PortailAccueilRechercherS'enregistrerConnexion
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez
Aller à la page : Précédent  1 ... 38 ... 72, 73, 74  Suivant
 

 Les plus beaux poèmes

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 

 
Fedora
   
    Autre / Ne pas divulguer
   Nombre de messages  :  410
   Âge  :  32
   Date d'inscription  :  24/07/2019
    
                         
Fedora  /  Pour qui sonne Lestat


PRÉSENTE ABSENCE

Le crépuscule tombait lentement à AI-‘Arîsh. Les rayons de
soleil enlaçaient sans se presser les branches des palmiers
émerveillés par la couleur de feu qui s’en dégageait lentement,
très lentement, pour aller teinter les vagues de la mer, soumises
de toute éternité à ce marivaudage. Elles nous saluaient d'une
brise estivale, comme un éventail dans les mains d'un ange.
Quand arriverons-nous à Gaza ? as-tu dit à ton ami préoccupé
par la braise de son narguilé. Quand tombera la nuit, a-t-il
répondu. Tu as rétorqué : Je veux la voir de tous mes sens. Il a
souri : La patrie est plus belle la nuit. Profite du crépuscule sur
la mer d'Al-‘Arîsh, tu ne verras pas la mer là-bas comme ici...
Elle est, là-bas, colonisée. Puis il reprit : La patrie est plus belle
la nuit, alors, patience ! Tu as remis ton carnet dans ta sacoche
et tu l'as refermée après y avoir enfoui tes sentiments. Que
ressens-tu ? t’a dit Yasser. Tu as répondu : Le chemin a épuisé
mes sentiments et mes attentes... Je ne ressens rien et n'attends
rien. C’est mieux ainsi, a-t-il dit.
Nous sommes entrés, ou plutôt nous nous sommes infiltrés
dans Gaza dans le noir. Je t'ai laissé marcher devant moi et j’ai
porté ton ombre à ta place. Tu ne pouvais la protéger d'une
chute sur la dure réalité. Je t’ai vu cacher ton visage pour
échapper aux caméras qui avaient hâte d'y saisir l'ivresse du
retour et d'entendre tes invectives de l’exil, préparées par
avance. Tu as dit : je ne suis pas arrivé. Je suis là mais je ne
suis pas revenu. Tu n’as menti à personne ni à toi-même. Il n’y
avait rien à célébrer et Gaza ne s’était pas encore relevée. Les
ruines laissées par l’occupation te hantaient. Il te fallait rêver
pour que la mer, dans ta langue, ne fuie pas les pécheurs. Dans
cette nuit entrecoupée de barrages, de colonies et de miradors,
on a besoin d'une nouvelle géographie pour connaître la
frontière qui sépare un pas d’un autre et l’interdit de l’autorisé.
C’est aussi difficile que de distinguer l'ambigu de ce qui ne
l’est pas dans les accords d'Oslo.
À la fin de la nuit, tu eus besoin d'un tranquillisant pour dormir
et, au réveil, d'un long moment pour te convaincre que tu étais
bien à Gaza que tu as aussi tôt dénommée : ville de malheur et de
vigueur. Dans la chaleur de midi, tu t’es rendu avec des amis dans
les camps de réfugiés. Vous marchiez péniblement dans les ruelles
et tu avais honte de toi-même en pensant à l’eau et à la propreté.
Tu ne pouvais croire, tu n’avais jamais cru, que la misère était une
condition nécessaire pour réaffirmer et pérenniser le droit au
retour. Mais tu t’es souvenu de ce qu’il fallait oublier : la conscience
universelle. Tu as alors maudit les théories du progrès et du sens de
l'Histoire qui pourrait ramener l'humanité aux cavernes. Pour
demeurer réaliste, tu t'es interdit le sérum de l'optimisme et de
l'enthousiasme, les compensant par un cachet hypotenseur. Tu t’es
dit : Si je pensais à autre chose, ce serait comme si je jetais ma
conscience aux chats.
Tu te demandes : Y a-t-il un génie, juriste ou linguiste
suffisamment malin pour élaborer un traité de paix et de bon
voisinage entre un palais et une masure, un geôlier et un
prisonnier ? Tu marches dans les ruelles, honteux de tout : de
tes habits bien repassés, de l'esthétique de la poésie, de
l'abstraction de la musique, de ton passeport qui te permet de
voyager partout. Tu as mal à ta conscience. Puis tu reviens à
Gaza, chez ceux qui regardent de haut les camps et les réfugiés,
qui ont peur aussi de ceux qui rentrent, et tu ne sais plus dans
quel Gaza tu te trouves. Tu dis :
Je suis venu, mais je ne suis pas arrivé.
Je suis là, mais je ne suis pas revenu !

MAHMOUD DARWICH trad Farouk Mardam-Bey et Elias Sanbar
 
Fedora
   
    Autre / Ne pas divulguer
   Nombre de messages  :  410
   Âge  :  32
   Date d'inscription  :  24/07/2019
    
                         
Fedora  /  Pour qui sonne Lestat


UNE MÉMOIRE POUR L’OUBLI

Ce bruit au loin a fait remonter en nous l’angoisse des forêts
vierges des premiers âges. La crainte guide nos pas. Près du
jardin de Sanaiïyeh, une scène de Jugement dernier. Des
centaines de personnes affolées entourant un énorme cercueil
de pierre. Sous un ciel portant toutes les nuances de la cendre,
l'accablement lourd comme une chape. Nous nous frayons un
passage au milieu de la foule pour essayer d'apercevoir quelque
chose derrière la lisière des épaules, derrière la barrière
humaine, autour de la peur et de la colère, et nous voyons...
Un immeuble que la terre a englouti.
L'universelle barbarie s'en est emparée.
Il y a un nom pour cette chose ?
Une bombe à implosion ; elle creuse un énorme vide sous
son objectif qui perd ses fondations, qui se retrouve avalé,
transformé en cimetière enfoui, sans modification ni changement.
Là-dessous, dans ce nouvel espace, les formes conservent leur
apparence et les habitants de l'immeuble gardent l'attitude qu'ils
avaient, la trace du geste étranglé. Là-dessous, sous ce qui était le
dessous il y a moins d'une seconde, ce sont désormais des statues
de chair, dépourvues de toute vie, pas même pour un adieu. Celui
qui dormait continue à dormir, celui qui tenait à la main une
cafetière la tient toujours à la main, celui qui ouvrait la fenêtre
l'ouvre encore, celui qui tétait le sein de sa mère, celui qui
dormait au côté de sa femme... Mais celui qui se trouvait par
hasard sur la terrasse n'a eu qu'à secouer la poussière de ses
vêtements et à sauter sur la chaussée, sans avoir à emprunter
l'ascenseur, l'immeuble ayant été réduit à un tas de gravats à
peine plus haut que le sol. Les oiseaux aussi volettent dans
leurs cages posées sur ce qui fut une terrasse.

MAHMOUD DARWICH trad par Yves Gonzalez-Quijano et Farouk Mardam-Bey
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


Merci Fedora
 
Nuage-Rouge
   
    Autre / Ne pas divulguer
   Nombre de messages  :  357
   Âge  :  34
   Localisation  :  00.000.00.0
   Pensée du jour  :  « Il n'y a pas une tête lucide entre deux termes d'un choix. Il y a une nature étrange, en détresse de n'être pas les deux. »
   Date d'inscription  :  22/07/2021
    
                         
Nuage-Rouge  /  Tapage au bout de la nuit


Oui merci pour ces textes de Darwich que je ne connaissais pas !

la fin percutante

Citation :

Mais tu t’es souvenu de ce qu’il fallait oublier : la conscience
universelle. Tu as alors maudit les théories du progrès et du sens de
l'Histoire qui pourrait ramener l'humanité aux cavernes. Pour
demeurer réaliste, tu t'es interdit le sérum de l'optimisme et de
l'enthousiasme, les compensant par un cachet hypotenseur. Tu t’es
dit : Si je pensais à autre chose, ce serait comme si je jetais ma
conscience aux chats.
Tu te demandes : Y a-t-il un génie, juriste ou linguiste
suffisamment malin pour élaborer un traité de paix et de bon
voisinage entre un palais et une masure, un geôlier et un
prisonnier ? Tu marches dans les ruelles, honteux de tout : de
tes habits bien repassés, de l'esthétique de la poésie, de
l'abstraction de la musique, de ton passeport qui te permet de
voyager partout. Tu as mal à ta conscience. Puis tu reviens à
Gaza, chez ceux qui regardent de haut les camps et les réfugiés,
qui ont peur aussi de ceux qui rentrent, et tu ne sais plus dans
quel Gaza tu te trouves. Tu dis :
Je suis venu, mais je ne suis pas arrivé.
Je suis là, mais je ne suis pas revenu !



Un Darwich un peu différent dans le style :

*

La terre nous est étroite (1986)

La terre nous est étroite. Elle nous accule dans le dernier défilé et nous nous dévêtons de nos membres pour passer.
Et la terre nous pressure. Que ne sommes-nous son blé, pour mourir et ressusciter. Que n’est-elle notre mère
Pour compatir avec nous. Que ne sommes-nous les images des rochers que notre rêve portera,
Miroirs. Nous avons vu les visages de ceux que le dernier parmi nous tuera dans la dernière défense de l’âme.
Nous avons pleuré la fête de leurs enfants et nous avons vu les visages de ceux qui précipiteront nos enfants
Par les fenêtres de cet espace dernier, miroirs polis par notre étoile.
Où irons-nous, après l’ultime frontière? Où partent les oiseaux, après le dernier
Ciel? Où s’endorment les plantes, après le dernier vent? Nous écrirons nos noms avec la vapeur
Carmine, nous trancherons la main au chant afin que notre chair le complète.
Ici, nous mourrons. Ici, dans le dernier défilé. Ici ou ici, et un olivier montera de
Notre sang.

Mahmoud Darwich (trad Elias Sanbar)
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


merci nuage-rouge
 
RodJag
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  19
   Âge  :  24
   Localisation  :  Toulouse
   Pensée du jour  :  Pas certain de penser chaque jour
   Date d'inscription  :  28/09/2023
    
                         
RodJag  /  Homme invisible


Salut les JE, je découvre ce fil en fouillant un peu dans le forum et j'adore!
Je n'ai pas encore fini de tout lire mais je me suis dit qu'il y a peu de chances que quelqu'un en ai déjà parlé donc je me lance :

En tant que basque, ce poème qui a été repris en chant résonne assez fort en moi pour la pureté et l'innocence de l'histoire qu'il raconte et néanmoins la force de sa signification. Pour la petite histoire ce poème a été écrit par Joxean Artze sur la serviette d'un restaurant basque et témoigne bien de l'histoire qu'illustre ce poème : l'interdiction d'utiliser la langue basque au sein même de ce pays.

Hegoak | Txoria txori  par Joxean Artze

Version Basque:

Version Française:

Le poème est court et très simple mais quand on en connaît l'histoire je le trouve très fort. Qu'en pensez-vous?
La version en chant est toute aussi belle et je vous encourage à aller l'écouter. Razz
 
Aquae
   
    Autre / Ne pas divulguer
   Nombre de messages  :  1024
   Âge  :  25
   Localisation  :  le plus près possible d'une forêt
   Date d'inscription  :  01/12/2016
    
                         
Aquae  /  Amazone du Dehors


Hegoak I love you Je l'ai souvent chanté en chorale, je le trouve magnifique.


Le premier poème du recueil Nourrir la pierre, de Bronka Nowicka, traduit du polonais par Cécile Bocianowski :

La tristesse m'enseigne que je sers à vivre.
- Quand tu manges, dit-elle, rappelle-toi de mâcher et d'avaler, c'est tout. Parce que, vois-tu, les cheveux poussent sans ton aide, on respire et on dort tout seul, et les yeux savent quoi faire pour se fermer. En fait, tu n'as besoin de toi pour presque rien.
Donc en marchant, je remue les jambes et, assise, je presse le tabouret qui grince. Quand je suis assise ainsi, la vue m'utilise pendant des heures pour regarder.
 
avatar
   
    
                         
Invité  /  Invité


J'ai beaucoup aimé ce recueil
 
Seb
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  370
   Âge  :  40
   Date d'inscription  :  14/11/2023
    
                         
Seb  /  Tapage au bout de la nuit


Ce n’est qu’en rêve,
ce n’est que dans l’autre monde du rêve que je te rejoins, à certaines heures,
quand je ferme les portes
derrière moi.
Moi qui ai tant méprisé ceux qui rêvent,
me voici à mon tour ensorcelé,
pris au filet.
Avec quelles délices morbides je te fais entrer
dans la maison abandonnée pour t’aimer mille fois
d’une même façon différente !
Ces endroits que nous connaissons tous deux
chaque nuit nous attendent comme un vieux lit
et dans l’obscurité il y a des choses qui nous sourient.
J’aime te le répéter,
mes mains adorent tes cheveux,
et je te presse doucement contre moi jusqu’à mon sang.
Frêle et douce, tu étreins mon étreinte.
Mes lèvres sur tes lèvres, je te cherche encore et encore.
Parfois, c’est un souvenir. Et parfois,
c’est la fatigue de mon corps qui m’en parle.
Quand vient l’aube cruelle, tu disparais
et je n’ai plus entre mes bras que ton ombre.

Jaime Sabines - Tarumba
Trad. Jean-Clarence Lambert
 
Moïra
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  232
   Âge  :  27
   Date d'inscription  :  30/08/2023
    
                         
Moïra  /  Autostoppeur galactique


Si tu savais, Robert Desnos

Loin de moi et semblable aux étoiles et à tous les accessoires
de la mythologie poétique,
Loin de moi et cependant présente à ton insu,
Loin de moi et plus silencieuse encore parce que je t’imagine sans cesse,
Loin de moi, mon joli mirage et mon rêve éternel, tu ne peux pas savoir.
Si tu savais.
Loin de moi et peut-être davantage encore de m’ignorer et m’ignorer encore.
Loin de moi parce que tu ne m’aimes pas sans doute ou ce qui revient au même,
que j’en doute.
Loin de moi parce que tu ignores sciemment mes désirs passionnés.
Loin de moi parce que tu es cruelle.
Si tu savais.
Loin de moi, ô joyeuse comme la fleur qui danse dans la rivière
au bout de sa tige aquatique, ô triste comme sept heures du soir
dans les champignonnières.
Loin de moi silencieuse encore ainsi qu’en ma présence et joyeuse encore
comme l’heure en forme de cigogne qui tombe de haut.
Loin de moi à l’instant où chantent les alambics, l’instant où la mer silencieuse et bruyante
se replie sur les oreillers blancs.
Si tu savais.
Loin de moi, ô mon présent présent tourment, loin de moi au bruit magnifique
des coquilles d’huîtres qui se brisent sous le pas du noctambule,
au petit jour, quand il passe devant la porte des restaurants.
Si tu savais.
Loin de moi, volontaire et matériel mirage.
Loin de moi c’est une île qui se détourne au passage des navires.
Loin de moi un calme troupeau de bœufs se trompe de chemin,
s’arrête obstinément au bord d’un profond précipice, loin de moi, ô cruelle.
Loin de moi, une étoile filante choit dans la bouteille nocturne du poète.
Il met vivement le bouchon et dès lors il guette l’étoile enclose dans le verre,
il guette les constellations qui naissent sur les parois, loin de moi,
tu es loin de moi.
Si tu savais.
Loin de moi une maison achève d’être construite.
Un maçon en blouse blanche au sommet de l’échafaudage chante une petite chanson très triste
et, soudain, dans le récipient empli de mortier apparaît le futur de la maison :
les baisers des amants et les suicides à deux et la nudité dans les chambres
des belles inconnues et leurs rêves même à minuit, et les secrets voluptueux
surpris par les lames de parquet.
Loin de moi,
Si tu savais.
Si tu savais comme je t’aime et, bien que tu ne m’aimes pas, comme je suis joyeux,
comme je suis robuste et fier de sortir avec ton image en tête, de sortir de l’univers.
Comme je suis joyeux à en mourir.
Si tu savais comme le monde m’est soumis.
Et toi, belle insoumise aussi, comme tu es ma prisonnière.
Ô toi, loin-de-moi, à qui je suis soumis.
Si tu savais.
 
avatar
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  2255
   Âge  :  99
   Localisation  :  ardèche
   Pensée du jour  :  Je suis ignorant de ce que j'ignore
   Date d'inscription  :  29/05/2016
    
                         
pehache  /  Guère épais


Merci, je croyais que c'était un catalogue des poèmes de MAHMOUD DARWICH.
 
Moïra
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  232
   Âge  :  27
   Date d'inscription  :  30/08/2023
    
                         
Moïra  /  Autostoppeur galactique


C'est si bien Mahmoud Darwich ! Il faut que je le relise !
 
avatar
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  2255
   Âge  :  99
   Localisation  :  ardèche
   Pensée du jour  :  Je suis ignorant de ce que j'ignore
   Date d'inscription  :  29/05/2016
    
                         
pehache  /  Guère épais


Oui, c'est bien. Mais ce fil serait-il son mausolée ?
 
SuperAlice
   
    Féminin
   Nombre de messages  :  1653
   Âge  :  39
   Localisation  :  Toulouse
   Date d'inscription  :  24/09/2017
    
                         
SuperAlice  /  Adjointe sérénissime à la modération reconnaissante


Et celui-ci, il pas beau ?!

Je l'ai retrouvé hier dans mes archives et aux minuscules en début de vers, j'ai compris qu'il n'était pas de moi...
Je l'avais archivé !

Je vous laisse un peu deviner, pour ceux qui connaissent.
Smile


j'ai voulu dévorer toutes ces clartés
qui font l'amour d'un homme
et n'ai trouvé qu'un peu de quoi nourrir
ma faim
ma faim sauvage et malheureuse


la pureté est la tristesse d'un désir
que nul aliment ne 
rassasie
 
Seb
   
    Masculin
   Nombre de messages  :  370
   Âge  :  40
   Date d'inscription  :  14/11/2023
    
                         
Seb  /  Tapage au bout de la nuit


SA trop beau ! Par contre Google et moi on ne trouve pas la source. Ça me sort approximativement du Nietzsche
 
   
    
                         
Contenu sponsorisé  /  


 

 Les plus beaux poèmes

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 73 sur 74Aller à la page : Précédent  1 ... 38 ... 72, 73, 74  Suivant

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Forum des Jeunes Écrivains :: Communauté :: Bibliothèque-