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 Baby Jane débarque dans ta région!

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Molly
   
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Molly  /  Sang-Chaud Panza


Citation :
KEUH LES DEUX AUTRES COUPABLES SE DÉNONCENT !

J'vou jur k'cé pa moa mdam
 
Ahava-brumes
   
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Ahava-brumes  /  Sang-Chaud Panza


Ah ah !
 
Mokkimy
   
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Mokkimy  /  Maîtrise en tropes


Juste pour dire, du côté de chez moi, ton roman est toujours en vente dans les rayons.

Il se porte bien, n'en reste que deux exemplaires. What a Face
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Ahava-brumes
   
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Ahava-brumes  /  Sang-Chaud Panza


J'en suis enchantée, alors.

Je pensais qu'il avait déjà disparu pour de bon des rayons. Apparemment, la danseuse s'accroche et c'est tant mieux.
 
didyme
   
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didyme  /  Effleure du mal


Bon, ben, j'ai terminé la lecture de Baby Jane. :woowoo:
Je compte bientôt écrire une chronique sur elle au Mag des JE.
La chronique que j'aimerais écrire Wink:
Mais bon, ce n'est pas vraiment mon style. Wink

J'ai pensé plutôt te donner un retour détaillé comme je l'ai fait par le passé pour quelques autres JE, dans l'espoir que tu puisses en tirer quelques observations utiles pour toi en tant qu'écrivaine. Mon point de vue est on ne peut plus subjectif, donc il faut prendre ce qui suit avec un (énorme) grain de sel.

D'abord, je dois dire que je ne fais définitivement pas partie du public visé; la romance n'est pas du tout mon truc. Je me suis néanmoins laissé tenté par le sujet très original - une dame hassidique agoraphobe qui fait du burlesque Shocked - et puis avouons-le, après avoir savouré l'humour décapant de tes postes légendaires sur le forum, j'étais curieux de voir ce que tu avais dans le ventre en tant qu'écrivaine.

Mon impression d'ensemble est favorable. Ton roman est bon, vraiment bon. :flower: On voit bien dans "Baby Jane" que tu écris depuis longtemps et que tu as eu le temps de peaufiner ton art. Tu places la barre haute avec ta première publication! Parchemin

L'idée de départ est très originale. C'est d'ailleurs une des grandes forces de ton roman. La combinaison hassidique-agoraphobe-burlesque à elle seule ouvre toutes sortes de possibilités (surtout au niveau des contrastes) que tu exploites bien.

L'intrigue m'a semblé se concentrer sur deux éléments en particulier: comment Tess surmonte peu à peu sa phobie, et la relation de Tess avec Peter. L'évolution des deux m'a paru assez logique. On voit une relation amoureuse se développer :love:, mais (heureusement) on ne tombe jamais dans la guimauve.  La scène qui m'a marqué le plus est celle où Peter retire la perruque de Tess; elle a une intensité dramatique très forte, le couronnement d'un long travail de construction du personnage. Chapeau, cette scène est de main de maître! :flower: :flower: :flower: Au niveau narratif, la structure en flash-backs avec les dialogues mère-fille comme cadre fonctionne bien, mais j'avoue que je me suis parfois demandé si elle était vraiment nécessaire. Aux moments où l'histoire de Tess me captivait et où je voulais absolument connaître la suite, les retours au salon de Tess avec Charlotte me dérangeaient presque. Mais j'ai bien dit: presque! Wink Le cadre fonctionne quand même bien dans l'ensemble. Je crois que l'intérêt d'un tel cadre est souvent de fournir un point de comparaison pour le personnage principal, donc, dans ce cas-ci, entre la Tess d'aujourd'hui et celle de jadis, mais la Tess d'aujourd'hui m'a paru trop énigmatique pour se prêter à une telle comparaison.

Au niveau des personnages, ton portrait de Tess est excellent. La psychologie est fouillée, les réactions compréhensibles sans être prévisibles, le développement bien mené et avec assez de réalisme pour qu'on y croit. La caractéristique la mieux développée est l'agoraphobie affraid; tes descriptions la rendent vivante, palpable, on la sent avec Tess. Le côté hassidique est intéressant, mais un truc qui m'a un peu dérouté au début est l'absence de Dieu. scratch Tess se comporte en religieuse, mais ses gestes sont vides de sens au point de vue spirituel, ils ne servent qu'à la protéger du monde extérieur. Comme cela colle très bien à la psychologie du personnage, j'ai fini par trouver cela logique, même conséquent.

Les autres personnages sont parfois intéressants, mais avouons-le, Tess prend toute la place. Pompom girl Comme tu montres tout par les yeux de Tess, les autres personnages ne prennent du relief que dans la mesure où ils occupent les pensées de l'héroïne. Peter est évidemment celui qui s'en tire le mieux: tes descriptions de ses interactions avec Tess le rendent bien, on sent presque l'odeur du tabac lorsqu'il fait son entrée. Le grand perdant est John. J'aurais aimé le voir avec un peu plus de mordant, à la limite. L'attaque d'Alison contre Tess sort un peu de nulle part aussi. Mais comme tu décris très bien le point de vue de Tess, on ne sent pas de vide, de manque, même par rapport à ces personnages. Le roman aurait peut-être même été trop chargé si tu leur avais donné plus de place.

Tu me sembles avoir choisi la même approche pour les scènes de Tess et Charlotte, sauf que nous avons alors droit au point de vue de Charlotte. Cela nous permet de voir Tess dans les yeux de quelqu'un d'autre. On partage alors l'incompréhension de Charlotte pour sa mère, ce qui rend la comparaison difficile avec la Tess de jadis.

Ton écriture est belle et fluide. Parchemin J'associe habituellement la romance aux trucs de type Harlequin, mais ton roman me paraît trop "littéraire" pour entrer dans cette catégorie. Les dialogues entre Tess et Peter ont du mordant, c'est du bonbon à lire.

Pour finir, j'aurais quelques trucs minuscules à relever, ce que j'appelle des erreurs contextuelles.
- La rime p. 68 (personnage - engage) ne fonctionne pas en anglais, la langue présumée des échanges entre Tess et Peter.
- Sur une page dont je ne me rappelle plus, on parle d'un "lycée", alors qu'il faudrait dire "high school" dans le contexte américain.
- p. 334: "Il s'était ensuite moqué d'elle, l'avait accusée de prendre la mouche, avant de lui offrir une visite dans la galerie réservée à l'entomologie. L'humour britannique sans doute." Encore là, un truc qui ne fonctionne qu'en français, pas dans la langue de Shakespeare.

Voilà. Au final, tu nous as offert un bon roman, bien écrit, divertissant à lire, touchant par moments. Chapeau! :flower: :flower: :flower:


Dernière édition par didyme le Dim 10 Mar 2019 - 13:52, édité 3 fois
 
Mokkimy
   
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Citation :
- p. 334: "Il s'était ensuite moqué d'elle, l'avait accusée de prendre la mouche, avant de lui offrir une visite dans la galerie réservée à l'entomologie. L'humour britannique sans doute." Encore là, un truc qui en fonctionne qu'en français, pas dans la langue de Shakespeare.

(Moi, j'aime bien ce côté private joke de l'auteur ! Puis, rien n'empêche d'imaginer que le M'sieur avait prononcé "prendre la mouche" en français. Ce sera toujours possible d'adapter lorsque Baby Jane sera traduit dans vingt langues différentes.  What a Face  )
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Didyme:

Baby Jane débarque dans ta région! - Page 8 Giphy

Un énorme merci pour ce retour si détaillé !

Pour les incohérences que tu as soulevé, j'ai décidé de les voir comme des licences poétiques. Mais c'est vrai que si on pousse la logique, jusqu'au bout, ça ne fonctionne pas. J'avoue ne pas y avoir réfléchi. My bad.

Pour le "lycée" au lieu de "High School", je crois qu'on a voulu, lors des corrections franciser au maximum, mais on aurait peut-être dû garder High School, effectivement.

Je suis d'accord pour les passages entre Tess et Charlotte. Était-ce nécessaire de les avoir ? Je ne pense pas. L'histoire dans les années 80 était la seule qui comptait vraiment à mes yeux, mais lors des corrections éditoriales, on m'a signalé qu'il fallait que Charlotte (qui apparaissait dans le prologue et l'épilogue seulement) prenne plus de place.
J'ai suivi les suggestions et je pense que c'est mieux ainsi. Cela dit, je comprends tout à fait la frustration que le lecteur peut ressentir en revenant subitement dans le présent, car moi-même, je trouvais ces échanges très secondaires.
Les échanges entre Tess et Charlotte servent de cadre et sont effectivement des prétextes pour plonger dans les années 80.
Était-ce le meilleur choix narratif ces aller-retour passé-présent ? Parfois, je me dis que non. Que ce qui se passe dans les années 80 est largement suffisant.
Parfois, je pense que cela insuffle une petite touche de modernité au récit. Donc je suis assez mitigée.
Il y a évidemment des choses que je ferais autrement, aujourd'hui.

Citation :
Après avoir savouré l'humour décapant de tes postes légendaires sur le forum, j'étais curieux de voir ce que tu avais dans le ventre en tant qu'écrivaine.

C'est marrant, mais c'est exactement ce qui me faisait flipper. J'avais peur de décevoir tout le monde. Y'a pas de gifs, pas de blagues et pas de hashtags.

Citation :
u niveau narratif, la structure en flash-backs avec les dialogues mère-fille comme cadre fonctionne bien, mais j'avoue que je me suis parfois demandé si elle était vraiment nécessaire.

Non, ces scènes ne sont pas vraiment nécessaire, j'en conviens.

Citation :
Tess se comporte en religieuse, mais ses gestes sont vides de sens au point de vue spirituel, ils ne servent qu'à la protéger du monde extérieur. Comme cela colle très bien à la psychologie du personnage, j'ai fini par trouver cela logique, même conséquent.

Elle le dit elle-même, c'est plus de la superstition qu'autre chose. En plus, je ne voulais pas trop aborder le "religieux" pur et dur.

Citation :
Comme tu montres tout par les yeux de Tess, les autres personnages ne prennent du relief que dans la mesure où ils occupent les pensées de l'héroïne. Peter est évidemment celui qui s'en tire le mieux: tes descriptions de ses interactions avec Tess le rendent bien, on sent presque l'odeur du tabac lorsqu'il fait son entrée. Le grand perdant est John. J'aurais aimé le voir avec un peu plus de mordant, à la limite.

Il y a eu des choix à faire, en effet. Il y a toujours des personnages qui en pâtissent plus que d'autres.

Citation :
Ton écriture est belle et fluide. Parchemin J'associe habituellement la romance aux trucs de type Harlequin, mais ton roman me paraît trop "littéraire" pour entrer dans cette catégorie. Les dialogues entre Tess et Peter ont du mordant, c'est du bonbon à lire.

Spoiler:

Citation :
Rien de moins que l'histoire de Tess, juive hassidique mariée agoraphobe rescapée d'un incendie danseuse de burlesque teinte en blonde, et sa liaison avec Peter, metteur en scène mélancolique raté génial fumeur incompréhensible au caractère à gifler, pour qui Tess quitte John, son mari infidèle repentant marketing euh... ai-je déjà dit infidèle? repentant? marketing? euh bon... euh... lui, en tout cas. #TriangleAmoureuxQuiEstEnFaitUnDuangle

L'histoire est si bien résumée. Ah ah !
Par ailleurs, j'étais en plein sevrage de cigarettes, donc pour moi, les fumeurs, c'était le comble du sexy. Dans les Audacieuses, mes héroïnes fument beaucoup là aussi. Mais dans le troisième roman, personne ne fume. Signe que je suis sur la voie de la guérison et que je fantasme de moins en moins sur la clope.
C'est pas le côté raté qui est attirant, c'est le côté existentialiste dépressif. :mrgreen:

PS:

Spoiler:


Dernière édition par Ahava-brumes le Dim 10 Mar 2019 - 13:59, édité 1 fois
 
Ahava-brumes
   
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Mokkimy a écrit:
Citation :
- p. 334: "Il s'était ensuite moqué d'elle, l'avait accusée de prendre la mouche, avant de lui offrir une visite dans la galerie réservée à l'entomologie. L'humour britannique sans doute." Encore là, un truc qui en fonctionne qu'en français, pas dans la langue de Shakespeare.

(Moi, j'aime bien ce côté private joke de l'auteur ! Puis, rien n'empêche d'imaginer que le M'sieur avait prononcé "prendre la mouche" en français. Ce sera toujours possible d'adapter lorsque Baby Jane sera traduit dans vingt langues différentes.  What a Face  )

Publié dans 20 langue avec prix nobel à la clef.

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Spoiler:
 
Aventador
   
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A mon tour de venir vous rapporter ce que j'ai pensé du "Précieux" que j'ai fini samedi après-midi.

Tout d'abord, je trouve que ce roman prend toute sa dimension en version "papier". Il fait plus d'effet "en vrai" qu'en le commandant sur Amazon... Et pourtant, c'est bien sur Amazon qu'il a été commandé par mon épouse pour me l'offrir (une partie de mon cadeau pour la Saint-Valentin et nos 15 ans de mariage). Bref, tout ça pour dire qu'en le croisant "physiquement" chez un libraire, il a toutes ses chances de séduire parce qu'il fait classe, haut de gamme.

Mais alors, moi qui suis plutôt friand de thrillers/polars, qu'est-ce qui m'a attiré en premier lieu vers ton bouquin, Miss Ahava ? Clairement, ce sont les extraits postés dans une ou deux chroniques de blogueuses qui m'ont séduit. Beaucoup plus que le postulat en lui-même, sachant que je ne suis pas vraiment fan de comédies musicales. Et puis, comme Didyme, j'avais très envie de lire Ahava, ma "presque bêta-lectrice", dans un autre registre que ses chroniques.

Et j'ai eu raison de me fier à ces extraits. Parce que sortant d'un roman qui m'avait laissé particulièrement froid au niveau du style, d'une platitude déconcertante, en particulier en termes de dialogues ("Dernière danse" de Mary Higgins Clark - un problème de traduction peut-être..., sachant que l'intrigue en elle-même n'était pas si mal), j'ai vraiment kiffé ta plume. Une grande maîtrise dès l'attaque du prologue qui donne furieusement envie de poursuivre, une belle justesse de ton (une focalisation externe surprenante pour raconter des souvenirs mais qui permet une plus grande liberté narrative sans rogner sur l'aspect très immersif) et des dialogues ciselés. J'ai vraiment kiffé de ce point de vue là. Et pour le coup, je vais paraphraser Joyce Jonathan : tu es si grande et je suis tout petit.

C'est sincèrement ce que j'ai ressenti à la lecture.

Pour moi, "Baby Jane à Broadway" n'est pas à proprement parler un roman de genre, parce qu'il fait fi de la plupart des codes de la romance. Non, je pense qu'on est davantage à la lisière de la littérature blanche (de non-genre donc), même s'il s'adresse plutôt à un public féminin (ce n'est pas une critique, j'ai déjà lu quelques très bons romans "féminins", dont "La vie d'une autre" de Frédérique Deghelt). "Baby Jane...",  c'est un magnifique portrait de femme tout en nuances, de son "émancipation" j'ai envie de dire. Et ce qui est remarquable, c'est qu'à aucun moment, ce roman ne verse dans la facilité, dans le clicheton romantique prêt à l'emploi. A aucun moment ! Et tout concourt à un dépaysement total, un vrai voyage. Tout ceci est très positif.

En revanche, dans le déroulé de l'histoire en elle-même, j'ai parfois trouvé quelques longueurs (et elles ne sont pas imputables aux retours au présent, qui m'ont beaucoup plu), et le coup de p...te d'Alison comme sorti de nulle part, même si j'en comprends la nécessité narrative. Avec une plume moins alerte, moins rythmée et plaisante, j'aurais peut-être décroché à un ou deux moments.

Mais venons-en aux personnages. Comme le dit justement Didyme, Tess attire quasiment toute la lumière à elle, un peu au détriment des autres. Mais il y a une belle finesse d'analyse psychologique du personnage. La Tess de 1988 m'a évidemment beaucoup fait penser à Vanessa dans "Fading Gigolo", ce que m'a confirmé tes remerciements :

Et il y a un sacré écart entre cette Tess là et celle de 2017. Je visualisais parfaitement les 2 à la lecture, mais moins la Tess "Baby Jane" sexy dans son costume de scène - en tout cas pas tout de suite - à cause de cette surenchère de détails plus (trop ?) réalistes que glamours : le fait qu'elle transpire beaucoup à cause de la matière de ces vêtements par exemple. Mais quand elle se produisait en public, je la visualisais mieux.
Autre personnage beaucoup mis en lumière, Peter. Mais j'ai eu du mal à lui trouver un côté séduisant. Du magnétisme oui (propre aux artistes "maudits" et tourmentés, érudits mais non reconnus), mais c'est tout (même s'il paraît un brin plus charmant en 1994). (C'est marrant parce que je me suis dit qu'après 2000, il aurait été très mal venu de le faire fumer autant aux Etats-Unis lol !). Du coup, j'ai du mal à comprendre ce que Tess lui trouve, et inversement vu qu'au début, Tess est beaucoup plus attendrissante que sexy. Ce qui ne m'a pas empêché de croire en ce couple, en particulier à travers la scène dans laquelle Peter retire la perruque de Tess. Didyme lui trouve une profonde intensité dramatique, et c'est vrai, en cela elle renvoie à une scène semblable de "Fading Gigolo" (mais c'est plus fort dans ton texte), mais je la trouve aussi incroyablement sensuelle, à la limite d'un érotisme suggéré (presque une allégorie de l'acte d'amour). Et en cela, elle m'a fait le même effet que cette scène de "La fille sur le pont", je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire : . Bref, c'est dire à quel point à mes yeux, la tienne est est réussie et a fonctionné avec moi. Tiens, en parlant de Peter, son histoire avec Robyn m'a fait penser à celle de Claude François qui s'était fait souffler sa première femme Janet par Bécaud juste avant que Cloclo ne perce : est-ce voulu ?
Il y a aussi John, plus effacé. John qui paraît sympathique et protecteur au début, mais qui est en fait très pathétique. Il ne veut pas d'une Jayne Mansfield en épouse officielle, mais culbute en douce un clone de Jayne Mansfield (actrice qui disait, entre autres : "J'aime le sexe.... Il devrait être animal, il devrait être sadique, il devrait parfois être masochiste... Il y a peu de règles et de conventions morales." ou "Les hommes sont ces créatures avec deux jambes et huit mains." ). Bref, Jayne Mansfield pour le cul oui, mais pour le reste non (parce qu'il aime se faire servir quand même).
Du coup, pour un homme, c'est un peu difficile de s'identifier à un perso masculin.
Côté femme, il y a Elisabeth, assez garce au début, puis qui finit par mieux s'entendre avec Tess, même si elles ne savent pas vraiment, ni l'une ni l'autre, comment leur relation a évolué ainsi.
Et puis Amber, que j'ai beaucoup aimée, même si son amitié avec Tess finit par s'étioler avec le temps, de façon assez réaliste finalement.
Et puis Charlotte, qui m'a également beaucoup plu. C'est une bonne idée d'avoir développé ce perso. Je trouve que ça a vraiment donné quelque chose de fort à ton roman, magnifié par ce superbe final qui m'a profondément ému (oui, je sais, c'est mon côté midinette :mrgreen: ).
Les autres filles passent plus inaperçues, mais il était probablement difficile de développer chaque perso sans perdre le fil narratif.

Enfin, je n'ai pu m'empêcher de sourire en découvrant le cadre du Met, aussi bien décrit que dans "La reine du bal" de Mary Higgins Clark et Alafair Burke (très bien écrit pour le coup, même si l'intrigue est assez classique et attendue). Tu n'es pourtant pas américaine, et tu t'en sors aussi bien qu'elles alors qu'elles ont écrit à 4 mains  (MHC/AB y inclusent même plusieurs allusions à la robe de première dame de Jackie Kennedy). Ma lecture de ce bouquin étant assez fraîche, ça m'a amusé de retrouver ce cadre sous ta plume...

En résumé, et même si c'est assez éloigné de mon genre de prédilection, j'ai passé un très bon moment à te lire. "Baby Jane..." est l'acte de naissance officiel d'une très grande autrice. Chapeau bas, Mam'zelle Ahava !
http://raphaelcoleman.canalblog.com/
 
didyme
   
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Bonsoir Ahava.
C'est un peu tard, mais j'ai écrit comme promis une petite chronique au sujet de Baby Jane sur le Mag des JE. Tu la trouveras au lien suivant: http://jeunesecrivains.canalblog.com/archives/2019/05/05/37312764.html.
Une des raisons principales de mon retard, c'est que CanalBlog, qui gère le Mag, a effacé plusieurs fois mon compte parce qu'il n'aime pas mon fournisseur de services Internet. Mad
 
Molly
   
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Wow Didyme, très belle chronique ! Ça donne (encore plus) envie de lire Baby Jane !
 
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Ahava-brumes  /  Sang-Chaud Panza


Merci Didyme pour cette chronique !
Décidément, je suis comblée. I love you

J'en profite pour répondre à Aventador, maintenant.
En bonne et due forme.

Citation :
Tout d'abord, je trouve que ce roman prend toute sa dimension en version "papier". Il fait plus d'effet "en vrai" qu'en le commandant sur Amazon...

Oui, je trouve que la confection des livres chez Charleston est particulièrement soignée. Il rend bien sur les étagères, on ne peut pas le nier. (Si tant est que la couverture plaise… )

Citation :
Mais alors, moi qui suis plutôt friand de thrillers/polars, qu'est-ce qui m'a attiré en premier lieu vers ton bouquin, Miss Ahava ? Clairement, ce sont les extraits postés dans une ou deux chroniques de blogueuses qui m'ont séduit. Beaucoup plus que le postulat en lui-même, sachant que je ne suis pas vraiment fan de comédies musicales. Et puis, comme Didyme, j'avais très envie de lire Ahava, ma "presque bêta-lectrice", dans un autre registre que ses chroniques.

J'ai tellement fait trembler tout le monde avec mes chroniques à l'acide sulfurique que j'ai malgré moi suscité la curiosité.

Baby Jane débarque dans ta région! - Page 8 Giphy

Citation :
Une grande maîtrise dès l'attaque du prologue qui donne furieusement envie de poursuivre, une belle justesse de ton (une focalisation externe surprenante pour raconter des souvenirs mais qui permet une plus grande liberté narrative sans rogner sur l'aspect très immersif) et des dialogues ciselés. J'ai vraiment kiffé de ce point de vue là.

Oui, un récit à la troisième personne parce que finalement, le côté réminiscence n'était pas présent quand j'ai rédigé le premier jet. À la base, il n'y avait pas d'interactions entre Tess et Charlotte. Ça s'est greffé ensuite. Par ailleurs, je pars du principe que l'histoire qui se déroule dans les années 80 relate ce qui s'est factuellement passé, pas les souvenirs de Tess. En vrai, elle brode autrement. Elle dit la même chose, mais dans les grandes lignes.
Le lecteur a accès à un compte rendu plus précis. Charlotte apprend certes les mêmes choses, mais pas de la même manière.
Puis j'imagine mal Tess raconter à sa fille tranquillou le détail de sa vie amoureuse avec Peter.
#awkward

Après, j'admets que ça aurait été définitivement plus logique de se servir de la première personne. On va dire que ça s'est goupillé ainsi par accident et parce que j'ai toujours pensé le texte à la troisième personne.
#MyBad

Citation :
Pour moi, "Baby Jane à Broadway" n'est pas à proprement parler un roman de genre, parce qu'il fait fi de la plupart des codes de la romance. Non, je pense qu'on est davantage à la lisière de la littérature blanche (de non-genre donc), même s'il s'adresse plutôt à un public féminin (ce n'est pas une critique, j'ai déjà lu quelques très bons romans "féminins", dont "La vie d'une autre" de Frédérique Deghelt). "Baby Jane...",  c'est un magnifique portrait de femme tout en nuances, de son "émancipation" j'ai envie de dire. Et ce qui est remarquable, c'est qu'à aucun moment, ce roman ne verse dans la facilité, dans le clicheton romantique prêt à l'emploi. A aucun moment ! Et tout concourt à un dépaysement total, un vrai voyage. Tout ceci est très positif.

Je prends ça comme un compliment, évidemment.
Cela dit, j'ai écrit ce tête dans une attitude totalement "romantique". Dans le sens où c'est typiquement le genre d'histoire qui fera rêver la midinette en moi.
Il y a un côté prévisible dans le roman.
Après, oui…peut-être qu'il n'est pas guimauve. Il faut dire que sans être particulièrement diabétique, je n'aime pas le guimauve. Ça a été le principal défi pour moi; rédiger une histoire mignonne, mais pas guimauve.

Citation :
En revanche, dans le déroulé de l'histoire en elle-même, j'ai parfois trouvé quelques longueurs (et elles ne sont pas imputables aux retours au présent, qui m'ont beaucoup plu), et le coup de p...te d'Alison comme sorti de nulle part, même si j'en comprends la nécessité narrative. Avec une plume moins alerte, moins rythmée et plaisante, j'aurais peut-être décroché à un ou deux moments.

Je ne sais pas ce que j'aurais pu ajouter ou changer pour enrayer ces longueurs dont tu parles. J'aurais pu tronquer le texte de certaines scènes pour le rendre plus dynamique, c'est une éventualité… Mais je crois qu'au fond, je me concentre quand même sur l'essentiel et que si j'avais été plus succincte, la qualité globale et la cohérence en aurait pâti.
Cela dit, j'avoue que j'ai tendance à m'étaler et nourrie une affection prononcée pour les pavés.
il faut que je m'efforce d'être plus concise, peut-être.

Citation :
La Tess de 1988 m'a évidemment beaucoup fait penser à Vanessa dans "Fading Gigolo"

#CeFilm
:love:

Citation :
Et il y a un sacré écart entre cette Tess là et celle de 2017. Je visualisais parfaitement les 2 à la lecture, mais moins la Tess "Baby Jane" sexy dans son costume de scène - en tout cas pas tout de suite - à cause de cette surenchère de détails plus (trop ?) réalistes que glamours : le fait qu'elle transpire beaucoup à cause de la matière de ces vêtements par exemple. Mais quand elle se produisait en public, je la visualisais mieux.

La Tess burlesque est celle que je visualisais le mieux.

Citation :
Autre personnage beaucoup mis en lumière, Peter. Mais j'ai eu du mal à lui trouver un côté séduisant. Du magnétisme oui (propre aux artistes "maudits" et tourmentés, érudits mais non reconnus), mais c'est tout (même s'il paraît un brin plus charmant en 1994). (C'est marrant parce que je me suis dit qu'après 2000, il aurait été très mal venu de le faire fumer autant aux Etats-Unis lol !)

Je le répète, c'est le côté existentialiste dépressif.
#MonFantasmeAbsolu


Sinon pour la clope, on va dire que les années 80 fait office pour l'ex-fumeuse que je suis de paradis perdu.
Spoiler:

Citation :
la scène dans laquelle Peter retire la perruque de Tess. Didyme lui trouve une profonde intensité dramatique, et c'est vrai, en cela elle renvoie à une scène semblable de "Fading Gigolo" (mais c'est plus fort dans ton texte), mais je la trouve aussi incroyablement sensuelle, à la limite d'un érotisme suggéré (presque une allégorie de l'acte d'amour).

Je n'ai pas vu le film que tu cites juste en dessous. La scène en effet est clairement inspirée du film Fading Gigolo, c'est pour ça que je ne pouvais pas ne pas citer ce film dans les remerciements.
J'encourage tout le monde à le visionner. L'histoire de ce film est trop mignonne. Mon coeur devient tout mou à chaque fois.
En fait, il y a d'autres références au film tout au long du roman, mais c'est effectivement la plus explicite.
Ce que la scène est censée métaphoriser en revanche, je laisse ça à l'imagination des lecteurs. Ton interprétation est très intéressante et pertinente, bien entendu.

Citation :
Tiens, en parlant de Peter, son histoire avec Robyn m'a fait penser à celle de Claude François qui s'était fait souffler sa première femme Janet par Bécaud juste avant que Cloclo ne perce : est-ce voulu ?

Non. Je ne savais même pas pour Claude François.

Citation :
Et puis Charlotte, qui m'a également beaucoup plu. C'est une bonne idée d'avoir développé ce perso. Je trouve que ça a vraiment donné quelque chose de fort à ton roman, magnifié par ce superbe final qui m'a profondément ému (oui, je sais, c'est mon côté midinette :mrgreen: ).

Là-dessus, il faut remercier la correctrice avec qui j'ai travaillé. C'est elle qui a trouvé nécessaire de développer ce personnage. Au début, j'étais un peu réfractaire. Mais je suis contente que ça fonctionne et moi non plus, je ne regrette pas d'avoir creusé ce personnage, même s'il n'est pas forcément mon préféré.

Citation :
Enfin, je n'ai pu m'empêcher de sourire en découvrant le cadre du Met, aussi bien décrit que dans "La reine du bal" de Mary Higgins Clark et Alafair Burke (très bien écrit pour le coup, même si l'intrigue est assez classique et attendue). Tu n'es pourtant pas américaine, et tu t'en sors aussi bien qu'elles alors qu'elles ont écrit à 4 mains  (MHC/AB y inclusent même plusieurs allusions à la robe de première dame de Jackie Kennedy). Ma lecture de ce bouquin étant assez fraîche, ça m'a amusé de retrouver ce cadre sous ta plume...

Tous les lieux décrits dans le roman sont des lieux que j'ai déjà visité. À part ceux que j'ai inventé, évidemment.
D'ailleurs, j'ai quand même bien retourné ma veste. J'ai longtemps refusé de situer mes histoires aux États-Unis parce que "tout le monde le faisait". Et finalement, mes deux premiers romans se déroulent  là-bas.
J'adore mon hypocrisie.


Baby Jane débarque dans ta région! - Page 8 Giphy


Citation :
En résumé, et même si c'est assez éloigné de mon genre de prédilection, j'ai passé un très bon moment à te lire. "Baby Jane..." est l'acte de naissance officiel d'une très grande autrice. Chapeau bas, Mam'zelle Ahava !

I know.

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Je viens d'acheter Baby Jane en format poche. Il y en avait 3 à la Fnac des Ternes (mais contrairement à la dernière fois, il n'était pas en tête de gondole Sad ).

je repasserai donner mon avis quand je l'aurais lu ^^
 
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Oh super Tengaar.
Je suis ravie.
 
   
    
                         
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