux aimer un jour ce que tes mains d'autrefois n'avaient fait qu'effleurer sous l'olivier trop jeune.”
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Roman russe  /  Roland curieux


Je lis Le Poids de l'ombre, d'Eugénio de Andrade (merci Myrrha :flower:) et :

Même la plus friable
des paroles
a des racines dans le soleil —
comme le matin
des barques sur la mer.



Le livre ouvert oublié sur l'herbe,
le soleil mordu des mûres sauvages,
la voix humide et lente des garçons,
les marches par où l'ombre descend.
 
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Paradoxe Néant a écrit:
Même la plus friable
des paroles
a des racines dans le soleil —
comme le matin
des barques sur la mer.
OH I love you
 
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Invité  /  Invité


Tout le monde va tomber en amour fou avec Eugénio de Andrade I love you


Tremblants s'égarent à présent les doigts,
la mer est loin, très lentement la voix se brise,
pour mourir c'est presque déjà trop tard.

N'en doute pas : j'ai été cet arbre,
cette joie promise aux seuls oiseaux.

(dans Matière solaire)


Sur les mouettes

On en vient à l'hiver par l'absence des mouettes
sur les lèvres ou dans les dunes :
il n'y a pas d'autre route.

Cela, je le sais,
ou la blancheur du sang sur les herbes ;
mais je ne sais rien d'autre.

(dans À l'approche des eaux)
 
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(I love you)
 
art.hrite
   
    Masculin
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   Âge  :  21
   Date d'inscription  :  17/05/2010
    
                         
art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


oh, c'est très vous deux ça,

donc charmant :rain:



**
*



Source

I


Elle est la source. Je puis savoir qu'elle est
la grande source
à laquelle tous ont pensé. Quand on allait cueillir
le trèfle aux champs, qu'en silence on attendait
la nuit,
ou quand on percevait quelque part la quiétude de la terre
jusqu'à la trame du temps
chacun pensait à la source. C'était un jaillissement
paisible et occulte.
Une chose miraculeuse s'accomplissant
dans le secret.

Nul n'en parlait, car
elle était immense. Mais tous reconnaissaient
en elle la mamelle. L'outre.
Quelque chose souriait en nous.

Tout doucement, mes soeurs devenaient
femmes. Mon père lisait.
En moi souriait cet acquiescement
du trèfle, une très chaste découverte.
C'était la source.

Je l'aimais douloureusement, sereinement.
La lune se formait
avec un soupçon de férocité,
et la pomme revêtait un début
de splendeur.

À présent le sexe s'est dessiné.
La pensée s'est perdue pour renaître.
À présent je sais à tout jamais qu'elle
est la source.


Herberto Helder, Le poème continu
 
Lo.mel
   
    Féminin
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   Âge  :  37
   Date d'inscription  :  03/01/2010
    
                         
Lo.mel  /  Troll hunter un jour, troll hunter toujours


Tides

The evening advances, then withdraws again
Leaving our cups and books like islands on the floor.
We are drifting, you and I,
As far from another as the young heroes
Of these two novels we have just laid down.
For that is happiness: to wander alone
Surrounded by the same moon, whose tides remind us of ourselves,
Our distances, and what we leave behind.
The lamp left on, the curtains letting in the light.
These things were promises. No doubt we will come back to them.

Hugo Williams






Traduction expresse et approximative pour les 3 membres qui ont des difficultés en anglais basique :

Marées

Le soir avance puis se retire encore
laissant nos tasses et nos livres comme des îlots sur le sol.
Nous dérivons, toi et moi,
Aussi loin l'un de l'autre que les jeunes héros
de ces deux romans que nous venons de reposer.
Car c'est ça le bonheur : déambuler seuls
enveloppés par la même lune dont les marées nous rappellent nous-mêmes,
Nos distances et ce que nous avons laissé derrière.
La lampe encore allumée, les rideaux laissant passer la lumière.
Ces choses étaient des promesses. Sans nul doute, nous reviendrons à elles.


Dernière édition par Lo.mel le Mar 25 Oct 2016 - 10:53, édité 1 fois
 
Pattrice
   
    Féminin
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   Âge  :  32
   Date d'inscription  :  08/10/2016
    
                         
Pattrice  /  Effleure du mal


J'ai découvert Andrade il y a quelques mois. C'est très joli !

Des choses si chouettes sur cette section. Le poème d'Hugo Williams. I love you
 
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Invité  /  Invité


I love you

beau poème de williams
 
Pasiphae
   
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   Localisation  :  Paris
   Pensée du jour  :  nique la miette
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


que de belles choses !
Lo.mel, c'est dans quel recueil ?
 
   
    
                         
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