Oh trop cool y aura peut-être des croisements alors ! je pense, comme les oranges, voler aux autres étals (un peu).

Oui, je me suis fixé un peu ça aussi comme objectif à atteindre en 55 poèmes, une réussite dans la canalisation, et la réception de l'envie - la mienne, ou celle du poète-détective ici. Merci pour l'encouragement !!

Je suis touché par vos passages, le dernier est un de ces poèmes que j'essaie d'écrire depuis le début (je crois qu'il doit y en avoir des tentatives dans les fleurézons, notamment, peut-être encore avant) : les scouts, les filles, et mon indisposture.

Mais, pour être honnête, je dois dire que je suis un peu déçu forcément de la réception de mes autres textes. Ceux qui coulent le moins sont, pour moi, ceux qui coulent le plus ; et si le dernier coule, c'est parce que c'est le regard de Majan sur Mathis - difficile de l'expliquer brièvement autrement que par l'alien.

Dans ce qui peut apparaître, généralement, plus confus ; c'est qu'il s'agit en fait d'une oeuvre (grappillée pour beaucoup) appréhendant son artiste - toujours le cinisme, hélas. Rien de nouveau - et rien de plus radicalement moderne, progressivement traditionnel.

C'est-à-dire, ou c'est moi qui écris, qui vole et qui recueille avec mes pieds..., qu'il me semble perceptible l'espèce de monstruosité qui sous-tend chacun de mes extraits. Qu'il me semble sourdre de mes gangues, comme un métal en fusion dessous la roche dure dessus la roche tendre - l'amande des noyaux planétaires ; qu'il y a l'effleurement, dans ce fatras entrelacé, d'un réel immense et de profondément (trans)rationnel.

Mais, c'est vrai, je m'inquiète peu pour l'heure de rationaliser, ou expliciter rigoureusement, toute la démarche maï-eddaïque ; je crois que beaucoup préférerait, aussi, cette réserve - le temps de (re)constituer toute l'oeuvre d'anticipation. Qu'un jour, elle devienne anticipée et pleine, et puis passée.

Je voudrais parfois dire, dans un excès de rage mal-placé : « vous feriez quoi, vous, pour rester les pieds sur terre quand vous réécrivez Mein Kampf, l'Edda, les textes sacrés, les idéologies de gauche, de droite, tous azimuts, sur fond de crise moderne posée par le consumérisme ? » Je dois être un bordel, je dois être en bordel - l'oeuvre doit être en bordel, tant que je suis un bordel (où tout ce que je croise, où tout ce qui rencontre mon ventre, baise et s'entrecroise).

Et peut-être, c'est ce qui rend le denier plus agréable à lire : nul besoin de chercher, tout y est dit plus clairement, parce qu'on n'y parle ni de Majan ni d'Edda ; et qu'il s'agit d'un regard posé en-deçà du garçon spectral que des filles ont pu voir.

C'est vrai que j'aimerais vraiment pouvoir en discuter vivement, et que ça bouillonne, et qu'on me reprenne, qu'on me corrige, qu'on m'assimile - ou qu'on me réponde. Qu'importe, qu'importe, qu'importe... tant que vous me laissez mes chaussures hermétiques, (césarées presque) !

Je ne sais pas, j'ai l'impression parfois que c'est mon ambition qui vous dérange (valeur très peu chrétienne, mais très chère à l'Islam) — les cultures qui promeuvent l'ambition sont, généralement, celles qui révolutionnent comme un dés-astre (le ciel dans un corps d'humus). J'imagine qu'elle ne cadre pas trop avec les vues qu'en peut avoir, par exemple, un MSD sur ce que peut-être la poésie dans notre contemporanéité ; je réfute cette idée, forcément, et je l'assimile aussi pleinement.

Il n'y a pas de poésie dans mes textes, puisque c'est Mathis qui, lentement, devient un texte — Majan un corps. Je veux dire, c'est une mort perpétuelle, des vies intermittentes.

L'amour, chez moi, n'est qu'un pari pascalien (champ scalaire et pas à la fois, point) - je ne sais pas aimer autrement qu'atypiquement. À la fin, je voudrais avoir appris à aimer les gens grâce à cette curiosité, et ce pari ; et que les gens m'aiment.

Puisqu'une pièce vide (dit l'absence d'une pièce) tombe toujours dans le même sens, et sur le même côté.

Pardon si je fais encore étalage d'un orgueil ou je ne sais pas trop comment mieux nommer la chose, qui pourrait vous mettre mal à l'aise. J'avais envie d'expliquer un peu ma démarche, tout en restant évasif et sans approfondissements, à travers la réception que je lui souhaite — s'il faut être honnête.


Puis, vous êtes chouettes, alors je me le permets avec vous, zoubi les poéètesses !