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 qu'est ce qui se vend le mieux ?

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Invité  /  Invité


Je ne pense pas que la forme change structurellement le fond, mais elle peut le diriger (enfin, en diriger la perception par le lecteur, en quelque sortes). Par exemple avec l'exemple du Souper des maléfices dont la forme contribue à en faire une histoire légère bien que l'histoire, même avec une autre forme, ne serait pas modifiée dans son intrigue et son déroulement.
 
Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Tu as bien raison, cependant, si on introduit en plus la perception du public, on va finir en chambre capitonnée! What a Face
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AlbertCamus
   
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AlbertCamus  /  Tycho l'homoncule


Sommes nous tous d'accord pour dire qu'un livre sur rien qui n'existerait que par la seule force du style (intention de Flaubert), n'est qu'un leurre? Qu'un fond sera toujours présent?

En faisant des recherches sur internet je tombe sur la notion de littérature blanche, dont voici la définition:

La littérature blanche, ou littérature générale, est la littérature qui ne relève pas de la littérature de genre, en particulier de la science-fiction ni surtout du roman policier, qui par opposition constitue la littérature noire. Dans les milieux littéraires où ces derniers genres sont considérés comme mineurs, la littérature blanche apparaît comme la plus haute forme littéraire.

Pensez-vous que cette distinction a ses limites?

N'est il pas nécessaire pour quelqu'un désirant écrire, de choisir son camp?

je dis cela car en littérature noire, les formes semblent assez rigidement codées (le thriller a ses recettes par exemple)
 
Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


AlbertCamus a écrit:
Pensez-vous que cette distinction a ses limites?

Assurément, puisqu'elle est complètement artificielle. Que signifient "majeur" et "mineur"? Et qui est désigné pour apposer ces épithètes? Les critiques? Les auteurs? Le public?

Pire: qu'est la littérature "de genre"? En creux, la fameuse "littérature blanche" constitue elle-même un genre, dont, à ce que je peux voir, le seul fondement semble de rejeter tous les autres. Quid des oeuvres "majeures" issues d'un genre "mineur" (Frankenstein, Dracula, Le Horla, la Chute de la Maison Uhser)? Quid des oeuvres "mineures" écrites par des auteurs "blancs"?

Le critère de la codification ne marche pas. Le thriller est certes très codifié - et encore, la codification varie selon les sous-genres - de la même manière que la fantasy, à des degrés variables, mais, quid du fantastique, de la SF, qui ne sont pas systématiquement codifiés? Si le "genre" doit constituer une prison dans laquelle s'enferme l'auteur, faire de la littérature "blanche" est tout autant une prison, dont les murs d'enceintes sont la limite des fameux "genres" décriés dans lesquels il ne faudrait à aucun prix - Oh, mon Dieu! Vous vous rendez compte? - tomber.
Par ailleurs, Le travail du furet de J-P Andrevon montre que la frontière entre les genres est poreuse: est-ce du roman noir? Du polar? Du roman social? Ou bien de la S-F dystopique?
Le critère de la codification vise à articuler la distinction entre "littérature blanche" et "littérature de genre" selon un axe opposant liberté et contrainte, ce qui est un faux débat, puisque l'un comme l'autre sont contraints.

Un critère formel (style, expérimentation) ne marche pas non plus.
Hypérion de Dan Simmons est stylistiquement plus flamboyant qu'un Houellebecq poisseux ou un classique poussif qui prendra dix pages pour décrire le banc sur lequel il s'asseyait avec son grand-frère le jeudi après-midi.

Enfin, un critère plus fondamental, les personnages et leur morale ne tient pas non plus. Il y a un peu trop d'exemples. Mais, rien de ce qu'on retrouvera dans la "littérature blanche" ne manque dans les "genres": humour, suspense, action, personnages charismatiques, enjeux...

On le voit, le modèle ne marche pas du tout.

Il me paraît surtout avoir été inventé par les libraires et les éditeurs pour faciliter l'organisation et le classement des linéaires et des catalogues; la hauteur avec laquelle la littérature "blanche" considère la littérature "de genre" au sens le plus large me paraît surtout hérité d'une logique de classe (l'élite contre le peuple) et économique (il ne faut surtout pas que les ME qui sortent de la S-F ou du polar, par exemple, grignotent leurs parts de marché).
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AlbertCamus
   
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AlbertCamus  /  Tycho l'homoncule


Il y a en effet en France un élitisme qui fait opposer "vraie littérature" à "littérature mineure". Il me semble quand même que les auteurs dits de "genre" sont plus dépendants, pour orienter leur travail, d’attentes extérieures (éditeurs et lecteurs), que les "grands auteurs" (même si bien sûr ces derniers ne font qu'adopter une posture lorsqu'ils prétendent ne pas du tout se préoccuper du lecteur). Je pense par exemple à Stephen King, qui à une certaine période disait écrire pour nourrir sa famille et apporter du plaisir aux lecteurs, plus que par amour de l'écriture : cela implique une certaine soumission à des codes qui semble t il n'existe pas en "littérature savante", du moins pas dans le même sens.
 
Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Dans le cas de King, ça lui servait aussi (surtout?) à payer tout ce qu'il se fourrait dans le pif!

Après, je pense qu'il convient de distinguer la littérature dite "de genre" de la littérature dite "de gare" (bien que les "grands" auteurs et leur public aient tout intérêt à entretenir cette confusion). Je pense qu'un Asimov n'a jamais eu les contraintes d'un King, et il n'aurait pas pu accoucher d'une oeuvre pareille dans ces conditions. Dick non plus, par exemple.
Et là, la littérature "de gare" colle assez bien à l'idée que l'on peut se faire de la déclinaison à l'infini d'une codification assez stricte pour pouvoir sortir à date fixe une oeuvre qui, surtout, ne changera rien à ce que désire lire le public, c'est-à-dire la même chose que le dernier volume lu. En ce sens, le King de cette période, de la même manière que des tas d'autres auteurs - de genre ou pas - peuvent être vus comme des pisse-copie.

Je me rappelle une auteure qui, tous les mois de septembre, nous servait les aventures hautement improbables d'héroïnes aux noms aussi improbables, alter ego fantasques plongées dans des situations dont le surréalisme était un attendu perpétuel.
Ah ben zut! Je viens de décrire du Amélie Nothomb!

Ah ben oui: les "grands" auteurs suscitent des attentes aussi, a fortiori s'ils vendent bien, ou s'ils ont une réputation. Selon l'auteur, le prochain opus devra être sulfureux, alambiqué, nunuche...
Certes, elles semblent plus marquées dans les littératures de "genre", mais c'est lié au marché avant tout: beaucoup de lecteurs de SF n'iront jamais ouvrir un Goncourt par crainte de l'ennui, les amateurs d'horreur n'ont qu'une faible probabilité d'aller mettre le nez dans un Guillaume Musso, et un amateur de Fantasy n'a pas forcément envie de lire les dernières pensées d'un type conspué par la foule algéroise ou l'épopée d'une famille de vignerons du Languedoc. Alors, oui, ils sont attendus là-dessus. Parce qu'au final, c'est par son public qu'un auteur existe.

Maintenant, si on prend la "grande littérature", elle-même est balkanisée, et on y trouve pêle-mêle les aventures médiocres d'anti-héros (Djian), des diatribes misanthropes (Jauffret), des sortes de gesticulations conceptuelles (Nothomb) pour ne citer que des contemporains. Il n'y a pas vraiment de genre, mais j'aimerais bien savoir à quel point c'est décloisonné. Quelqu'un qui va enchaîner du Drieu-La Rochelle sur du Jauffret n'ira sans doute pas se taper le Grand Meaulnes ou une autre histoire plus légère. Par ailleurs, les amateurs d'humour de plus ou moins haute volée seront peu enclins, je crois, à aller s'enferrer dans les introspections ombilco-narcissiques d'un monologue intérieur de 300 pages.

Ca ne marche pas non plus...
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Nemuyoake
   
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Nemuyoake  /  Tapage au bout de la nuit


Ce problème de "grande littérature" est un problème français quand même. Toujours ce souci d'élitisme "ce que je lis est de meilleure qualité que ce que tu lis  tongue ".  

J'ai l'impression aussi que ce genre de discrimination vient de gens qui font caca dans leur culotte car ils n'arrivent pas à vendre leur bouquin alors que d'autres qui écrivent du bousin arrivent à en vendre plein... Le client est roi et picétou.  Twisted Evil

(au passage, je plussoie pour Amélie Nothomb car j'ai décidé qu'elle serait ma Némésis pour me consoler de mon anonymat. :head: )
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Bohr
   
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Bohr  /  Gloire de son pair


Nemuyoake a écrit:
Ce problème de "grande littérature" est un problème français quand même. Toujours ce souci d'élitisme "ce que je lis est de meilleure qualité que ce que tu lis  tongue ".

Exact; outre-Manche, par exemple, la filiation entre fantastique et littérature "générale" paraît bien plus naturelle, via le romantisme.

Nemuyoake a écrit:
(au passage, je plussoie pour Amélie Nothomb car j'ai décidé qu'elle serait ma Némésis pour me consoler de mon anonymat. :head: )

Je ne sais pas si elle mérite pareil (dés)honneur (à toi de trancher), mais en tout cas, elle est emblématique de ces recettes répétées à l'infini (et pourtant, je suis loin de détester, en plus) que l'on reproche à une littérature considérée volontiers (à tort ou à raison) comme indigente.
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Valéry K.
   
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Juste sur Amélie Nothomb :

Spoiler:
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Il faut bien noter que je raille la roublardise de l'auteure plutôt que la qualité des bouquins.
J'avais bien aimé aussi "Métaphysique des tubes" et, de mémoire, encore préféré "Cosmétique de l'ennemi".
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AlbertCamus  /  Tycho l'homoncule


Pour ma part je n'ai lu de Nothomb que hygiène de l'assassin et stupeurs et tremblements. Je n'ai pas eu l’impression d'avoir affaire à de la très grande littérature.

J'ai un peu l'impression que les écrivains doivent choisir leur camp : soit celui d'une littérature exigeante soit celui de la production de livres qui "marchent" sur le plan marketing.

Les auteurs capables de concilier les deux sont vraiment très rares! Est il possible par exemple d'écrire une histoire dont la qualité littéraire n'aura d'égal que son caractère prenant et captivant avec un suspense à couper le souffle?

Difficile a priori de faire le grand écart.


Les œuvres ayant une réelle qualité esthétique (au point de passer à la postérité, de figurer dans les programmes scolaires et universitaires, etc.) semblent s'adresser à un public toujours assez restreint

Bref éternel débat de l'objectivité et de la subjectivité du goût.
 
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AlbertCamus a écrit:
J'ai un peu l'impression que les écrivains doivent choisir leur camp : soit celui d'une littérature exigeante soit celui de la production de livres qui "marchent" sur le plan marketing.

Et, surtout, de s'y cantonner!

Cela dit, une grande exigence formelle coupera nécessairement d'une partie du public, qui n'est pas forcément armée pour ou seulement désireuse de mettre le nez dans un ouvrage si travaillé. Encore que ce dernier soit sujet à débat - à mon sens, "La route" de Cormac McCarthy est un summum insurmontable de maîtrise stylistique au service d'une histoire émouvante, pourtant, le vocabulaire est simple, et la syntaxe joyeusement malmenée.

Mais, au final, quand on a envie d'une histoire vraiment intéressante et palpitante, une forme trop recherchée peut venir en occulter les vertus au lieu de les mettre en valeur, autant qu'il est préférable qu'un exercice de style ne repose pas sur une trame passionnante, au risque de voir le lecteur distrait par une intrigue un peu "parasite".

Et, là, c'est plus fataliste: ce n'est ni le marché ni les éditeurs qui veulent ça, c'est juste que la plupart des humains sont faits comme ça.
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Gibbo
   
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Gibbo  /  Homme invisible


Que ce soit une autobiographie ou un roman, ce n'est pas ça qui fera qu'un livre se vend plus qu'un autre. De nombreux paramètres entrent en ligne de compte : l'histoire, la renommée de l'auteur, le style, le buzz, la coïncidence (le fait que livre sorte au moment d'une actualité brûlant dont le thème est celui du livre) etc...

Mais surtout c'est l'histoire, et même plus, les émotions véhiculées. Un livre se vend parce qu'il touche les lecteurs, qu'il leur apporte quelque chose, qu'il leur est utile. Comme les autres l'ont dit, il faut être sincère dans ce qu'on écrit.

Chercher à écrire ça ou ça parce que "ça se vend", c'est une illusion, ou une ineptie. J'en suis revenu.

Après, ce n'est pas parce que ton livre est sincère que ça va "marcher" aussi. Je ne veux pas te donner de faux espoirs. Il faut déjà écrire pour soi, pour se faire plaisir, partager ce qu'on écrit et la suite ne nous appartient pas.
 
   
    
                         
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