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 La poésie, c'est quand même mieux en 4k

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Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Sauf qu'il me semble que la plupart des vidéopoéètes·ses cité·es possèdent un bagage audiovisuel – a minima un goût pour le cinéma, voire le cinéma expérimental – et l'exploitent, tout en mettant l'accent sur le contenu "texte". Je ne fabrique jamais un vidéopoème "au hasard", par exemple. Il y a toujours un travail du point de vue, du plan, des couleurs, du montage, des effets de sens ou de rupture de sens entre image et texte, image et son, son et texte, etc. et j'ai l'impression que c'est un peu partout pareil (ce qui ne veut pas dire que c'est toujours réussi, c'est un petit champ qui n'en est qu'à ses débuts !). J'étais assez d'accord avec ta proposition de lecture des vidéos de Patrick Muller par ailleurs – je l'avais proposé à titre d'exemple non depuis mes goûts mais depuis cet effet de rencontre d'un public non prévu au départ.

Je vais donner un exemple concret d'un vidéopoème que j'ai aimé récemment, et tenter d'expliquer pourquoi. Je le ferai peut-être avec d'autres mais comme je suis dans le train ma connexion n'est pas terrible !


Il y a par exemple ce poème de Miel Pagès, que je trouve très chouette. La pratique du cut up n'est pas neuve, elle a même été redynamisée avec les poésies web et des petits jeux viraux sur les réseaux sociaux qui consistaient à faire des piles de livres pour que leurs titres forment un texte mis bout à bout (très populaires pendant les confinements de 2020). Miel est de manière générale très soucieuse d'utiliser les esthétiques web adolescentes (elle travaille en ce moment sur un projet à partir des skyblogs des années 2010 !), et elle le fait sans ironie, mais pour que sa pratique poétique soit innervée par cet aspect de sa propre culture. Ce que j'ai aimé dans ce vidéopoème, c'est le dispositif très simple (on n'est pas dans du film), parfois même un peu dégueu avec les captures d'écran pas toujours alignées, mais diablement efficace parce qu'il propose deux narrations : on peut "accepter" le récit nouveau construit par le cut up, comme poème autonome, mais aussi faire fonctionner tout le hors champ, d'autant plus bruissant qu'il est composé de multiples points de discussion (on reconnaît les boîtes de prélèvement, messenger, insta ou whatsapp, aux codes couleur) et d'origines que l'on ne comprend pas. C'est la force du cut up peut-être : on veut croire au montage, mais l'on s'interroge sur les aires de prélèvement, et ce qu'elles racontent presque malgré elles (il y a un truc "presque" voyeuriste). Bon comme je suis dans le train je ne peux pas écouter l'audio, il me semble que c'était juste de la musique entraînante ? voili voilou, je pense que ça pourrait être chouette de s'appuyer sur un petit exemplier pour en formuler une critique (comme avec Patrick Muller), pour tenter de comprendre ce qui pourrait être tenté, ce qui peut mettre à distance, etc
 
Érème
   
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Érème  /  /quit


Est-ce que tu penses que tu aurais interprété différemment les choses si, par exemple, nous ne parlions pas de vidéo-poésie en 2023, mais que nous étions en 1970 et que l’on te montrait nos premières productions en hip-hop ?

C’est une vraie question, parce que plus je te lis, moins je comprends le fond de ton propos – sinon l’idée qu’il y aurait un « manque de maîtrise du langage cinématographique » ; argument que je trouve assez paradoxal avec le reste de ton discours sur l’art d’ailleurs.

(posté en même temps que Pasi)
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Jdoo
   
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Je crois que j'ai perdu le fil. Si on synthétise rapidement, quel serait le problème exactement ?
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Ozone
   
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Ozone  /  Autostoppeur galactique


Nuages rouges en deux mots. Tu ne peux pas décider de modifier l'argumentaire de quelqu'un en disant simplement et en poursuivant par un "moi je" . L'analyse de film ce n'est pas seulement du plan par plan... Généralement on s'attarde autour du sujet du film, sa genèse, son rapport technique, les idées esthétiques, sa poétique (notre sujet) son contexte socio culturelle et historique. Il y a toute une méthode (universitaires toutefois) établi qui est utile pour discuter des films. On peut pas balancer "ce qui peut être mis à profit dans une intention poétique. Il y a des procédés de montage et filmage qui ne sont pas gratuits dans les productions, qui véhiculent du sens, comme dans les langues parlées et écrites." Sans y donner un ou deux exemples !
Je pense que tu peux te tourner autour des travaux universitaires sur le cinéma qui ont longuement pensé l'analyse de film dans cette recherche poétique avec le regard du spectateur, les méthodes, le processus de création, le problème avec le populaire comme Jean Louis Comolli, Paul Vechiali,  Raymond Bellour, Nathalie Mauffrey et Alain Bergala entre autres qui répondent à certaines de tes questions présentées ici. Je ne suis pas spécialiste du sujet et je ne cherche pas à l'être. Cependant le sujet exposé m'intéresse particulièrement et je suis sur qu'on peut trouver un terrain à explorer dans les discussions. Mais je t'avoue qu'il est très difficile de synthétiser de façon cohérente toutes les problématiques (même si sur ta dernière publication tu as pris le temps de le faire) et de signaler cas par cas ce qui peut être discuter seulement sous ton aval, clairement ta méthodologie laisse vraiment à désirer, trop fouillis et pas assez d exemple. Ce qui donne cette impression d'affirmation autoritaire. C'est une perte de temps pour moi de répondre si cela continue ainsi, je n'utiliserai pas ta propre méthode pour répondre. Car cela donne vraiment une sensation d'entre soi que tu cherches vainement à dénoncer malgré ton propre discours, qui est très aliénant...
Je pense à Agnès Varda et sa cinecriture, comme celle théorisé par Marcel Hanoun par exemple qui nous permet de dénicher une certaine dialectique matérialiste dans les images avec l'écriture dont Bachelard à énormément travailler autour (sans pour autant s'intéresser à la cinématographie...). Les films et les vidéos poésie parle pour ce qu'elles sont. Je me répète (et pas que moi) des oeuvres qui patientent à être vu et interroger.


Dernière édition par Ozone le Dim 28 Mai 2023 - 2:50, édité 1 fois
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Noxer  /  Au nom de l'Abeille – Et du Papillon – Et de la Brise – Amen !


Citation :
Du reste, tu attends vraiment une analyse comparée plan par plan ? Tu ne vois vraiment pas de différence de vocabulaire/syntaxe audiovisuelle entre ces productions ? Franchement je veux pas encore t'accuser de mauvaise foi mais j'ai du mal à comprendre. Que tu sois pas d'accord est une chose, mais dire que mon seul argument c'est "l'attention" c'est fallacieux. Et en plus l'argument de l'attention il n'est pas mon souci personnel, il est le souci du sujet.

C'est pas de la mauvaise foi, m'enfin c'est des extraits de film, ça n'a pas grand-chose à voir avec la narration de la vidéopoésie... Au fond, toi, ce que tu voudrais de la vidéopoésie, à te lire, c'est qu'elle ressemble à l'idée du court-métrage... ce qui est intéressant aussi.

Citation :
Moi je n'ai pas troué de réponse satisfaisante sur ces 2 axes dans les productions soumises. Ni en termes de langage audiovisuel poétique, je n'ai pas reconnu de dimension particulièrement travaillée dans le discours du montage et du cadre, ni de capacité à captiver le spectateur. ce sont ces 2 pbk qui sont traitées...
Tout le travail se réduit au choix du sujet filmé, filmage plutôt hasardeux ou opportuniste dont on ne sait pas spécialement reconnaitre les valeurs de plan, et dans le choix/écriture d'un texte lu ou d'une musique....

Par exemple tout le monde a déjà filmé ou photographié, ou au moins été attentif à la lune avec les nuages qui passent, ou des jeux de lumières sous la pluie. C'est comme écrire "lune" ou "fleur" ou "vagues sur la plage" dans texte. Il suffit d'écrire ça ou de le montrer en film pour faire de la poésie ? Moi je ne pense pas. Il faut développer un propos poétique, pas juste penser que les mots ou les images sont poétiques par elles-mêmes. Et mobiliser ces images dans un sens particulier qui sera reçu par qui est sensible à cette poésie, si il comprend le langage qui s'exprime, si ce langage est compréhensible. c'est la base pour moi, c'est à cette base que j'essaye de revenir avant même de partir dans des théories sur l'expérimentation et la subversion poétique des codes académiques et narratifs. déjà réussir à faire un poème narratif, à raconter quelque chose en images et sons de manière poétique je pense que c'est un beau défi.

Mais en soi, tout ce que tu dis ici, c'est "je trouve ce qui est proposé mauvais/raté", je crois que ton propos serait beaucoup plus compréhensible si tu t'arrêtais à "je trouve cela mauvais car le langage me parle pas pour telles raisons etc" au lieu de "je trouve cela mauvais parce que le langage ne me parle pas et parle à une élite / soi-même". Je crois que les éléments que tu apportes pour justifier cela comme "mauvais" sont tout à fait entendables, mais je crois que ceux que tu apportes pour justifier que c'est élitiste sont très bancals. Je suis d'accord pour dire qu'il y a peut-être parfois un décalage entre un.e poéètesse qui investit le langage audiovisuel et une oeuvre fondamentalement créée par des gens qui utilisent ce langage pour s'exprimer (un peu comme ta grand-mère qui essaye d'envoyer un sms), mais c'est un peu dommage de ne voir ces oeuvres que par le prisme de cette comparaison et de ne pas voir le contenu, le message, les intentions, etc, ce qui est délivré (le message de ta grand-mère, si tu le prends comme tel, est absurde, à amasser des éléments de langage qu'elle ne maîtrise pas bien, mais tu comprends qu'elle veut te communiquer de venir passer manger à la maison le pigeon qui boîtait tout le temps).

La comparaison peut faire sourire, à titre personnel la vidéopoésie m'ennuie la plupart du temps (je n'arrive jamais à me concentrer sur un texte lu) mais je ne pense pas non plus que c'est mauvais ou décalé d'un point de vue audiovisuel, j'ai déjà vu bien pire venant de gens qui viennent pourtant de ce milieu. Donc bon je hausse un peu les épaules, je trouve cela bien que des gens explorent différentes manières de s'exprimer, je suis d'accord que y'en a peu qui sont vraiment cools, m'enfin c'est le cas de la poésie aussi, alors bon pas de quoi en faire tout un fromage sur un soi-disant échec et de presque accuser les artistes de ne pas être meilleur.e.s. Y'a pas de conspiration des vidéopoéètesses de faire de la vidéopoésie nulle juste pour que des gens la regarde et se disent que c'est nul, au fond cela ne change peut-être rien à leurs pratiques et leurs interrogations artistiques que cela plaise à untel ou non, je ne vois pas personnellement l'intérêt d'aller chercher un public qui n'existe pas, ni un public qui existe d'ailleurs. Peut-être que d'autres y voient un intérêt. Je ne crois pas que cela soit en tout cas pertinent pour commenter une pratique.
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Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Je trouve ta comparaison marrante, mais pas vraiment pertinente : la vidéopoésie n'est pas du cinéma, ni même de l'art vidéo, donc c'est plutôt comme si ta grand-mère utilisait le SMS pour t'envoyer directement le pigeon je pense.
 
Ozone
   
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Désolé Pasiphaé mais la videopoesie c'est du temps et du mouvement inscrit dans des images par un support capable de le supporter et de le projeter. La vidéo c'est un tout autre débat si c'est vraiment "cinématographique" a cause d'une remise en question du support. Mais la lecture des images en mouvement concerne pour la videopoesie un entre deux, cinéma et art vidéo (que Bellour nommé entre-image). C'est une question qui reste importante, surtout ceux qui croient à une certaine fin du cinéma... Le débat a besoin d être recentré.
Surtout que c'est bien le médium (la videopoesie) qui doit être interrogé, ce que je constate dans les différentes plateformes comme youtube que ce dernier subit diverses mutation rapides très difficile à analyser à causes d'une multitude de proposition chaque jour.


Dernière édition par Ozone le Jeu 2 Fév 2023 - 18:44, édité 3 fois
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Pasiphae
   
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


Oui, mais parmi les multiples combinaisons possibles, la vidéopoésie se concentre sur le texte (qu'il soit visuel ou non), et cela force une analyse un peu différente de celle qu'on met en œuvre pour le cinéma narratif. Je n'ai pas compris à partir de ta troisième phrase !
 
Ozone
   
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Eh bien le cinéma narratif se concentre également sur un texte cinématographique, chaque film est concerné par son écriture, c'est également le cas pour la poésie, non?
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Désolée, je m'exprime sans doute mal : le cinéma narratif se concentre sur une écriture filmique, justement, quand la vidéopoésie se concentre plutôt sur le médium "texte". En fait c'est compliqué parce qu'il existe un vrai flou terminologique autour des termes écriture / texte / langage / langue, alors même que "musique", "son" ou "vidéo" sont moins équivoques lorsqu'on veut évoquer des différences médiatiques. Disons "texte fait de lettres formant elles-mêmes des mots" (c'est nul comme définition Sad )
 
Chamanii
   
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nuage-rouge a écrit:
[…] il est question de réfléchir VOLONTAIREMENT à le réception de son travail et à l'attention portée à la maitrise d'un certains langage audiovisuel pour briser un entresoi de la poésie.
[…] on peut essayer de comprendre pourquoi avec notamment des trucs qui intéressent les gens.
[…] pour qui et à qui on s'adresse ? Moi je parle de ça.

La question initiale, pour moi, n’a pas de sens ; et si je m’attarde ici c’est pour voir la manière dont vous y répondez car, à mon avis, c’est réfuter le concept de poétique et de « création ». C’est faire une étude de marché comme je l’ai déjà dit.

Quant à ce fameux entresoi de la poésie, il ne s’inscrit pas dans les œuvres elles-mêmes, mais bien dans l’image qu’a notre société d’une poésie passée et qui a malheureusement été uniformisée (un non-sens, et il est fort à parier qu’ils se demandaient comme faire du plaisant, « un beau poème c’est ça »).

En fait, cherchez pas, si personne ne s’y intéresse c’est parce que personne n’en rien à foutre, « sait déjà ce qu’il va y trouver ». Je me souviens de mon pote à qui j’ai proposé de lui lire un poème et qui en un quart de seconde m’a dit « oh non ! » comme si je lui proposais un bain de merde. Pourquoi ça n’intéresse personne ? parce que les gens ne sont pas curieux, à côté tu leur proposes le Roi Lion 4, ils savent qu’ils vont se faire chier, mais ils regardent quand même, il y aura les mêmes blagues que sur le précédent au moins. Alors vous voulez être lu/regardé, faites le Roi Lion 5.

Admettons qu’ils s’intéressent, c’est normal que des concepts nouveaux soient mal reçus, c’est « nouveau », les gens ont besoin de sentir qu’ils ne sont pas tout seul à apprécier, pour pas se sentir freak ou je sais pas quoi ; mais fort heureusement les artistes s’inspirent les uns les autres, consciemment ou inconsciemment, ils s’agglutinent et le regard de la critique s’affine. Combien d’artistes inconnus pour un qu’on adule ?

Pour moi, le « travail » de l’artiste c’est de se demander ce qui le touche et pourquoi, et recracher ça, point. Le reste, c’est vouloir être une star.

J'ai pourtant connu l'inverse de ce que je dis plus haut. Un travail à l'encre, plus ou moins abstrait, que j'ai produit dans le seul but de tester des outils ; et là l'illumination autour de moi, mes profs, ma famille, tout le monde à trouvé ça génial (à part la vieille du coin qui n'aimait que les gravures classiques). J'ai exposé ce boulot à l'autre bout du monde et tout le monde trouvait ça super. Bah franchement je me suis posé des questions...

On ne peut juste pas savoir comment on va toucher les autres. Si ce qu'on fait ne reçoit pas un accueil auprès du public, tant pis, je crois, si vous faites de la poésie pour bouffer vous allez avoir faim de toute façon.
 
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Pasiphae a écrit:
Je trouve ta comparaison marrante, mais pas vraiment pertinente : la vidéopoésie n'est pas du cinéma, ni même de l'art vidéo, donc c'est plutôt comme si ta grand-mère utilisait le SMS pour t'envoyer directement le pigeon je pense.

Je ne sais pas ce qu'est "l'art vidéo" ni en quoi ce serait différent de la vidéopoésie, peut-être suis-je ton grand-père aux yeux des nuances artistiques que tu possèdes pour différencier ces oeuvres, mais je crois que je ne me risque pas à dire que les techniques sont plus ou moins les mêmes, non ?
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Pasiphae  /  Truquage geniphasien


En vrai c'est une discussion qui a cours et qui n'est pas vraiment réglée. Les techniques sont les mêmes mais l'accent n'est pas mis sur le même composant médiatique (à mes yeux du moins), ce qui fait que les critères de valeur ne peuvent pas être tout à fait les mêmes (par exemple on peut avoir des images un peu pourries, un montage pauvre et répétitif, et faire quelque chose de génial parce que le rapport incrustation de texte / image / voix off fonctionne du feu de dieu, comme chez Milène Tournier) . Mais il y a plein de gens qui ne sont pas d'accord avec cette position, et même moi je n'en suis pas certaine (j'imagine qu'il existe des pans du cinéma expérimental qui ont aussi mis l'accent sur le texte) !
 
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Il y a toujours ce problème du sens sur lequel on se fracasse. Ce sens absolu recherché est castrateur. À ce titre on ne pourrait produire une œuvre que parce qu’elle aurait du sens. Que seuls quelques élus auraient la possibilité de découvrir (à ce propos, penser qu’il y en a qui cherche ce sens absolu, en se la racontant, comme un cochon des truffes, me remplis d’amusement). Penser de cette façon s’est s’imaginer qu’il y a du sens en dehors de nous et c’est bien la meilleure façon de se limiter dans notre expression, limitation qui est l’erreur de tout art autoproclamé académique. Pour moi l’intérêt d’une démarche artistique, ce n’est pas de trouver un message — quelque soit le média, cinéma, poème, peinture, etc — porteur d’un idéal permettant de toucher du doigt la vérité absolue. On parlait ici de Bachelard qui a noté, que réalité et rationalité ce n’est pas la même chose et qu’il n’y a jamais une stricte bijection entre les deux. N’est-ce pas la force et la faiblesse de la rationalité, d’inventer des chimères qui tiennent debout ? Produire une œuvre aussi anodine que l’on puisse l’imaginer est porteuse d’un sens uniquement parce qu’il y a des sujets pour lui en donner voir la réinterpréter à l’infini. Si on retire tous les sujets, le sens que les sujets avaient mis dans l’œuvre disparaît aussitôt, le sens d’une œuvre ne survis pas à l’absence de ce pour qui il a été créé — on a ainsi perdu à jamais le sens des peintures pariétales, les efforts pour leur en redonner ne relèvent que de la reconstruction —. Il n’existe pas d’œuvre qui se suffise à elle même (et qui pour l’admirer dans un univers dépourvut de sujet ?) En tant que telle, la moindre parcelle de film (ou vidéopoésie) produite ne peut avoir un sens uniquement que parce que quelqu’un lui en donne.   L’œuvre qui semble ennuyeuse, mal faite, bancale à certain (et là ce ne sont que des jugements de valeur, donc s’étriper sur ses critères relève de la psychose morbide) ne le sera pas pour d’autre. Une personne trouvera une œuvre signifiante, une autre non. Celle qui ne la trouve pas signifiante, ne peut pas dire qu’il n’y a rien à comprendre (enfin si, il peut le dire, mais son avis n’a pas d’importance), celui qui la trouve signifiante, ne peut pas dire que l’œuvre est porteuse de vérité absolue et par la même éclipse toutes les autres (je hais les gens qui ont un top 10 des livres, des films préférés), puisque porteuse uniquement de sa propre vérité. Comprenez bien qu’avec l’art on nage dans le relativisme jusqu’au cou, voir même dans le perspectivisme, car créer une œuvre est aussi une façon de générer de la valeur. Dure révélation peut être, car il nous faut perdre à jamais l’illusion et la quête de l’absolu : l’art n’est et ne peut être que relativiste et ne sera jamais un révélateur d’absolu qui n’existe nulle part.
C’est pourquoi.
Je trouve que ces petites vidéos ont un intérêt, quels que soient leurs factures, leurs façons d’être monté, leurs niveaux de maîtrise, leurs maladresses, les intentions de l’auteur/auteure (le sujet donc), le message qu’il ou elle a voulu y mettre. Si ces petits témoignages, qui moi me touchent au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer (et je comprends que ça glisse sur la tête de certain, comme l’eau sur les plumes d’un canard et ça pour être étanche on a bien compris qu’il l’était), si ces petits témoignages, donc, traversent les siècles, et bien se sera autant de petits miracles visionnés par l’homme et la femme du futur qui ne pourront être que toucher, comme on l’est lorsque l’on regarde un tesson de cruche cassé datant de 3000 ans. Voilà, il suffit juste de ça pour faire de la poésie, un bout de céramique, la poésie c’est penser et partager sa pensée, et pour cela on a besoin de média (vidéo, voix, texte, film, peinture, champ, etc..). C’est bien effectivement une affaire d’entre soi, qui ne concerne uniquement l’humanité. Les étoiles, les planètes et les galaxies elles s’en moquent bien. La poésie se trouve aussi sur les périphs gris et poussiéreux et les roues de bagnoles abandonnées sur les bas côtés de la route. Tout dépend, et ne dépend que du regard que l’on pose sur ces objets.
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Je te rejoins, pour moi filmé a toujours était une tentative de montrer ce que je pense, une autobiographie de ma mémoire, en dévoilant des images qui m'ont provoquer ce désir de filmer de façon spontanée très souvent. Comme la poésie, il y a des mots qu'on a envie d'assembler, de bricoler et de produire ce quelque choses avec trois fois rien mais qui possède une certaine valeur dans la transmission avec autrui.
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