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 Sondage sur la croyance en un libre arbitre

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Croyez-vous en l'existence du libre arbitre ?
Oui
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Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


En l'absence de libre arbitre, l'optimisme de l'optimiste lui appartient-il? Est-il fondé?
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Joyo
   
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Joyo  /  Hé ! Makarénine


Ton message t'appartient-il? Est-il fondé ? Ou étais-tu programmé depuis ta naissance pour l'écrire ce jour de septembre 2017?
 
Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Joyo a écrit:
Ton message t'appartient-il?
Aucune idée.
Joyo a écrit:
Est-il fondé ?
Sans doute plus que la simple formulation d'une croyance.
Joyo a écrit:
Ou étais-tu programmé depuis ta naissance pour l'écrire ce jour de septembre 2017?
Ce n'est pas impossible; qui peut le dire?

Mais je pense que mon message a été mal interprété.
Je voulais surtout souligner que, lorsque Liam Daläa affirme ne pas croire au libre arbitre tout en se disant optimiste, son optimisme me semble être une simple extension de son déterminisme, ce qui signifie qu'il n'a pas choisi d'être optimiste plus que de douter de son propre libre arbitre.
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Matrix
   
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Moi je peux t'affirmer que nul part c'était écrit à ta naissance que tu dirais ça en 2017.
Pourtant je suis un pur déterministe, vous confondez destin et chaine causale j'ai l'impression.

Bohr a écrit:
Il faut quand même se garder de tirer des conclusions trop vite: l'étude ne fait que relier des réponses inflammatoires au passé du sujet. Le lien avec le libre arbitre, ou en tout cas, l'esprit, me paraît relativement ténu, sauf à assimiler un processus de décision rationnelle à une réponse du système immunitaire! :mrgreen:

Pour avoir une maladie inflammatoire moi même, je t'affirme que ça joue sur mes choix conscient et inconscient de chaque instant, mais eux même sont partie lié à d'autres causes passées, en effet.. Pour moi,  ça ne fait que prouver qu'on s'éloigne un peu plus de la possibilité du choix "libre".
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Liam Daläa
   
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Liam Daläa  /  Pour qui sonne Lestat


J'avoue n'avoir pas très bien compris la nuance subtile entre ignosticisme et agnosticisme.
L'ignostique est à l'agnostique, ce que l’anti-théiste est à l'athée ?
L'ignostique dit "je ne sais pas", mais plus facilement que l'agnostique, il balance aussi :  "vous êtes con d'avoir un avis sur la question" ? Mais là, on s'éloigne du sujet.

En tout cas, je trouve toujours ça un peu facile de dire qu'on n'aura jamais la réponse. C'est pas très fair play avec la science et la philosophie qui font un boulot monstre.




Qu'est-ce que le moi ?

C'est une question qu'il faut se poser, je pense.
Ma réponse : Le moi est une illusion naturelle, dérivation humaine de l'instinct de survie animal. On peut, par la raison, dépasser cette illusion, et se souvenir qu'il n'existe que la matière et l'antimatière, rien d'autre.

Et :

Le conscient, c'est ce qui laisse les gens penser qu'il sont libre.
L’inconscient, c'est le boss ce qui se tape les cuisse à cette idée, mais intérieurement, bien protégé.
Autre métaphore :
Le conscient, c'est le peuple qui croit vivre dans une démocratie.
L'inconscient, c'est le milliardaire qui détient la presse et soudoie les politiques.


(Les rêves sont des artistes engagés, les terroristes sont des lapsus ?)


***




Je confirme que je suis d'accord, je n'ai pas choisi d'être optimiste ou de remettre en question l'idée du déterminisme, Bohr. J'ai été poussé dans ce sens là, par ce que je suis poussé à déterminer être "la raison". Et je n'ai même pas choisi de te dire tout ça.
(Si on devait parler de mon optimisme, de savoir si j'ai raison d'être optimiste, il faudrait aborder le sujet de la cliodynamique. Une passion. Un autre vaste sujet.)
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Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Pour rebondir sur ce que tu dis, j'ai tendance à voir le "moi" ou le "je" (et toutes ses autres formes: ego, narcissisme) comme une fiction évolutive. Rapport à la notion proposée par Cohen et Pratchett dans "La magie du Disque-Monde": l'histoire qu'on raconte, ou qu'on se raconte.
Et, en l'espèce, "je" est une histoire fondée sur fort peu d'éléments extérieurs au narrateur, c'est pourquoi je range ça dans les fictions.

Sinon, pour revenir à la distinction entre agnosticisme et ignosticisme: le premier ne tranche pas faute d'éléments, le second considère que questionner l'existence de quelque chose dont la définition n'est pas réfutable et ne fait pas consensus n'a pas le moindre sens.
Ici, spécifiquement, la question: "Dieu existe-t-il?" n'a pas de sens pour l'ignostique, car il n'existe pas de définition préalable unique du terme "Dieu", et la plupart des définitions que l'on rencontre ne renvoient à rien de testable dans notre univers. Elle n'a, au final, pas plus de pertinence que celle sur l'existence des Schtroumpfs, de la Licorne rose Invisible, de ma paye passé le 15 du mois, ou d'un cercle à quatre côtés (et encore, dans ce dernier cas, c'est contestable).
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art.hrite
   
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j'ai un peu de mal avec l'idée de caractériser un phénomène nouveau – je parle de l'émergence chez une espèce du "moi" ou du "je" (peut-on parler de singularité ?) – en termes de fiction, ne serait-ce parce qu'il est possible que ce qu'on qualifie de fiction soit lié, pour l'homme, de près ou de loin avec l'émergence de toutes ses autres caractéristiques spécifiques – au premier chef desquelles : la connaissance objective. Sans "je", pas de "science" : c'est "je" qui d'abord se pose et s'oppose à un monde d'objets. Ce qui m'amène à penser qu'il ne faut pas confondre "je" au sens de conscience/conscience de soi (au sens de sujet pensant) et "moi" au sens d'identité personnelle, ou disons  au sens du sentiment que j'ai d'être qui je suis.

On peut sans doute être ignostique sur le fait qu'on fasse acte de libre-arbitre, mais ça semble beaucoup plus difficile de l'être sur le fait d'être conscient/conscient de soi, à moins d'aller jusqu'à qualifier aussi nos perceptions de fictions évolutives : ainsi, parce que la couleur rouge appartient tout autant à l'objet qu'à l'oeil qui l'observe, serait-elle "à moitié fondée sur l'élément intérieur, et par conséquent à moitié fictive. Idem pour notre appréhension de l'espace, notre sens des distances, etc.

On peut le penser à bon droit mais je ne suis pas sûr, pour le coup, que l'idée fasse sens. À la rigueur, on peut sans doute être ignostique de la formule "fiction évolutive" pour caractériser tout ce qui, a priori, n'est pas uniquement fondé sur des donnés objectales (et c'est le cas pour tout, puisque sitôt qu'il y a un oeil pour se représenter les choses, il y a un sujet – je veux dire la notion d'objet n'est jamais pure du sujet qui la pense, il me semble que c'est l'évidence cartésienne première, après les ravages du doute méthodique)
 
Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Il me faut sans doute nuancer: je ne questionne pas l'existence du "je" ou du "moi", mais plutôt que les caractéristiques qu'on y rattache, a fortiori au plan psychologique, me semblent relever de la fiction. Mais vu que cogito ergo sum, le fait qu'il existe ne me semble pas sujet à caution. En revanche, tu as raison de distinguer le "je", sujet pensant/agissant (ou s'observant agir) et le "moi-identité". C'est ce dernier que je qualifie volontiers de fiction. Cependant, c'est celui-ci qui donne tout son sens aussi au "je" pris comme sujet agissant, non?

Et, après tout, pourquoi notre rapport au monde n'en serait-il pas une aussi, de fiction (évolutive ou non)? Cela dit, l'argument de l'oeil comme "écran" entre "je" et la réalité me paraît à relativiser, même s'il n'est pas faux, car c'est faire l'économie de ce que les perceptions qu'il transmet sont quand même soumises à des contraintes externes que l'on peut mettre en évidence avec des appareils expérimentaux qui sont étrangers à notre corps et à notre conscience.
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Joyo  /  Hé ! Makarénine


@ BOHR.
C'est plutôt en athéisme que l'on compare Dieu à la licorne ou à la théière de Russell. Peut-être que les ignostiques aussi, mais je ne les connais pas assez bien. Ceci dit, tes définitions sont très correctes.

@ Liam Daläa.

Citation :
J'avoue n'avoir pas très bien compris la nuance subtile entre ignosticisme et agnosticisme.
L'ignostique est à l'agnostique, ce que l’anti-théiste est à l'athée ?
L'ignostique dit "je ne sais pas", mais plus facilement que l'agnostique, il balance aussi :  "vous êtes con d'avoir un avis sur la question" ?

Je mets cette vidéo en spoiler, car on déborde un peu du sujet. Elle est néanmoins très intéressante, comme toute la chaîne de ce gars. Il évoque notamment l'ignosticisme.

Spoiler:

J'utilisais ici "agnostique" et "ignostique" dans un sens élargi, d'où les guillemets.

Exemple 1. J'ai une carte à jouer dans la main. Je te demande laquelle. Tu peux bien sûr tenter ta chance, mais tu ne seras jamais sûr de toi car il te faudrait posséder un sixième sens qui te ferait voir chez moi. Il y a une réponse, la carte est concrète, mais tu es "agnostique".

Exemple 2. Existe-t-il des schlabidokeux en Alaska? Tu vas me demander ce qu'est un schlabidokeu. Faute de définition claire, tu ne peux répondre, un peu comme l'"agnostique", mais pour des raisons différentes. Tu es "ignostique".

Je sais bien que les schlabidokeux (mot que j'ai inventé pour l'occasion^^) n'ont rien à voir avec le libre arbitre, pour lequel il existe des définitions. Sauf que, plus je m'y penche, plus ça me paraît très ineffable.

Je n'ai pas pensé une seule seconde qu'il était con d'avoir un avis sur la question. Oui, bien sûr, si je considère le libre arbitre trop complexe pour qu'on puisse y répondre par oui ou non, je pourrais tenir ces propos, sauf que j'y réfléchis moi-même et que je me garde de tout mépris.
 
Liam Daläa
   
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Liam Daläa  /  Pour qui sonne Lestat


Merci pour la vidéo.
Je crois cependant, sans vérifier, qu'il n' a pas de schlabidokeux en Alaska. Wink

Niveau définition, il faut lire le premier message de ce sujet pour savoir de quoi je proposais précisément de parler. Elle me semble simple, mais claire et efficace, sans ambiguïté.

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Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


L'ignosticisme s'attache aussi, voire surtout, à ce que ce que l'on a défini soit testable. C'est l'orientation prise par La Tronche en Biais dans son exposé à ce sujet. L'opposition concret/abstrait n'est qu'une des facettes du questionnement.

Pour reprendre l'exemple d'une carte, on peut se demander quelle est la couleur d'une carte sortie du paquet. Si l'expérience a lieu à Paris, et si la carte se trouve dans la poche d'un inconnu qui vit au Japon, ce n'est pas testable, et ce, même si la carte existe bel et bien concrètement.

Pour l'appliquer au libre arbitre, la posture ignostique met en avant que l'on peine aujourd'hui à le définir, étant donné tout ce qui nous reste à apprendre sur la nature et le fonctionnement de notre esprit. Au pire, si une définition vient à être arrêtée, il faudra qu'elle soit suffisamment concrète pour qu'au moins en théorie on puisse envisager un protocole expérimental. Enfin, il faudra que, pour que puisse être mis en place ce protocole, que les manifestation supposées dudit libre arbitre soient dans la gamme de sensibilité de nos instruments de mesure. En attendant, chercher à répondre à la question n'est pas utile - voire, n'a pas de sens. Ce qui ne nous dit pas que la question elle-même n'a pas, indirectement, un intérêt - comme celui d'envisager, précisément, des manières d'y répondre.

Cependant, je pense que croire en l'existence ou non du libre arbitre (ou de Dieu, qui, finalement, n'est pas un concept si éloigné) n'a rien à voir avec savoir ou connaître son existence ou sa non-existence. Croyance et savoir ont toujours été distincts. Simplement, on peut faire plus de choses avec un savoir qu'avec une croyance. Mais rien n'empêche un croyant (au sens religieux) éventuellement fervent, même si ce doit être rare, de reconnaître qu'il ne sait pas si Dieu existe réellement. Si je ne m'abuse, c'est un peu le sens qu'on doit pouvoir mettre derrière le pari pascalien.

NB: je distingue bien la croyance (sentiment de vrai associé à une proposition en dehors de - voire, contre - toute expérience) de la supposition (simple acception rationnelle comme vraie d'une proposition à titre provisoire, tant que l'expérience ou le raisonnement n'est pas venu la réfuter).

Après, la définition fournie par Liam Daläa est assez facilement testable, et aboutit à un non tonitruant. Mais... est-elle la seule, fait-elle consensus? Débattons-nous du libre arbitre, ou bien d'une certaine idée du libre arbitre?

Enfin, je pense que ça nous permet de bifurquer sur des questionnements intéressants aussi:
1/ à quoi sert la croyance? Ou plutôt: que peut-on en faire?
2/ n'est-elle pas un indice, sinon une preuve, de l'inexistence du libre arbitre?
3/ le concept même de libre arbitre (c'est-à-dire, la seule possibilité de son existence) n'est-il pas une croyance?
4/ où se situe l'intuition, dans tout ça?
5/ et l'instinct?
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art.hrite
   
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art.hrite  /  Chantre brahmane ज्ञानयोग


Bohr a écrit:

Cela dit, l'argument de l'oeil comme "écran" entre "je" et la réalité me paraît à relativiser, même s'il n'est pas faux, car c'est faire l'économie de ce que les perceptions qu'il transmet sont quand même soumises à des contraintes externes que l'on peut mettre en évidence avec des appareils expérimentaux qui sont étrangers à notre corps et à notre conscience.

Oh, je ne dis pas le contraire !


Bohr a écrit:
Il me faut sans doute nuancer: je ne questionne pas l'existence du "je" ou du "moi", mais plutôt que les caractéristiques qu'on y rattache, a fortiori au plan psychologique, me semblent relever de la fiction. Mais vu que cogito ergo sum, le fait qu'il existe ne me semble pas sujet à caution. En revanche, tu as raison de distinguer le "je", sujet pensant/agissant (ou s'observant agir) et le "moi-identité". C'est ce dernier que je qualifie volontiers de fiction. Cependant, c'est celui-ci qui donne tout son sens aussi au "je" pris comme sujet agissant, non?

Pour reprendre ton exemple du narcissisme, on peut vaguement dire qu'il s'agit d'un sentiment social, dont le risible (ou le caractère agaçant pour ceux qui s'en offusquent) apparaît dès lors qu'on en comprend la vanité. Le narcissique aime de lui une image idéalisée. Et les jugements négatifs qu'on porte à son égard viennent, je crois, peut-être de ce que les bien-pensants (comme on dit) ont été éduqués dans l'idée que l'abnégation et le souci de l'autre étaient des valeurs plus hautes que celles de l'individualisme, de l'égocentrisme, du narcissisme, etc. (aime ton prochain – version chrétienne ; aime ton lointain – version nietzsche)  

En ce sens oui on peut peut-être parler d'une fiction évolutive : si on soupçonne que ce sentiment est une des formes nouvelles (on dira peut-être plus complexe voire alambiquée, bref : humaine) de l'instinct de conservation. Puisque l'être vivant semble s'aimer assez pour chercher en permanence à se conserver, et puisque nous sommes des vivants, alors les comportements dits narcissiques peuvent être, je suppose, envisagés comme une des nombreuses stratégies (pas forcément payantes) d'adaptation à la vie en société humaine.

Je trouve qu'on manque souvent de prudence quand on cherche à ramener des comportements à leur mécanique (ou disons, à une mécanique grossière). Si je prends mon chapeau de "psy-du-dimanche" et que j'explique un trait de caractère (gardons notre narcissique) en le ramenant à son vécu (à supposer que je puisse avoir une idée suffisante de son vécu) et si j'explique que ce vécu est aussi ce qu'il est en vertu d'un héritage biologique, si je suppose toutes ces causes acquises, et que je ramène le comportement à tout ce qui l'a amené à émerger, alors j'aurais la certitude raisonnable de connaître, pour ainsi dire, la loi de ce comportement, d'en avoir donné un principe d'explication satisfaisant.

Mais je me demande comment diable l'explication par les causes du comportement narcissique permettrait qu'on juge du caractère fictif ou fondé des croyances sur lesquelles il porte ? L'amour de l'image qu'on croit renvoyer aux autres est peut-être l'amour d'une fiction... Est-ce certain ? "Je" guette toujours les réponses des autres. Si celles-ci me sont ouvertement favorables ou ouvertement défavorables, il n'est pas exclut que je change de croyances. Et dira-t-on que je suis ballotté d'une illusion à l'autre indifféremment du fait que mes croyances soient appropriées ou inappropriées au milieu où j'évolue ? Il me semble que répondre : oui, c'est prendre un parti moral (plus que scientifique).

Si je dis oui nous sommes ballotés d'une illusion à l'autre, alors j'estime que nos actions sont fondées sur... du vent. Nos représentations reposent sur des croyances infondées, infondées parce qu'entièrement reçues. Nous n'agissons pas, nous sommes entièrement agis et l'idée que nous nous faisons d'être libres est fausse.

Si je réponds non, eh bien j'estime que nos comportements ne sont pas seulement le fruit d'un malin génie mais qu'ils ont un sens, une signification, une direction et que ce but n'est pas entièrement réductible à son passé, donc à ses déterminismes.

Est-ce à dire que la question du "sens" de nos actions est comme la question de "Dieu" ? Une affaire face à laquelle on ne peut qu'être "ignostique" ou "agnostique" ? Plus j'y pense, plus je me dis : peut-être. Sans doute, vivre au sens humain du mot, exige une foi dont on ne peut se défaire, qui se confond avec notre conscience. Sans doute les idées de liberté, de libre-arbitre, de bonheur, de beauté, de justice, de vérité, de progrès ou de conservation (politiques) reposent sur des actes de foi, une foi dont on ne peut rendre raison, l'espèce d'inconnue par où l'humain cherche à se définir. Est-ce cela que tu veux dire quand tu parles de "fiction évolutive" ? Si oui, il faut prendre le mot "psychologie humaine" au sens le plus général car il est de notre nature, de notre être-même, de nos fonctions affectives, sensorielles, mnémoniques, imaginatives, cognitives, etc. de nous reposer sur de telles fictions. Et donc, l'art, la science, la politique et la morale en sont aussi le fruit.

Mais peut-être que je dépasse ton intention.
 
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Très largement, mais pas de beaucoup.

Je me situais sur un niveau purement du sujet conscient-pensant-agissant comme système isolé (donc, hors regard d'autrui), toutes choses étant égales par ailleurs, et se pensant lui-même (comme objet de sa pensée, donc). Ainsi, modulo les accidents de la vie (amnésie post-traumatique, coma d'une certaine durée), on peut supposer - en tout cas, ça me paraît largement accepté - que le sujet est le meilleur connaisseur (je ne parle bien évidemment pas de compréhension) de sa propre biographie. Pourtant, ce ne sont que des faits plats qui ne peuvent le résumer: sa propre personnalité est un entrelacs de goûts et d'aversions, d'émotions, de croyances etc auxquelles viennent s'ajouter les contingences biographiques (expériences plus ou moins positives, plus ou moins signifiantes).
Or, de la même manière que la vie (comprendre: le cours des événements) n'est pas linéaire ni prédictible, la personnalité va évoluer au moins en partie en fonction de ces événements. Par exemple, pour résoudre la dissonance cognitive.
Exemples tout bêtes: combien de fois, face à quelque chose que nous venons de comprendre, nous sommes-nous déjà dit "Ah mais bien sûr, en fait, je le savais depuis longtemps!" Vraiment? Même chose pour ce que nous désirons mais dont nous savons que nous ne l'aurons jamais - en particulier si nous estimons que c'est de notre fait. "Ils sont trop verts, et bons pour les goujats", comme disait l'autre: pour pouvoir supporter la frustration, nous nous y soustrayons en nous efforçant (pas à chaque fois non plus) de construire a posteriori une justification à un désintérêt pour un sujet qui, pourtant, nous enthousiasmait jadis. Egalement, bien que je suppose que c'est plus rare, on peut aussi tomber des nues en découvrant que, pendant un temps, les goûts ou aspirations que l'on croyait avoir n'étaient pas vraiment les nôtres, mais un emprunt externe, ce qui signifie que l'esprit du sujet a réussi à occulter une composante qui lui est propre au profit d'une immixtion externe parfois néfaste. De même, la rationalisation à outrance nous permet d'adopter un comportement que notre morale réprouverait, en passant par des artifices et des explications alambiquées auxquelles, parfois, on finit par croire.

C'est tout cela que j'appelle "fiction évolutive": un récit de soi-même et sur soi-même qui permet à l'individu de s'adapter à sa propre existence, y compris aux incohérences de ses propres actions et pensées. C'est une somme d'arrangements avec la réalité (dans laquelle j'englobe un vécu intime: émotions, cadre moral etc), de renoncements, de trahisons, travestissements non nécessairement des faits objectifs mais plutôt de la perception que l'on a de ce que l'on est ou de ce que l'on était dans le passé. Pour se tenir à l'abri de la frustration, de l'auto-détestation, ou d'une tristesse qui serait insupportable.
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Dans ce cas, je trouve l'idée que tu glisses derrière le mot "fiction évolutive" plutôt juste : "récit de soi-même et sur soi-même qui permet à l'individu de s'adapter à sa propre existence, y compris aux incohérences de ses propres actions et pensées". Surtout je suis sensible à l'idée que l'on ajuste sans cesse notre passé (croyances, valeurs, etc.) à notre présent et vice-versa ; le présent est cause du passé autant que le passé est cause du présent. Je suis sensible à cette idée parce qu'elle implique une conception dynamique de la personnalité humaine. Que le présent soit cause implique a minima qu'une intelligence détermine ses déterminations au moins autant que celles-ci la déterminent. Il y a donc du jeu et tout n'est pas si mécanique, unanimement réactif, qu'on serait tenté de le croire.

Mais si tu admets cela, et si, pour cette même raison de l'évolution dynamique de la personnalité, tu définis le cours d'une vie comme « non-prédictible », n'accrédites-tu pas l'idée qu'on ne peut se réclamer rigoureusement ni d'un déterminisme pur et dur, ni d'un libre-arbitrisme pur et dur ?

Deuxième point, c'est une chose qui moi m'étonne et ne finit jamais de m'étonner : que justifie cette étrange défaillance humaine qui pousse chaque membre de cette espèce à devoir « s'adapter à sa propre existence » ? Car il ne s'agit manifestement plus là d'une adaptation vitale, mais existentielle – ce nous semble un tantinet plus tragique, et nous nous sentons bien seuls en cette tragédie. Étrangeté de la causalité universelle que de faire advenir une espèce qui se croit libre (à tort) et qui développe des stratégies d'auto-dissimulation de sa condition d'enchaînée pour se faciliter son séjour. Toute l'histoire de la tragédie d'ailleurs nous sermonne plus ou moins là-dessus. Mais la question quand même se pose : quel intérêt évolutif ?


Dernière édition par art.hrite le Jeu 21 Sep 2017 - 2:01, édité 1 fois
 
Matrix
   
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Hypatia from Space a écrit:
La théorie des styles d’attachement en psychologie a été popularisée au
siècle dernier par John Bowlby (1969) puis par Mary Ainsworth et son
équipe (1971). Le style d’attachement de chaque personne est déterminé par
la manière dont ses premiers adultes significatifs, le plus souvent ses parents,
ont connecté avec elle pendant les premières années de sa vie. Des
neuroscientifiques ont observé que les enfants qui reçoivent beaucoup
d’attention positive de la part des adultes développent un réseau de
connexions neuronales plus vaste que les enfants qui ont été privés
d’interaction avec les adultes. En d’autres mots, la manière dont vos
parents ont pris soin de vous — ou ont négligé de le faire — au cours de
votre petite-enfance a littéralement modelé la structure de votre cerveau!

Les enfants qui développent un mode d’attachement sécure envers leurs parents ont une plus grande habileté à gérer leurs émotions et à contrôler leurs impulsions. Les parties de leurs cerveaux responsables des
réactions primitives de survie « se battre ou s’enfuir », telles que l'amygdale
et l’hypothalamus ne sont pas surchargées de signaux négatifs et interagissent
normalement avec les autres parties du cerveau responsables de l’attachement
et des comportements de coopération. Par ailleurs, les enfants ayant
développé un attachement solide ressentent davantage d’empathie que les
enfants insécures et un meilleur jugement moral. Ils présentent une meilleure
capacité d’adaptation face aux situations stressantes et ont de meilleures
aptitudes pour la vie en société [...]

Page 67 (ma lecture du moment que je recommande à toute personne curieuse et ouverte d'esprit Smile)

Pour ceux qui ne verrait pas le rapport au libre arbitre ; le fait que vous ailliez des difficultés à établir des relations amoureuses est partiellement du à ce genre de causes, totalement externe et hors de votre contrôle. Hors à l'inverse, les gens qui réussissent plus facilement à avoir des bon contact et à avoir l'amour, sont plus propis a réussir d'autres aspects de leur vie... Du coup même une réussite professionnel par exemple, peut être du au fait d'avoir le bon soutien du coté affectif, lui même étant partiellement du à vos rapport à vos parents étant enfant.

Là où vous voyez des choix, il y a surtout 1000 façons d'expliquer comment ça n'en ai pas ! Wink
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 Sondage sur la croyance en un libre arbitre

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