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| | | Nombre de messages : 65 Âge : 28 Date d'inscription : 13/07/2018 | Acanthe / Clochard céleste Mar 12 Nov 2019 - 11:51 | |
| En-quête sauvage
J'imagine Noxer en robe à fleurs Noxer en robe à fleurs. Je livre ici mon en quête, je livre ici mon enquête sauvage. Cesàrea, je t'ai trouvée lorsque je me suis trouvée un soir seule en moi-même. Ce que je cherche n'est pas une personne. Ce que je cherche n'est pas un poète. Ce que je cherche n'est pas ici, en moi. Ce que je cherche me cherche peut-être. J'imagine Noxer en robe à fleurs, Noxer en robe à fleurs. Pendant que j'imagine Noxer en robe à fleurs, ce que je cherche se retourne en moi, comme la poétesse retourne sa robe avant de l'enfiler. J'imagine Noxer retourner sa robe. Ce que je cherche n'est pas ici dans le poème ; mon enquête, mes poèmes, ma robe, je les retourne car c'est là que je cherche car c'est là que je cherche. |
| | Nombre de messages : 65 Âge : 28 Date d'inscription : 13/07/2018 | Acanthe / Clochard céleste Mar 12 Nov 2019 - 14:47 | |
| Ce que je ne sais pas
Ce que je ne sais pas tisse sa toile invisible. Sa toile est un espace indicible. Ce qui s'étend s'étend immobile. Ce que je ne sais pas respire sans souffle, ce que je ne sais pas n'est pas ce que j'ignore, ce que je ne sais pas est là bien en moi, tisse sa toile invincible, touche la cible, touche la Bible, ce que je ne sais pas demeure mystible, ouvre l'idée au sen sible. Je sens que je ne sais pas sentir ce que je ne sais pas. Ce que je ne sais pas me forge et me soutient comme un tronc. Les branches de ce que je ne sais pas n'existent peut-être pas ; si elles existent ces branches-là portent ce que je sais ; ce que je sais bruisse au gré du vent. Je ne suis pas réductible à ce que je sais ni à ce que je ne sais pas. Je regarde autour de moi en moi, mon regard pose sa pensée, ma pensée vient à mon regard. Ce que je ne sais pas est l'espace dans lequel je ne suis pas et qui me permet d'être ce que je suis. Ce que je ne sais pas ne se sépare pas de ce que je sais. Je possède en moi un pays qui renferme en lui d'autres pays un espace qui en élargit d'autres. L'ensemble de ce que je suis bat son cœur. Ce que je ne sais pas me console d'être ce que je ne sais pas ; ce que je ne sais pas fait de celle que je suis et de celle que je ne suis pas celle, qui, tranquillement, devient. |
| | Nombre de messages : 65 Âge : 28 Date d'inscription : 13/07/2018 | Acanthe / Clochard céleste Jeu 14 Nov 2019 - 19:21 | |
| La poésie
La poésie, on l'écrit, on la lit la poésie, on l'aime la poésie, on en parle la poésie, on la commente la poésie, on la relit la poésie, on se demande la poésie, on se questionne la poésie, on en doute la poésie, on la pense la poésie, on l'aime moins la poésie, on la hait la poésie, on la déteste la poésie, on la torture l a poésie, on la violente la poésie on la violente la po ésie on la charcute la poésie on l'écrit encore la poésie on plante un vers comme un couteau dans la poésie on plante un couteau la poésie un couteau on la sacrifie la poésie on arrache son cœur la poésie son cœur existe-t-il ? on l'arrache quand même la poésie on a les sourcils froncés la poésie on en fait des poèmes froissés la poésie on est tentés d'écrire en lettres capitales : LA POESIE, on hurle ton néant en toutes lettres CAPI tales, la poésie condamnée à la peine de mort, COUPEZ COUPEZ la tête la poésie coupez-la en son centre il y a un poète il y a un poète il y a un poète il y a un poète il y a un poète il y a un poète il y a un poète, embrassez-le et tuez-le. La poésie vous y voilà, la poésie on y est, la poésie on la recoud sur notre corps, la poésie on se l'enveloppe la poésie on est à l'intérieur, la poésie, on y hiberne, c'est un œuf, la poésie on va y naître, la poésie, on n'y vit pas encore, la poésie sent la mort ; il y a un cadavre dans la poésie, on sent la poé sie la poésie sent la mort, on va naître, la poésie craque ce sont des ossements qui craquent, ce sont des os, des os, CRAC ! La poésie on y surgit, CRAC ! CRAC ! CRAC ! CRAC ! ... cr cr cr crac, crac, etc. La poésie, on ne la prend pas au sérieux la poésie, on ne la comprends pas, la poésie on y naît poétesse dans un grand crac la poésie on y devient quelque chose en devenir perpétuel qui n'est pas un poète, ni une poétesse, la poésie on l'écrit, on la lit, on en parle. Tout ce qu'on fait de la poésie, on l'écrit, on le lit, on en parle, on le commente : nul, bien, intéressant, idiot. Pendant qu'on écrit la poésie, qu'on lit la poésie, qu'on parle de la poésie, qu'on commente la poésie, la poésie est partie ailleurs nous hanter ici avec un grand crac un grand crac un grand CRAC ! |
| | Nombre de messages : 65 Âge : 28 Date d'inscription : 13/07/2018 | Acanthe / Clochard céleste Ven 15 Nov 2019 - 13:39 | |
| Ma pudeur
J'ai parfois envie de mourir sans raison c'est comme ça. Je ne le dis pas aux autres c'est comme ça, c'est quelque chose que je partage avec moi-même comme à quelqu'un d'étranger ; c'est comme ça, c'est ainsi, ma pudeur pose ses yeux de couteau sur moi, c'est comme ça, ma pudeur est douce-amère, tendresse, son humeur, c'est comme ça, ma douleur douce-amère, tristesse, ma pudeur la frousse amère de mon corps, détresse, la peur de ma mère, c'est comme ça, parfois, la mort se presse contre moi, pendant des heures, seule avec ma pudeur, souvenir noir de mes pleurs, alors douce-amère ma pudeur, elle tient mon corps entre ses doigts, caresse sa lame, prière accomplie en soi, c'est comme ça, les heures me dévorent de leur savoir leur saveur de mort, mon cœur entre ses voix, confesse son désespoir, c'est ainsi, parfois, ma pudeur dessine sa foi, croit en moi, blesse le soir, ma sœur, c'est comme ça, tresse ma peur entre ses doigts, parfois, signe son odeur de sueur froide, roide, ma peau, ses pores, son amour, tueur, ma pudeur tisse le jour sur la nuit de mon corps, les racines d'une fleur, l'effort qui me pousse à éclore, clore l'or de ma rougeur, racle et crisse l'ennemi c'est comme ça, ma pudeur, je la suis broyer son ombre, mon effroi qui dort, son détroit en moi qui meurt, moi, un cœur, deux cris, trois couleurs de chaleur en moi, moi, c'est comme ça, ma pudeur se meurt alors que je crois que je pleure, mes torts, leur terreur, ma pudeur se tient à la porte, des heures, ma pu deur se tient à la porte des heures, ma pud eur se clôt, c'est comme ça, je ne suis pas morte, bat mon cœur, débat mon père ma mère et sa peur, parfois, décime mes envies de mourir, sans raison, la mort, douce-amère, en moi, à sa cime la mémoire de ma pudeur, avoir la douleur de son amour, douce-amère ma solitude douce-amèr e, douce-amère, ma sol itude, douce-amère, c'est comme ça, douce-amère, la chute de Noxer, le métro tr op près, les gens qui rega rdent, parf ois, les mots leur douleur j'implore le pardon de ma pudeur. |
| | Nombre de messages : 65 Âge : 28 Date d'inscription : 13/07/2018 | Acanthe / Clochard céleste Dim 17 Nov 2019 - 14:37 | |
| Lorsque je marche en ville
Lorsque je marche en ville, je pose mon regard sur ma pensée qui pose son regard sans yeux sur le mien. Lorsque je marche en ville, ma conscience flotte autour de moi dans l'espace indéfini dans lequel je regarde ma pensée qui me regarde et la circonférence de nos distances forme ce cercle de sensations sans milieu où je trône sans pouvoir m'atteindre ; lorsque je marche en ville, je ne marche pas en moi, ni au travers de moi ; lorsque je marche en ville, je suis en chemin avec moi-même vers moi-même sans jamais me rencontrer, lorsque je marche en ville, je ne suis pas une chose en chemin, mais plutôt le chemin lui-même se traçant dans le temps de mon regard posé sur ma pensée qui me regarde. Lorsque je marche en ville, je ne marche pas au devant de moi, je ne marche pas en moi, ni à travers moi, je ne marche pas dans le souvenir de mes pas, lorsque je marche en ville, partout où je marche, je porte en moi mon regard, et mon regard marche en moi, car lorsque je marche en ville, je marche sereine dans la terreur de ne pas savoir si ma conscience est entière sans cœur ou bien n'est qu'un vide qui respire. Lorsque je marche en ville, tout ce que je suis et ce que je ne suis pas marche avec moi. Lorsque je marche en ville, c'est... lorsque je marche en ville... lorsque... je marche... pardon. Je... Lorsque je marche en ville, ... j'existe dans le chemin que les pas de ma conscience n'atteignent pas. Ô... ô, Eurydice... Orphée... je ne sais plus qui je suis. Je me retourne vers vous, et ne vois que moi... Je me retourne vers moi... En moi... et j'attends, j'attends dix mille ans que vienne enfin la douleur de ma condamnation. Ô, Orphée... Eurydice... ô... ... Cesàrea...? |
| | Nombre de messages : 65 Âge : 28 Date d'inscription : 13/07/2018 | Acanthe / Clochard céleste Ven 22 Nov 2019 - 14:00 | |
| De l'oubli sans exagérer
J'ai perdu dans le déluge des jours l'immensité de l'océan - comment retrouver la botte de foin avec la trace des aiguilles sur ma peau pour seule horloge ? Je me découvre exister comme l'on découvre enfant que l'on respire pour la première fois sous la couette, et que notre cœur hésite à battre, dans un étonnement animal, qui se retrouve face à son reflet. Mes consolations ne se balancent plus à la pendule de ma conscience. Je vis comme un ciel sans cordes et sans visages. Non, je ne suis pas triste. Le souvenir de la douleur m'est refusé et ma pudeur pleure ses cicatrices disparues dans l'oubli. Ma joie ne porte pas la couleur des heures, ses doigts, sont-ils le vent ou le drapeau - l'ondulation semble presque immobile. Je retourne en moi - l'absence d'un lierre qui grimpe à mon cœur. Avec patience, je renoue les fils dispersés de ma mémoire - avec amour, je crée des nœuds de douleur, où mes peurs disparues viennent et meurent, avec amour, je crée des nœuds de douleur, car c'est ici que je demeure car c'est ici que je demeure car c'est ici que je demeure. |
| | Nombre de messages : 65 Âge : 28 Date d'inscription : 13/07/2018 | Acanthe / Clochard céleste Sam 23 Nov 2019 - 19:30 | |
| Je n'ai jamais
Je n'ai jamais été seule en tant que poétesse - il est vrai, je n'ai jamais été seule. J'ai toujours joué, comme une enfant avec les figures de ceux et celles que j'aime. Alice, tu es là en moi, je joue avec la force tranquille de tes images. Esther, j'étends les espaces de ta douleur. J'ai appris avec toi, Marie-Anais, le pied sûr, le rythme de la marche intérieure, le repos à l'horizon brumeux d'un lac artificiel. Juliette, je n'ai plus peur. Julien, je t'aime. Quand je doute de ce que j'écris, je vois Rémi qui me dit qu'il faut s'amuser avec l'écriture ; quand j'explore mes souvenirs, Damien est là et fait résonner l'écho de nos âmes. Manon, je regarde le trèfle avec ton regard, oh, hé, hého Mathis, j'ai le cœur léger la musique des mots ; Camille, c'est ta présence qui console ma pudeur, Tibo, c'est grâce à toi que j'écris pour vous. Le lierre qui est en moi pousse sous les soins de Marie, la poche où je range mes secrets fut cousue par Charlotte, Charlotte, es-tu le ciel ou la rivière assise à ton bord, la plénitude paraît une douceur qui vient du plus profond de soi. J'aime parfois écrire avec Louis et profiter de l'instant de mon geste ; j'ai, avec Romain, la plus étroite relation quand j'écris, et que ma pensée déroule son existence et fait le don de soi. Oh non, je ne suis pas seule quand j'écris. Je ne l'ai jamais été. Je préside l'assemblée comme si c'était mon anniversaire. Non, je ne suis pas seule, chaque poème est une fête aux allures de l'univers. Non, je ne suis pas seule, pourtant... Une solitude habite mes poèmes comme les chambres habitent des absences - j'ai de toi, Tedy peut-être, cette solitude, cette absence, et je ne sais pas si je suis seule de n'être pas toi ou si tu es seul de n'être pas moi. Vois, comme cela n'a pas d'importance je sais que nous savons tous deux que nos poèmes se rencontrent d'une solitude entière ; vois, comme cela suffit pour s'aimer. Mes ami.e.s sont tes ami.e.s nous nous retrouvons ici comme pour une grande fête, oui, comme pour une grande fête. Oh hé ! hého Mathis ! Mets la musique plus fort ! C'est l'heure de danser ! Oh hé ! Tedy, hého ! On arrive ! La poésie sera belle, et jaillira de ton cœur. |
| | Nombre de messages : 65 Âge : 28 Date d'inscription : 13/07/2018 | Acanthe / Clochard céleste Dim 24 Nov 2019 - 14:13 | |
| Si mes vers étaient vraiment des vers
Pour pouvoir écrire un seul vers il faut simplement ouvrir son carnet, sa page word, son topic Jeunes Ecrivains, et se mettre à écrire. Je ne me moque pas de toi, Rainer, mais la poésie n'est pas le lieu des voyages que les choses accomplissent en nous. Noxer, je ne me moque pas de toi, Noxer, mais la poésie n'est pas le lieu de ton être tu le sais alors pourquoi fais-tu semblant d'y croire. Pour pouvoir écrire un seul vers il faut pouvoir se dire : je vais écrire, je vais accomplir le geste d'écrire, je suis en train d'écrire ; j'écris et c'est un grand bonheur. Je crois que nous sommes toustes heureux.ses d'écrire, même quand je suis triste, et que je pleure alors que j'écris, même quand mon cœur se retourne sur lui-même, quand mes pensées se plantent des couteaux et me disent : écris, écris, tu ne sers à rien, ce que tu fais est vain, écris, oui, parle de ces choses, c'est bien, tu sais te montrer, tu sais faire la poétesse tristou, ahahaha ! Pauvre de toi, regarde comme tu es seule, comme tu as envie qu'on te console, regarde comme tu t'agites vers chaque consolation dans un effort pathétique, regarde toi donc ! Je me regarde et je lutte pour les oublier. Je suis heureuse d'écrire, car écrire c'est combattre mon malheur. Pour pouvoir écrire un seul vers il faut simplement ouvrir son carnet sa page word, son topic Jeunes Ecrivains et se mettre à écrire. Non, Rainer, non, Noxer, je ne me moque pas de vous. La poésie n'est pas le lieu des choses et des êtres, la poésie est un lieu que notre malheur jalouse car il ne l'atteint pas. Comme je me sens légère ! Rainer ! Noxer ! Je ne suis pas poétesse, je suis Résistante, oh Rainer ! Cesàrea ! Je suis heureuse de te voir aujourd'hui, vers après vers, dans le Mexique brûlant de mon amour. |
| | Nombre de messages : 65 Âge : 28 Date d'inscription : 13/07/2018 | Acanthe / Clochard céleste Mar 3 Déc 2019 - 10:48 | |
| Si mes vers...
Écrire me rend heureuse, même quand je n'ai pas d'histoires à raconter. Mes poèmes sont des contes que je découvre avec vous. Ou peut-être, une pièce de théâtre dont je joue tous les personnages. Ou alors un roman - où il n'y aurait rien d'autre que ma narration. Mes poèmes sont tout sauf des poèmes, il me semble que mes vers ne sont pas vraiment des vers, peut-être alors suis-je seulement poétesse d'être seule parmi mes histoires, mes contes mes pièces de théâtre et mes romans, il me semble que la poésie c'est aussi cela - habiter sa solitude, et accueillir en elle celle des autres. Écrire me rend heureuse, même si mon histoire ne vous intéresse pas même si je bavarde trop, même si ma poésie n'en est pas, j'écris - pour vous, et cela me rend heureuse. Peu importe la poésie - je demeure poétesse d'être seule - peu importe la solitude poétesse - je demeure seule je demeure - peu importe demeurer seule - je demeure seule, poétesse - peu importe être poétesse - je demeure je demeure - peu importe demeurer - je demeure en vous - peu importe seule - je demeure poé - peu importe tes - je demeure se - peu importe ce que je suis ou demeure - peu importe - je suis heureuse d'être en vous ce que vous êtes en moi. |
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