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 Emotions et écriture

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LeBossu
   
    Masculin
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LeBossu  /  Autostoppeur galactique


NÀM-M : revoir ce que dit le paradoxe du comédien.
Dullin :
Citation :
  « La sensibilité est nécessaire, mais, commandée par « l’état second » de l’acteur, elle doit être contrôlée par l’intelligence du comédien. »
NÀM-M : prendre en compte les stades de l’écriture ; malentendus qui peuvent en résulter ?
 
Le Condor des Andes
   
    Masculin
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Le Condor des Andes  /  Rapace du monde


Il y a peut-être plusieurs dimensions de l'écriture à prendre en compte.
L'écriture c'est d'abord une question de technique pour moi. Ivre ou non, ému ou non, un texte peut être bon ou mauvais sur de simple perspectives techniques. Disons qu'il peut surtout être mauvais si la technique n'y est pas...
Un texte purement "technique" peut parfaitement remplir son office. Une technique si fine qu'elle devient un art, une telle maîtrise qu'elle place exactement le lecteur ou la lectrice dans la situation intellectuelle, émotionnelle, cognitive (oui j'aime ces mots-là) désirée. Tout en restant de la pure technique.
La pure technique, c'est aussi la construction d'un récit, ses étapes, ses surprises, ses expérimentations. Si tous les paragraphes sont magnifiques mais que le tableau d'ensemble n'a aucun intérêt, on s'ennuie vite.
Et pour maîtriser une technique, il vaut mieux avoir du sang-froid...

... sauf qu'il y a plein de cas où une maîtrise suffisante de la technique doublé d'un fort investissement intellectuel et émotionnel (et cognitif, oui) permet d'atteindre un "autre niveau", un pallier d'excellence, le fameux "flow".
 
Salamèche
   
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Salamèche  /  Pippin le Bref


Effectivement, le terme "neutre" pour parler d'émotions me semble pas forcément le mieux choisi. Ça voudrait signifier qu'il y a un état où l'on est ni irrité par les bruits du corps (douleurs, sensations, somnolences...), ni altéré par l'esprit, ni par une contrainte externe.

Pour le coup, et c'est juste un témoignage et pas du tout une vérité générale, j'ai beaucoup écrit/composé des textes et musiques sous influences émotionnelles, physiques ou psychotropes, et dans mon cas ces influences me poussent à utiliser de préférences des mécanismes créatifs qui sont les plus faciles d'accès. C'est à dire des manières d'écrire qui me sont naturels mais pas forcément originales ni recherchées. Ça fait qu'au lancement de l'écriture, c'est un peu la bagarre contre les vieilles habitudes mais aussi pour essayer de soit mieux embrasser la sensation, soit lutter pour la faire disparaître. À la fois, c'est intéressant parce que ça permet de se forcer à sortir des sentiers battus et de voir ce que la contrainte sensorielle et émotionnelle peut amener. Mais si je ne fais pas cette lutte contre la facilité, il y a de forte chance que ça soit pas quelque chose de transcendant au final. (je crois que je me répète beaucoup, déso)
 
FlowduMarigny
   
    Féminin
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FlowduMarigny  /  Petit chose


Je pense que l'inspiration est guidée par ce que nous vivons dont les émotions. Certes parfois on peut écrire plusieurs chapitres sans être dans un "état d'esprit " particulier mais je pense que nos émotions mettent de l'intensité et de la vie dans nos écrits.
https://www.wattpad.com/user/FlowDuMarigny
 
Jane Adubyr
   
    Masculin
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   Pensée du jour  :  "Il faut laisser maisons, et vergers et jardins..."
   Date d'inscription  :  10/03/2019
    
                         
Jane Adubyr  /  Début de partie


Nietzsche émet une distinction entre un art 'dionysiaque' et un art 'apollinien', c'est à dire d'un côté un art qui met en acte la puissance vitale, l'élan profond des sentiments et des passions, qui se joue dans l'ivresse la décharge et le déchainement; de l'autre côté ce qui concerne la mesure, la métrique, l'étude attentive de la correspondance entre le fond et la forme, de la musque et de ses conséquences littéraires. Bref, d'une part l'émotion, d'autre part latechnique.
 Mon sentiment est que la "réussite poétique" en question dépend de la sensibilité du poète, c'est à dire sa capacité à éprouver le monde dans sa vérité et à le rendre dans les mots. Et je crois également qu'il est impossible d'éprouver ainsi le monde sans faire intervenir son émotion, en sorte qu'il faille soit être ému au moment de la réception du monde, soit être capable de s'émouvoir pour retrouver cette émotion primitive (ce qui est plus difficile..). Dans ce flot de l'émotion transcrite en symboles et en ivresse musicale, la virtuosité du poète est celle de faire résonner ce tout d'émotion avec la forme, et de faire intelligence entre ce qu'il veut rendre de son émotion esthétique et une technique qui serait au service de cette dite émotion. Ainsi, il est impossible de faire de la poésie sans émotion, mais il est parfaitement possible d'écrire sans émotion, les deux s'effectuant à des moments distincts si on veut pousser la logique à son terme. La poésie advient dans la sensibilité, le poème dans la faculté technique. La beauté dans le savant mélange des deux.
 
Lenox47
   
    Masculin
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   Date d'inscription  :  04/07/2019
    
                         
Lenox47  /  Petit chose


Je pense que toute personne voulant créer, doit puiser dans ses émotions. La musique est un bon moteur pour ça. Je sais qu'en fonction des scènes que j'écris, je ne vais pas écouter le même genre de son.

Parfois même, c'est la musique qui me guide dans le ton de l'écriture. Il faut laisser son esprit divaguer je pense pour pouvoir être créatif.

Mais clairement, je suis bien plus créatif quand je suis malheureux. C'est d'ailleurs pour ça que je m'interdit de remonter trop la pente, pour ne pas perdre cette envie de créer. Pour moi, créer ne va pas sans sacrifice personnel.
 
Mokkimy
   
    Masculin
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   Âge  :  124
   Pensée du jour  :  Déifier des prunes.
   Date d'inscription  :  12/12/2006
    
                         
Mokkimy  /  Maîtrise en tropes


Citation :
La musique est un bon moteur pour ça. Je sais qu'en fonction des scènes que j'écris, je ne vais pas écouter le même genre de son.

Tiens, juste, ça me fait penser. Pour moi, lorsque j'écris, la musique sert à m'isoler du bruit. Mais je n'écoute pas ce qui passe dans mes oreilles, je recherche juste du silence, et j'ai pour ça des mélodies magiques que je suis capable de laisser tourner en boucle durant des heures sans que cela me gêne.

Du coup, la musique n'a vraiment aucune influence sur ce que j'écris.

Citation :
Pour moi, créer ne va pas sans sacrifice personnel.

Oui et non. Je comprends ce que tu veux dire, mais c'est dangereux de penser qu'un sacrifice est nécessaire pour créer quelque chose. C'est un moteur dont on peut apprendre à se passer.
https://lamonstrotheque.home.blog/
 
Corwin
   
    Masculin
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   Date d'inscription  :  26/07/2019
    
                         
Corwin  /  Petit chose


Je dirai que les émotions font partie intégrante du processus de création, en tout cas c'est comme ça que ça marche chez moi.

Je tire mes idées de ce qui me stimule dans ce que je vois/lis/joue... donc je suis souvent dans un état d'esprit correspondant.
Et une fois lancé je suis en mode "Wouuuaaah ! J'ai tellement d'idées ! "
Et là c'est le moment déterminant, celui où je parviens à canaliser tout ça pour un rendu plus académique (aka un texte écrit). Même si en général toute la bonne humeur, la fascination pour cette idée s’efface eau profit d'une nouvelle et ça recommence en laissant l'ancienne en plan.

En me relisant j'ai l'impression de parler plus de passion que d'émotions.
 
RuthW
   
    Féminin
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   Date d'inscription  :  11/11/2019
    
                         
RuthW  /  Petit chose


Je viens de parcourir ce topic et ce que tu écris, Pasiphaé, a retenu mon attention. Je me suis souvent demandé dans quelle mesure on pouvait avoir un état émotionnel "neutre" (on s'entend, c'est-à-dire un état émotionnel dans lequel on ne se sent ni particulièrement triste, ni en colère, heureux, amoureux, etc.). Je n'ai toujours pas vraiment trouvé de réponse, mais ces dernières années, j'ai été frappée par un sentiment assez coriace, plutôt récurrent : à de très nombreuses reprises, je me suis dit que j'avais envie d'écrire, ou plus exactement de décrire (ce qui m'entourait, ce que je ressentais, ce qui se passait, ce que je voyais), et je ne l'ai jamais fait (les quelques tentatives, quand j'en avais la possibilité, n'étaient pas très réussies). Il en résulte une grande frustration, car je sentais que les mots étaient là et auraient peut-être donné de belles choses. Mais je crois aussi que ce sont précisément ces pulsions d'écriture - qui voulaient presque fixer le moment comme on prend une photo -, qui ont empêché que j'écrive vraiment. J'ai souvent mis ça sur le dos de plein de choses extérieures : le manque de temps, d'énergie, de disponibilité, les mille choses à faire de la vie quotidienne, une distraction, un coup de téléphone. Avec le recul, je crois plutôt que je n'avais pas envie de remâcher l'instant vécu, le souvenir, la vie palpitante des émotions qui étaient là au moment où mon regard s'est posé sur les choses.

En te relisant, me revient cette interrogation : peut-on avoir un état émotionnel neutre, et est-il souhaitable pour écrire ? Je finis aussi, avec le temps, par penser comme Aomphalos : on se trompe peut-être en pensant que l'écriture la plus poignante est celle qui veut mettre des mots sur des impressions, des émotions. Nommer les choses pour en saisir l'intensité, en somme. Aller au fond d'un moment vécu en le reproduisant par l'écriture, en cherchant à circonscrire et à mieux dire, à "rendre" ce qu'il a été. Plus le temps passe, et plus je me rends compte que mes pages préférées, ce sont celles écrites avec tout simplement l'envie d'écrire, mais de façon détachée de mes émotions. Pas en visant l'état émotionnel neutre et en recherchant la concentration absolue, mais en créant l'imaginaire en écrivant plutôt qu'écrire sur lui. (:
 
   
    
                         
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