Hello,

J'ai songé dernièrement que ce sujet manquait au forum.
On a certes parlé maintes fois ici du "syndrome" de la page blanche et de comment y remédier, mais ce n'est pas l'intention de ce sujet.

En effet, je me disais que la seule chose sur laquelle il était moins difficile d'écrire quand la créativité est en berne ou qu'on se confronte à des difficultés pour dépasser certains freins lors du commencement ou de l'avancement d'un projet, c'est justement les raisons du blocage et les émotions éprouvées quant à ce blocage.

En outre, il est possible de s'exprimer par rapport aux difficultés rencontrées en vers ou en prose, comme l'ont fait des tas d'écrivains. J'ai donc envisagé qu'un tel sujet pouvait aider à remettre sa motivation/stimulation ou sa capacité d'écrire sur les rails, et donc de la surmonter. Parce que même écrire sur l'impossibilité d'écrire, c'est déjà écrire.

En espérant que je ne sois pas la seule à qui ce fil paraisse utile, je reviens bientôt avec mes propres obstacles. Si j'y arrive.

Si j'arrive a faire le tri dans ma tête et les obstacles a l'écriture auxquels je fais face ces temps-ci, je viendrais volontiers déblatérer sur le sujet ici !

En tous cas, sujet intéressant, curieux de lire ce qui en ressortira !

Je trouve ce sujet très intéressant. Il pourrait me redonner la motivation de me remettre à l'écriture pendant ces vacances (que je profite de tout le temps libre devant moi, au lieu de passer mon temps à jouer sur l'ordi ).

Je suis impatient de lire les réponses des autres JE.

que dire des gens qui n'ont jamais le moindre blocage ?

Trench a écrit:

que dire des gens qui n'ont jamais le moindre blocage ?

Qu'ils en abusent...


Blague à part, bientôt un an que j'écris à raison de deux jours pleins par semaine et les blocages j'en ai eu un paquet. Pas sur la matière, puisque l'histoire existe, elle est vraie. Mais sur la structure qui part dans tous les sens. J'ai donc toujours adopté la technique, vieille comme le monde qui consiste à laisser reposer, vaquer, et y revenir sans stress, avec le pragmatisme du lecteur et non de l'écrivant : en gros, est-ce que je bande quand je lis ce que j'ai écrit ?

Tiens c'est un sujet qui tombe à pic !

Cela fait quatre mois que je n'ai pas écrit. Mon histoire est bien présente, mes personnages sont là et 8 chapitres déjà écrits. Seulement, plus rien. Plus rien, depuis que des problèmes professionnels sont venus me perturber (=raison du blocage : esprit ailleurs et confus).
Par contre, là où mes problèmes sont des souvenirs anciens, je n'écris toujours pas. J'ai essayé d'autant plus que je suis en vacances jusqu'au mois de septembre, mais rien. Cela ne vient pas. J'ai écrit quelques phrases mais rien de bien beau, ni même de correct. Des fautes de grammaire ! Aucune poésie dans mes phrases ! NADA !!

Je ne sais si j'ai répondu à ta "réflexion" mais je serai ravie de revenir

Et que dire des gens qui n'écrivent pas par plaisirs, mais par profit ?

Au fait Writer, il y a une faute dans : "Ce qui nous ne tue pas nous rend plus fort".

McAfferty a écrit:

Et que dire des gens qui n'écrivent pas par plaisirs, mais par profit ?

Que c'est leur droit ? Qu'importent les motivations ? Que c'est jamais aussi simple ?

Surtout que celui qui écrit « par profit », il a franchement pas choisi la meilleure branche des Arts pour se faire des thunes faciles.

Au moins, eux ont l'avantage d'avoir un horizon clair et il n'y a pas trop de doutes existentiels ou artistques pour les bloquer.

Et que dire des gens qui double-postent ?
Oh, et y a une faute dans « par plaisirs ».

Je repasserai pour discuter des blocages. Je bloque beaucoup, mais les raisons sont jamais très simples. J'y réfléchis.

C'est pas vraiment un blocage mais j'ai du mal a m'y mettre. Mais une fois que j'y suis, ca peut durer des heures, comme en trance... J'oublie tout, meme manger. Je vais seulement aux toilettes, mais en mode automatique.

Je suis contre le fait de forcer l'ecriture car je pense que rien n'en sortira jamais rien de bon. Si le blocage dure des semaines eh bien tant pis ! Soit le cerveau a besoin de ce temps pour faire travailler l'histoire dans le subconscient soit la necessite d'ecrire ne se fait pas sentir. Si la personne est un pro, c'est embetant, mais sinon ca ne l'est pas.

Un auteur ecrit parce qu'il a des choses a dire et ressent la necessite d'ecrire. Se forcer a ecrire pour correspondre a la representation dont on se fait de ce que doit etre un auteur n'a pas de sens pour moi.

McAfferty a écrit:

Au fait Writer, il y a une faute dans : "Ce qui nous ne tue pas nous rend plus fort".

La prochaine fois, évite de faire un double post pour ça ; se faire remarquer est apparemment ton "truc" mais c'est triste.

Nemuyoake a écrit:

Je suis contre le fait de forcer l'ecriture car je pense que rien n'en sortira jamais rien de bon.

Je suis entièrement d'accord même si je peux comprendre la frustration que de ne pouvoir écrire procure. Certes, personnellement, ce n'est pas mon métier mais, l’absence d'inspiration reste compliquée à gérer.

Avis:

Une infinité de commencements, une infinité de prolongations/transformations, une infinité de clôtures narratives, ça fait trop d'infinités à gérer, trop de choix et surtout trop de renoncements pour un seul homme.

La langue française revêt quelques 32 000 mots et se propose de tous les subvertir pour combler les manques et les nuances.

Nuance : agglomérat compact de couleurs, d'odeurs, de goûts à disséquer patiemment.
Comment mes yeux pourraient-ils deviner que cette lumière blanche est l'association de ces trois-là ? Rouge. Bleue. Verte. Et la pulpe de mes doigts se rendre aussi sensible et précise que les nerfs qui courent sur langue ?

Jeu devenu difficile que d'accoler un mot à un autre. Jeter chaque vocable imparfait pour un autre, et tuer dix-douze arbres.

Chaque achoppement me laisse durablement gisante et sonnée. J'ai du mortier dans les poumons.

Balbutiement nauséabond pondu en 4h30.

Je suis entièrement d'accord avec toi, Reka. Mais écrire permet de transmettre un savoir, alors si nous pouvions faire changer les gens rien qu'en écrivant, je pense que ces quelques sacrifices ne sont rien en comparaison du résultat.

Nemuyoake a écrit:

Je suis contre le fait de forcer l'ecriture car je pense que rien n'en sortira jamais rien de bon.

Writer a écrit:

Nemuyoake a écrit:

Je suis contre le fait de forcer l'ecriture car je pense que rien n'en sortira jamais rien de bon.

Je suis entièrement d'accord même si je peux comprendre la frustration que de ne pouvoir écrire procure. Certes, personnellement, ce n'est pas mon métier mais, l’absence d'inspiration reste compliquée à gérer.

Hum, comme je ne suis pas du tout d'accord, je me permets de proposer un avis opposé à celui-là.

Je crois que « forcer l'écriture » est nécessaire. Quand on a « l'inspiration », c'est là qu'on produit ce qu'on veut produire. Quand on ne l'a pas, il faut bien s'entraîner et parfaire son style, avec des écrits qui ne sont pas ce qu'on veut faire, mais dont on est au moins satisfait de la forme, du style, du rythme — de tout ce qu'on considère personnellement comme stylistiquement important.

Parce que ne pas se forcer à écrire, c'est risquer de n'être pas techniquement capable d'écrire ce qu'on veut écrire comme on veut l'écrire lorsqu'enfin on a l'inspiration.

De la même manière que le marbre oppose une résistance au sculpteur, le langage oppose une résistance à l'écrivain : il ne se laisse pas modeler facilement pour représenter nos idées telles qu'elles sont. D'où l'importance de l'entraînement, de la production sans inspiration, selon moi.

(Je viens de me rendre compte que, je crois, Nemuyoake parle principalement de romans. Je suis plutôt dans une perspective de nouvelles et autres textes courts, pour ce qui est ci-dessus. Cela dit, et ça dépend des méthodes d'écriture de chacun, je crois qu'il y a beaucoup de brouillon et de texte rédigé avant qu'un roman prenne sa forme finale : ça vaut le coup d'écrire autant qu'on peut, puisqu'on pourra corriger et améliorer « avec l'inspiration » plus tard.)

P.S. Je dis tout ça sur le ton de la généralité, mais c'est en réalité un point de vue très personnel, bien entendu.

Je ne voudrais pas vous importuner dans ce débat qui vous anime, mais je me permets de vous informer que l'intention de ce fil est d'écrire en prose, en vers ou en bredouillis d'handicapé sur l'incapacité d'écrire ou l'inspiration muselée.

C'est censé être plus un jeu littéraire pour constipés de l'expression écrite qu'un débat sur le bien-fondé de forcer l'écriture ou non...