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| | | | Invité / Invité Jeu 11 Aoû 2016 - 23:21 | |
| Trop facile mais oui |
| | | Invité / Invité Ven 19 Aoû 2016 - 23:35 | |
| C'est de la côte d'Adam Qu'on a retiré Eve ; Mais quand sa vie s'achève, Où va-t-elle, mourant ?
Adam serait-il son tombeau ? Faut-il lorsqu'elle se lasse, Lui ménager une place Dans un homme bien clos ? Rilke __ RENAISSANCE
La neige est une pensée qui tombe, un souffle continuel d'ascensions, de boucles, de spirales de plongeons dans la terre comme de blanches lucioles désirant se poser, prises dans la bourrasque entre les maisons plongées comme des mites dans leur propre lumière comme un qui s'étonne que la neige soit une longue mémoire d'aile qui traverse l'hiver. Steve Crow __ Mathilde, les ans ou les jours endormis, fiévreux ici ou là, cloué la moelle cassée éveillé peut-être ou perdu, endormi : chambres d’hôpital, fenêtres étrangères blouses blanches et discrètes l'engourdissement dans les pieds.
Puis ces voyages et ma mer à nouveau ta tête à mon chevet,
tes mains volantes dans la lumière, dans ma lumière sur ma terre.
Ce fut tellement beau de vivre quand tu vivais
Le monde est plus bleu, plus terrestre la nuit, quand je dors énorme, dans le creux de tes mains. Pablo Neruda __ Poème de moi enfant
sous cette peau il y a la peau douce d’un enfant qui dort à peine qui porte sur le dos qui marche jusque dans ses rêves: ses pieds sont deux fruits sans écorce sa charge est un volcan son chemin est de pierres.
et cet enfant depuis des années se lève à la première lueur du jour et sort derrière sa mère.
le village reste en contrebas ses ruelles comme des serpents ses maisons comme des poules son église longue et blanche comme un lapin dans l’herbe.
là-haut, il y a sa propriété privée son morceau de volcan ses goyaves gorgées de miel et de moineaux ses papayes suspendues comme des ruches sa terre à moitié stérile comme une mère approchant la ménopause.
l’enfant est un guerrier il porte sur ses mains une fronde et une machette pour vaincre la nature et chasser les animaux de la forêt l’enfant est un poète il porte sur sa langue des centaines de mots pour donner un nom aux choses: au pin ; pin au chêne vert ; chêne vert au ravin ; caisse de balafon aux oiseaux ; avions aux insectes ; dindon, vachette etc… l’enfant est un esclave il porte sur le front la trace du mecapal comme le bétail est marqué.
quand il grimpe le volcan, il est fourmi cachée dans le bleu et le vert
en contrebas du village il y a la vallée large est plate comme un lac et au milieu, la ville blanche comme un bateau avec ses rues droites ses églises hautes ses cloches qui secouent le verre du ciel quand elles sonnent son parfum de violette dans un vieux livre sa bouche édentée de patronne.
l’enfant ne la voit pas
il monte il sue, il court derrière l’ombre de sa mère.
l’enfant et la mère arrivent à leur morceau de terre l’enfant et la mère le fertilisent de sueur et d’espérance il monte aux arbres se déplace sur les branches comme un écureuil coupe les fruits elle ramasse.
plus tard, ils descendront ensemble, laissant le volcan dans le dos à pas lent, comme des bêtes de bât elle, courbée sous le poids de la corbeille lui, sous le poids du sac.
demain ils quitteront à nouveau le village mais pour aller à la ville à pieds ployés sous la charge transpirant comme des bêtes en continuant de transpirer au marché, le soleil sur la tête en transpirant ils rentreront au village parfois il n’y ira pas au marché il attendra sa mère dans un coin de rue il viendra à sa rencontre en sautillant comme un ballon heureux.
ceci est une partie de l’histoire de l’enfant qui un jour cessera il ne sera plus ni enfant ni paysan il respirera profondément comme quand il descendait la charge à la maison et se releva digne comme un arbre.
pourtant malgré le temps et l’apprentissage d’un métier au dedans de lui-même au plus profond cet enfant l’accompagne toujours. Jose Luis de Leon Diaz |
| | Nombre de messages : 291 Âge : 34 Date d'inscription : 02/08/2016 | Chien-dent / Autostoppeur galactique Lun 29 Aoû 2016 - 19:10 | |
| alicja bykowska-salczyńska sphéricité et polymorphiques c’est moche mais sinon mignon |
| | | Invité / Invité Sam 10 Sep 2016 - 17:27 | |
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Nous sommes au bord de l'eau, le platane et moi. Notre image apparaît dans l'eau, le platane et moi. Le reflet de l’eau nous effleure, le platane et moi.
Nous sommes au bord de l’eau, le platane, moi et puis le chat. Notre image apparaît dans l’eau, le platane, moi et puis le chat. Le reflet de l’eau nous effleure, le platane, moi et puis le chat.
Nous sommes au bord de l’eau, le platane, moi, le chat, et puis le soleil. Notre image apparaît dans l'eau, le platane, moi, le chat, et puis le soleil. Le reflet de l'eau nous effleure, le platane, moi, le chat et puis le soleil. Nous sommes au bord de l'eau, le platane, moi, le chat, le soleil, et puis notre vie. Notre image apparaît dans l'eau : le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie. Le reflet de l'eau nous effleure, le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
Nous sommes au bord de l'eau, le chat s'en ira le premier, dans l'eau se perdra son image Et puis je m'en irai, moi, dans l'eau se perdra mon image. Et puis s'en ira le platane; dans l'eau se perdra son image. Et puis l'eau s'en ira, le soleil restera, puis à son tour il s'en ira.
Nous sommes au bord de l'eau, le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie. L'eau est fraîche, le platane est immense, moi j'écris des vers, le chat somnole, nous vivons Dieu merci, le reflet de l'eau nous effleure, le platane, moi, le chat, le soleil et puis notre vie.
Légende des légendes, Nâzim Hikmet
La ville, le soir et toi
Vous êtes toutes nues dans mes bras la ville, la nuit et toi votre clarté illumine mon visage et puis le parfum de vos cheveux. À qui ce cœur qui bat au-dessus du murmure de nos souffles palpitants est-ce ta voix, celle de la ville, celle de la nuit ou bien la mienne? Où finit la nuit, où commence la ville Où finit la ville, où commences-tu toi où est ma fin, où est mon commencement?
Il neige dans la nuit et autres poèmes, Nâzim Hikmet
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| | Nombre de messages : 3704 Âge : 26 Date d'inscription : 15/11/2015 | Noxer / Au nom de l'Abeille – Et du Papillon – Et de la Brise – Amen ! Ven 16 Sep 2016 - 20:06 | |
| J’ai une fleur à la main qui se fane, Ne sais à qui la tendre sur cette terre étrangère.
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Si meurt mon amant, que je sois son linceul ! Ainsi nous épouserons la poussière ensemble.
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Ô Terre ! Ton tribu est si lourd, Tu dévores la jeunesse et laisse les lits déserts.
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Je t’ai cédé seulement le privilège de ma bouche, Ne cherche pas en vain les nœuds de ma ceinture.
***
Près des fleurs mon amant se repose Avec sur lui la rosée de mes plus doux baisers.
Le suicide et le chant, Poésie populaire des femmes pashtounes Sayd Bahodine Majrouh |
| | Nombre de messages : 8 Âge : 38 Localisation : Québec Date d'inscription : 22/09/2016 | l'écrivaine ratée / Magicien d'Oz Dim 25 Sep 2016 - 16:14 | |
| Je ne suis pas une grande fan de poésie, mais j'aime bien Jim Morrison et son côté mystique. Par contre, le premier poème qui me vient en tête en ce moment, c'est celui de Stevie Smith:
Personne ne l’entendait, le mort,
Mais il gémissait encore :
J’étais bien plus loin que vous ne pensiez
Et je ne faisais pas bonjour je me noyais.
Pauvre vieux, il a toujours adoré blaguer
Et maintenant il est mort
Il a dû faire trop froid pour lui son cœur a lâché,
À ce qu’on a dit.
Oh non non, il a toujours fait trop froid
(Le mort gémissait encore)
J’ai toujours été bien trop loin toute ma vie
Et je ne faisais pas bonjour je me noyais. |
| | Nombre de messages : 1509 Âge : 29 Localisation : entre deux fleuves Pensée du jour : “Dure, afin de pouvoir encore mieux aimer un jour ce que tes mains d'autrefois n'avaient fait qu'effleurer sous l'olivier trop jeune.” Date d'inscription : 01/10/2010 | Roman russe / Roland curieux Lun 24 Oct 2016 - 19:09 | |
| Je lis Le Poids de l'ombre, d'Eugénio de Andrade (merci Myrrha ) et : Même la plus friable des paroles a des racines dans le soleil — comme le matin des barques sur la mer. — Le livre ouvert oublié sur l'herbe, le soleil mordu des mûres sauvages, la voix humide et lente des garçons, les marches par où l'ombre descend. |
| | | Invité / Invité Lun 24 Oct 2016 - 19:30 | |
| - Paradoxe Néant a écrit:
- Même la plus friable
des paroles a des racines dans le soleil — comme le matin des barques sur la mer. OH |
| | | Invité / Invité Lun 24 Oct 2016 - 19:34 | |
| Tout le monde va tomber en amour fou avec Eugénio de Andrade Tremblants s'égarent à présent les doigts, la mer est loin, très lentement la voix se brise, pour mourir c'est presque déjà trop tard. N'en doute pas : j'ai été cet arbre, cette joie promise aux seuls oiseaux. (dans Matière solaire) Sur les mouettesOn en vient à l'hiver par l'absence des mouettes sur les lèvres ou dans les dunes : il n'y a pas d'autre route. Cela, je le sais, ou la blancheur du sang sur les herbes ; mais je ne sais rien d'autre. (dans À l'approche des eaux) |
| | | Invité / Invité Lun 24 Oct 2016 - 19:46 | |
| ( ) |
| | Nombre de messages : 2493 Âge : 21 Date d'inscription : 17/05/2010 | art.hrite / Chantre brahmane ज्ञानयोग Lun 24 Oct 2016 - 19:49 | |
| oh, c'est très vous deux ça, donc charmant ** * SourceI Elle est la source. Je puis savoir qu'elle est la grande source à laquelle tous ont pensé. Quand on allait cueillir le trèfle aux champs, qu'en silence on attendait la nuit, ou quand on percevait quelque part la quiétude de la terre jusqu'à la trame du temps chacun pensait à la source. C'était un jaillissement paisible et occulte. Une chose miraculeuse s'accomplissant dans le secret. Nul n'en parlait, car elle était immense. Mais tous reconnaissaient en elle la mamelle. L'outre. Quelque chose souriait en nous. Tout doucement, mes soeurs devenaient femmes. Mon père lisait. En moi souriait cet acquiescement du trèfle, une très chaste découverte. C'était la source. Je l'aimais douloureusement, sereinement. La lune se formait avec un soupçon de férocité, et la pomme revêtait un début de splendeur. À présent le sexe s'est dessiné. La pensée s'est perdue pour renaître. À présent je sais à tout jamais qu'elle est la source. Herberto Helder, Le poème continu |
| | Nombre de messages : 6963 Âge : 37 Date d'inscription : 03/01/2010 | Lo.mel / Troll hunter un jour, troll hunter toujours Mar 25 Oct 2016 - 10:44 | |
| Tides
The evening advances, then withdraws again Leaving our cups and books like islands on the floor. We are drifting, you and I, As far from another as the young heroes Of these two novels we have just laid down. For that is happiness: to wander alone Surrounded by the same moon, whose tides remind us of ourselves, Our distances, and what we leave behind. The lamp left on, the curtains letting in the light. These things were promises. No doubt we will come back to them.
Hugo Williams
Traduction expresse et approximative pour les 3 membres qui ont des difficultés en anglais basique :
Marées
Le soir avance puis se retire encore laissant nos tasses et nos livres comme des îlots sur le sol. Nous dérivons, toi et moi, Aussi loin l'un de l'autre que les jeunes héros de ces deux romans que nous venons de reposer. Car c'est ça le bonheur : déambuler seuls enveloppés par la même lune dont les marées nous rappellent nous-mêmes, Nos distances et ce que nous avons laissé derrière. La lampe encore allumée, les rideaux laissant passer la lumière. Ces choses étaient des promesses. Sans nul doute, nous reviendrons à elles.
Dernière édition par Lo.mel le Mar 25 Oct 2016 - 10:53, édité 1 fois |
| | Nombre de messages : 1175 Âge : 32 Date d'inscription : 08/10/2016 | Pattrice / Effleure du mal Mar 25 Oct 2016 - 10:50 | |
| J'ai découvert Andrade il y a quelques mois. C'est très joli ! Des choses si chouettes sur cette section. Le poème d'Hugo Williams. |
| | | Invité / Invité Mar 25 Oct 2016 - 12:41 | |
| beau poème de williams |
| | Nombre de messages : 10038 Âge : 31 Localisation : Paris Pensée du jour : nique la miette Date d'inscription : 22/06/2010 | Pasiphae / Truquage geniphasien Mar 25 Oct 2016 - 12:50 | |
| que de belles choses ! Lo.mel, c'est dans quel recueil ? |
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