Bonjour,

Je me pose une question.
Sachant qu'il y a plus de 82 000 livres édités en 2018, quel choix feriez-vous :
1) tentez votre chance dans le genre qui marche : roman (c'est plus de 50 %)
2) écrire ce que vous aimez, même si c'est de la poésie ou de la philosophie au risque de ne jamais être édités ni lu ?
3) ou...

Bien sûr me direz-vous, chacun a son style, ses goûts, ses préférences, voire son public.

Personnellement, j'écris de tout : théâtre (mais je me suis rendu compte que personne ne souhaite en publier donc à quoi bon que je continue d'écrire du théâtre ?), poésie (mais là encore... achèteriez-vous un recueil de poèmes ?)

Les livres de théâtre et de poésie se vendent-ils ? Mieux que certains romans ?

Écris-tu pour toi ou pour vendre ?

Effectivement, c'est une excellente question.

Disons, qu'avec mon ancien éditeur, j'ai toujours reversé mes droits d'auteur au resto du coeur.
Donc je n'écris par pour l'argent. Sans doute pour passer des messages... donc pour les autres.

Van Gogh n'a vendu aucun tableau de son vivant... et pourtant, il est incontournable dans l'art. Pour qui peignait-il ?

Même ceux qui clament qu'ils écrivent que pour écrire, il y aura toujours au fond d'eux une petite envie, un espoir de vendre. Ce n'est pas un défaut, au contraire, c'est humain, on cherche tous à être lu (donc en l'occurence vendre).

Après le théâtre, ça peut marcher si tu te rapproches d'une troupe. La philosophie ça marche, la preuve avec les Paul Coelho. La poésie c'est certain que ça n'intéresse plus grand monde (après tu peux insérer de la poésie dans un roman par exemple).

Trouver sa voie en tant qu'auteur n'est pas toujours aisé. On se construit au fil des textes.
Il est toujours intéressant de voir ce qui se fait dans le milieu littéraire, de lire, de respecter et de se nourrir du travail des autres.
Si tu veux être publié, il faut évidemment que tu écrives un texte "publiable". Tu proposes tes services à une industrie qui obéit à la dynamique de l'offre et la demande. Mais les règles ne sont pas fixes.
Ceux qui se démarquent sont (souvent) ceux qui ont, d'une manière ou d'une autre, innové. Fais-toi confiance, fais-toi plaisir, et sois (parfois) un peu pragmatique.
Donc en gros, écris ce qui te plait et vois si ça peut fonctionner.
Effectivement, le théâtre, c'est difficile, mais pas impossible. Tu peux monter une pièce par exemple et chercher des subventions.

La philosophie, c'est encore autre chose. Ce n'est pas les mêmes éditeurs et le premier manuscrit que tu publies en général, c'est ta thèse.
Paul Coehlo n'écris pas de philosophie. À la limite, il aborde des thèmes à résonance philosophique, mais c'est tout.
Des textes de philosophie, pour ma part, c'est:
Derrida, De la grammatologie.
Deleuze, Logique du sens.
Jean-Luc Nancy, L'expérience de la liberté.

Entre autres.

Merci à vous deux.

Le théâtre est davantage fait pour être joué, c'est sûr. Et on lira une pièce qui a marché... et non une pièce qui n'a jamais été jouée.

La poésie... j'en ai mis aussi dans du théâtre...

J'aurais aussi tendance à me poser la question du pourquoi écrire.
Même si ce n'est pas pour gagner de l'argent, c'est peut être pour être lu, devenir cölèbre, se prouver quelque chose, ou peu importe.

Si c'est juste pour se faire plaisir, la question du genre "qui marche" ne se pose pas.

Après rien n'interdit de se lancer dans plusieurs genres... mais je reviens au "connais toi toi même" qui devrait être la base de reflexion....

Au risque de me faire lyncher : le livre est un produit.

Quand on écrit un livre pour le vendre il faut étudier le marché, voir quelles sont les catégories de consommateurs et quelles sont leurs attentes pour concevoir un produit adapté.

Mais,

Quand écrire est une passion, on peut écrire ce que l'on veut pour son plaisir personnel. Il faut juste être réaliste et se demander si le produit qu'on réalisera sera commercialisable.

Voilà

Perso, c'est le sujet qui me dicte la forme. J'ai écrit une pièce (dont j'ai fait une mise en espace dans un petit théâtre de ma ville) et un roman. Je sais que la pièce ne sera jamais publiée parce qu'elle ne correspond pas à ce qui s'écrit et se publie actuellement en théâtre, en tout cas dans les ME que j'ai visées (il y a des ME qui s'attachent au texte même si la pièce n'a jamais été jouée). Pour le roman, je me dis que j'ai un peu plus de chances mais il faut que je tombe sur le bon éditeur...
Par contre, je suis en train d'adapter le roman en pièce de théâtre et inversement. Ce n'est pas de l'adaptation pure, mais pour la pièce, j'avais envie de prolonger l'univers et les personnages créés et c'est la forme du roman qui s'y prête le mieux. A l'inverse, pour le roman, je voulais développer davantage un de ses aspects et c'est la scène qui s'y prête le mieux.
J'ai aussi tout un tas de textes brefs qui pourraient être de la prose courte ou de la poésie libre.
Par ailleurs, le texte théâtral actuel est souvent très mouvant, très libre. Un texte en poésie libre pourrait facilement devenir un texte pour la scène.

Très intéressant Parla.
J'ai aussi fait la même chose : transformer une pièce en un petit récit. Mais je trouve que le résultat vaut ce qu'il vaut car on pert toute l'intensité des dialogues là où le théâtre épure les descriptions.