Ici vos aiguilles !

Replonger dans la botte de foin

J'aime bien les sonorités - ça sussure - est-ce une constante dans ta poésie, ou seule cette série ?
"Ici", ce lieu, la botte de foin, ces odeurs, le tout me parle.

Moins convaincue par certaines images ou notation (le nœud, même s'il est repris et modulé d'un poème à l'autre, je ne sais pas, ça ne me convainc pas).

Par contre que chaque poème fasse grossir le précédent, c'est fort ! quelle talent de couturière qui sans cesse épaissit la manière dont les bords du tissu se rejoignent

coucou !

j'ai aussi tiqué sur le noeud : au niveau de la représentation de l'image, y a quelque chose qui coince dans mon esprit. peut-être parce que j'ai du mal à accrocher au fait que les herbes feraient des noeuds.

la façon dont l'idée d'enquête s'immisce dans ces poème est très fine je trouve ! parce qu'avec le mot "aiguille", je pense tout de suite à "chercher une aiguille dans une botte de foin", une expression que j'aime beaucoup, qui interroge pas mal, alors... ma curiosité est piquée à vif (hinhin).

j'aime bien aussi l'idée que le "je" semble être directement un-e enquêteur-ice (arf, pas sure, mais je tente) - iel cherche !

Merci pour vos com'

Pasi, j'adore jouer avec les sonorités et je crois que je le fais très souvent, mais d'habitude c'est plutôt le R qui revient partout, et pas le S ! Je quitte un peu la rugosité pour plus de souplesse hihi

Zut pour le nœud, j'aimais bien l'image ! Miromensil, justement, j'avais l'impression qu'une botte de foin serait pleine de nœuds, pas forcément de bons gros nœuds impossibles à dénouer mais un fouillis de paille, et de fines cordes cassantes pour les maintenir - mais je ne vois peut-être pas de bottes de paille assez souvent pour m'y connaître, je vérifierai la prochaine fois que j'en aurai une sous la main ^^). Je ne vois pas trop comment revenir en arrière maintenant que le nœud est installé mais j'y réfléchis !

Et tu peux interpréter le "je" comme tu le souhaites

J'aime beaucoup cette suite de poèmes, j'y retrouve la douceur de ta parole - et la gravité qui s'y trame. Ce qui m'a le plus touché est justement ce nœud, car c'est la seule chose concrète, la seule chose qui ressort, qui interroge, qui fait douter; c'est le nœud qui fait avancer toute cette série de poèmes, je les relit, et c'est le nœud qui est au cœur de toutes les images qui l'entourent ; visuellement ainsi que dans l'image ; peu à peu un corps se forme autour de ce nœud, les herbes la meule les soleils la moisissure, tout cela s'étend autour d'un nœud, seule boule de matière qui se concentre, qui forme matière, être, le "je" ce n'est pas le "je", pour moi, le "je" c'est ce nœud, car la recherche du "je" est vaine, on le sait, on le sent que la seule chose qui se passe est dans ce nœud, quelque chose qui ressemble à une douleur sourde, il y a quelque chose de grave dans ce nœud, on frissonne, la meule frissonne, quelque chose est à l'oeuvre ; le corps apparaît comme un entrelacs de sensations et de matières, il y a une violence dans ces poèmes, dans la paix apparente du tableau-image ; j'aime chez toi ce mélange de violence, de douceur, de douleur, je trouve cela très fort et touchant.

Citation :

Zut pour le nœud, j'aimais bien l'image ! Miromensil, justement, j'avais l'impression qu'une botte de foin serait pleine de nœuds, pas forcément de bons gros nœuds impossibles à dénouer mais un fouillis de paille, et de fines cordes cassantes pour les maintenir - mais je ne vois peut-être pas de bottes de paille assez souvent pour m'y connaître, je vérifierai la prochaine fois que j'en aurai une sous la main ^^)

C'est vrai, je comprends, en vrai - j'ai eu du mal à exprimer mon ressenti. C'était peut-être pas tant dans le mot "noeud" lui même. Je me disais aussi que si je revois une botte de paille, je regarderai aussi oO

Citation :

je cherche le givre à tâtons, paumes nues,
sous les pommiers sans feuilles.

(j'essaierai de faire un commentaire plus constructif mais c'est pas évident)

Merci à vous deux, vos commentaires me touchent beaucoup Noxer souvent je me dis que tu comprends mes textes mieux que moi-même !

Citation :

PREMIER REMBOBINAGE EMMÊLÉ (entre parenthèses, les poussières collées à la pellicule)

Ça rend trop bien !
Juste pas trop compris pourquoi on rembobinait ? enfineuh au milieu du champ, du verger etc ^^ j’ai imaginé un caméscope

Owi j’ai trouvé une aiguille

Citation :

Entêtante, hivernale
tourne la meule

Un petit peu moins convaincue par ça, cela dit

courage pour la suite !

Pasiphae a écrit:

Par contre que chaque poème fasse grossir le précédent, c'est fort ! quelle talent de couturière qui sans cesse épaissit la manière dont les bords du tissu se rejoignent

oui c'est fort beau le procédé m'a hypnotisée

Merci beaucoup à vous deux

Miromensil, l'idée de rembobinage caractérisait plus le mouvement du texte (avec l'idée de passer en revue tous les mots ajoutés à chaque nouveau poème, jusqu'à revenir au tout premier vers) que ce qui se passait effectivement au milieu du champ ^^ Ça rappelle juste la forme de la meule, ronde comme une bobine Et c'est un peu comme si je retirais les couches de paille, les nœuds, le liseron, tout ça, pour revenir à l'essentiel, les herbes séchées du départ !
Encore merci et courage à toi aussi !

coucou,
J'ai beaucoup aimé ton dernier poème. on dirait un conte un peu funèbre. on se laisse très vite emporter par l'histoire et les différents éléments nous pénètrent d'autant plus qu'ils se répètent avec d'autres poèmes. Enfin, la botte de foin prend feu !

Même avis que plouf !

Merci beaucoup à vous trois ! Trop chouette que vous sentiez la botte de foin prête à prendre feu !
Scezelivo merci pour ce long commentaire et toutes ces images qui me parlent beaucoup
Vous m'aidez toustes à mieux comprendre et agrandir mes propres textes hihi