Bonjour tout le monde !

Je me suis lancée dans une série d'expérimentations, certaines avec plus de bonheur que d'autres... Dernière en date, écrire un texte à la première personne du pluriel. Je me suis un peu battue avec la concordance des temps (les terminaisons en -âmes au passé simple, c'est un peu moche, j'ai préféré ruser pour contourner le problème), et voilà un problème que je n'avais pas vu venir : l'identification du lecteur aux personnages.

Quand un texte est écrit à la première ou à la troisième personne du singulier (ou même à la 2e, d'ailleurs), le lecteur suit un personnage unique. Il l'aime/le déteste, il le visualise, il entre dans sa tête. Il y a une sympathie qui se développe entre lecteur et personnage.

Dans le texte que j'écris en ce moment, je me rends compte que mes personnages (qui s'expriment donc au "nous") sont vécus par les lecteurs comme une sorte d'entité, de gros organisme mouvant. C'était le but, je voulais que les individualités émergent peu à peu du groupe. Mais le problème, c'est qu'on a du mal à sympathiser avec ces personnages, parce qu'on ne les identifie pas, en terme de personnalités, de caractères, de physiques, etc.

Avez-vous déjà écrit au "nous" ? Comment s'est passée votre expérience ? Avez-vous réussi à créer un lien entre vos personnages et vos lecteurs ?
Ou est-ce que vous avez souvenir d'avoir lu un roman écrit à la première personne du pluriel qui pourrait me donner des pistes de réflexion ?

Merci pour vos avis !

J'ai déjà lu un roman écrit au 'tu', (et ça fonctionnait). C'était "Les livres de la terre fracturée", de NK Jemisin.

Jamais au nous.

(voilà, je ne t'aide pas du tout). mais j'admire la démarche.

Merci Jimilie.
Oui, écrire au "tu" était mon challenge précédent (et ça a très bien fonctionné). Et oui, NK Jemisin c'est très bien.

Les abysses de Rivers Solomon est écrit à la 1e du pluriel, et je pense que sa démarche ressemble à ce que tu cherches à faire. J'ai trouvé qu'on restait assez en-dehors des personnages, en effet, mais le rendu reste très intéressant, bien qu'assez singulier (pas seulement à cause du type de narration cela dit ^^).
Sinon, à titre perso je n'ai jamais tenté l'expérience mais je pense que ça peut donner quelque chose de sympa (:

Je crois me souvenir (pas sûr à 100%) que dans le Livre des Martyrs, il y a un point de vue qui s'exprime, en partie, avec "nous".
Mais il apparait au 9e livre et représente peut-être 5% des deux derniers bouquins. Cela représente un sacré engagement en lecture pour si peu d'info
Et c'est un peu différent de ta démarche puisque c'est un point de vue identifié, unique, qui parle aussi beaucoup au "nous" quand il fait références aux autres à ses côtés. (... ça a l'air hyper pas clair mon explication )

A titre perso, j'ai un projet où une partie de chapitre est écrit à la 3e personne du pluriel. C'est compliqué

Ohhhh j'adore l'idée, mais j'ai pas d'exemple... désolée

Je pense que cette distance, tu ne pourras peut-être pas l'éviter, mais elle est sûrement adaptée à certains récits...
Pour ton problème : Si c'est impossible dans le fond, peut-être jouer sur la forme ? Dans leur façon de parler/penser (genre vocabulaire, rythme, phrases courtes vs longues, niveau de langue, etc) tu pourrais bien différencier pour aider le lecteur à identifier des personnages malgré le "nous" commun ?

@Mamounette : T'es reloue, à cause de toi, j'ai encore acheté un livre  

Achète plutôt des livres de culture générale bretonne

J'ai ri pour de vrai

Mardi a écrit:

Les abysses de Rivers Solomon est écrit à la 1e du pluriel, et je pense que sa démarche ressemble à ce que tu cherches à faire.

Merci pour la réf ! Je cours chercher ça !

Redornan a écrit:

Mais il apparait au 9e livre et représente peut-être 5% des deux derniers bouquins. Cela représente un sacré engagement en lecture pour si peu d'info Laughing
Et c'est un peu différent de ta démarche puisque c'est un point de vue identifié, unique, qui parle aussi beaucoup au "nous" quand il fait références aux autres à ses côtés.

Tu ne m'aides pas du tout.   Tant pis, tu liras un texte tout pourri.

Mavis a écrit:

Si c'est impossible dans le fond, peut-être jouer sur la forme ?

Oui, je vais tenter un truc comme ça, jouer sur la manière de s'exprimer, sur la langue. Ah mais misère, qu'est-ce qui m'a pris de me lancer dans un truc pareil !  

Merci pour vos retours !

Sans avoir déjà écrit au nous, je pense que les récits de rencontres sportives sont un excellent point de départ pour se documenter. C'est par excellence des évènements vécus au "nous", que ce nous désigne les participants ou de simples spectateurs. Le fameux " Nous avons gagné la coupe du monde " de la part de gens qui n'ont jamais mis les pieds sur un terrain et qui pourtant ne gêne absolument pas.

Les récits guerriers prennent parfois la même forme.

Hey, c'est une bonne idée ! Je n'y pensais pas du tout ! Merci !

[quote="AileMo"]

Mardi a écrit:

Tu ne m'aides pas du tout.   Tant pis, tu liras un texte tout pourri.

Mais non, je suis sûr qu'il sera très bien