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 Écrire un roman avec un personnage principal non-binaire

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Héléna Snow
   
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Je te déconseille de poursuivre cette idée ou alors attends une dizaine d'années que la chasse aux sorcières se calme. Tu vas te retrouver prise entre deux feux dans un conflit qui visiblement ne te concerne pas. Comme tu te poses déjà des questions sur ta légitimité, j'ai peur que tu te sentes obligée de modifier ton roman pour ne pas faire de vagues.
Le problème c'est que ça ne suffira jamais dans le contexte actuel d'agressivité (demande à Netflix^^).
- d'un côté, on te reprochera de surfer sur la mode.
- de l'autre, on te reprochera de nourrir des clichés (et crois moi des gens mal intentionnés et susceptibles en trouveront toujours quels que soient tes efforts).

Visiblement (et je peux me tromper parce que c'est léger quelques lignes pour te juger) tu es toute gentille et très préoccupée par l'image que ton roman va renvoyer de toi. Si tu t'engages sur cette voie, avec cet état d'esprit, tu vas tellement passer de temps à essayer de ne vexer personne que ça va gâcher ton expérience d'écriture et brider ta créativité.

Personnellement, j'écris pour moi, JAMAIS pour les autres. Je suis protégée par ma jeunesse et l'aspect tout mignon de mes récits, ce qui me laisse une immense liberté pour rouler en boule la bienpensance et la morale.
Si tu ne veux pas renoncer à ton projet, ça peut aussi être une bonne solution d'écrire comme si ton livre n'allait jamais être lu par d'autres personnes, juste pour le plaisir de donner vie à TES idées.
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Mavis Gary
   
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Coucou Smile

J'y connais rien, et c'est peut-être risqué MAIS je voulais juste dire que je pense qu'avec ta sensibilité et ta douceur, j'ai confiance. Dans ton précédent roman, l'aspect queer, je l'ai trouvé d'une subtilité rare. Je pense en tout cas que tu es capable d'écrire un personnage non binaire sans en faire une caricature ou quelque chose de blessant pour cette minorité. Si c'est ce que tu as envie d'écrire, et surtout si ça t'apparaît comme une évidence, je dis : fonce I love you
Ecris comme tu le sens et tu verras les retours que tu recevras. Mais pour l'instant, écris et te bloque pas avec ces questions.

Moi, j'ai hâte de lire ce roman personnage - Écrire un roman avec un personnage principal non-binaire - Page 2 3029968519


santa Vice-présidente du NéouFanClub rendeer
(Ne fait pas grand-chose à part son petit chef)
 
Nuage-Rouge
   
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Citation :
Le genre n'est pas la culture !
Ah bon ? C'est quoi le genre alors si ce n'est pas de la culture ?

Citation :
S'il n'existe aucune compréhension des attentes envers les personnes d'autres genres que le sien, le genre n'existe plus en tant que catégorisation des individus, il n'y a plus que des individus avec lesquels négocier au cas par cas !
Mais de ce que j'en sais, c'est précisément le rôle du genre, que de venir sur-signifier les différences, grâce à la culture, entre deux groupes majoritaires transversaux à toutes les populations humaines depuis toujours : les hommes et les femmes. Et les autres genres qui existent dans d'autres sociétés ne sont pas des neutralisations abstraites ou théoriques du féminin et du masculin mais des variations autour de ces deux pôles (donc en quelque sorte d'une binarité fondamentale à partir de laquel on compose et recompose). Genre des femmes masculines, des hommes féminin, ou des personnages plus ambiguë empruntant des caractère culturels du féminin et du masculin.

Je pense qu'il ne faut pas croire qu'on pourrait « abolir le genre » ou je ne sais quel programme purement théorique qui s'abstrairait des réalités anthropologiques de la différenciation sociale des sexes (antre autres choses) par le genre.
Citation :

Les différentes cultures humaines ne sont pas nécessairement censées être comprises les unes par les autres, elles peuvent exister en tant qu'entités indépendantes - elles l'ont fait des siècles durant pour certains blocs culturels.
Pas censées, mais elle le sont potentiellement, l'unité de l'Humain à travers l'universalité de l'esprit (rien de religieux là dedans) se réalisant à travers une diversité « des cultures ».
Et donc, puisque le genre est précisément culturel, les attentes en matière de genre ici ne sont pas celles de là bas.

Enfin, j'ai pas trop compris la digression. Ce que disait CalédoniaRob il me semble, avec ses amérindiens, c'est que parler de personnage « non binaire », c'est un peu comme par ler de « personnage amérindien », ça ne veut rien dire, ou en tout cas pas grand chose. C'est une catégorie très vague et large qui recouvre une variété très importante de situation différentes, de visions du monde, de sentiments identitaires, de modes de vie matériels etc. C'est presque déjà du cliché trahissant un regard extérieur lointain et peu précis tellement c'est gros.
C'est ça je crois le sens de la comparaison. Il faudrait donc précisé en quoi le personnage est ceci ou cela (ou laisser au contraire le doute, je ne sais pas), plutôt que tu l'assigné à une catégorie « non binaire » qui finalement ne dit pas grand chose ni de cette « non binarité », ni du personnage.

Citation :
Je me répète, mais deux personnes qui ne partagent pas la même culture ont besoin d'acquérir des clés pour se comprendre
Tu sais qu'on parle de sous culture féminine et masculine à l'intérieur d'une même société ? Il y a bien une logique d'univers culturel associé au genre. Dans certaines sociétés ces différences culturels entre les groupes de genres sont même très fortes, avec des visions du monde, des rôles sociaux, des activités, des préoccupations, des valeurs fortement éloignées.



Citation :
Comme dit plus haut par les collègues, tu ne souhaites visiblement pas écrire une histoire sur la transidentité, la transition, mais avec un personnage principal trans, ce qui est une énorme différence.
Attention, je ne crois pas. La trans identité ce n'est pas la revendication d'une identité « non binaire », en tout cas la plupart du temps, c'est plutôt au contraire la recherche d'une identité de genre opposée à celle assignée à la naissance du fait du sexe biologique.
Ces questions sont bien différentes, même si selon les situations et les personnes, elles peuvent éventuellement se rejoindre. C'est pour ça que je recommande beaucoup de prudence pour les traiter et de faire attention avec le fantasme de la supposée neutralisation/abolition du genre dans une "non binarité" abstraite.



Citation :
mais qui ne sont pas du même genre disposent au moins de clés partielles pour se comprendre sinon le genre échoue en tant que système
Reconnaître le genre opposé en tant que tel, en tant que différent de son propre genre, ça ne sous entend absolument pas le comprendre selon propre point de vue culturel à lui sur le monde. Je crois qu'il y a confusion.
De même, reconnaître l'altérité culturelle, savoir se comporter avec un étranger, ou en étranger chez l'autre, ce n'est pas accéder à la vision du monde de l'Autre.
D'ailleurs tu finis par le concéder toi-même tout en disant que « c' n'est pas la même chose » mais sans vraiment pouvoir expliquer la différence fondamentale.



Après moi je trouve vraiment intéressant d'essayer de faire un récit dans lequel on ne pourrait pas savoir si le personnage est identifié à un homme ou une femme, ou est identifié aux deux aléatoirement ou selon les situations. Et je pense que toutes les inventions provenant des personnages de l'histoire eux-mêmes sont possibles.
 
Kavanaugh
   
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Kavanaugh  /  Double assassiné dans la rue Morgue


Merci pour vos réponses sur ce topic et pour prendre le temps de développer certains aspects ! C'est très intéressant pour moi.

Tsume, j'ai pensé à partir du principe que la non-binarité était acceptée dans mon univers, mais l'intrigue se déroule dans notre monde et le fantastique n'affleure qu'au fur et à mesure, ce qui rend compliqué un tel postulat. Ceci dit, je suis en train de me demander si le fait de placer l'histoire en 1991 est vraiment essentiel. A la base, ça me permettait de me détacher de contingences technologiques (téléphones portables, etc.), mais finalement, je me dis que ce serait tout de même plus simple de placer les choses de nos jours, dans un monde où la non-binarité, si elle n'est pas encore acceptée par toustes, est au moins comprise. Et puis ça règlerait la question du pronom anachronique.

Merci Le Rosier pour ton lien. Le site est assez riche avec des ressources intéressantes. Je vais pouvoir m'appuyer sur pas mal de choses ! J'ai parcouru rapidement pour l'instant, mais ils disent également que ce n'est pas obligatoire d'être soi-même non-binaire pour écrire un personnage non-binaire et que les pronoms en usage ne sont pas gravés dans le marbre.

Calédoniarob a écrit:
Kavanaughn et @now@n je me rends compte que je pense que vous n’avez pas compris mes interventions. Kavanaugh en lisant ta présentation de topic, tu as l’air d’avoir choisit un personnage non binaire packe ça t’arrangerait littérairement plus que dans le soucis de véritablement raconter l’histoire d’une personne non binaire. Tu sembles l’avoir prise plus comme un prétexte ou une excuse ou un jeu littéraire qu’en pensant qu’il y a de véritables personnes là dedans et paradoxalement tu te demandes si une personne non binaire en lisant ton livre pourrait le prendre mal ?
C'est effectivement parce que ça m'arrange car je ne suis pas sûre de pouvoir écrire le roman en me forçant à choisir entre un personnage masculin ou féminin. Ceci dit, je ne le vois pas non plus seulement comme un prétexte, dans le sens où le personnage s'impose à moi dans sa non-binarité, ce qui à mes yeux ne le rend pas du tout moins complexe. J'ai une idée très précise de son identité, de son caractère, etc. Juste, dans ma tête, ce n'est ni exclusivement un garçon, ni exclusivement une fille.

Merci pour tes conseils et ton soutien Chimère.

Memere_Chartron et Mokkimy, j'ai bien réfléchi à la première personne qui me simplifierait la vie au niveau des désignations et des accords, mais je n'ai jamais écrit à la première personne (ou très ponctuellement) et je ne saurais même pas par où commencer. Ce n'est pas une écriture qui est instinctive pour moi. Je suis donc partie, pour l'instant, sur un point de vue interne et un-e narrateurice externe, ce qui m'oblige tout de suite à choisir le pronom que je souhaite si je ne veux pas répéter le prénom du personnage à chaque ligne. J'en ai essayé plusieurs (ille, ael, aelle, iel...), mais j'avais du mal à être satisfaite. "Eil" me plaît beaucoup (parce que je le trouve plus masculin à lire, et plus féminin à dire), mais pour avoir ensuite discuté avec des ami-e-s, iels on trouvé ça étrange que je n'utilise pas celui qui se distingue aujourd'hui dans notre société donc le fameux "iel". Je suis encore en réflexion à ce sujet. Il y a un autre terme que j'utilise beaucoup quand j'écris (littérature jeunesse oblige), c'est la désignation "l'adolescent-e" et je ne sais pas encore quel mot utiliser à la place ou quelle modification lui apporter. Peut-être "adolescentex", mais ça suppose de faire un sacré saut dans l'inconnu pour moi (parce que comment résonne-t-il dans nos cerveau ? comment le prononcer à l'oral ?). Je souhaiterais ne pas utiliser le point médian ce qui va sûrement me provoquer pas mal de nœuds au cerveau.
[Et je me rends compte que je n'ai pas encore tout à fait renoncer à l'alternance des pronoms féminins et masculins, mais je redoute que l'un ou l'autre finisse par l'emporter dans la narration]

Héléna Snow, j'entends tes hésitations. Je crois que le côté "chasse aux sorcières" ne me fait pas trop peur. Déjà ça supposerait que le roman atteigne une certaine renommée et j'en suis pas là du tout, et vraiment mon interrogation porte uniquement sur le ressenti des personnes concernées par la non-binarité. Que Michel, qui n'a strictement aucune idée de ce qu'est la non-binarité, me reproche d'être une wokiste qui surfe sur un "phénomène" tendance, je m'en fous complètement Very Happy

Par contre, comme j'envisage d'écrire sur une catégorie de personnes qui peuvent subir des discriminations liées à ce qu'iels sont, je préfère effectivement m'assurer que la démarche n'est pas choquante ou malvenue. Je n'ai pas vraiment peur que ça rendre mon roman lisse ou sans créativité. D'ailleurs, pour l'instant, c'est plutôt le contraire. Je me sens très inspirée pour écrire alors que j'étais bloquée depuis plusieurs mois face à cette dichotomie de genre sans réussir à avancer.

Je retiens la dernière phrase de ton post !

Merci beaucoup pour tes encouragements Mavis, comme tu connais déjà un peu mon univers et mon écriture, ça me conforte dans mon choix personnage - Écrire un roman avec un personnage principal non-binaire - Page 2 3029968519 personnage - Écrire un roman avec un personnage principal non-binaire - Page 2 3029968519

Nuage-Rouge a écrit:
Après moi je trouve vraiment intéressant d'essayer de faire un récit dans lequel on ne pourrait pas savoir si le personnage est identifié à un homme ou une femme, ou est identifié aux deux aléatoirement ou selon les situations. Et je pense que toutes les inventions provenant des personnages de l'histoire eux-mêmes sont possibles.
C'est l'idée !
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quote="@now@n"]

Est-ce que le sens de mon intervention est plus clair ?[/quote]

ah oui là je comprends mieux ton intervention @now@n,

par contre sur la première partie je ne disais pas qu’une personne écrivant sur un amérindien en étant non amérindienne était vouée à l’échec, je voulais dire que tout comme le non binairisme, être amérindien est un ensemble, et dans le cas par exemple des amérindiens, rempli de tellements de singularités et de cultures autonomes et différentes entre elles… En gros je voulais dégager l’image cliché de l’être amérindien dans son ensemble, comme l’être cliché d’être africain dans son ensemble dans l’imaginaire français par exemple, vs être d’une ethnie amérindienne des andes ou de l’amazonie ou d’autres endroits, dans le sens que dans le fond il n’existe pas ou peu d’unité d’être amérindien en tant que telle. Mince j’ai l’impression de mal expliquer 😄 Et donc ce que je voulais dire c’est que dans l’imaginaire collectif français il y a un mythe de l’amérindien qui est un cliché, un archétype, qui a peu à voir avec la variété des différentes ethnies. Donc je disais que quelqu’un écrivant en France un amérindien sans choisir son ethnie écrirait je pense des clichés. Ça peut fonctionner les clichés quand personne ne s’en rend compte, et les amérindiens sont loins de la France après tout. Mais je disais ça pour dire aussi que non binaire c’est un ensemble comme tu le disais avec pleins de catégories définies a l’intérieur et mon point c’était de dire que la question me paraissait un peu vague et différente de si kavanaugh avait définit d’entrée la « catégorie » à laquelle appartiendrait cette personne non binaire qui du coup montrerait un travail de recherche déjà plus marqué de la part de l’auteur et non juste une idée lancée comme ça.

Mince je ne sais pas si j’ai mieux expliqué 😆

Dans le fond on peut écrire ce qu’on veut sur qui on veut, mais si on ne creuse pas un peu le sujet spécifique, pour la ménagère ça passe probablement, mais la personne en question peut le trouver cliché, tout comme une femme peut trouver des personnages féminins dans des romans écrits par des hommes clichés sans que les hommes qui les lisent ne s’en rendent compte. Non ?
 
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Bon, en tant que personne non-binaire (oui c'est un coming out, oui c'est le niveau zéro de l'argumentation, oui on en est là), je vais donner un dernier avis sur ce topic qui parle d'éventuellement me représenter en littérature sans s'interroger sur la réalité de mon existence ou se montrer forcément misérabiliste : ouais je suis partante, fais ça ouais. Ma bénédiction. Bisous.


Je tiens un blog d'écriture
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Merci beaucoup aux gens qui répondent respectueusement à la démarche de Kavanaugh, comme cela a déjà été rappelé, ce topic n'a pas vocation à débattre sur la non-binarité ou de faire des comparaisons hors-sujet. Toute autre déviation sera mise à la Corbeille pour que le topic puisse continuer son chemin. Calédoniarob et Nuage-Rouge, vous êtes prévenus.


Citation :
ARTICLE L132-2 DU CPI : "Ne constitue pas un contrat d'édition, au sens de l'article L. 132-1, le contrat dit à compte d'auteur."


personnage - Écrire un roman avec un personnage principal non-binaire - Page 2 Capture_decran_2021-10-24_a_18.21.26
 
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Corbeilles moi autant que tu veux radischat, j’ai répondu respectueusement à la démarche de kavanaugh et n’ai pas fais de comparaisons hors sujet ni débattu sur la non binarité, je t’invite à relire plus en détail mes interventions… Je n’ai fais que clarifier mes propos au vu de l’incompréhension qu’ils ont générés chez certaines personnes.
 
Nuage-Rouge
   
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Citation :


Merci beaucoup aux gens qui répondent respectueusement à la démarche de Kavanaugh, comme cela a déjà été rappelé, ce topic n'a pas vocation à débattre sur la non-binarité ou de faire des comparaisons hors-sujet. Toute autre déviation sera mise à la Corbeille pour que le topic puisse continuer son chemin. Calédoniarob et Nuage-Rouge, vous êtes prévenus.
M D R...
c'est quoi le délire ??! décidément ça s'arrange pas par ici
 
Mika
   
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J'ai lu ce lien posté sur une discussion parallèle du forum et je me permets de le copier-coller, car cet article répond très bien à ta question (à mon sens) :

Uraeus Zahato a écrit:

https://simonae.fr/articles/parole-concernes-emancipation-confiscation-risques-essentialisation

Perso, je pense que le travail d'un écrivain consiste à se mettre à la place d'un autre pour écrire un bon perso, donc théoriquement, tout écrivain pourrait écrire tous les personnages du monde et au-delà (soyons fou : le point de vue d'un alien). Par exemple, Marguerite Yourcenar a entamé un lourd travail de documentation pour écrire les "mémoires"  (ou pseudo-mémoires disons) de l'empereur Hadrien, un homme qui a vécu il y a des siècles, dans une société différente de la sienne et qui avait une mentalité bien éloignée de la nôtre. Pourtant, elle a fait le choix d'écrire à la première personne. Elle y a évoqué le thème de l'amour et du sexe, quand bien même elle écrivait du point de vue d'un homme homosexuel. Et le livre a rencontré un franc succès. Heureusement qu'on peut se permettre de créer n'importe quel personnage en tant qu'écrivan. Dans le cas contraire, on ne pourrait qu'écrire des autobiographies ou alors des personnages identiques à nous-mêmes, des calques de l'auteur. Vous conviendrez que ce serait insuffisant pour créer une galerie de personnages et donc une histoire digne de ce nom. Pourquoi est-ce que je n'écrirais pas un pirate, même si je ne suis pas pirate ? Je ne vais pas commencer à écumer les mers, un couteau entre les dents, ni me promener avec un perroquet sur l'épaule, et encore moins me trancher la main et m'acheter un crochet ! En fait, à mon sens, être capable de créer tous les personnages possibles, en s'inspirant ou non des clichés ou en se renseignant à fond, c'est la base même du travail d'écrivain.

Dans le cas d'un sujet actuel et sensible ("à la mode" comme disent certains dans ce fil et ils ont raison en un sens), je me fierais aux conseils de cet article (cf le lien plus haut). En gros, ne perdez pas de vue que tout le monde a envie d'écrire sur un sujet à la mode. Tout le monde en parlent, que ce soit dans les journaux, dans les magazines, sur internet, ici sur ce forum, dans la rue, partout. On a tous très envie de dire son avis dessus (en connaissant ou non le sujet). En plus, les maisons d'édition recherchent des romans traitant de ces thèmes pour surfer sur la vague et réaliser plus de ventes, le jackpot ! C'est donc extrêmement tentant de s'y risquer. En fait, beaucoup le font, consciemment ou inconsciemment d'ailleurs. Et c'est plutôt louable quand la démarche est consciente comme ici.

En revanche, le risque d'invisibliser les communautés visées, personnes qui pourraient apporter de l'eau au moulin, c'est-à-dire qui pourraient développer des aspects intéressants et jamais soulevés jusque là, est réel. Pour prendre un autre exemple que la binarité, je pense au bon film "Tout Simplement Noir" de Jean-Pascal Zadi et John Wax sorti en 2020. On voit bien que quand on laisse les personnes de couleur s'exprimer (dans ce cas, les artistes noirs en France), le débat s'enrichit. La thématique venue des États-Unis devient soudain beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît (je prends délibérément un autre exemple que la binarité histoire de varier les plaisirs et les réflexions 🙂 : la place des personnes noires dans la société est aussi sous les phares des projecteurs depuis un an ou deux, pas qu'aux États-Unis, mais dans le monde. Un autre sujet "à la mode", ou, dit autrement, un sujet dont tout le monde aime parler en ce moment, de façon intéressante ou non). Le titre est d'ailleurs rigolo, car non ce n'est pas "tout simplement noir" du tout : ce n'est pas "tout simplement" simple d'en parler 🙂. Avec l'exemple de ce film, on se rend compte qu'il suffit de quitter les États-Unis et de se mettre du point de vue de la France, pour qu'une réalité nous saute direct aux yeux : alors qu'une grande majorité d'Afro-Américains descendent d'anciens esclaves et s'unissent donc en un bloc soudé contre le mépris et le rejet que cela suscite, en France, un tel bloc n'existe pas. Les personnes ont immigré à différentes période historique et viennent de différentes zones géographiques qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre, voire ne sont pas immigrés du tout s'ils viennent des dom-tom. Et la question de l'esclavage n'y est pas aussi centrale qu'aux States. Après tout, eux-mêmes sont peut-être descendants de vendeurs d'esclaves en Afrique ! Ce film montre que le combat des minorités est donc autre, en France, aux États-Unis, voire même donc ailleurs. On ne peut pas y calquer le modèle américain aussi facilement qu'on pourrait le croire de prime abord. Selon le point de vue, le sujet s'est soudainement élargi. Il s'est complexifié. Une pierre a été apportée à l'édifice. Ainsi, il est beaucoup plus intéressant à mon sens d'avoir ce point de vue là, plutôt qu'un ènième point de vue calqué des States d'une personne non concernée par ces questions sociales, point de vue homogène qu'on entend un peu partout. Ajouter encore un point de vue d'un non-concerné reviendrait presque à couper la parole des concernés. Des deux côtés (concernés vs non concernés), nous serions perdants.

Ainsi (à mon sens toujours, on s'entend), quand on aborde un sujet actuel et politisé, avec une cristallisation sociale forte autour, je ne pense pas qu'il faille se brimer en tant qu'auteur, si l'envie de donner son avis est forte. L'auteur peut montrer l'ènième avis d'un extérieur sur la question. Je ne vois pas pourquoi ce serait interdit. Mais je trouve toutefois que la meilleure démarche serait de dérouler le tapis rouge pour que les concernés (qui, ne l'oublions pas, ont toujours été dépréciés et invisibilisés), puissent enfin s'exprimer s'ils le souhaitent (cf l'article cité plus haut). Surtout que les modes passent et qu'ils n'en n'auront pas toujours l'occasion (c'est leur moment, leur chance de parler), alors que l'auteur en question sautera possiblement sur un autre sujet à la mode d'ici 10 ans en laissant ce sujet (et ces minorités quand bien même leurs problèmes ne sont pas résolus) derrière lui. Voici donc mon avis : je laisserai passer le sujet, et si dans quelques temps, la question de la binarité m'intéresse toujours, alors que la "vibe" est passée, j'écrirais ce livre sans hésiter, et ce, en m'appuyant sur les récits des concernés qui sortent en ce moment. Ça permettrait de faire une sorte de point.

Ceci n'est évidemment que mon humble avis. 🙂


Dernière édition par Mika le Dim 23 Avr 2023 - 14:46, édité 1 fois
 
Tsume
   
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Kavanaugh : que dis-tu de "ellui" comme néo pronom ? Et que penses-tu de :  adolescent'e ? Ainsi tu restes dans la non-binarité tout en étant facile à lire ?

Petite digression où je rejoins les arguments dit plus haut et j'ajoute un ou deux détails.

La démarche de Kavanaugh est très bien : représenter avec respect, est très différente de parler "à la place de", démarche plus problématique. Parce qu'en plus d'invisibiliser ou de mal en parler avec tous les préjugés et fantasmes qui y sont attachés (demandez aux lesbiennes si elles veulent lire un roman érotique lesbien écrit par un homme hétéro), il y a aussi le problème de tout simplement prendre la place dans l'imaginaire populaire.
On le sait tous ici, les places sont chères, dans les maisons d’éditions. Si un homme blanc écrit un livre dont le perso est une femme noire descendante d'esclave, et que le livre devient une référence, le marché est bouché. Et quand cette femme peut enfin parler de sa vie, la place est déjà prise, les ventes sont faites, les éditeurs ne sont plus intéressés.  

Il est important de savoir ce qui freine les minorités pour comprendre pourquoi leurs romans n'arrive pas dans les rayons des libraires, (Une chambre à soi de Virginia Woolf  donne un bon début de réponse ) afin d'avoir cette pluralité de voix et, in fine, d’être dans une société plus égalitaire, et non pas juste "tolérante".
 
Chimère
   
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@now@n a écrit:
Bon, en tant que personne non-binaire (oui c'est un coming out, oui c'est le niveau zéro de l'argumentation, oui on en est là), je vais donner un dernier avis sur ce topic qui parle d'éventuellement me représenter en littérature sans s'interroger sur la réalité de mon existence ou se montrer forcément misérabiliste : ouais je suis partante, fais ça ouais. Ma bénédiction. Bisous.

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Radischat a écrit:
Merci beaucoup aux gens qui répondent respectueusement à la démarche de Kavanaugh, comme cela a déjà été rappelé, ce topic n'a pas vocation à débattre sur la non-binarité ou de faire des comparaisons hors-sujet. Toute autre déviation sera mise à la Corbeille pour que le topic puisse continuer son chemin. Calédoniarob et Nuage-Rouge, vous êtes prévenus.

Pardon Radischat corbeille moi si cette intervention te paraît inadapté mais je suis surpris de voir que toi en modération n’a pas non plus compris ma démarche alors qu’à force de lire bcp de commentaires j’aurais tendance à penser que les modérateurs sont plus ouverts d’esprits et analytiques et subtiles.

Donc j’en viens à me dire que ma démarche n’était peut être malgré mes explications encore assez claire.

Kavanaugh a déclaré ne pas être non binaire si j’ai bien compris elle a dit être une femme cis genre, et donc j’en ai déduit qu’elle pensait écrire sur un ensemble de population qui n’est pas le sien : les non binaires.

J’ai donc fais un parallèle avec les amérindiens car c’est aussi un ensemble de population dont a priori nombres d’entres nous ne font pas partie.

En tant qu’auteur dès qu’on écrit sur un ensemble de population qui n’est pas le notre, qu’il soit non binaire, amérindien, afro européens, homosexuels, anti spécistes, ça revient au même, ça n’est pas notre ensemble de population. Donc il me semble légitime d’utiliser l’un ou l’autre pour faire des comparaisons vu de l’extérieur qui dans mon cas précis servait à montrer des similitudes.

Chaque ensemble de population a ses différentes catégories internes. C’était la similitude que je souhaitais mettre en avant.

Et nuage rouge a comprit ce que j’essayais de dire, dire je vais écrire un personnage principal non binaire à l’heure actuelle me paraissait presque un poncif ou un cliché en soit, au même titre que dire, je vais écrire un personnage principal amérindien sans être plus spécifique …

Voilà, j’espère que mon intervention est plus claire maintenant, radischat tu es totalement libre de me corbeiller si ça te paraît inadapté 😊
 
Kavanaugh
   
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Merci pour vos interventions. Ce que je retiens, c'est qu'il faut être prudent-e sur le fait de ne pas parler à la place des personnes concernées. Puisque je ne compte pas m'approprier les combats des personnes non-binaires, mais plutôt construire une représentation d'un personnage non-binaire, dans un roman avec une intrigue fantastique, je suis de plus en plus confiante sur la démarche (je ne me sentirais de toute façon pas légitime, ou pertinente, à écrire le parcours de vie d'une personne non-binaire dans notre société).

Quand à l'aspect "effet de mode" (je mets cette expression entre guillemets car à mon avis elle est complètement faussée dès le moment où on parle d'identité), je ne vois pas en quoi ça devrait être un frein. Il se trouve qu'en 2023, on a des possibilités qu'on n'avait pas avant (ou à la marge, notamment dans les bouquins de SF, si j'en crois mes recherches), et je pense que ça ne peut qu'être une richesse.

En ce qui concerne les pronoms "ellui" fonctionne très bien à la place de "elle" ou "lui", mais moins à laplace de "elle" ou "il". "Ellui rangea ses affaires" ça me semble un peu étrange (et moins fluide que "Iel rangea ses affaires" ou que "Eil rangea ses affaires", là où "son regard se porta vers ellui" fonctionne vraiment bien, je trouve).
Mais je suis toujours dans l'expérimentation et je réfléchis finalement à un-e narrateurice à la première personne. Ca me simplifierait la vie, mais est-ce que ce ne serait pas contourner le problème ? Je ne sais pas trop.
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Ta démarche est intéressante et me rappelle une lecture que j'avais tout particulièrement apprécié : Rien ne nous survivra, le pire est avenir. de Maïa Mazaurette. Nous avions été plusieurs JE à lire ce roman. (J'ai le souvenir que plusieurs personnes avaient même changé leur pseudonymes sur le forum pour adopter temporairement celui des personnages du roman)

https://www.babelio.com/livres/Mazaurette-Rien-ne-nous-survivra-Le-pire-est-avenir/151451

Spoiler : démarche d'écriture cachée révélée, vous risquez de vous gâcher le plaisir de la découverte" :

Bonne chance dans ta démarche d'écriture.
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 Écrire un roman avec un personnage principal non-binaire

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