Bonjour,

Je reviens donner des nouvelles. J'ai eu l'éditrice au téléphone pendant une heure et demie ce matin et je l'ai trouvée vraiment bien. Elle m'a envoyé un modèle de contrat dans la foulée et m'a donné un délai plutôt important pour me décider. J'ai beaucoup apprécié, également, son expression, sa franchise, sa capacité d'écoute, sa culture de l'édition YA et l'impression de professionnalisme qu'elle dégageait.

Voici les infos que j'ai glanées (et que je peux partager) :

Les +
- l'éditrice était traductrice : pour moi c'est positif, parce que ça veut dire qu'elle a un bon niveau de français et sait gérer des corrections.( L'adresse de Paris est bien une BP qui correspondait à l'ancienne boîte)
- la cession des droits est de 5 ans (super rassurant : on ne signe pas un contrat avec le diable)
- il y a bien un à-valoir
- le pourcentage des DA est vraiment correct
- il y a 3 personnes dans l'équipe : l'éditrice qui s'occupe du travail éditorial, une chargée de comm/réseaux sociaux, une responsable CL
- la ME vend aussi des carnets qui marchent bien et propose d'en faire sur le thème de ses parutions. Je trouve cette idée super sympa et originale, et c'est un bon coup de comm !

Les -
- pas de correcteur externe pour l'instant (comptent en embaucher un en 2022)
- POD
- 3 mois d'exclu à Amazon pour la vente du numérique

MaxenceSardane a écrit:

- 3 mois d'exclu à Amazon pour la vente du numérique

Ce détail est ultra bizarre quand même...
J'imagine que c'est pour inclure le truc dans l'abonnement Kindle, mais ça reste weird un peu.

Pour les autres points, c'est super !
Bien sûr, c'est encore une nouvelle ME, donc il faudra attendre encore pour voir comment elle se développera, mais je pense qu'elle est sur la bonne voie.

Oui, et d'ailleurs, elle m'en a parlé direct. Mais j'avais déjà entendu parler d'autres ME qui faisaient ça.
Et oui, c'est bien à cause de l'abonnement Kindle...

Pour ma part, je connais pas d'autres ME qui font ça.

Enfin... pour être honnête, j'en connais une... mais c'était total exclu Amazon... ça s'est mal passé, je ne suis plus chez eux (plus jamais) et je vois que de plus en plus d'auteurs quittent le navire aussi... alors... j'ai des doutes sur le modèle économique.

Je veux bien croire que Amazon est un gros vendeur, mais... ça prive quand même de beaucoup de ventes dans les trois premiers mois (qui sont les mois les plus importants). Une ME a tout intérêt à vendre le numérique elle-même sur son propre site d'ailleurs (elle touche + de profits de cette façon) et sans parler des gens qui achètent le numérique sur le site de leurs libraires (genre moi).

Je me rends pas compte, j'achète quasiment que sur Amazon (oui je sais c'est mal, mais j'ai mes raisons)

En quoi cela prive beaucoup de ventes ? Une ME pas très connue ne doit pas générer beaucoup de trafic sur son site, non ?

Ben, selon moi, tous les canaux de diffusion sont à prendre.
Y'a beaucoup de monde et tout le monde a des habitudes de consommation différentes.
Moi, par exemple, j'achète presque toujours mes livres sur le site leslibraires.ca où je peux commander du broché et du numérique aux librairies indépendantes près de chez moi. Je trouve cela super important. D'autres personnes qui habitent, par exemple, dans un pays qui n'est pas desservi par les librairies françaises pourraient avoir pour habitude de commander sur Amazon parce qu'ils livrent jusque chez eux.

Cela dit, pour moi, une exclusivité Amazon... ça ne rime pas forcément avec un gage de sérieux.
C'est peut-être un préjugé cela dit. Mais les maisons d'édition implantées - sauf si partenariat exceptionnel il y a - ne sont pas exclusivement distribuées sur Amazon (même pendant un temps limité). Amazon a mauvaise réputation d'ordinaire dans le milieu littéraire (car il n'est pas très apprécié des libraires). En tant que ME, mettre une exclusivité Amazon... c'est pas super pour les libraires.

Je suis d'accord. Je fais justement partie de ces lecteurs vivant au milieu de la forêt, dans un no-man's land desservi par rien du tout et où les seuls à livrer en temps et en heure sans perdre le colis, c'est Amazon. Triste, mais vrai.

J'aurais moi aussi tendance à me méfier des ME en contrat exclusif machin-chose, tout comme je me méfie du POD. Mon rêve, c'est le classique broché vendu en librairie. Mais ça a l'air compliqué d'atteindre ce saint Graal de nos jours... :/

Le POD... ça peut être un choix environnemental. Ça peut aussi super bien fonctionner pour des ME comme Bookmark qui se sont implantées dans leurs niches. C'est aussi souvent un choix économique (quand t'as peur de rester avec des exemplaires sur les bras), bien que techniquement : plus tu en imprimes, moins ça coûte cher. Avoir un tirage, même petit, c'est cool aussi, parce que ça assure une certaine garantie à l'auteur (garantie de ventes, garantie d'implications monétaires de la part de la ME, garantie de confiance... etc.). Le tirage va souvent de paire avec l'à-valoir : on se positionne sur l'à-valoir en fonction du tirage initial.

Mais je suis d'accord avec toi (et pour l'avoir expérimenté) : méfie-toi à la seconde où il y a le mot "excusif" dans un contrat

Oui, je sais... à terme, les brochés vont disparaitre. Mais c'est un autre débat !

Peut-être bien, mais je ne pense pas que ce sera de notre vivant !

L'exclu Amazon m'avait interpellé aussi lors de mon premier contact avec la ME, d'autant plus que m'étant beaucoup concentrée sur l'écriture jusque là, je n'étais pas très au fait des us & coutumes dans le milieu. Un peu mais bon...

L'éditrice avait été rassurante, l'idée, c'est de communiquer autour de la ME aux abonnés Kindle, se faire connaître + pouvoir jouer d'une sorte de deuxième sortie au terme des trois mois, quand le roman devient dispo partout.

Ce qui aurait puer je pense, c'est si la fin de cette exclu avait eu des conditions style "l'exclu prend fin à partir de tel nombre de vente", "révision des DA" etc. Heureusement ce n'est pas le cas et c'est précisé sur le contrat.

Je commande pour ma part très peu sur Amazon... En fait, seulement quand je n'ai pas d'autres possibilités de me procurer un livre. Mais je comprends ceux qui le font, j'ai la chance d'habiter dans un quartier où il y a quinzaine de librairie, une SFFF, une intello, une sur trois étages, deux jeunesses, une de fin de série + tous les bouquinistes ^^

Pour le POD, j'avais lu un article, axé environnement, que j'avais trouvé très bien. Si jamais je retombe dessus... Moi aussi bien sûr je rêve de tirage et place en librairie, mais je garde à l'esprit que pour un premier roman, un contrat à CE dans une petite maison sérieuse, c'est déjà chouette. Je verrais si dans l'avenir, une plus grosse structure me tend les bras... ou je resterais chez l'Abeille Bleue ^^

Surtout qu'en plus, très peu de libraires acceptent d'acheter le premier roman de M. Inconnu-au-bataillon, édité chez Nouvelle Maison... mais bon, on en rêve ! La première chose qu'on me demande lorsque je parle d'édition autour de moi, c'est le fameux "et ce sera dispo en librairie ?"

Pour l'exclu Amazon, maintenant que tu me le dis, oui, il y avait l'argument de l'effet "deuxième sortie" pour refaire parler du livre. J'y connais rien en comm, je sais pas ce que ça vaut concrètement.

Et sinon, on touche des droits sur les exemplaires téléchargés par les abonnés Kindle ou ... ?

Oui, normalement, tu touches des droits sur les exemplaires téléchargés par les abonnés Kindle. C'est payé au nombre de pages qui est lues. Et tu touches le % qui est à ton contrat pour celles-ci.

Je ne crois pas vraiment à cet effet deuxième sortie... beaucoup de personnes ont Kindle... Je sais pas... J'ai l'impression que ça va s'essouffler vite. Je suis sceptique... je demande à voir.

J'ai eu une mauvaise expérience personnelle avec une exclusivité Amazon... alors ça a tendance à me refroidir directement.

Bien sûr que tu touches tes DA sur les pages lues Kindle

Après pour ce que vaut cette stratégie com... chacun en aura sa petite idée. Pour ma part j'ai fait le choix d'être un peu joueuse, et il y a quand même bon nombre d'éléments qui laissent entendre le sérieux de la maison.

Leah-B a écrit:

Bien sûr que tu touches tes DA sur les pages lues Kindle

Je sais que la question à l'air idiote, mais je suis dans la recherche et l'enseignement supérieur, donc, tellement habituée à travailler et produire du contenu gratuitement que tout me paraît avantageux !