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 Des insécurités liées à l'écriture ?

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@now@n
   
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@now@n  /  @n, bête @lph@


Bonjour,

Pour ne pas faire encore déraper un autre topic (pardon à l'équipe), j'essaie d'ouvrir celui-ci, pour voir.

Est-ce que vous avez des insécurités liées à l'écriture ?

Mais genre, quoi ?

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle soit si personnelle qu'elle révèle de vous quelque chose qui sera horrifiant pour votre entourage ?

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle ne soit techniquement pas assez maîtrisée pour qu'elle n'ait pas l'air ridicule ? (Pourquoi l'expression artistique personnelle d'un être humain aurait une obligation de technicité ?)

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle vous fasse perdre du temps que vous auriez pu rentabiliser en tradant du Forex ?

Et comment ça se fait ?

Est-ce que vos parents se sont moqués de vous quand ils ont su que vous écriviez ?

Est-ce que votre culture familiale c'est "la culture c'est des conneries tu seras pas comédien tu iras au théâtre quand tu auras gagné des sous pour payer ta place grâce à ton travail d'expert-comptable" ?

Est-ce que manque de bol tous vos potes ont été publiés à compte d'éditeur avant vous ?

Est-ce que vous ressentez sur votre nuque le couperet du capitalisme, toujours prêt à nous exsanguiner si ça peut remplir un peu plus les poches de la classe capitaliste ?

Je suis en train d'écrire ce post parce que j'ai l'impression d'être en décalage avec un nombre non-négligeable de membres du forum sur des choses que ces membres considèrent comme allant de soi. Je voudrais comprendre comment ça se fait avant de devenir le genre de membre qui n'écoute rien quand on lui parle.

Cependant, "révélez vos insécurités" c'est quand même pas top comme concept de topic, du coup faut sans doute trouver un moyen de tourner ça... mieux ? Hum. Si vous vous rendez compte en écrivant votre post que vous écrivez des choses que vous n'êtes pas prêt à ce que les gens lisent vaut peut-être mieux pas le poster... Peut-être qu'il vaut mieux ne poster ici que si vous avez déjà réfléchi à la question ? Ou si vous avez eu un breakthrough à un moment et que vous êtes passés à un autre modèle plus serein ?

Je suis sens en conflit avec moi-même parce que j'ai le sentiment qu'il n'y a aucune bonne façon de lancer un topic sur ce sujet mais c'est un sujet qui me brûle de l'intérieur.
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Kal'
   
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C'est à cause de ma remarque sur le fait que lire un de nos proches qu'on a jamais lu, ça peut être embarrassant pour tout le monde ? :mrgreen:

(La question est très intéressante en vrai, je ferai un vrai post en fin d'aprem je pense)
 
Jimilie Croquette
   
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J'avoue : je suis ultra confiante sur mes capacités (probablement trop) et tout à fait convaincue d'être légitime.
Zéro syndrome de l'imposture.

Du coup je suis énervante, un peu. écriture - Des insécurités liées à l'écriture ? 1f601
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Dernière édition par Milmilliardsdequestions le Lun 23 Oct 2023 - 15:10, édité 2 fois
 
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elopez7228 a écrit:
J'avoue : je suis ultra confiante sur mes capacités (probablement trop) et tout à fait convaincue d'être légitime.
Zéro syndrome de l'imposture.

Du coup je suis énervante, un peu.   écriture - Des insécurités liées à l'écriture ? 1f601

Alors pour le côté énervante je ne trouve pas, et si tu me permets une analyse de comptoir, je me dis que ça doit être essentiel dans le genre littéraire qu'est la romance (surtout la romance contemporaine avec des scènes de sexe) de s'être débarrassé de la partie du cerveau qui cringe plutôt que de celle qui est cringe, vu comment tout le milieu est méprisé peu importe combien il vend (en mode "le chiffre de vente ça compte, sauf si c'est de la romance, auquel cas le chiffre de vente ne compte pas parce que la romance c'est tricher").
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Mavis Gary
   
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Je sais pas comment répondre, alors je vais répondre à tout, on verra bien ce que ça donne :mrgreen:

Est-ce que vous avez des insécurités liées à l'écriture ?
Oui

Mais genre, quoi ?
J'oscille un jour sur deux entre le sentiment d'écrire des trucs qui valent le coup pour une autre personne d'être lus, et écrire de la grosse merde que personne ne comprend et que j'ai juste besoin de sortir pour ne pas devenir complètement folle

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle soit si personnelle qu'elle révèle de vous quelque chose qui sera horrifiant pour votre entourage ?
Horrifiant, je sais pas, mais c'est plutôt de la pudeur que je ressens parce que c'est personnel et donc comme se foutre à poils. Après, j'ai pas honte de ce que je suis, mais malgré tout, écrire et recevoir des retours (ainsi que des expériences de ma vie IRL) m'a fait réaliser que je suis différente de la majorité des gens dans ma tête et que j'ai de gros problèmes psychologiques (qui ne m'empêchent pas d'être heureuse la plupart du temps, en tout cas si j'écris). Du coup, j'ai pas honte mais je vis quand même avec la conscience d'être un peu folle au fond. Et c'est ce qui ressort quand on écrit, le fond. Donc bon, c'est particulier.

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle ne soit techniquement pas assez maîtrisée pour qu'elle n'ait pas l'air ridicule ? (Pourquoi l'expression artistique personnelle d'un être humain aurait une obligation de technicité ?)
Ahhh oui, en fait. Ridicule ou tout du moins incomprise, ce qui peut revenir au même. Le fait est que quand on fonctionne pas comme les gens normaux dans sa tête, c'est difficile de s'exprimer de manière à être compris. Je ne sais pas si c'est de la technique d'apprendre à s'exprimer comme une personne normale ou réfléchir comme une personne qui n'est pas un peu folle au fond. Peut-être ?

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle vous fasse perdre du temps que vous auriez pu rentabiliser en tradant du Forex ?
Et comment ça se fait ?
Non, parce que j'ai pas le choix. J'ai déjà essayé de ne pas écrire et je n'arrive pas à être heureuse (cf la partie sur la folie)

Est-ce que vos parents se sont moqués de vous quand ils ont su que vous écriviez ?
Je peux pas répondre oui, mais en fait, si, quand j'y pense, un peu.

Est-ce que votre culture familiale c'est "la culture c'est des conneries tu seras pas comédien tu iras au théâtre quand tu auras gagné des sous pour payer ta place grâce à ton travail d'expert-comptable" ?
Tout à fait

Est-ce que manque de bol tous vos potes ont été publiés à compte d'éditeur avant vous ?
Non, mais ça viendra sûrement

Est-ce que vous ressentez sur votre nuque le couperet du capitalisme, toujours prêt à nous exsanguiner si ça peut remplir un peu plus les poches de la classe capitaliste ?
Oui, je vois la publication comme la rencontre malheureuse entre l'art et l'argent. Ça gâche tout et ça me fait chier.

Hmmm voilà mon humble réponse à ton questionnaire. Je ne sais pas si ça t'avance dans quoi que ce soit.
Bisous écriture - Des insécurités liées à l'écriture ? 3029968519


santa Vice-présidente du NéouFanClub rendeer
(Ne fait pas grand-chose à part son petit chef)
 
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J’ai plein d’insécurités 🤩
Que les gens ensuite jugent ma personne (pas le livre, ça à la limite c’est pas trop grave, s’ils aiment pas c’est dommage mais c’est la vie) en se disant que vu ce que j’ai produit je dois être mauvaise (parce que c’est nul (chiant, mal écrit, bête, whatever), ou parce que c’est cringe, ou parce que c’est amoral, etc. - les raisons peuvent varier, le résultat reste le même).

Je n’ai pas compris si tu veux savoir car toi aussi tu en as et tu ne comprends pas ce qui n’en ont pas, ou parce que tu n’en as pas et donc que l’idée te fascine ?
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Si je puis me permettre de répondre de l'extérieur, et je mets ça en vrac, et je mets des numéros parce que ça m'évite de chercher des transitions sans intérêt.

1) Je ne  parlerais pas d'insécurités mais de vulnérabilité globale. Nous sommes vulnérables et c'est ce qui fait notre charme (nous = tous les humains).

2) Te donnes-tu comme objectif de publier pour en faire ton gagne-pain ? Alors là, ce serait mettre la barre très haut, et te tétaniser d'avance.

3) Prends-tu un intense plaisir, parfois, à produire tes textes, à les peaufiner, à les relire, à les envoyer ? A te dire que "tu ne te serais jamais cru capable d'écrire un truc aussi abouti sans tout ton travail, travail qui plus est, t'a procuré un grand plaisir ?"
Si le plaisir est là, ou la fierté, ton objectif ultime est atteint, et la réponse d'un éditeur est un épiphénomène : Tu boirais du champagne si un éditeur exigeant te choisissais, mais, in fine, tu n'avalerais pas une cuiller de goudron si tous les éditeurs te remerciaient juste poliment de l'intérêt que tu leur portes.

4) Pour la famille anti-artiste, j'ai la même, rassure-toi, c'est la famille main stream. Et même que parfois, ils ont raison. Je prends exemple sur moi : Je suis dans le spectre bipolaire, en mode light mais quand même, et écrire est une activité qui peut me mettre en mode hypomaniaque, comme tous les trucs créatifs très très libres. Tandis que mon métier, développeuse informatique, c'est pondre un code créatif (dans un cadre très très normé où un bug peut tout planter) , eh bien il me met en joie, dans une joie saine, très différente de l'hypomanie.

voilà, donc, bisous et bonne continuation. Il y a mille raisons et façons d'écrire. Ton fil pose le problème de laquelle est plus adaptée à chacun.e.
 
Bluepulp
   
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J'ai une insécurité qui est liée au thème de mon roman. J'y aborde les questions de la spiritualité et de la religion. J'ai deux personnages principaux. L'un est à fond dans le délire (c'est une sorte de prêtre), l'autre est très critique et n'hésite pas à dénigrer toute forme de croyance, qu'il ne comprends pas.

Dans notre société, c'est un sujet un peu ... tendu disons ! L'action de mon histoire se passe dans une sorte de moyen-orient fictionnel, et même si la religion que je décris est au final plus proche du christianisme que de l'islam, c'est toujours difficile de parler d'une culture dont on n'est pas originaire. Même avec une approche fictionnelle !

Voilà, ca m'interroge sur mon texte et dans quelle mesure il serait éditable (ou intelligent de l'éditer) une fois terminé.

Sinon, concernant l'écriture en général, je n'ai pas d'insécurité, si ce n'est la crainte de ne pas arriver au bout de mon projet !
 
Chimère
   
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Citation :
Est-ce que vous avez des insécurités liées à l'écriture ?

Bien sûr.

Citation :
Mais genre, quoi ?

J'ai passé les trois quarts de ma vie (et je n'ai "que" 31 ans) à me faire méticuleusement détruire par de tierces personnes, qu'elles soient issues de ma famille, du milieu scolaire (camarades et professeurs) ou autres.
Et maintenant, je dois reconstruire morceau par morceau ma confiance en moi, qui a été proprement annihilée. Et bien sûr, ça se manifeste partout, y compris et surtout dans l'écriture. J'ai connu une période d'accalmie de quelques mois, après avoir signé mon premier contrat ; c'était attesté, j'en avais été capable, seule et sans piston. Mais maintenant, j'ai d'autres insécurités à affronter ; est-ce que mes romans valent réellement quelque chose, est-ce que leur accueil sera bon, ou alors ai-je écrit de sombres merdes sans m'en rendre compte ? Vais-je pouvoir continuer à progresser, à publier d'autres romans ? ect (je ne mets pas la liste complète, j'en aurais pour trois heures).
Dans les pires périodes de doute (je peux en avoir 15 par semaine), j'arrive presque à me convaincre que mes deux ME se sont bien plantées et ont parié sur le mauvais cheval. Yay.
Ça fait tellement longtemps que je suis en mode survie que les insécurités constituent les murs de ma demeure, je dirais.

Citation :
Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle soit si personnelle qu'elle révèle de vous quelque chose qui sera horrifiant pour votre entourage ?

Je n'ai rien d'horrifiant en moi, je n'ai rien commis d'horrifiant. Mais je dois faire attention à ne pas trop en dévoiler, je n'ai pas envie que mes romans (qui contiennent tous une part psychologique assez prégnante) deviennent des dissections de moi, à vif, avec un accès un peu trop facilité à l'entièreté de mon être.
Je pense que ce qui pourrait être terrifiant pour mon entourage, ce serait de prendre la mesure de tout ce que j'ai connu, et connais encore, comme souffrance et comme colère.

Citation :
Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle ne soit techniquement pas assez maîtrisée pour qu'elle n'ait pas l'air ridicule ?

Il m'arrive fréquemment de penser que je viens d'écrire de la merde (et pas seulement sur un manuscrit, ça peut même concerner un post ou un commentaire Instagram). Je ne compte plus les fois où j'ai été relire l'objet de mon inquiétude à 3h du mat' pour me tranquilliser.
Lorsque je suis rationnelle, je dirais que je sais écrire. Bien sûr, j'ai encore immensément à apprendre et à perfectionner, sans compter qu'un nombre incalculable d'autres plumes seront toujours meilleures que moi, mais je peux raisonnablement penser ne pas écrire de manière ridicule ou beaucoup trop médiocre.

Citation :
Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle vous fasse perdre du temps que vous auriez pu rentabiliser en tradant du Forex ?

Pour moi, la perte de temps, ce serait de trader du Forex.
La vie est déjà assez dégueue comme ça, je n'ai aucune visibilité sur demain - que ce soit sur mon sort ou celui de l'humanité, globalement, surtout que ça pue - j'estime donc que le temps passé à vivre au lieu de se plier à des injonctions sociétales ne sera jamais perdu.

Citation :
Est-ce que vos parents se sont moqués de vous quand ils ont su que vous écriviez ?

Ma famille ne s'est jamais moquée de mes velléités artistiques, mais l'immense majorité les ont considérées comme un gentil hobby bizarre d'une personne, par essence, déjà perçue comme bizarre.
Lorsque j'ai véritablement exprimé que j'écrivais un roman et que je comptais le faire publier, mon seul soutien concret a été ma mère (et je pense que c'était un soutien naturel au début, avant qu'elle ne commence à y croire aussi).
Mon père a refusé de le lire, repoussant sans cesse l'échéance (je le lirai quand il sera terminé - ah il est terminé ? Alors je le lirai quand (comprendre si) il sera publié - ect. Finalement, quand il s'est rendu compte que d'autres proches l'avaient lu et apprécié, il a commencé à se sentir con (surtout quand on lui demandait ce que lui, en tant que père, en avait pensé). Alors, il l'a lu. Et quand j'ai signé le contrat, puis les autres, il a complètement retourné sa veste, il est même capable d'en parler au boulanger. Dans une volonté d'appropriation et de se faire mousser.
Sachant qu'il est responsable à 80% de l'adulte malfoutue que je suis, c'est assez drôle.

Citation :
Est-ce que votre culture familiale c'est "la culture c'est des conneries tu seras pas comédien tu iras au théâtre quand tu auras gagné des sous pour payer ta place grâce à ton travail d'expert-comptable" ?

Ma famille ne dénigre pas du tout les carrières artistiques, mais n'y porte pas un intérêt ni une croyance folle.

Citation :
Est-ce que manque de bol tous vos potes ont été publiés à compte d'éditeur avant vous ?

Je n'ai qu'une seule amie qui soit dans le milieu, dans la BD plus précisément, et était déjà publiée lorsque je l'ai rencontrée.

Citation :
Est-ce que vous ressentez sur votre nuque le couperet du capitalisme, toujours prêt à nous exsanguiner si ça peut remplir un peu plus les poches de la classe capitaliste ?

Tout à fait.
 
Flora
   
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Est-ce que vous avez des insécurités liées à l'écriture ?
Oui. Énormément. Au point que je me demande si j'ai toujours envie d'écrire.

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle soit si personnelle qu'elle révèle de vous quelque chose qui sera horrifiant pour votre entourage ?
Non. Même si ces derniers temps, en voyant passer des tas de posts accusateurs sur le traitement de tel ou tel personnage ou de tel ou tel thème, je me pose un million de questions chaque fois que j'écris quelque chose, de peur que ça soit mal interprété, ou que ce ne soit pas assez ci, pas assez ça... J'essaie de me renseigner et de me remettre en question pour l'éviter, mais du coup, ça génère un peu d'angoisse.

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle ne soit techniquement pas assez maîtrisée pour qu'elle n'ait pas l'air ridicule ? (Pourquoi l'expression artistique personnelle d'un être humain aurait une obligation de technicité ?)
Je vais interpréter ça comme "est-ce que tu as peur d'être nulle" : et oui, carrément. Je pense qu'à ce stade de ma petite carrière d'écrivain, je serais de mauvaise foi si je me catégorisais comme totalement nulle, mais me sentir moyenne ou un peu médiocre, ça m'arrive tout le temps. En partie parce que je me compare beaucoup et que je suis entourée de personnes très brillantes.

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle vous fasse perdre du temps que vous auriez pu rentabiliser en tradant du Forex ?
Pour le coup, pas du tout Razz

Est-ce que vos parents se sont moqués de vous quand ils ont su que vous écriviez ?
Même pas. J'ai toujours été soutenue par tout le monde : ma famille,  mes amis, même mes enseignants ! Ma prof de CM2 avait lu un de mes premiers romans devant sa classe, un chapitre par soir, c'était leur petite récompense s'ils étaient sages. Et à 15 ans, j'avais donné un manuscrit à mon prof de français, il était tellement emballé que c'est lui qui m'a parlé de l'édition en premier (et qui m'a dit de ne jamais payer pour être éditée : et toc ! Wink), il m'avait donné son adresse mail si les éditeurs voulaient savoir si un autre auteur me recommandait, etc. Je n'ai jamais donné suite, mais ça m'avait fait plaisir.

Est-ce que votre culture familiale c'est "la culture c'est des conneries tu seras pas comédien tu iras au théâtre quand tu auras gagné des sous pour payer ta place grâce à ton travail d'expert-comptable" ?
Pour le coup, quand j'ai dit à ma mère que je voulais être écrivaine, elle m'a dit "beaucoup d'appelés, très peu d'élus, tu ne veux pas un boulot plus sûr, et écrire à côté ?" Razz et j'ai suivi le conseil, je ne considère pas avoir été bridée.

Est-ce que manque de bol tous vos potes ont été publiés à compte d'éditeur avant vous ?
Non, j'ai été la première (ou quasiment) mais si je me suis dirigée vers l'édition, c'est parce qu'à un moment, toutes mes amies se sont mises à courir derrière un contrat d'édition. Franchement, moi, pendant très longtemps, ça ne m'intéressait pas du tout. Quand j'ai constaté qu'il y avait de moins en moins de gens intéressés pour me lire, et de plus en plus de gens qui alimentaient la section Edition avec des étoiles dans les yeux, je me suis dit que j'allais faire ça aussi, que ça ouvrirait le cercle de mes lecteurs...
Si c'était à refaire, je m'abstiendrais.

Est-ce que vous ressentez sur votre nuque le couperet du capitalisme, toujours prêt à nous exsanguiner si ça peut remplir un peu plus les poches de la classe capitaliste ?
Honnêtement, un peu, oui. Je me sens hyper-coupable à l'idée que mes maisons d'édition puissent perdre de l'argent à cause de moi. Ce serait forcément ma faute, parce que je n'écris pas assez bien, que je ne suis pas assez vendeuse, et tout, et tout. Et du coup, j'ai la pression, je vis avec la peur de cet échec-là aussi.

Si je regarde objectivement mon parcours, j'ai plein de raisons d'être rassurée sur ma capacité à écrire : j'ai été publiée dans plusieurs maisons (donc je ne peux pas me dire que ma première éditrice me kiffe et qu'elle accepte tout ce que j'écris, plusieurs personnes ont évalué mon travail...), j'ai gagné plusieurs concours, mes écrits ont toujours reçu un bon accueil auprès des JE... mais ce n'est jamais assez, j'ai toujours de bons arguments pour répondre que ça ne prouve rien. Je veux toujours que ce soit mieux, c'est devenu une compétition permanente, j'ai presque perdu le plaisir d'écrire, comme je l'ai dit en introduction.


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Ça me touche de lire vos messages, ça donne l’impression de pas être seule face à ses anxiétés. Et courage à toutes I love you

Citation :
Non. Même si ces derniers temps, en voyant passer des tas de posts accusateurs sur le traitement de tel ou tel personnage ou de tel ou tel thème, je me pose un million de questions chaque fois que j'écris quelque chose, de peur que ça soit mal interprété, ou que ce ne soit pas assez ci, pas assez ça... J'essaie de me renseigner et de me remettre en question pour l'éviter, mais du coup, ça génère un peu d'angoisse.
Je suis absolument terrifiée par ça, alors que je fais super gaffe de base (et que j’étais déjà pas mal renseignée via le web anglo-saxon). TikTok c’est vraiment le pire, j’ai vu une polémique autour d’une autrice en l’accusant d’avoir plagié (et d’autres trucs) ses couvertures… alors que c’est même pas de son ressort c’est celui de la ME. Enfin bref, je comprends TELLEMENT. C’est super anxiogène comme climat.
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Coucou !

Citation :

Est-ce que vous avez des insécurités liées à l'écriture ?

Énormément. Je pense que ça prend une telle place dans ma vie qu’on frôle l’insécurité existentielle à ce niveau :p

Et je sais d'expérience que quasiment tous les auteurs ont des insécurités plus ou moins profondes.

Citation :
Mais genre, quoi ?

J’ai eu la chance de commencer à publier très tôt dans une belle maison. C’était un énorme privilège dans le sens où ça m’a permis de découvrir très tôt le monde de l’édition, de savoir dès le collège que je voulais devenir écrivain de profession, ça m’a donné la confiance qu’il fallait pour me convaincre que c’était possible et que je pouvais me lancer à corps perdu dans l’écriture.

Mais paradoxalement, si j’ai eu la chance de publier très tôt, c’est parce que j’exprimais une douleur profonde pour une jeune ado sur laquelle je n’arrivais pas à mettre de mots autrement (j’y reviendrai sur ton point d’après).
Aussi, ça m’a mis sur les épaules une pression colossale dans le sens où j’ai eu l’impression que si j’avais réussi si tôt, je DEVAIS pouvoir réussir à nouveau. La période sans publication entre mes 13 et mes 17 ans m’a complètement désespérée parce que je me demandais si mes efforts rimaient à quelque chose, si finalement on ne s’était pas trompé en me disant que j’avais du talent quand j’étais plus jeune. J’ai eu une période obsédée par la performance qui laisse des séquelles à l’âge adulte ! J’ai très mal vécu le fait d’avoir connu la reconnaissance et la « lumière » médiatique… sans réussir à reproduire le miracle pendant plusieurs années.

Citation :

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle soit si personnelle qu'elle révèle de vous quelque chose qui sera horrifiant pour votre entourage ?

Oui. J’écris énormément sur les violences (notamment sexuelles) faites aux enfants, de façon détournée, suggérée ou parfois plus frontale. Ma mère m’a dit cash ne rien pouvoir lire de moi car ça la faisait trop souffrir de retrouver ce genre d’allusion. Que c’était trop dur pour elle – qu’est-ce que j’étais censée comprendre de ça ? - . Je suppose que ça la renvoie à une image de moi qu’elle préfère ne pas côtoyer. Quant à mon père, il est un de mes premiers lecteurs mais je ne suis pas sûre qu’il soit sensible au sous-texte de la même façon. Mais que je le veuille ou non, ces failles personnelles conditionnent ma façon d’apprivoiser mes émotions et de les transmettre. Ça hantera la plupart de mes textes pendant longtemps. Mais je n’en ai pas honte du tout, au contraire.
C’est amusant je n’avais jamais mis publiquement de mots là-dessus, mais je n’ai aucune raison de retenir ma sincérité là-dessus !

Citation :

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle ne soit techniquement pas assez maîtrisée pour qu'elle n'ait pas l'air ridicule ? (Pourquoi l'expression artistique personnelle d'un être humain aurait une obligation de technicité ?)

Personnellement je m’en fiche. Je ne suis pas une grande technicienne de la littérature, mon style n’est pas des plus splendides et je manque encore de bagage littéraire pour manipuler la langue autant que je le souhaiterais… mais mon niveau me suffit, même si je m’emploie à l’améliorer chaque jour. Il me permet de faire voyager mes lecteurs et de communiquer les émotions que je souhaite. Je ne souffre pas vraiment des remarques sur la forme du texte : j’entends les critiques sans les prendre personnellement. Tant que j’arrive à cogner mon lecteur et à lui permettre de s’évader l’espace de quelques pages, je suis heureuse.  

Citation :

Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle vous fasse perdre du temps que vous auriez pu rentabiliser en tradant du Forex ?

Jamais je n’ai considéré l’expression artistique comme une perte de temps (sauf dans les moments de dépit extrême suite à des refus répétés d’éditeurs). Comme je l’ai dit plus haut, c’était surtout un langage d’urgence pour moi quand j’étais enfant.

Citation :
Et comment ça se fait ?

Cf plus haut :p

Citation :
Est-ce que vos parents se sont moqués de vous quand ils ont su que vous écriviez ?

Non mais ils ne m’ont jamais vraiment encouragée non plus. J’ai mis 10 ans à les faire venir sur un salon. Ils sont heureux et  fiers de moi, mais ils ont toujours eu une certaine distance avec mon art.


Est-ce que votre culture familiale c'est "la culture c'est des conneries tu seras pas comédien tu iras au théâtre quand tu auras gagné des sous pour payer ta place grâce à ton travail d'expert-comptable" ?
Non, mais ils m’ont vivement encouragée à trouver un vrai métier en parallèle de l’écriture (ils ont eu raison).

Citation :
Est-ce que manque de bol tous vos potes ont été publiés à compte d'éditeur avant vous ?

Non, j’ai commencé très jeune. En revanche j’ai vu des collègues publiés plus tardivement que moi exploser en matière de ventes et accumuler en une parution 10 fois le nombre de ventes que j’avais fait en plusieurs années de carrière. C’est le jeu, mais ça fait mal. Je pense que mon égo est encore un peu trop à vif à ce niveau ! En salon, j'ai déjà eu des lecteurs impressionnés pour me dire un truc du genre  "Ah, mais tu connais XXX ? C'est génial, c'est mon auteur préféré je fais justement la queue pour aller le voir !"

Citation :
Est-ce que vous ressentez sur votre nuque le couperet du capitalisme, toujours prêt à nous exsanguiner si ça peut remplir un peu plus les poches de la classe capitaliste ?

Pas vraiment. Je suis à l’aise financièrement et dans ma vie sociale, je n’ai aucune forme de pression relative au système dans lequel je vis… sauf vis-à-vis des aberrations humaines qui conditionnent le métier d’auteur (coucou l’URSSAF Limousin, l’IRCEC et toutes ces joyeusetés). C’est moins lié au capitalisme lui-même qu’à un irrespect violent des professions artistiques et de l’écriture particulièrement.

Citation :
Je suis en train d'écrire ce post parce que j'ai l'impression d'être en décalage avec un nombre non-négligeable de membres du forum sur des choses que ces membres considèrent comme allant de soi. Je voudrais comprendre comment ça se fait avant de devenir le genre de membre qui n'écoute rien quand on lui parle.

Cependant, "révélez vos insécurités" c'est quand même pas top comme concept de topic, du coup faut sans doute trouver un moyen de tourner ça... mieux ? Hum. Si vous vous rendez compte en écrivant votre post que vous écrivez des choses que vous n'êtes pas prêt à ce que les gens lisent vaut peut-être mieux pas le poster... Peut-être qu'il vaut mieux ne poster ici que si vous avez déjà réfléchi à la question ? Ou si vous avez eu un breakthrough à un moment et que vous êtes passés à un autre modèle plus serein ?

Je trouve ça bien de creuser ce genre de chose ! On a souvent tendance à enterrer les insécurités plutôt que de les exposer, alors…   study
 
Verowyn
   
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Citation :
Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle soit si personnelle qu'elle révèle de vous quelque chose qui sera horrifiant pour votre entourage ?

Pas exactement en ces termes, mais je rejoins ce qui a pu être dit au niveau des notions de vulnérabilité et pudeur.
On met une part de nous en écrivant. Non seulement ça, mais il peut y avoir le risque d'être mal compris et que les gens se fassent une fausse idée de vous à cause de ce que vous écrivez. Genre que vous avez une vie sexuelle débridée si vous écrivez de l'érotique, ou que vous ne vous êtes pas remis d'une rupture si un personnage est obsédé par un chagrin d'amour, alors que c'est juste des thèmes qu'on peut trouver intéressants sans qu'ils soient auto-biographiques.

Je n'ai pas de problème à ce que mes proches lisent ce que j'écris, mais j'ai besoin de savoir qu'ils l'ont lu. C'est arrivé qu'on me mentionne au cours d'une conversation "ah mais oui, j'avais lu ton texte en ligne à l'époque" six mois plus tard, et de me sentir un peu choquée. Parce que oui, écrire, c'est un peu se mettre à poil. J'ai pas de problème à ce qu'on me voie à poil parce que j'ai pas de maillot et que je me baigne avec des amis, mais j'ai pas envie qu'on m'ait vue à poil sans que je sois au courant. Very Happy

Citation :
Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle ne soit techniquement pas assez maîtrisée pour qu'elle n'ait pas l'air ridicule ? (Pourquoi l'expression artistique personnelle d'un être humain aurait une obligation de technicité ?)

Non, pas sur la technique.
Après, je m'excuse toujours un peu d'écrire des genres "moins littéraires" (romance, érotique, young adult, imaginaire) quand je côtoie des auteurs qui écrivent des genres plus "sérieux", tout en étant intimement persuadée qu'on ne devrait pas faire d'échelle de valeurs entre les genres. Bonjour la contradiction.

Citation :
Est-ce que vous avez peur que votre expression artistique personnelle vous fasse perdre du temps que vous auriez pu rentabiliser en tradant du Forex ?

Pas en tradant, non, mais ça m'arrive de me demander si j'emploie au mieux mon temps, si ce que j'essaie de dire n'a pas déjà été dit, et mieux, par d'autres, et si, personnellement, je ne prendrais pas plus de plaisir à consommer de l'art ou de la littérature qu'à essayer d'en produire.

Citation :
Est-ce que vos parents se sont moqués de vous quand ils ont su que vous écriviez ?

Je l'ai longtemps caché car il y avait une certaine toxicité et que j'avais besoin de mon jardin intime.
Je me disais que je leur dirais quand je serais publiée et que mon écriture serait passé de l'ordre d'intime à publique.
Sauf que ce que j'ai publié, c'était principalement de l'érotique, et je me voyais mal faire lire ça à mes parents.
Au final, je l'ai dit à ma mère après le décès de mon père parce que j'ai eu envie d'abattre certaines barrières.

Citation :

Est-ce que votre culture familiale c'est "la culture c'est des conneries tu seras pas comédien tu iras au théâtre quand tu auras gagné des sous pour payer ta place grâce à ton travail d'expert-comptable" ?

Je crois qu'il y a toujours eu un espèce de double discours "fais ce que tu veux et qui te rends heureuse" en surface, "mais dans la limite du raisonnable et qui te fasse mener une vie respectable" en sous-texte.

Citation :
Est-ce que manque de bol tous vos potes ont été publiés à compte d'éditeur avant vous ?

Non. J'écrivais dans un milieu, la fanfic, où le compte d'éditeur n'est pas du tout la priorité. Je m'en suis détournée pour publier, et puis j'y suis revenue.

Citation :
Est-ce que vous ressentez sur votre nuque le couperet du capitalisme, toujours prêt à nous exsanguiner si ça peut remplir un peu plus les poches de la classe capitaliste ?

Absolument.
Je dois constamment jongler entre des trucs qui me boarfent mais remplissent le frigo et des projets passion qui rapportent que dalle en me sentant coupable quand je fais les uns (pas mes valeurs) et quand je fais les autres (c'est pas sérieux, je devrais plutôt chercher un moyen de gagner ma vie).
Sur la condition de l'auteur.ice sous le capitalisme, j'avais écrit ça il y a déjà quelques années en arrière, et en le relisant, je trouve que ça pose quelques pistes intéressantes : Auteurs assistés et utilité sociale.


Dernière édition par Verowyn le Ven 7 Avr 2023 - 0:06, édité 1 fois
 
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J'ai mis des bouts de moi dans mes récits. Je ressent l'impression d'y avoir glissé un bout d'âme, des morceaux de l'histoire qui m'a façonné. Et en exposant ces morceaux dans un livre, j'ai peur : Ils sont dissimulés, cachés au cœur de l'intrigue, répartis dans plusieurs personnages, je me suis créé de multiples cachettes. Je pense être le seul à savoir ce qui, dans mes écrits, relève de la création et ce qui relève de ce que je suis...
Mais j'ai peur (et envie en même temps) qu'on me découvre dans ce jeu de cache cache. J'ai peur du jugement car la personne qui jugerait un texte jugerait sans s'en rendre compte tout ce que j'ai pu mettre de moi dedans.
C'est un peu comme couper la tête d'une marionnette, ce n'est pas grave en soi, sauf si la main du marionnettiste est dedans. Et dans mes livres j'ai mis bien plus que la main.

Et pourtant savoir qu'on me lit est une sensation tellement étrange. Un sentiment mêlé d'angoisse et d'espoir...
Et parfois l'alchimie se fait, le texte touche son lecteur et l'espace d'un moment, j'ai la sensation que des morceaux de mon âme ont parlé à ceux d'une autre personne. Et ça c'est merveilleux.

Et il y a les autres fois... mais elles nous laissent un goût amer.
Et je sais qu'il m'est arrivé d'être le lecteur qui a fait ressentir à d'autre cette sensation et je n'aime pas ça. Le texte n'est pas compris, pas aimé, ou laisse indifférent. Et là, la souffrance est parfois grande. On se sent sali, incompris, en colère et triste tout à la fois.

En ce moment je n'arrive plus à écrire. Ce que je fais me semble fade, comme si je n'arrivais plus à trouver en moi d'organe capable d'insuffler la vie dans ce que j'écris. Comme si c'était mort (ou du moins pas assez vivant) dans mon coeur pour pouvoir le partager et alimenter une histoire. Cette sensation de vide est déprimante aussi et m'use. Je préférerais parfois n'avoir jamais écrit plutôt que de me rendre compte que je n'en suis plus capable.
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